Svipdagr est le héros de deux poèmes de la mythologie nordique, le Grógaldr et le Fjölsvinnsmál, que l'on regroupe dans un même ensemble appelé communément le Svipdagsmál.
Dans le premier poème, celui-ci réveille sa mère morte Gróa, une völva, pour qu'elle lui chante les incantations secourables dans sa quête de demander la main de Menglöd.
Dans le deuxième poème, Svipdagr arrive jusqu'au château de Menglöd et provoque un jeu de questions avec le gardien, qui dit se nommer Fiolsvinn « Très vif d'esprit » et lui demande son nom et son origine. Svipdagr dit s'appeler Vindkald « froid comme le vent » et obtient une réponse à ses questions : Fiolsvinn lui apprend que Menglöd est disposée à accueillir un dénommé Svipdagr. Svipdagr révèle alors son véritable nom, celui de son père Solbiart (« Brillant comme le soleil ») et gagne le droit de passage. Il est ensuite accueilli par Menglöd.
Études et interprétations
Le nom de Svipdagr/Svipdag a été rapprochée du nom Svebdag « le Dag des Suèbes »[1], c'est-à-dire l'ancien dieu germanique du Ciel diurne *Teiwaz (Týr chez les peuples scandinaves), dieu particulièrement honoré par les Suèbes.
Les noms des personnages, les faux comme les vrais, montrent qu'il s'agit d'un récit inspiré de la mythologie du cycle annuel. Le héros lumineux et solaire se fait passer pour un géant hivernal jusqu'à ce que le temps soit venu pour l'accomplissement du destin et sa rencontre avec Menglöd, Aurore de l'année, symbole du printemps[2],[3].
Notes et références
- Otto Höfler, « Das Opfer im Semnonenhain und die Edda » dans H. Schneider dir., Edda, Skladen, Saga. Festschrift zum 70. Geburstag von Felix Genzmer, Heidelberg, 1952, p. 34 et suiv.
- (de) Karl Müllenhoff, “Frija und der Halsbandmythus,” Zeitschrift für deutsches Altertumn, 30, 1886), p.217–260
- Jean Haudry, Le feu dans la tradition indo-européenne, Archè, Milan, 2016 (ISBN 978-8872523438), p.429-430