En peinture, en photographie, dans les arts visuels en général, on appelle profil perdu une vue de trois-quarts dos, dans laquelle la tête cache une partie des traits du sujet[1] ; au XIXe siècle on trouve encore profil fuyant[2].
Apelle de Cos est considéré comme un des premiers peintres ayant réalisé ce type de portrait[réf. souhaitée].
L'expression profil perdu est attestée au début du XIXe siècle[3]. Profil fuyant, attesté en 1832, a un aspect plus technique par l'association avec la perspective et son point de fuite[4]. Le poème de Théophile Gautier Le Profil perdu, stances sur une aquarelle de la princesse M***, publié en 1865, exprime l'effet expressif qu'il trouve à une représentation qui évite les éléments qui font reconnaître une personne avec le plus d'évidence. Le profil perdu, en montrant la figure sans que celle-ci soit en position de voir l'artiste ou le spectateur, souligne une convention ancienne qui veut que le sujet soit surpris, sans participer activement à la pose.
Galerie
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Triptyque de saint Juvénal (détail), par Masaccio, 1422
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Portrait d'Endres Dürer par Albrecht Dürer, 1514
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Portrait de Jeanne Gonzalès par Eva Gonzalès
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Portrait de Mary, par George Frederic Watts, v. 1880
Littérature
[modifier | modifier le code]Les connotations de l'expression ont inspiré le titre de Un profil perdu, un roman de Françoise Sagan paru en 1974.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Ségolène Bergeon-Langle et Pierre Curie, Peinture et dessin, Vocabulaire typologique et technique, Paris, Editions du patrimoine, , 1249 p. (ISBN 978-2-7577-0065-5), p. 106.
- Jules Adeline, Lexique des termes d'art, nouvelle ed., (1re éd. 1884) (lire en ligne), p. 348.
- François-Émmanuel d'Emskerque Toulongeon, Manuel du muséum français, Paris, 1802-1808 (lire en ligne), p. 15.
- J.A.D., « Un mariage sous l'Empire (compte-rendu) », La France littéraire, Paris, , p. 660 (lire en ligne).