Le terme schwob est à l'origine un mot d'allemand dialectal, notamment d'Alsace et de Suisse allemande, désignant un habitant de la Souabe ; il est aussi utilisé comme patronyme en Suisse et en France.
Philologie
La région historique de Souabe est située au sud-ouest de l'Allemagne (au nord de la Suisse et à l'est de l'Alsace), dans le Land de Bade-Wurtemberg, avec les villes d'Augsbourg, Stuttgart et Ulm.
En allemand, son nom est Schwaben et le nom de ses habitants Schwabe (« un Souabe » : ein Schwabe). En alsacien et en suisse allemand, ce mot devient Schwob.
Par extension, et avec une connotation péjorative, le mot Schwob peut désigner un Allemand en général[1].
En tant que patronyme, il est notamment utilisé par des familles juives d'Alsace, et du fait des vicissitudes historiques de cette province, on le retrouve ailleurs en France, pays qui compte deux familles Schwob importantes au XIXe siècle et au XXe siècle.
Patronyme
La famille Schwob de Paris et Nantes
Cette famille Schwob est une famille d'intellectuels d'origine parisienne installée en partie à Nantes à la fin du XIXe siècle, où deux de ses membres sont à la tête du journal Le Phare de la Loire de 1876 à 1926. Ses principaux membres sont :
- George Schwob (1822-1892), directeur du Phare de 1876 à sa mort ;
- Maurice Schwob (1859-1928), son fils aîné, directeur du Phare de 1892 à 1926 ;
- Marcel Schwob (1867-1905), fils cadet de George, écrivain ;
- Lucy Schwob (1894-1954), fille de Maurice, photographe et écrivain, connue sous le nom d'artiste de Claude Cahun.
La famille Schwob d'Héricourt
C'est à l'origine une famille d'industriels de la Haute-Saône, active dans l'industrie textile, notamment à Héricourt.
- Georges Schwob d'Héricourt (1864-1942), né à Lure (Haute-Saône), industriel
- Édouard Schwob d'Héricourt (1844-1929), oncle de Georges, industriel
- James Schwob d'Héricourt (1874-1939), fils d'Èdouard, homme d'affaires
- Jacques Schwob d'Héricourt (1881-1943), cousin germain de Georges et de James, producteur de cinéma, mort assassiné à Auschwitz
- Suzanne Marguerite Schwob, épouse Dreyfus (1869-1964), sœur de Jacques, épouse de Mathieu Dreyfus (1857-1930), frère d'Alfred Dreyfus
- Jean Schwob d'Héricourt (1900-1984), né à Boulogne-Billancourt, fils de Georges, homme d'affaires
- Annabel Schwob, épouse Buffet (1928-2005), née à Paris, écrivain, chanteuse, épouse du peintre Bernard Buffet de 1958 à 1999.
Autres personnalités
Françaises
- Maurice Schwob (1838-1914), à l'origine Moïse Schwob, né à Wittenheim (Haut-Rhin), réfugié en France après l'annexion de l'Alsace (1871), installé à Paris et actif dans le commerce et l'industrie textile, créateur des magasins des Cent mille chemises.
- Edmond Schwob (1936-), né à Mulhouse (Haut-Rhin), rabbin de Saint-Louis, de Haguenau, grand-rabbin de Nancy, connu pour le calendrier annuel juif Joseph Bloch.
Suisses
- Aimé Schwob (1869-1926), né à Genève, fils du médecin Alexandre Schvob[2] (1835-1919) originaire de Gray (Haute-Saône), lui-même médecin, notamment du sport.
- Anatole Schwob, de La Chaux-de-Fonds (canton de Neuchâtel), horloger, commanditaire de la villa Schwob (infra)
- Lucien Schwob (1895-1985), né à La Chaux-de-Fonds, fils de l'horloger Moïse Schwob et neveu d'Anatole, artiste (peintre, dessinateur, lithographe) et essayiste
- Suzanne Schwob (1888-1967), née à Berne, peintre[3]
Divers
Œuvre littéraire
- Cotton Schwob (1995), de l'écrivain belge Xavier Löwenthal (né en 1976).
Bâtiment
- La villa Schwob ou Villa turque, construite par Le Corbusier à La Chaux-de-Fonds (Suisse) en 1916, pour le compte d'Anatole Schwob.
Notes et références
- Point à préciser. Pas en France en général, peut-être en Alsace ? Le rapprochement avec « boche » et « chleuh » (version antérieure) semble abusif. Ces deux mots utilisés en français à propos des Allemands ne sont pas seulement péjoratifs, ils sont méprisants et injurieux, voire menaçants : « A chacun son Boche ! »
- Sic.
- Page allemande Susanne Schwob