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La statue de Léonce Élie de Beaumont est une ancienne sculpture représentant Léonce Élie de Beaumont. Installée à Caen en 1876, elle est déboulonnée pour être fondue en 1942.
Localisation
La statue était située sur la place Saint-Sauveur, une des principales places de la ville. La place est située à proximité du palais des facultés de Caen, détruit en 1944.
Histoire
L'installation du monument
Léonce Élie de Beaumont meurt le 21 septembre 1874. Le 9 novembre suivant, la Société linnéenne de Normandie, dont il était un membre éminent, décide de solliciter la municipalité de Caen en vue de rebaptiser une des rues de la ville en son honneur et émet l'idée d'une souscription pour financer un monument à sa mémoire[1],[2]. Le 8 janvier 1875, un arrêté du conseil municipal décide que la rue Neuve-des-Cordeliers prenne le nom d'Élie de Beaumont et vote, comme le conseil général, une subvention[1]. En dix-huit mois, le comité réussit à récolter 22 576,65 francs venant de 418 particuliers, dont l'empereur du Brésil, 59 collectivités et institutions, dont plusieurs de l’étranger[A 1]. Grâce à l'intervention du directeur des Beaux-Arts, Charles-Philippe de Chennevières-Pointel, l'État fournit le bronze et paie la fonte de la statue[A 1]. Le 29 octobre 1875, le conseil municipal donne son accord au projet et le 23 novembre suivant un décret présidentiel autorise l'érection de la statue[1].
La réalisation de la statue est confiée à Louis Rochet, sculpteur apprécié par le directeur des beaux-arts et connu dans la région pour la statue de Guillaume le Conquérant à Falaise (1851) et le monument en l'honneur de François Richard-Lenoir à Villers-Bocage (1865)[A 1]. En avril 1876, le modèle en plâtre est terminé[1]. Le 7 juin 1876, la fonte en bronze est commandée à la fonderie Thiébaut Frères par le ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts[1].
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Monument à François Richard-Lenoir (1865), Villers-Bocage.
Le monument est inauguré le 6 août 1876[A 1],[3]. À cette occasion, plusieurs discours sont lus d'Hervé Faye, François-Edmond Pâris, Charles Sainte-Claire Deville et Gabriel Auguste Daubrée[4]. L'installation du groupe et du monument dans le cadre du réaménagement de la place s'inscrit dans le mouvement de statuomanie à l’œuvre en France dans la deuxième partie du XIXe siècle[5].
La destruction du monument
Lors de l'Occupation, les forces allemandes exigent en la mobilisation des métaux non ferreux. La loi du 11 octobre 1941 relative à l'enlèvement des statues et monuments métalliques en vue de la refonte prévoit que « sera procédé à l'enlèvement des statues et monuments en alliage cuivreux sis dans les lieux publics et dans les lieux administratifs, qui ne présentent pas un intérêt artistique ou historique »[B 1],[6]. La statue est inscrite dans la liste des monuments à envoyer à la fonte. L'instruction complémentaire à la loi du 11 octobre prévoit que des moulages peuvent être exceptionnellement effectués et que « si les moulages ont été autorisés, le paiement sera assuré par l'État »[B 2]. Le moulage de la statue d'Élie de Beaumont est autorisé[B 3]. L’œuvre est retirée et fondue. Il est difficile de savoir si le moulage en plâtre a effectivement été réalisés et conservés du fait des destructions consécutives aux bombardements de Caen[B 4]. Le piédestal avec ses plaques est conservé sur place[A 2].
En , le préfet du Calvados inscrit la statue dans une liste des monuments devant faire d'un remplacement, adressée au Secrétaire d'État à l'Éducation nationale[B 4]. Mais dans la liste nationale établie en la liste n'apparait pas[B 5]. En 1953, une statue en pierre de François de Malherbe est installée sur le piédestal du monument[A 2]. Les plaques en l'honneur d’Élie de Beaumont, devenues inadaptées, sont tout de même conservées sur place[7]. En 1961, l'ensemble est retiré afin d'y ériger la statue de Louis XIV qui se trouvait devant le lycée Malherbe (ancienne abbaye aux Hommes)[A 3]. Le piédestal et la grille sont alors détruits[1].
Description
Haute de 2,80 mètres, la statue en bronze florentin[8] pèse 825 kilos[A 1],[B 6].
Le savant est représenté debout avec son costume de l'Institut de France. Sa main gauche est posée sur une carte sur laquelle il est écrit « géologie de la France », alors que sa main droite est représentée en mouvement, en pleine démonstration. Derrière lui, se déploient divers attributs scientifiques (une sphère, des livres)[A 1].
La statue repose sur un piédestal, réalisé en granit de Vire. Il est dessiné par Auguste Auvray[A 1]. Sur ce socle, sont apposées des plaques. Sur la face principale (côté place Fontette), il est inscrit[A 1],[1] :
Sur une seconde plaque, sur le pied du piédestal est inscrit :
Sur le socle de la face postérieure du socle (côté église du Vieux-Saint-Sauveur), est inscrit[1] :
Les plaques sont entreposées dans le dépôt du musée de Normandie[A 4].
Le monument était entouré d'une grille.
Notes et références
- « Monument à Élie de Beaumont », sur À nos grands hommes (consulté le )
- ↑ Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, Caen, Société Linnéenne de Normandie, (lire en ligne), p. 3
- ↑ « Inauguration de la statue d’Élie de Beaumont », Journal de Caen, no 1237, (lire en ligne)
- ↑ Inauguration de la statue de Elie de Beaumont à Caen, le dimanche 6 août 1876, Paris, impr. de Firmin-Didot, , 37 p. (lire en ligne)
- ↑ Maurice Agulhon, « La « statuomanie » et l'histoire », Ethnologie française, vol. 8, nos 2/3, , p. 145-172 (ISSN 0046-2616, lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « Lois », Journal officiel de l'État français, no 283, (lire en ligne)
- ↑ « Quand François de Malherbe usurpe les droits de M. Élie de Beaumont », Paris-Normandie,
- ↑ « La statue d’Élie de Beaumont », Journal de Caen, no 1238, 7-8 août 1873 (lire en ligne)
- Emmanuel Luis, Direction de l'inventaire général du patrimoine culturel de la Région Normandie, Portraits en ville : les hommages sculptés à Caen, Lyon, Lieux dits, coll. « Parcours du patrimoine », (ISBN 978-2-36219-128-2)
- Emmanuel Luis, « Entre envois à la fonte et souci de sauvegarde, la statuaire publique sous le régime de Vichy dans le Calvados », Bulletin de la société des antiquaires de Normandie, vol. LXXV (2016), , p. 9-48
Voir aussi
Articles connexes
- Liste d'œuvres d'art victimes de la mobilisation des métaux non ferreux en Normandie
- Liste des œuvres d'art de Caen
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :