Sérandite Catégorie IX : silicates[1] | |
Sérandite du Mont Saint-Hilaire, Québec, Canada | |
Général | |
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Classe de Strunz | 9.DG.05
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Classe de Dana | 65.02.01.05
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Formule chimique | Na(Mn2+,Ca)2Si3O8(OH) |
Identification | |
Couleur | Rose saumon à orange |
Système cristallin | Triclinique |
Réseau de Bravais | a = 7,683(1) Å, b = 6,889(1) Å c = 6,747(1) Å, α = 90,53(5)° β = 94,12(2)°, γ = 102,75(2)° Z = 2 |
Classe cristalline et groupe d'espace | Pinacoïdale (1) (mêmes symboles H-M) P1 (n° 2) |
Macle | Autour de [010], composition plane {100}, plus rarement, macle de contact sur {110} |
Clivage | Parfait sur {001} et {100} |
Cassure | Irrégulière, inégale |
Échelle de Mohs | 5 à 5,5 |
Trait | Blanc |
Éclat | Vitreux à graisseux ; les agrégats fibreux sont ternes à soyeux[2] |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | nα = 1,668 nβ = 1,671 nγ = 1,703 |
Biréfringence | Biaxe (+) ; δ = 0,035 |
Angle 2V | 39° |
Dispersion optique | r < v modérée |
Transparence | Transparent, translucide |
Propriétés chimiques | |
Densité | 3,34 g/cm3 (mesurée) |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
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La sérandite[3] est un minéral de la famille des silicates, sous-famille des inosilicates, de formule Na(Mn2+,Ca)2Si3O8(OH). Le minéral a été découvert en Guinée en 1931 et nommé d'après Jules-Numa Mugnier Serand. La sérandite est généralement rouge, brune, noire ou incolore. Le nom officiel (IMA) ne comporte pas d'accent[4].
Description
La sérandite est transparente à translucide et est normalement rose saumon, rose clair, rose-rouge, orange, brune, noire ou incolore ; en lame mince, elle est incolore[2]. Le Mn(II) lié octaédriquement est le principal contributeur à la couleur rose du minéral[5].
Les cristaux du minéral peuvent être prismatiques à aciculaires et allongés selon [010], en lames, en blocs, ou tabulaires et aplatis sur {100}, sous forme d'agrégats rayonnants, ou ont un habitus massif[2]. La sérandite est membre du groupe de la wollastonite et est l'analogue manganèse de la pectolite[6]. Elle est parfois utilisée comme gemme[7].
Histoire
La sérandite a été découverte sur l'île de Roume (partie des îles de Loos) en Guinée[6]. Le minéral a été décrit par Alfred Lacroix dans le journal Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences[8]. Il l'a nommée sérandite en l'honneur de J. M. Sérand, un collectionneur de minéraux qui participa à la collecte du minéral[6].
Occurrence et distribution
La sérandite a été trouvée en Australie, au Brésil, au Canada, en Guinée, en Italie, au Japon, en Namibie, en Norvège, en Russie, en Afrique du Sud et aux États-Unis[6]. L'échantillon-type est conservé au National Museum of Natural History à Washington, D.C[2].
Au Mont Saint-Hilaire, au Québec, la sérandite se trouve dans des xénolithes et des pegmatites à sodalite coupant des syénites au sein d'un complexe intrusif gabbro-syénite alcalin. À Point of Rocks au Nouveau-Mexique, elle se trouve dans des vugs dans la phonolite. Au dépôt de Tumannoe en Russie, la sérandite se trouve dans un dépôt riche en manganèse associé à des roches volcaniques et des sédiments terrigènes (non-marins) qui ont été altérés par métamorphisme de contact[2].
La sérandite a été trouvée en association avec l'aegirine, l'analcime, l'arfvedsonite, l'astrophyllite, l'eudialyte, la fluorite, la leucophanite, la manganoneptunite, la microcline, la néphéline, la sodalite et la villiaumite[2].
Références
- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- (en) « Sérandite », Handbook of Mineralogy, Mineral Data Publishing (consulté le )
- (en) « Serandite », Webmineral (consulté le )
- Hålenius, U., Hatert, F., Pasero, M., and Mills, S.J., IMA Commission on New Minerals, Nomenclature and Classification (CNMNC) Newsletter 28. Mineralogical Magazine 79(7), 1859–1864
- Manning, p. 357.
- (en) « Sérandite », Mindat (consulté le )
- Gemstones of North America - Volume 3 - Page 417 John Sinkankas - 1959
- Lacroix, p. 189.
Voir aussi
Bibliographie
- Alfred Lacroix, « Les pegmatites de la syénite sodalitique de l'île Rouma (archipel de Los, Guinée française). Description d'un nouveau minéral (sérandite) qu'elles renferment », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, vol. 192, , p. 189–194 (lire en ligne)
- (en) P. G. Manning, « Absorption spectra of the manganese-bearing chain silicates pyroxmangite, rhodonite, bustamite and serandite », The Canadian Mineralogist, Mineralogical Association of Canada, vol. 9, no 3, , p. 348–357 (lire en ligne)
- (en) Steven D. Jacobsen, Joseph R. Smyth, R. Jeffrey Swope et Robert I. Sheldon, « Two proton positions in the very strong hydrogen bond of serandite, NaMn2[Si3O8(OH)] », American Mineralogist, vol. 85, no 5 & 6, may–june 2000, p. 745–752 (DOI 10.2138/am-2000-5-613, Bibcode 2000AmMin..85..745J, S2CID 14785226, lire en ligne)
- (en) Yoshio Takeuchi, Kudoh Yasuhiro et Takamitsu Yamanaka, « Crystal chemistry of the serandite-pectolite series and related minerals », American Mineralogist, vol. 61, no 3 & 4, , p. 229–237 (lire en ligne)