Samuel Mullet, né en 1946, est un leader américain d'un mouvement minoritaire des amish à Bergholz, à 150 km de Cleveland.
Biographie
Enfance
Carrière de leader
En 1995, une nouvelle colonie amish est fondée à Bergholz à l’initiative de Sam Mullet. Son objectif était de créer une colonie plus conservatrice que la colonie amish qu’il résidait à l’époque.
En 1997, Mullet a été ordonné ministre de la nouvelle colonie et en 2001, il a été ordonné évêque d'une manière contestée[1]. En effet, d'après les usages traditionnels des communautés amish, il faut au moins trois évêques participent à la cérémonie d’ordination d’un nouvel évêque. Dans le cas de Mullet, il n’y avait qu’un seul autre évêque présent.
Au début de l'année , Mullet a excommunié le diacre de la communauté et peu de temps après, neuf familles (plus d’un tiers de la population amish de Bergholz) ont quitté la colonie. Ces familles furent par la suite excommuniées par Mullet. Cette excommunication signifiait que les familles n’étaient plus autorisées à rejoindre d’autres colonies conservatrices, car de nombreuses affiliations conservatrices des Amish pratiquent une «stricte mise à l’écart » (allemand : strenge Meidung), qui exige que la personne excommuniée retourne auprès de son ancien évêque et confesse ses péchés pour pouvoir rejoindre une autre communauté d’éloignement stricte.
Samuel Mullet dirige une communauté de 120 amish à Bergholtz[2].
Controverses
Des anciens membres de sa communauté lui reprochent d'humilier certains adeptes[3].
Accusations d'agressions sexuelles
Il aurait imposé des relations sexuelles à des femmes pour qu'elle deviennent « de meilleures épouses » et « chasser le diable hors d'elle ». Son fils, réprouvant ces agressions, s'échappe à son emprise et se réfugie dans la famille de Myron Miller[4],[5].
Crimes haineux
Il est accusé d'avoir organisé la coupe de barbe d'Amish, dont la famille de Myron Miller, ne suivant pas son enseignement. La barbe est le « symbole suprême de l'homme », elle ne doit pas plus coupée après son mariage[6]. Au total, cinq attaques de coupe de barbe ont été commises par des membres de la communauté Bergholz. La première a eu lieu le 6 septembre 2011, la dernière le 9 novembre 2011[7]. Les victimes étaient pour la plupart des parents amish des habitants de Bergholz, qui avaient quitté la communauté de Bergholz ou s’y étaient ouvertement opposés. Raymond Hershberger, un évêque, non apparenté à la communauté Bergholz, qui s’opposait à eux, a également été victime d’une attaque de coupe de barbe[8].
Procès
En septembre 2012, un groupe de 16 hommes et femmes amish de Bergholz, ont été reconnus coupables de crimes de haine et de complot, dont Samuel Mullet Sr., qui n’a pas participé aux cinq attaques contre la coupe de cheveux et de barbe mais a été jugé en tant que chef de la campagne[9],[3].
Le , il est condamné à quinze ans de prison pour crime haineux[10],[11],[12],[13]. Les autres accusés furent condamnés à des peines plus légères[14].
Cette condamnation fut annulée par la Cour d'appel fédérale en [15],[16]. La condamnation fut alors ramenée à 10 ans[17].
Pratiques non-conformes au mode de vie amish
Selon Donald B. Kraybill, la communauté dirigée par Samuel Mullet ne respecte pas plusieurs pratiques respecter dans l'Ancien Ordre Amish[18]. Il autorise, notamment, l'utilisation de l'électricité[19].
Bibliographie
(en-US) Donald B. Kraybill, Renegade Amish - Beard Cutting, Hate Crimes, and the Trial of the Bergholz Barbers, Baltimore, Johns Hopkins University Press,
Références
- Kraybill 2014, p. 33.
- « États-Unis : touche pas à ma barbe, l'amish », sur Le Point, (consulté le )
- (en) « Samuel Mullet and Amish beard-cutters jailed in Ohio », BBC, (lire en ligne )
- « Le leader amish restera en prison », sur Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu, (consulté le )
- « HAINE – La guerre de la barbe consume une communauté amish américaine », sur Rédaction du Monde, (consulté le )
- Amish Man Held in Beard Attacks Seeks Bail Deal sur nytimes.com par Eric Elckhom
- Kraybill 2014, p. 16.
- Kraybill 2014, p. 9-10.
- (en-US) Erik Eckholm, « Un chef de secte amish et ses adeptes coupables de crimes de haine », New York Times, (lire en ligne )
- Le Monde avec AFP, « Quinze ans de prison pour un évêque amish américain coupable de crime haineux », Le Monde, (lire en ligne).
- (en-US) « Samuel Mullet Sr., ringleader of Amish beard-cutting attacks, sentenced to 15 years in prison », sur www.cbsnews.com (consulté le )
- « Sam Mullet sentenced to 15 years », sur amishamerica.com (consulté le )
- « USA: 15 ans de prison pour un amish », sur LEFIGARO, (consulté le )
- (en-US) « Le chef de la secte amish écope de 15 ans d’attaques pour couper la barbe », New York Times, (lire en ligne )
- (en) cleveland com John Caniglia, « Federal appeals court overturns Amish beard-cutting convictions, citing erroneous jury instructions », sur cleveland, (consulté le )
- (en-US) « Convictions in Amish hair attacks overturned », sur www.cbsnews.com (consulté le )
- (en) cleveland com Eric Heisig, « Judge reduces sentences for Amish beard cuttings (photos) », sur cleveland, (consulté le )
- Kraybill 2014, p. 139.
- Sam Mullet Sr., Amish Detainee Says Home Electricity OK If It Gets Him Out Of Jail sur huffingtonpost.com par Pat Galbincea