| Commanditaire | |||||||||||||||||||||||
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| Autre nom |
Ba Amenemhat, Bʒ Jmn-m-ḥʒ.t (« Le ba d'Amenemhat ») ou Djefa Amenemhat, Ḏfʒ Jmn-m-ḥʒ.t (« Les provisions d'Amenemhat ») ou La pyramide blanche | ||||||||||||||||||||||
| Nom (hiéroglyphes) |
ou
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| Type | |||||||||||||||||||||||
| Base |
~ 50 ou 84 mètres | ||||||||||||||||||||||
| Pente |
~ 7/5 | ||||||||||||||||||||||
| Coordonnées |
La pyramide d'Amenemhat II (1929-1895 AEC), au Moyen Empire, est située dans la zone des pyramides de Dahchour. Également appelée « pyramide blanche » en raison de son parement de calcaire, elle est de type à face lisse.
Le monument a été fouillé en 1894 et 1895 par Jacques de Morgan. Le complexe est fortement ruiné et il ne reste rien ou presque de la pyramide. Seuls subsistent une partie du couloir d'accès dont l'entrée était située au nord et les appartements souterrains. L'enceinte et le temple funéraire ont laissé quelques traces mais le temple de la vallée n'a jamais été retrouvé.
Architecture
Le complexe funéraire

L'enceinte du complexe est longue de 225 mètres et large de cent mètres et fut sans doute, comme le suggère l'égyptologue Dieter Arnold, une enceinte à redans. L'avenue qui reliait le temple funéraire au temple de la vallée était large de plus de vingt mètres et aboutissait, côté temple funéraire, à une entrée encadrée par deux pylônes. Le temple de la vallée n'est pas localisé et il ne reste du temple funéraire que des décombres ne permettant pas d'en dresser un plan[1].
À l'ouest de la pyramide, à l'intérieur même de l'enceinte, se trouve trois tombes doubles :
- les deux premières sont souvent attribuées à des filles d'Amenemhat II[2] mais pourraient dater de la fin de la XIIe dynastie[3] : la première tombe, au nord, est celle des princesses Ita et Khénémet, la seconde, la plus à l'ouest des deux du sud, est celle des princesses Itaouéret et Sathathorméryt,
- la dernière, la plus à l'est des deux du sud et datée de la XIIIe dynastie, appartenait à la reine Keminoub et au « directeur des choses scellées » Amenhotep[3] ; il est possible que cette tombe ait été réutilisée car son architecture identique avec celle des princesses Itaouéret et Sathathorméryt indique une même date de construction.
La nécropole des hauts fonctionnaires de la cour d'Amenemhat II se situe au sud du complexe, au bord de la vallée. Les nombreuses sépultures que l'on trouve autour de l'enceinte ne sont pas contemporaines du roi et datent des IIIe et IVe dynasties. ou sont postérieures au règne d'Amenemhat II.
La pyramide

La pyramide elle-même se trouve au centre de l'enceinte. Elle était constituée d'une ossature de murs de soutènement en calcaire rayonnant à partir du centre. Croisés, ces murs formaient des compartiments que les anciens égyptiens remplissaient d'abord de sables et de débris, et ensuite de lits superposés de briques. Les pierres de parement, traditionnellement en calcaire fin de Tourah et soigneusement taillées, n'ont pas été retrouvées[note 1]. ; ainsi, l'angle et la hauteur de la pyramide ne peuvent plus être déterminés[1]. La base aurait atteint environ 50 mètres selon Mark Lehner[1] et 84 mètres selon Franck Monnier[4]. Il ne reste de la pyramide qu'une butte de débris avec, en son centre, une excavation creusée par les ouvriers de Jacques de Morgan qui leur a permis de découvrir la chambre sépulcrale.
L'entrée de la pyramide se situe au milieu du côté nord. Un couloir descendant mène à la chambre funéraire centrale sécurisé par deux herses en granit juste devant cette dernière ; le couloir devient par ailleurs horizontal à partir de la première herse. Cette chambre comportait quatre niches pour statues, deux en face à face sur les murs est et ouest, deux sur le mur sud. Le plafond de la chambre funéraire était plat et soutenu par douze poutres en calcaire[5],[1].
Le sarcophage, fait de dalles de grès, était encastré dans le sol. Du sud de la chambre funéraire, un puits d'environ deux mètres de profondeur mène à un autre court passage au nord puis à une chambre inférieure. Le plafond de cette chambre est aussi le dallage de la dernière section du couloir ; ce dallage est supporté, au niveau des herses par des corbeaux en diorite en partie encastrés dans les murs. Au bout de cette chambre se trouve un trou carré, probablement destiné aux vases canopes[6],[1].
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Appartements funéraires.
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Plan des appartements funéraires.
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Coupe 1.
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Coupe 2.
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Coupe 3.
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Coupe 4.
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Couverture des appartements funéraires.
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Maçonnerie armée de la pyramide.
Particularités du complexe funéraire
- Les murs de soutènement situés dans le massif de la pyramide,
- Le système de voûtes en chevrons (en A),
- Les quatre niches originellement dissimulées et situées dans la chambre funéraire,
- La cachette dissimulée sous le niveau de la chambre funéraire servant, très probablement, de coffre à canopes.
- Les corbeaux en diorites situés sous le niveau des herses.
Notes et références
Notes
- ↑ Selon l'égyptologue Rainer Stadelmann, les pierres du parement de la pyramide d'Amenemhat II proviennent de la pyramide rhomboïdale de Snéfrou.
Références
- Lehner 1997, p. 174.
- ↑ Dodson et Hilton 2004, p. 96-99.
- Siesse 2019, p. 148-149.
- ↑ Monnier 2021, p. 263.
- ↑ de Morgan 1903, p. 32-34.
- ↑ de Morgan 1903, p. 34-35.
Bibliographie
- (en) Mark Lehner, The Complete Pyramids, New York, Thames & Hudson, , 256 p. (ISBN 978-0-500-05084-2) ;
- Franck Monnier, L’univers fascinant des pyramides, Dijon, Faton, , 288 p. (ISBN 978-2878443004).
- Jacques de Morgan, Fouilles à Dahchour 1894-1895, vol. II, Vienne, Holzhausen, (lire en ligne) ;
- Jean-Claude Golvin, L'Égypte restituée : Sites, temples et pyramides de Moyenne et de Basse-Égypte, t. III, Errance, , 366 p. ;
- (en) Aidan Mark Dodson et Dyan Hilton, The Complete Royal Families of Ancient Egypt, Thames & Hudson, [détail des éditions] (ISBN 0-500-05128-3) ;
- Julien Siesse, La XIIIe dynastie : Histoire de la fin du Moyen Empire égyptien, Paris, Sorbonne Université Presses, coll. « Passé Présent », (ISBN 9791023105674) ;
- I.E.S. Edwards, Les pyramides d'Égypte, 1999.
- Jacques Vandier, Manuel d'archéologie égyptienne, Vol I, II, III ;
- Zahi Hawass, Trésor des pyramides.

