Vallée de Viñales *
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Mogotes de la vallée de Viñales | |
Coordonnées | 22° 37′ nord, 83° 43′ ouest |
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Pays | Cuba |
Subdivision | Province de Pinar del Río |
Type | Culturel |
Critères | (iv) |
Numéro d’identification |
840 |
Région | Amérique latine et Caraïbes ** |
Année d’inscription | 1999 (23e session) |
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La vallée de Viñales est située à Cuba dans la province de Pinar del Río, autour de la ville de Viñales.
Localisation
Elle se trouve dans la sierra de los Órganos, dans la cordillère de Guaniguanico[1],[2].
Histoire
Réduite à l'élevage au XVIIe siècle, l'agriculture s'est consacrée depuis le XXe siècle au tabac et à la canne à sucre. Très développée en raison de la richesse des terres rouges de la vallée, elle reste en partie réalisée avec des techniques agricoles traditionnelles (labour avec des attelages de bœufs)[1].
Les huttes à toit de chaume (bohío) ont survécu aux premiers occupants et sont devenues les constructions typiques servant à curer le tabac, très nombreuses tout au long de la vallée depuis le XVIIe siècle jusqu'à nos jours[3].
Géologie
La vallée présente un bel exemple de relief karstique, remarquable pour ses mogotes, buttes montagneuses de calcaire émergeant de la plaine[1]. Datant du Jurassique supérieur à la limite du Crétacé[4],[5],[6] (environ −150 millions d'années, ère secondaire), elles sont désormais recouvertes d'une épaisse végétation. Géologiquement, ce sont des « montagnes sans racines » parce que leur masse calcaire recouvre du schiste, un type de roche avec lequel ils ne partagent pas d'affinité[7].
Ses collines appelées alturas de pizarras sont formées des roches les plus anciennes de Cuba[3] ; relevant de la formation San Cayetano, elles datent du Jurassique inférieur (environ −199 millions d'années) à moyen. Elles bordent au nord (Alturas de Pizarras del Norte) et au sud (Alturas de Pizarras del Sur) la ceinture de mogotes de la sierra de los Organos[8].
Des pictogrammes dans certaines grottes témoignent de la présence ancienne de l'homme[3].
Flore
Elle est caractérisée par son endémisme et sa diversité. C'est le seul endroit au monde où l'on trouve encore quelques rares populations du palmier liège (Microcycas calocoma), fossile vivant datant du Jurassique, en danger d'extinction et unique espèce végétale déclarée monument national naturel à Cuba[3].
Agriculture
De nombreuses exploitations traditionnelles (tabac et culture vivrières) procurent des revenus à la population de la vallée. Ces exploitations, en plus d'assurer un commerce de proximité, sont des lieux d'intérêt touristique assurant des revenus supplémentaires.
Il est possible de les visiter pour faire connaissance avec le processus de production du tabac et le roulage des cigares cubains.
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Récolte du tabac (Manuel Rivera-Ortiz, 2002) -
Préparation de feuilles de tabac -
Champ de manioc
Tourisme
Avec la formation de rivières souterraines, les roches ont été creusées et ont donné naissance à de très nombreuses grottes qui font le charme de la vallée[9]. Grâce à ses paysages magnifiques, la vallée attire un nombre important de touristes chaque année ; elle offre de plus une grande variété d’activités telles que l'escalade, la randonnée ou la spéléologie.
- Grottes
La plus célèbre de ses grottes est le complexe des grottes de Santo Tomás[n 1], un des plus grands des Caraïbes, qui s'étend sur 46 km en 7 niveaux répartis entre 125 et 190 m d'altitude, soit 65 m de hauteur pour l'ensemble des galeries. Le niveau le plus bas est encore en activité, arrosé par l'arroyo Santo Tomás. Elle a livré des vestiges préhistoriques, dont des gravures dans la cueva de Mesa et un squelette humain daté d'environ 3 500 ans dans la cueva Incognita. Nombre de ses galeries et caves ont fourni des abris aux cimarrones (esclaves en fuite) ; les fermiers des vallées proches ont souvent utilisé l'eau de ses bas niveaux pendant les sécheresses ; elles servent d'abri pendant les cyclones ; et les dépôts de guano sont utilisés comme fertilisant. Le siège de l'école nationale de spéléologie (Escuela Nacional de Espeleologia) est installé à proximité immédiate de quelques-unes de ses entrées depuis 1984 et elle a été déclarée Monument national le 5 juin 1989. Depuis 1994 une partie du 6e niveau (à 178 m d'altitude) a été ouverte aux visites : la cueva de las Avispas et, toute proche, la cueva de las Perlas avec ses beaux spéléothèmes.
La plus grande attention a été donnée à la préservation de l'écosystème de ces galeries, un environnement particulièrement fragile. Le nombre de visiteurs est limité à 10 par visite ; depuis son ouverture au public la grotte a reçu environ 1 500 visiteurs par an. Les aménagements sont minimisés : toutes les structures sont en bois, fixées avec des cordes (donc amovibles), à l'intérieur comme à l’extérieur. L'éclairage est entièrement indépendant des grottes : ce sont des lampes à piles rechargeables fixées sur les casques des visiteurs. L'impact sur les conditions physiques et chimiques de l'environnement interne est ainsi réduit au minimum[10].
Autre grotte très connue : la Cueva del Indio (es) (grotte de l'Indien), découverte en 1920. Une partie a depuis été aménagée, grâce à des lumières qui permettent d’observer les peintures rupestres et autres vestiges archéologiques des civilisations précolombiennes.
La grotte de San Miguel inclut un petit musée centré sur les esclaves en fuite qui s'y sont abrités.
- Mur de la Préhistoire
À 4 km de Viñales, sur un côté du mogote Dos Hermanas, est peint le « Mur de la Préhistoire ». Cette fresque, de 180 m de long par 120 m de large, a été commandée par Fidel Castro en 1961. Plusieurs peintres se relayèrent pour arriver au bout de cette immense peinture qui représente la théorie de l'évolution[11].
Protection
La vallée de Viñales est protégée par les dispositions de la Constitución de la República de Cuba (Constitution de la république de Cuba) du 24 février 1976 et par la Déclaration du 27 mars 1979 la déclarant monument national, en application de la Ley de Protección al Patrimonio Cultural (Loi sur la protection des biens culturels, n° 1 du 4 août 1977), et la Ley de Monumentos Nacionales y locales (Loi sur les Monuments nationaux et locaux, n ° 2 du 4 août 1977)[1].
La vallée est aussi comprise dans le parc national de Viñales[12], dans la sierra de los Organos[11].
Étudiant la possibilité de créer un géoparc, un classement de 20 géosites (points d'intérêt géomorphologique) du parc national de Viñales (dont la vallée) a été publié en 2023, avec focus à la fois sur l'intérêt scientifique, éducationnel, touristique et culturel. La vallée de Viñales arrive en tête de ce classement[13].
La vallée a été inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1999[1].
Galerie d'images
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Mogotes de Dos Hermanas -
Mural de la Préhistoire
Notes et références
Notes
- Les grottes de Santo Tomás sont à 18,6 km au sud-ouest de Viñales (voir le « trajet sur carte entre Viñales et les grottes de Santo Tomás », sur google.fr/maps (consulté en )).
Références
- « Vallée de Viñales », sur whc.unesco.org (consulté en ).
- « Viñales », page avec carte interactive et liens vers 20 sites locaux (dont cartographie interactive), sur mindat.org (consulté en ).
- Farías et al. 2021.
- Molerio León 1995, p. 15.
- [Seale et al. 2004] (en) Larry D. Seale, Limaris R. Soto, Lee J. Florea et Beth Fratesi, « Karst of Western Cuba: Observations, Geomorphology, and Diagenesis », 12th Symposium on the Geology of the Bahamas and other Carbonate Terrains, (lire en ligne [PDF] sur digitalcommons.wku.edu, consulté en ).
- Iturralde-Vinent 2018, carte géologique, p. 11 ; voir aussi p. 13.
- [Wikle 205] (en) Thomas Wikle, « Tobacco Farming, Cigar Production and Cuba's Viñales Valley », Focus on Geography, vol. 58, no 4, , p. 153-162 (voir p. 154) (DOI 10.1111/foge.12058, lire en ligne [sur researchgate.net], consulté en ).
- Molerio León 1995, p. 18.
- (es) « Parque Nacional Viñales », sur pnvinales.webcindario.com (consulté en ).
- [Parise & Suarez 2005] (en) M. Parise et Valdes Suarez, « The Show Cave at “Gran Caverna de Santo Tomás” (Pinar del Rio Province, Cuba) », Acta Carsologica, vol. 34, no 1, , p. 135-149 (DOI 10.3986/ac.v34i1.283, lire en ligne [sur researchgate.net], consulté en ).
- « La Havane : que faire, que visiter, bons plans, plages, météo, le guide », sur linternaute.com (consulté en ).
- (en) « Viñales in Cuba », sur protectedplanet.net (consulté en ).
- [Goy 'et al. 2023] José Luis Goy, Jose Luis Corvea, Irene de Bustamante, Antonio Miguel Martínez-Graña, Carlos Díaz-Guanche, Caridad Zazo, Cristino J. Dabrio, José Ángel González-Delgado, Alberto Blanco et Carlos E. Nieto, « Geomorphological Heritage in Viñales National Park (Aspiring UNESCO Geopark): Geomatic Tools Applied to Geotourism in Pinar del Río, Cuba », Sustainability, vol. 15, no 7 « Special Issue GeoHeritage and Geodiversity in the Natural Heritage: Geoparks », , p. 5704- (lire en ligne [sur mdpi.com], consulté en ).
Voir aussi
Bibliographie
- [Farías et al. 2021] (en) Liane Farías, José Manuel Febles González, José Miguel Febles Díaz et Dariellys Martínez Balmori, « Traditional cultural landscape in Viñales, Cuba », Biodiversity and Conservation, vol. 31, no 10, , p. 2297-2314 (DOI 10.1007/s10531-021-02300-w, résumé). .
- [Iturralde-Vinent 2018] (en) Manel A. Iturralde-Vinent, Field guide to the geology of Western Cuba karst and coastal geomorphology (18-23 mars 2018, guidebook n° 72), Tallahassee (Floride), Southeastern geological society, (lire en ligne [PDF] sur segs.org). .
- [Molerio León 1995] (en) Leslie F. Molerio León, « Field trip guide. Mogotes in the Viñales valley, Pinar del Rio province », Regional conference of Latin American and Carribean countries, 31 juillet - 5 août 1995, La Havane, Cuba [PDF], sur redciencia.cu, International Geographical Union, (consulté en ), p. 18. .
Liens externes
- « Viñales Valley, Cuba », 0:29 : vues sur la vallée et ses mogotes ; 1:47 : le "mural de la Préhistoire" ; [vidéo], sur youtube.com (consulté en ).