| Naissance | Montpellier |
|---|---|
| Nationalité |
française |
| Activité | |
| Distinctions |
Vincent Bioulès, né le à Montpellier[1], est un peintre français contemporain. Il est l'un des membres fondateurs du groupe Supports/Surfaces.
Biographie
Famille et formation
Vincent Bioulès est le fils de Jean Bioulès, chef de chœur officiant à la chapelle de l'Enclos Saint-François à Montpellier, et de sa femme Suzanne Bioulès, née Schwarz. Il est le premier d'une fratrie qui comptera trois enfants.
Né dans une famille de musiciens, il s'intéresse dès son jeune âge au dessin et à la peinture. En 1957, il entre aux Beaux-Arts de Montpellier et en faculté de lettres[2].
En 1961, il s'installe à Paris et fréquente l'École nationale supérieure des beaux-arts où, logiste pour le concours du prix de Rome, il rencontre Michel Parmentier et Pierre Buraglio. Au mois d'août de la même année, il épouse Rosa Stahl, avec qui il aura quatre enfants.
Carrière
En 1966, Vincent Bioulès participe à l'exposition « Impact I » au musée d'art moderne de Céret (Pyrénées-Orientales)[3].
En 1967, il devient professeur à l’école des Beaux-Arts d’Aix-en-Provence où il restera jusqu’en 1982.
En 1969, il fonde le groupe ABC Productions avec Tjeerd Alkema, Jean Azemard, Alain Clément et Patrice Vermeille. L'objectif du groupe est de montrer l'incapacité des structures traditionnelles de diffusion de l'art face à l'art contemporain[4].
Vincent Bioulès est l'inventeur de la dénomination du groupe Supports/Surfaces, dont il est un membre fondateur et l'un des animateurs principaux[2],[5]. Il participe à la première exposition du groupe en 1970 à l'ARC à Paris. Il y expose un ensemble de quatre tableaux juxtaposés bleus et blancs, obtenus à l'aide d'un simple ruban adhésif.
Il rompt avec le groupe en 1972. A ce propos, il déclare "Ce n'est pas pour des raisons politiques ou idéologiques que j'ai quitté Supports/Surfaces, mais peindre dans ce groupe ne me permettait pas de m'épanouir. J'ai quitté le champ d'une sensibilité collective pour exprimer une sensibilité personnelle"[6]
En , il expose à Mende dans le cadre de l'exposition « Bioulès en vacances », qui retrace ses vacances en Lozère au cours de sa vie[7].
Le musée Fabre de Montpellier lui consacre une grande rétrospective pendant l’été 2019[8].
En 2024, il expose une quarantaine de paysages dans le cadre de la Saison d'art du domaine de Chaumont-sur-Loire[9],[10].
Œuvre
Depuis ses débuts, l’artiste n’a de cesse de peindre « sur le motif ». Il s’agit pour lui de restituer une vision qui sur le moment est sûre d’elle-même, autant qu’elle est pleine de son vécu. L’artiste puise son inspiration au cœur de lieux autobiographiques ou sites familiers, expliquant « ce qui détermine ma peinture, et que je veux voir et transmettre d'une façon concrète, est mon émotion intérieure »[11].
Vincent Bioulès revient à la figuration dès la fin des années 1970, tout en conservant des réminiscences de rigueur dans ses compositions. L’exposition Supports/Surfaces illustre parfaitement ce passage à la figuration : le principe était de mettre en regard des tableaux abstraits datant des années 1970 avec des œuvres figuratives récentes.
Le sud de la France devient le cadre prédominant de son œuvre, notamment grâce à la présence de sa lumière si singulière, s’incarnant en « personnage principal » de sa toile. Une grande partie de son oeuvre est consacrée à la représentation de paysages tels les étangs situés entre Montpellier et la mer ou encore le pic Saint-Loup, s'appuyant sur des constructions rigoureuses et une palette de couleurs intense. D’autres peintures sont dédiées à la représentation du jardin attenant à la maison de ses grands parents, à Nîmes. Il évoque ainsi ce jardin perdu, chargé de souvenirs et d’émotions, comme si le temps s’était suspendu.
Vincent Bioules a aussi exploré la représentation humaine, notamment à travers des nus et des portraits[12]. Cependant, le paysage demeure son sujet de prédilection. Il se plait lui-même à dire, que « nous nous souvenons d’un ailleurs, d’un autrefois qui hante notre âme et dont le paysage est la métaphore »[11].
Décorations et travaux divers
- 1962 : vitraux pour la chapelle de Shape village à Saint-Germain-en-Laye.
- 1964 : tapisseries, décors de théâtre, vitraux pour la chapelle de l'enfant Jésus à Montpellier.
- 1980 : vitraux pour l'église de Puy-Laurent en Lozère.
- 1981 : costumes pour l'opéra Daphnis et Alcimurade de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville au Théâtre Municipal de Montpellier [13].
- 1982 : 1 % pour le collège du Crès dans l'Hérault.
- 1983 : costumes pour La Jalousie du Barbouillé et du Médecin volant présentés au théâtre du hangar à Montpellier.
- 1989 : décor et costumes pour Oh les beaux jours de Samuel Beckett au théâtre du hangar à Montpellier.
- 2012 : tapisseries pour le grand escalier de la Cour des comptes à Paris.
Collections publiques
- Centre Georges-Pompidou, Paris
- CAPC - musée d'Art contemporain de Bordeaux
- Centre national des arts plastiques
- Cour des comptes, dépôt du Mobilier national, Paris
- Ministère des affaires étrangères
- Musée Cantini, Marseille
- Musée Regards de Provence, Marseille
- Musée d'Art contemporain de Marseille
- Musée Fabre, Montpellier
- Musée des Beaux-Arts de Caen
- Musée d'Art moderne de Céret
- Musée d'Art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole
- Musée de Toulon
- Musée d'Art moderne et d'Art contemporain de Nice (MAMAC)
- Musée Picasso, Antibes
- Musée Paul-Valéry, Sète
- Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg
- Musée des Beaux-Arts de Strasbourg
Livres illustrés
- Alain Duault, Tuerie, avec une peinture de V. Bioulès, Paris, éd. génération, 1972
- Michel Butor, La Quinte Major, illustrations de V. Bioulès, Patrick Lanneau, Mark Willis, Gérald Thupinier, Montpellier, éd. CMS, 1985
- Marcelin Pleynet, Premières poésies 1950-1965, lithographie originale de V. Bioulès, Montpellier, éd. Cadex, 1987
- Jean-Louis Lopez, L'Estocade de vérité, illustration de V. Bioulès, Auguste Chabaud, Claude Viallat, Nîmes, éd. Musée taurin, 1989
- Missel des dimanches 1996, année liturgique du 3 déc. 1995 au , Paris, éd. Bayard, 1996
- Michel Butor, Au fond du jardin, Paris, éd. Maeght, 2004
- Avec Benoit Garrone, Éloge du pic Saint-Loup, Prades-le-Lez, éd. Écologistes de l'Euzière, 2009
- Alain Paire, Pablo Picasso à Vauvenargues. Le grand atelier de la Sainte-Victoire, Marseille, éd. Images en Manœuvres, 2009
- Claude Bonfils, Escales, Saint-Rémy-de-Provence, éd. Équinoxe, coll. « Mémoires du Sud », 2012
- Simone Weil, L'Agonie d'une civilisation, Saint-Clément-de-Rivière, éd. Fata Morgana, 2017
- André Chamson, L'Aigoual, Saint-Clément-de-Rivière, éd. Fata Morgana, 2017
- James Sacré, Un pays mal continué (de la Gardiole aux Aresquiers). Vincent Bioulès, peintures, Montpellier, éd. Méridianes, 2018
- Avec Jean-Yves Bosseur, Journal de mer / Journal de montagne, 2 vol. en coffret, Vallon-Pont-d'Arc, éd. du Bourdaric, 2020 Fragments choisis du Journal de V. Bioulès tirés à 2 x 12 exemplaires accompagnés de 6 peintures originales de l'artiste.
Cinéma
Dans le film de Claude Chabrol Au cœur du mensonge (1999), Vincent Bioulès a été la « main » de Jacques Gamblin, qu'il a conseillé, et a réalisé les œuvres qui figurent dans le film[14].
Publications
Tout au long de sa vie de peintre, Vincent Bioulès a tenu un Journal dont les années 1972-2018 ont été publiées aux éditions Méridianes, illustrant les réflexions intérieures et les rencontres qui ont enrichi son travail et son œuvre[15].
Expositions
Expositions personnelles
- 1974 : Galerie Rencontre à Paris et galerie Flux à Perpignan[1]
- 1975 : Galerie Arsp à Paris[1]
- 1976 : Galerie Adda à Marseille[1]
- 1977 : musée de Montpellier, galerie Pierre Dainat à Montpellier et galerie Daniel Templon à Paris[1]
- 1978 : Galerie Pierre Dainat à Montpellier[1]
- 1979 : Galerie Daniel Templon à Paris et galerie Bruno Bischofberger à Zurich[1]
- 1981 : Galerie Daniel Templon à Paris[1]
- 1982 : Galerie Robert Miller à New York et galerie Daniel Templon FIAC à Paris[1]
- 1984 : Galerie Medamothi à Montpellier et galerie contemporaine du musée de Nice[1]
- 1985 : Galerie Daniel Templon à Paris[1]
- 1986 : Théâtre municipal, Brive-la-Gaillarde[1]
- 1987 : École des beaux-arts, Évreux[1]
- 1988 : Galerie Daniel Templon à Paris, galerie Saint Ravy et galerie Hélène Trintignan à Montpellier[1]
- 1990 : « Vincent Bioulès rétrospective de l'œuvre graphique 1957-1990, musée de l'abbaye Sainte-Croix des Sables-d'Olonne[1]
- 1999 : « Vincent Bioulès, Jalons, 40 ans de peinture » (rétrospective), CRAC Alsace, Altkirch[16]
- 2001 : « Le paysage à Marseille dans les années 1990 », école supérieure d'art, Lorient[17]. Portraits, nus, paysages et mythologies, musée d'Art Roger-Quilliot, Clermont-Ferrand[18]
- 2002 : « Nus, paysages et mythologies », Villa Tamaris, La Seyne-sur-Mer[19]
- 2006 : musée d'Art moderne de Céret[20]
- 2009 :
- Suite de 87 dessins des jardins de la Villa Médicis, réalisés à Rome en 2007 et 2008, musée Estrine de Saint-Rémy-de-Provence
- « Vincent Bioulès. Paysages du Sud », musée de Lodève[21]
- 2011 : « Roma », cabinet de dessins Jean Bonna, Beaux-Arts de Paris[22]
- 2015 : « Bioulès en vacances », 40 toiles avec la Lozère comme source d'inspiration, maison consulaire de Mende[23]
- 2019 : Musée Fabre, Montpellier (rétrospective)[8]
- 2022 : « Au bord de l'eau », musée Regards de Provence de Marseille[8]
- 2024 : « Paysages », domaine de Chaumont-sur-Loire[8]
Expositions collectives
- 1966 : « Impact » au musée d'Art moderne de Céret et Salon de la jeune peinture au musée d'Art moderne de Paris[1].
- 1970 : « Supports/Surfaces », musée d'Art moderne de la ville de Paris[1].
- 1974 : « Nouvelle peinture en France, pratiques/théories », Saint-Étienne, musée d'Art et d'Industrie ; Chambéry, musée d'art et d'histoire ; Lucerne, Suisse, Kunstmuseum ; Aix-La-Chapelle, Allemagne, Neue Galerie - Sammlung Ludwig.
- 1975 : CAPC de Bordeaux ; Catalogue Saint-Étienne.
Élèves
Distinctions
Chevalier de l'ordre national du Mérite (décret du )[24] ;
Chevalier de la Légion d'honneur (décret du )[25].
Notes et références
- Ottinger et Dagen 1990, p. 44.
- « Vincent Bioulès ← Artistes ← IAC — Institut d’art contemporain — Villeurbanne/Rhône-Alpes », sur i-ac.eu (consulté le )
- ↑ « Impact I – Musée d'Art moderne de Céret », Musée d'Art moderne de Céret, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- ↑ « A.B.C. Productions », sur oneartyminute.com (consulté le )
- ↑ « Vincent Bioules - Collection permanente - Art contemporain », sur Musée d'art moderne de Céret, (consulté le )
- ↑ « Vincent Bioulès, peintre aux mille paysages | Gazette Drouot », gazette-drouot.com, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- ↑ « Exposition Vincent Bioulès - Département de la Lozère », sur lozere.fr (consulté le )
- « Vincent Bioulès - Chemins de traverse / Expositions / Musée Fabre », sur museefabre.montpellier3m.fr (consulté le ).
- ↑ « Vincent Bioulès | Domaine de Chaumont-sur-Loire », sur domaine-chaumont.fr (consulté le )
- ↑ « Art contemporain à Chaumont : la puissance des souvenirs de Vincent Bioulès », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le )
- cda, « Vincent Bioulès, la mémoire du paysage : visite dans l'atelier de l'artiste », sur Connaissance des Arts, (consulté le )
- ↑ « Arts : Vincent Bioulès, peintre trompeur », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ Jean-Joseph de (1711-1772) Auteur ou responsable intellectuel Mondonville et Jean-Joseph de (1711-1772) Librettiste Mondonville, « Daphnis et Alcimadure : opéra ballet occitan en 3 actes / composition musicale de Mondonville ; livret de Mondonville ; spectacle de Théâtre Municipal ; mise en scène de Jacques Bioules ; décors de Jean Hugo ; costumes de Vincent Bioules ; chorégraphie de Dominique Bagouet », sur catalogue.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Fascicule du DVD édité par MK2 Diffusion et reportage sur la réalisation du film.
- ↑ Vincent Bioulès, Journal 1972-2018, éditions Méridianes (lire en ligne).
- ↑ « Expositions du CRAC Alsace, de 1992 à 2002 »
, sur CRAC Alsace (consulté le ).
- ↑ « De Lorient à Quimperlé : Bioulès, le choc du trait la musique des phrases »
, sur Le Télégramme, (consulté le ).
- ↑ Philippe Dagen et Evelyne Artaud, Vincent Bioulès : [portraits, nus, paysages et mythologies] : [exposition, Clermont-Ferrand, Musée d'art Roger-Quilliot, 27 novembre 2001 au 20 janvier 2002], La Seyne-sur-Mer, Musée d'Art Roger-Quilliot, , 48 p. (ISBN 9782912282712, présentation en ligne).
- ↑ « Vincent Bioulès - Portraits, nus, paysages et mythologies »
, sur Art aujourd'hui (consulté le ).
- ↑ Site du musée de Céret.
- ↑ Anciennement musée Fleury.
- ↑ Marie-Christine Audouy, Myriam Comet-Stapert, Sylvie Casanova-Karsenty, Vincent Bioulès, à la rencontre du paysage, Montpellier, Dévédoc, coll. « CRDP académie de Montpellier », (ISBN 978-2-86626-441-3), p. 27.
- ↑ Voir sur le site de la ville de Mende.
- ↑ Décret du 15 novembre 1999 portant promotion et nomination
- ↑ Décret du 29 décembre 2023 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur
Annexes
Bibliographie
- Didier Ottinger (dir.), Philippe Dagen et al., Vincent Bioulès, rétrospective de l'œuvre graphique 1957-1990 (catalogue d’exposition - 21 avril au 3 juin 1990), Les Sables-d'Olonne, musée de l'abbaye Sainte-Croix des Sables-d'Olonne, coll. « Cahiers de l'abbaye Sainte-Croix » (no 66), , 47 p. (BNF 35530631).
- Florence Viguier-Dutheil, Vincent Bioulès: Chemins de Rome à Montauban, Musée Ingres-Bourdelle Montauban, éditions midi-pyrénéennes, , 174 p. (ISBN 978-2953760248).
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notice biographique et galerie virtuelle Vincent Bioulès sur tanukiwo.free.fr.
- « Vincent Bioulès » sur l'Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain.
