En mécanique des fluides le théorème de Squire montre que dans un écoulement incompressible plan les perturbations transversales peuvent être ignorées dans l'étude de la stabilité linéaire de cet écoulement. Ceci a été démontré par Herbert Squire en 1933[1] et avait fait l'objet de travaux par Osborne Reynolds en 1894[2].
Stabilité linéaire
L'équation de Orr-Sommerfeld est une équation aux valeurs propres décrivant l'évolution de perturbations infinitésimales dans un écoulement incompressible parallèle visqueux, décrit par les équations de Navier-Stokes. Ce type d'analyse s'étend à l'équation de Rayleigh pour un écoulement non visqueux, décrit par les équations d'Euler[3].
On prend le cas d'un écoulement de Poiseuille en géométrie plane, se déplaçant suivant x entre deux plaques, décrit par la vitesse moyenne et perturbé par une onde harmonique
α et β sont les nombres d'onde, ω la pulsation et c la vitesse de propagation. W (y) est une fonction régulière arbitraire.
Squire a montré[1] que l'équation de stabilité de ce problème était identique à celle d'un problème sans perturbation en z à condition de prendre une perturbation équivalente αeq telle que
et un nombre de Reynolds tel que
On a donc
D'où le théorème de Squire : à toute perturbation tridimensionnelle on peut associer un mode bidimensionnel qui est plus instable. L'étude de la perturbation bidimensionnelle est donc suffisante pour établir un critère de stabilité.
Références
- (en) H. B. Squire, « On the stability for Three-dimensional disturbances of viscous fluid flow between parallel walls », Proceedings of the Royal Society Série A, vol. 142, no 847, , p. 621-628 (lire en ligne)
- (en) Osborne Reynolds, « On the Dynamical Theory of Incompressible Viscous Fluids and the Determination of the Criterion », Philosophical Transactions of the Royal Society, vol. 186, , p. 123-164 (lire en ligne)
- (en) Philip G. Drazin, Introduction to Hydrodynamic Stability, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-00965-0)