La pyramide G1D est l'une des quatre pyramides subsidiaires du complexe funéraire de Khéops. Elle fut découverte en 1991 par l'équipe de Zahi Hawass, dirigeant du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes. Nommée G1D et très ruinée, elle est située près de l'angle sud-est et à l'est de la grande pyramide, à l'extérieur de l'enceinte, elle a une base carrée de 21,75 m de côté et possède un aménagement souterrain en forme de T avec une descenderie longue de 5,25 mètres. Cette dernière aboutit à une chambre rectangulaire de huit mètres sur trois et est orientée est-ouest. Il subsiste quelques beaux blocs en calcaire fin de la base du parement.
Cette pyramide a livré le deuxième plus ancien pyramidion connu après celui de la pyramide rouge à Dahchour. Il est en calcaire fin de Tourah et présente une face inférieure convexe afin de lui procurer une plus grande stabilité au sommet de la pyramide. Ce monument est identifié par son découvreur à la pyramide subsidiaire du Ka bien que ce type d'édifice cultuel ait toujours été placé à l'intérieur du péribole de la pyramide principale d'un complexe pyramidal.
Superstructure
La base de la pyramide mesurait initialement 21,75 mètres de long et de hauteur 13,8 mètres. Joseph Dorner a établi que sa pente moyenne était d'environ 51°45', très proche de celle de la Grande Pyramide. Cela correspond à un seked de cinq paumes et deux doigts, soit un rapport de 28 en élévation pour 22 en longueur[1]. La pyramide fut probablement démantelée par l'émir Karakoush du sultanat ayyoubide (qui régnait au XIIe siècle sous Saladin), et qui utilisa les pierres de la structure pour d'autres constructions[2]. Les blocs restés en place entouraient la substructure en forme de U. Le socle rocheux sous la pyramide étant en pente vers l'est et le sud, une couche de pierres de fondation fut posée afin de former une base plane. L'un des blocs du noyau sud portait une inscription à la peinture rouge sur sa face intérieure : « jmy rsy sȝ ». Ce graffiti, signifiant « côté sud (arrière) », indiquait probablement aux tailleurs de pierre où placer le bloc[3]. Plusieurs blocs de parement ont été retrouvés hors de leur position, dispersés autour de la pyramide. L'un d'eux, incliné sur trois côtés, faisait partie d'une paire de blocs qui formaient autrefois la troisième assise à partir du sommet. Il mesure 2,7 mètres de long et 0,56 mètre d'épaisseur, et sa face supérieure est creusée pour accueillir la face inférieure convexe des pierres placées au-dessus[4]. Aucune pierre de la deuxième assise à partir du sommet ne subsistait, pourtant, en 1993, le pyramidion proprement dit a été découvert fortuitement, au nord de la pyramide, par l'assistant Alla el-Din Shaat. Sa face inférieure est facettée, quatre triangles formant une pyramide inclinée peu profonde. Il s'agit de la deuxième plus ancienne dalle de pyramide jamais découverte ; la plus ancienne appartenait à la Pyramide rouge de Snéfrou à Dahchour[5]. Les trois assises supérieures ont été reconstruites par Nivien Mohamed Mustafa, à quatre mètres au nord de la pyramide[6]. Les fondations et une partie de la première assise ont également été restaurées, à l'aide de blocs de calcaire nouvellement taillés[7].
Infrastructures
Les infrastructures consistent en un passage incliné de 25 à 28° orienté nord-sud. Il débute à 3,75 mètres à l'intérieur de la base de la pyramide, ce qui indique que l'entrée d'origine se situait légèrement au-dessus du niveau du sol sur la face nord. Ce couloir, large de deux coudées (1,05 mètres), s'étend sur dix coudées (5,25 mètres) et se termine à 0,55 mètre au-dessus du sol d'une chambre s'étendant à l'est et à l'ouest. L'ensemble forme une structure en forme de T, similaire à celle des pyramides satellites postérieures. Une entaille distincte dans le sol de la chambre, à son entrée, pourrait avoir contenu une pierre de fermeture[8]. Il est également possible qu'elle ait contenu une pierre inclinée prolongeant la rampe jusqu'au sol de la chambre[9]. Le sol mesure environ quinze coudées (d'est en ouest) sur 6,5 coudées, soit 7,92 mètres de long sur 3,4 mètres. Des traces de mortier suggèrent la présence d'un dallage aujourd'hui disparu. Les murs de la chambre n'étaient ni lissés ni polis et sont légèrement inclinés, se rétrécissant vers l'ancien plafond. Quatre petits trous dans les murs opposés à l'extrémité ouest indiquent la présence de deux poutres enjambant cette partie de la chambre. Hawass suppose qu'elles auraient pu servir à descendre ou à recouvrir un objet[8].
Fonction
La fonction de la pyramide fait débat parmi les chercheurs. Plusieurs hypothèses sont avancées : elle pourrait servir au ka du roi, représenter le roi en tant que souverain de Haute et Basse-Égypte, abriter les viscères du roi, être une pièce factice pour la fête-Sed, ou encore avoir une fonction solaire. Zahi Hawass, qui a dirigé la découverte de la pyramide, pensait que la pyramide satellite était utilisée symboliquement comme vestiaire pour la fête-Sed[6].
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Vue au premier plan des vestiges de la pyramide satellite G1D et à l'arrière plan de deux des pyramides des reines. -
Pyramidion de la pyramide G1D.
Notes et références
- ↑ Hawass 1996, p. 386.
- ↑ Lehner 2008, p. 41.
- ↑ Hawass 1996, p. 384.
- ↑ Hawass 1996, p. 385.
- ↑ Hawass 2003, p. 150-151.
- Hawass 1997, p. 109.
- ↑ Hawass 1996, p. 388.
- Hawass 1996, p. 387.
- ↑ Rigano 2003, p. 2.
Bibliographie
- (en) Mark Lehner, The Complete Pyramids, New York, Thames & Hudson, (ISBN 978-0-500-28547-3) ;
- (en) Zahi Hawass, « The Discovery of the Satellite Pyramid of Khufu (GI-d) », dans Peter Der Manuelian (dir.), Studies in Honor of William Kelly Simpson, Boston, Museum of Fine Arts, , 379-398 p. (ISBN 0-87846-390-9, lire en ligne) ;
- (en) Zahi Hawass, « The Discovery of the Pyramidion of the Satellite Pyramid of Khufu [G1D], with an Appendix by Josef Dorner », dans Charles C. Van Siclen III (dir.), Iubilate Conlegae: Studies in Memory of Abdel Aziz Sadek, Part 1, San Antonio, Varia Aegyptiaca Vol. 10, Nos. 2-3, , 105–124 p. (ISSN 0887-4026, lire en ligne) ;
- (en) Zahi Hawass, « Chapter 12: The Satellite Pyramid of Khufu », dans Zahi Hawass, The Treasures of the Pyramids, White Star Publishers, , 150-151 p. (ISBN 88-8095-233-1, lire en ligne) ;
- (en) Charles Rigano, « Origins of Pyramid GI-d, Southeast of the Great Pyramid », The Ostracon, no 14 (2), , p. 2-5 (lire en ligne).
