Alias |
Max Gauthier Capitaine Burin[1] |
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Naissance |
Froissy |
Décès |
(à 91 ans) Montmeyan |
Nationalité | Française |
Profession |
Ouvrier à la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris |
Autres activités |
Résistant français : réseaux de renseignements et de passeurs |
Distinctions |
Roger Taillefer, né à Froissy le et mort à Montmeyan le , est un résistant français.
Biographie
Roger Taillefer est le fils d’Eugène Taillefer (1864-1936), chef de train, et d'Alice Thiebaux (1872-1951), chef de station, tous deux employés à la gare des chemins de fer de Froissy (Oise) sur la ligne Estrées-Saint-Denis - Froissy - Crèvecœur-le-Grand. Il est l’époux d'Antoinette Bennezon (1907-1971) dont il a un fils, Maurice Taillefer (1929-2021). Après le décès d'Antoinette, il se remarie avec Juliette Menestrey (1912-1990).
Il fréquente l'école communale de Froissy où il obtient son certificat d'études primaires. Après un apprentissage en mécanique automobile et électricité, il effectue son service militaire au 37e régiment d'aviation de Casablanca (Maroc) de novembre 1925 à février 1927. À son retour, il devient ouvrier sur les lignes de l'entreprise ferroviaire PO-Midi, puis à la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP)[2]. Il est militant de la SFIO et « trésorier de la 13e section socialiste de Paris »[3].
Mobilisé en septembre 1939, il est affecté à la 2e compagnie des ouvriers militaires de l'armée d'Amiens (Somme) qui est chargée du ravitaillement de la 2e armée. Envoyé dans la zone avancée des armées à Brieulles-sur-Meuse. En juin 1940, il est capturé par les Allemands à Gérardmer (Vosges) puis est envoyé dans le camp de prisonniers de guerre Stalag VI-B en Allemagne[4].
Il s’évade de Hazen en février 1942 et rejoint la France[5]. Recherché par les Allemands, il ne peut reprendre son emploi à la CMP. Il se rend alors en zone libre et devient ajusteur sur prototypes à Société nationale des constructions aéronautiques du sud-est de Marignane (Bouches du Rhône).
Il entre dans la Résistance par l'intermédiaire d'un ancien ami de Paris réfugié à Marseille, le médecin Juif Paul Schmierer. Ce dernier et Daniel Ungemach-Bénédite, qui sont responsables du « Centre américain de secours de Marseille » (fondé par Varian Fry), lui demandent de mettre sur pied une filière d’évasion vers la Suisse[6],[7]. Durant l'été et l'automne 1942, aidé par sa femme Antoinette, il conduit jusqu'à Chamonix (Haute-Savoie) cinq groupes de fugitifs Juifs[8]. Ce sont au total vingt personnes qu'il va réussir à faire passer par le col de Balme jusqu'à Martigny (Suisse) avec l'aide d'un guide de haute montagne[9].
En janvier 1943, il s’engage dans les Forces françaises libres[10],[11]. Il est affecté dans les Forces françaises combattantes et il dirige à Marseille sous le nom de code Dorine la sous-section du réseau Tartane-Masséna[12]. Il passe ensuite sous l'égide des Mouvements unis de la Résistance et il dirige le sous-réseau de renseignement « Burin»[13]. En juin 1943, avec Daniel Bénédite[14] et Paul Schmierer[15], il participe à la création d'un chantier forestier dans la forêt domaniale de Pélenc[16]. Jusqu'en août 1944, cette exploitation forestière accueille des réfugiés et sert de base arrière pour les activités de renseignement[3],[17],[18].
La citation de la King's Medal for Courage in the Cause of Freedom est éloquente : « De à la Libération, il a dirigé les missions clandestines d’un groupe d’agents qui a fourni de précieux renseignements et informations militaires sur les activités ennemies dans le pays. Grâce aux détails précis contenus dans ses rapports, l’aviation des forces alliées a réussi de nombreux bombardements sur des cibles militaires ennemies. Il fait preuve de grand courage et de dévouement dans l’accomplissement de son important travail d’espionnage dans des conditions toujours plus dangereuses dues aux activités de contre-espionnage conduites par l’ennemi ».
En sa qualité de chef de sous-réseau de renseignement, il est chargé de mission de 1e classe[19]. Début 1944, « surpris alors qu'il prépare l'envoi d'un courrier, réussit, alors qu'il est arrêté par la Gestapo, à s'échapper par les toits, menottes aux poignets. Reprenant contact avec son réseau, il continue la lutte jusqu'à la Libération[20] ». « Chef d'un sous-réseau dont il avait fait une équipe homogène toute dévouée à la cause de la France, (il) a pu pendant 18 mois malgré les arrestations massives de la Gestapo soutenir de façon permanente le moral de sa troupe grâce à son exemple et à son mépris du danger[21] ».
En octobre 1944, avec le grade d'assimilation de capitaine[22], il occupe les fonctions de chef adjoint d'un service de la DGER du Sud-Est à Marseille[23]. Il est démobilisé en juillet 1945.
À partir de 1945, il ne quittera plus la région du Var. De 1945 à 1950, épaulé par son épouse Antoinette qui a le sens du commerce, il devient marchand forain et vit à Régusse. Il est ensuite hôtelier restaurateur cafetier à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume entre 1950 et 1966. Sa fin de carrière se passe à Six-Fours-les-Plages où il est chargé de l'entretien d'une propriété de 1966 à 1972, puis il se retire à Montmeyan pour prendre sa retraite.
Taillefer sera abondamment décoré et notamment, reconnu Juste parmi les nations à Jérusalem en 1989.
Décorations
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Médaille militaire[24]
- Croix de guerre –, palme de bronze et une palme d'argent[25]
- Médaille de la Résistance française[26]
- Croix du combattant volontaire de la guerre de –[27]
- Croix du combattant volontaire de la Résistance[28]
- Médaille des évadés[29]
- Médaille commémorative de la guerre –
- King's Medal for Courage in the Cause of Freedom ( Royaume-Uni)
- Juste parmi les nations[30],[31] ( Israël)
Bibliographie
- Victor Masson, La Résistance dans le Var, 1940-1944, Association des Mouvements Unis de la Résistance et des Maquis du Var, 1983.
- Daniel Bénédite, La filière marseillaise : un chemin vers la Liberté sous l'occupation, Éditions Clancier Guénaud, 1984.
- Varian Fry, Mission américaine de sauvetage des intellectuels anti-nazis, Éditions Actes Sud, 1999.
- Rosemary Sullivan, Villa Air-Bel, Éditions Harper Perennical, New York, 2007.
Notes et références
- Jean Pétré, Archives de l'Armée secrète, Région Sud-Est, 1943.
- Roger Taillefer, Document autobiographique, Archives familiales, 6 octobre 1991.
- Daniel Bénédite, La filière marseillaise : un chemin vers la Liberté sous l'occupation, Éditions Clancier Guénaud, 1984.
- Immatriculé au Stalag VI-B sous le n° 18555.
- Roger Taillefer, Lettre à Daniel Ungemach-Bénédite, Archives familiales, 28 août 1980.
- Varian Fry, Mission américaine de sauvetage des intellectuels anti-nazis, Éditions Actes Sud, 1999.
- Attestation écrite de Daniel Ungemach-Bénédite sur la filière d'évasion vers la Suisse, Archives familiales, 20 mai 1986.
- Rosemary Sullivan, Villa Air-Bel, Éditions Harper Perennical, New York, 2007.
- La vallée de Chamonix sous l'occupation sur le site de la ville de Chamonix.
- Immatriculé à Londres sous le n° RJ 601 en vertu du décret 366 du 1er juillet 1942.
- Liste des membres masculins des Français libres de la Résistance intérieure sur le site de Mémoire et espoirs de la Résistance.
- C.L. Flavian, Ils furent des hommes, Nouvelles Editions Latines, 1948.
- Jean-Marie Guillon, Thèse sur les antennes du Bureau central de renseignements et d’action, sur le site de Var 39-45.
- Daniel Ungemach-Bénédite sur le site de Mémoires et espoirs de la Résistance.
- Paul Schmierer sur le site de l'amicale du réseau Gallia.
- Victor Masson, La Résistance dans le Var, 1940-1944, Association des Mouvements Unis de la Résistance et des Maquis du Var, 1983.
- Attestation écrite de Daniel Ungemach-Bénédite sur le chantier forestier du Pelenc, Archives familiales, 20 mai 1986.
- Daniel Bénédite, Un chemin vers la liberté sous l'occupation, Éditions du Félin, 2017.
- Certificat national no 72245.
- Extrait du décret du 5 juillet 1951 portant concession de la médaille militaire, Journal officiel de la République française du 7 juillet 1951.
- Citation à l'ordre de l'armée, 26 avril 1945.
- Admission à l'honorariat du grade d'assimilation de capitaine par décision ministérielle du 5 juillet 1982.
- Livret militaire de Roger Taillefer, Matricule n° 1415, Archives familiales.
- Décret du 5 juillet 1951, Journal officiel de la République française du 7 juillet 1951.
- Citation à l'ordre de l'armée, Décision n° 671 du 26 avril 1945.
- Décret du 15 octobre 1945, Journal officiel de la République française du 20 octobre 1945.
- Décision n° 1390 du 5 novembre 1959.
- Carte de combattant volontaire de la Résistance n° 37483 du 7 mai 1953.
- Décret du 30 novembre 1949, Journal officiel de la République française n° 287 du 5 décembre 1949.
- Séance du 16 mai 1989 de la commission d'hommage aux Justes des nations, dossier n° 4104.
- « | Le comité français pour Yad Vashem », sur yadvashem-france.org (consulté le )
- Résistant français
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Titulaire de la médaille militaire
- Titulaire de la croix de guerre 1939-1945
- Titulaire de la médaille de la Résistance française
- Croix du combattant volontaire de la Résistance
- Juste parmi les nations français
- Personnalité de la Section française de l'Internationale ouvrière
- Naissance dans l'Oise
- Naissance en juin 1907
- Décès en mai 1999
- Décès à 91 ans