Date | – |
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Lieu | Quartier arménien de Van (vilayet de Van, Empire ottoman) |
Issue |
Échec ottoman à mater l'insurrection Médiation des grandes puissances Exfiltration des insurgés vers l'Iran, massacrés en cours de route |
Insurgés arméniens Parti Arménagan |
Armée ottomane |
600 à 700 hommes | Quatre bataillons |
Plusieurs milliers de civils, dont 1000 hommes massacrés près de la frontière iranienne | Inconnues |
Coordonnées | 38° 29′ 58″ nord, 43° 20′ 30″ est | |
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La résistance de Van est un mouvement d'autodéfense des Arméniens de la ville de Van face aux massacres hamidiens en .
Contexte
Déroulement
La population arménienne de Van prend connaissance des massacres qui touchent les Arméniens de l'Empire ottoman[1]. Ainsi, en 1896, les révolutionnaires prennent des mesures pour protéger la ville, en particulier le quartier arménien de Aykesdan[2], face à l'avancée de l'armée ottomane[1], dont quatre bataillons venus de Harpout, Erzurum et Moush se rendent à Van[2]. Parmi les révolutionnaires, ce sont principalement les membres du parti Arménagan, très implanté localement, qui dirigent les opérations d'autodéfense, mais ils sont vite rejoints par les membres des deux autres partis arméniens que sont la Fédération révolutionnaire arménienne et le parti social-démocrate Hentchak[3]. En tout, ils arrivent à mobiliser entre 600 et 700 hommes[2].
Les combats durent plusieurs jours, entre le et le [2], et permettent de concentrer l'attention des soldats turcs et éviter qu'ils ne massacrent les civils[4]. Après une semaine d'affrontements, l'armée ottomane ne parvient pas à briser la résistance arménienne, forçant le sultan Abdülhamid II à demander l'intervention des grandes puissances pour régler la crise[2]. En échange de la fin des violences, il promet de garantir la sécurité des Arméniens de Van[2].
Conséquences
Pour les autorités ottomanes, l'attaque des quartiers arméniens a un bilan positif[4]. En effet, elle permet de décimer les sections locales des partis révolutionnaires arméniens et donc de décapiter le mouvement de libération nationale qu'ils animent[4]. Une partie de ces révolutionnaires meurt dans les combats tandis que le reste accepte de fuir en Iran[4] après médiation des puissances européennes[2]. Un millier d'hommes quitte la ville, escorté par des soldats ottomans, qui les massacrent avant d'atteindre la frontière avec l'aide de milices kurdes[2]. La nouvelle de ce massacre parvient aux civils arméniens, instaurant un climat de terreur dans toute la région[2].
Selon le vice-consul Williams, présent sur place, environ 20 000 Arméniens perdent la vie et 350 villages et hameaux sont détruits dans la région de Van durant la période des massacres hamidiens[2].
Notes et références
- Louise Nalbandian 1963, p. 102.
- Peter Balakian 2004, p. 61.
- ↑ Louise Nalbandian 1963, p. 102-103.
- Louise Nalbandian 1963, p. 103.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- (en) Louise Nalbandian, The Armenian revolutionary movement : The development of Armenian political parties through the nineteenth century, University of California Press, , 247 p. (lire en ligne ), p. 102-103
- (en) Peter Balakian, The Burning Tigris : The Armenian Genocide and America's Response, HarperCollins, , 528 p. (ISBN 978-0060558703, lire en ligne ), p. 61