Les vedettes FOM (France Outre-Mer) sont de petits navires de guerre construits par la France, sur commande de l'armée de terre et sur crédit FOM (avances de fonds par l’État français pour divers projets dans ses colonies)[1]. Ces petits bateaux, conçus pour être utilisés durant la guerre d'Indochine, ont été élaborés en deux modèles : le « huit-mètres » et sa deuxième itération, le « onze mètres ». Elles ont servi au Viêt Nam, au Laos et au Cambodge, en tant qu'appui dans des opérations de verrouillage des rivières comme le fleuve Rouge, la sécurité de la voie fluviale et l'escorte des convois fluviaux sur la rivière de Saïgon[2],[3],[4].
Vedette FOM "huit-mètres"[2]
Le « huit-mètres » fut achevé en 1949 par l'armée de terre avec l'aide technique de la marine pour répondre aux manques de troupes sur les fleuves et rivières d'Indochine, une mission qui ne pouvait être accomplie par une marine occupée par d'autres priorités, par manque d'effectifs, et pour cause d'un matériel efficace mais dont le tirant d'eau était trop grand. Cette importance de la présence de troupes sur les fleuves et rivières tenait du fait de la tactique des Việt Minh, qui utilisaient principalement les voies d'eau pour se déplacer, contrairement aux troupes françaises, qui tenaient les routes[4].
Tirant d'eau | 0.8 m en charge |
Longueur | 8 m |
Largeur | 2.70 m |
Poids | 9 T en charge |
Moteur | 1 moteur Renault diesel 70 CV |
Vitesse | 10 à 15 km/h |
Coque | Fer (blindé contre les tirs de fusil) |
Armements
A l'avant, la "huit-mètres" était équipée d'une mitrailleuse lourde de calibre 12,7 mm montée sur une colonne avec bouclier. Chaque bord du bateau était équipé d'une mitrailleuse Reibel de calibre 7,62 mm avec un chargeur circulaire de 150 cartouches, ainsi que d'un lance-grenades MAS 36[2].
Equipage
La "huit-mètres" pouvait accueillir un équipage total de 5 à 6 hommes composé d'un chef de bord, un barreur, un tireur pour la mitrailleuse lourde à l'avant, un à deux tireurs pour les deux mitrailleuses Reibel et un mécanicien pouvant servir de deuxième tireur en cas de besoin[2].
Vedette FOM "onze-mètres"[2]
Le "onze-mètres" fut créé peu de temps après, à la demande des troupes blindées utilisant la première itération du bateau. Celui-ci fut conçu dans le but de remédier aux points faibles du premier modèle: il était plus haut sur l'eau, offrant une meilleure vue des alentours, il était plus rapide, pouvait transporter un plus grand nombre d'équipage et un armement plus lourd, au sacrifice d'un tirant d'eau plus grand, augmentant les risques de s'échouer dans les parties moins profondes des fleuves et des rivières[4].
Tirant d'eau | 1.10 m en charge |
Longueur | 11 m |
Largeur | 3 m |
Poids | 11 T en charge |
Moteur | 2 moteurs Renault diesel 70 CV |
Vitesse | 12 à 18 km/h |
Coque | Fer (blindé contre les tirs de fusil) |
Armements
A l'avant, la "onze-mètres" était équipée d'une mitrailleuse lourde de calibre 12,7 mm en tourelle, offrant une protection totale au tireur. Chaque bord du bateau était équipé d'une mitrailleuse Reibel de calibre 7,62 mm avec un chargeur circulaire de 150 cartouches, ainsi que d'un lance-grenades MAS 36. A l'arière, la "onze-mètres" pouvait accommoder au choix une deuxième mitrailleuse lourde de calibre 12,7 mm en tourelle ou un mortier de calibre 60 mm sur une plaque tournante, chose qui avait été tentée sur la "huit-mètres" mais fut abandonné pour cause du trop gros recul de l'arme[2].
Equipage
La "onze-mètres" pouvait accueillir un équipage total de 7 à 8 hommes composé d'un chef de bord, un barreur, un tireur pour la mitrailleuse lourde à l'avant, un à deux tireurs pour les deux mitrailleuses Reibel, un mécanicien pouvant servir de deuxième tireur en cas de besoin et dépendant de l'armement installé à l'arrière du "onze-mètres" un tireur pour la mitrailleuse lourde arrière ou un binôme pour le mortier de 60 mm[2].
Régiments utilisant les Vedettes FOM durant la Guerre d'Indochine[2]
- 4e régiment de dragons (France)
- 2e régiment de spahis algériens
- Régiment d'infanterie chars de marine[5]
- 1er régiment étranger de cavalerie
- 5e régiment de spahis algériens
Notes et Références
- ↑ « Ministère des Colonies. Fonds d'investissement pour le développement économique et social d'outre-mer (1945-1962) » (consulté le ).
- H.Tourret, « Vedettes fluviales en Indochine. Le peloton de vedettes blindées du 4°/1REC. » (consulté le ).
- ↑ « Engins utilisés par l'Armée », sur netmarine.net (consulté le ).
- Hubert Tourret, « Vedettes fluviales et amphibies en Indochine », Revue historique des Armées, vol. 189, no 4, , p. 15–25 (DOI 10.3406/rharm.1992.4188).
- ↑ Lt-colonel Claude Aïcardi, « FICHE INDOCHINE du Régiment d'Infanterie Chars de Marine » (consulté le )