Zeus | |
Dieu de la religion grecque antique apparaissant dans la mythologie grecque | |
---|---|
Le buste de Zeus découvert à Otricoli, en Italie. | |
Caractéristiques | |
Nom grec ancien | Ζεύς / Zeús |
Fonction principale | Roi des dieux |
Fonction secondaire | Dieu du ciel et de la foudre |
Résidence | Mont Olympe |
Lieu d'origine | Grèce |
Période d'origine | Grèce antique |
Groupe divin | Divinités olympiennes |
Parèdre | Héra |
Équivalent(s) | Jupiter, Tinia |
Culte | |
Région de culte | Grèce antique |
Temple(s) | Temple de Zeus à Olympie |
Lieu principal de célébration | Jeux olympiques antiques à Olympie |
Date de célébration | Tous les quatre ans |
Famille | |
Père | Cronos |
Mère | Rhéa |
Fratrie | |
Premier conjoint | Métis |
• Enfant(s) | Athéna |
Deuxième conjoint | Thémis |
• Enfant(s) | |
Troisième conjoint | Héra |
• Enfant(s) | |
Quatrième conjoint | Léto |
• Enfant(s) | |
Cinquième conjoint | Maïa |
• Enfant(s) | Hermès |
Sixième conjoint | Alcmène |
• Enfant(s) | Héraclès |
Septième conjoint | Sémélé |
• Enfant(s) | Dionysos |
Huitième conjoint | Danaé |
• Enfant(s) | Persée |
Neuvième conjoint | Mnémosyne |
• Enfant(s) | Les neuf muses |
Dixième conjoint | Déméter |
• Enfant(s) | Perséphone |
Onzième conjoint | Léda |
• Enfant(s) | |
Douzième conjoint | Perséphone |
• Enfant(s) | Mélinoé |
Treizième conjoint | Séléné |
• Enfant(s) | |
Quatorzième conjoint | Callisto |
• Enfant(s) | Arcas |
Quinzième conjoint | Europe |
• Enfant(s) | |
Seizième conjoint | Eurynomé |
• Enfant(s) | Charites |
Dix-septième conjoint | Io |
• Enfant(s) | Épaphos |
Dix-huitième conjoint | Ploutô |
• Enfant(s) | Tantale |
Dix-neuvième conjoint | Électre |
• Enfant(s) | Dardanos, Émathion, Iasion, Harmonie |
Symboles | |
Attribut(s) | Le foudre, le sceptre en bois de cyprès, l'égide |
Animal | L'aigle, le taureau |
Végétal | Le chêne |
modifier |
Zeus (en grec ancien Ζεύς / Zeús) est le dieu suprême dans la religion grecque antique. Il est le dieu du ciel et le roi des dieux, la figure par excellence de la souveraineté et de l'autorité, celui qui maintient l'ordre dans le monde.
Cronide, fils du titan Cronos et de la titanide Rhéa, marié à sa sœur Héra, il a engendré, avec cette déesse et avec d'autres, plusieurs dieux et déesses, et, avec des mortelles, de nombreux héros, comme le conte la théogonie d'Hésiode (VIIIe siècle av. J.-C.). La mythologie grecque le met en scène très fréquemment.
Nom et épithètes
Étymologie
Le nom Zeus (nominatif : Ζεύς / Zeús ; vocatif : Ζεῦ / Zeû ; accusatif : Δία / Día ; génitif : Διός / Diós ; datif : Διί / Dií) repose sur le thème *dy-ēu-, issu de la racine indo-européenne *dei- qui signifie « briller ». Elle est également à l'origine du sanskrit द्याउः / dyāuḥ, signifiant « ciel lumineux », et du latin diēs, signifiant « jour »[1]. En grec ancien, on la retrouve dans les mots ἔνδιος / éndios et εὐδία / eudía qui désignent respectivement le midi (l'apogée de la journée) et le beau temps. Ce nom entre dans la composition de nombreux mots : le nom des Dioscures (Διόσκουροι / Dióskouroi, les « jeunes de Zeus »), la cité de Dioscourias, Dioscore, etc. Les Grecs juraient souvent par le nom de Zeus, via les expressions Μὰ τὸν Δία / Mà tòn Día et Nὴ τὸν Δία / Nề tòn Día.
Épithètes, épiclèses
Dans la littérature et l'épigraphie, Zeus est désigné par diverses épithètes (ou épiclèses) mettant en avant ses diverses spécificités[a] : pouvoirs, lieux de cultes, rituels qui lui sont consacrés, liens avec d'autres divinités. Il est le dieu grec qui dispose du plus d'épithètes, et de loin.
Cette profusion d'épithètes cultuelles suscite les réflexions de l'orateur Dion Chrysostome, qui considère qu'un sculpteur doit adapter sa manière de représenter le dieu en fonction de l'épithète concernée, chacune présentant sa spécificité :
« seul des dieux, (Zeus) est appelé Patèr (« père ») et Basileus (« roi »), Polieus (« de la cité ») et Philios (« amical ») et Hetaireios (« des hétairies »), et aussi Hikesios (« des suppliants ») et Xenios (« hospitalier ») et Epikarpios (« des fruits ») et il a des milliers d'autres épiclèses en rapports avec ses bienfaits ; on l'invoque comme Basileus en raison de son autorité et de sa puissance, comme Patèr, je pense, en raison de sa sollicitude et de sa gentillesse, Homognios (« de la parenté ») en raison de la communauté de parenté qui unit les dieux et les hommes, Ktèsios (« des richesses ») et Epikarpios, dans la mesure où il (Zeus) est à l'origine de tous les fruits et est le donneur de richesse et de puissance. »
— Dion Chrysostome (trad. Pierre Brulé), Discours XII, dit Olympique, 71-77[2].
Parmi les épiclèses renvoyant à ses domaines de compétences, on peut relever :
- la pluie et la foudre : Hyetos, Ombrios « pluvieux », Keraunios « de la foudre », Kataibates « qui fait descendre (l'éclair/la foudre du ciel) », etc.[3]
- les relations entre personnes : Xenios « hospitalier », Hikesios « des suppliants », Philios « de l'amitié/amical », etc.[4]
- le foyer et la vie domestique : Ktesios « des richesses », Herkeios « de l'enceinte/de la clôture », etc.[3]
- la famille et les groupes de parenté : Patrôos « ancestral/des pères », Phratrios « de la phratrie », etc.[3]
- la protection contre les crises : Sôter « sauveur », Eleutherios « libérateur », Apotropaios « qui prévient/écarte le mal », Alexikakos « qui écarte les maux », etc.[4]
Les épithètes locales (ou topiques) renvoient à un nom de lieu où Zeus dispose d'un lieu de culte, dans bien des cas des montagnes. Par exemple Laphystios « Du (mont) Laphystion », Labraundos « de Labraunda », Panamaros « de Panamara », etc.[4]
On trouve aussi des combinaisons du nom de Zeus avec ceux d'autres divinités : Zeus Dionysos, Zeus Ammon, Zeus Sabazios, Zeus Sarapis, etc. Dans la plupart des cas, cela vise probablement à élever la dignité des dieux dont le nom est accolé à celui de Zeus, ou à assimiler à Zeus une divinité d'origine étrangère, plutôt qu'à isoler un autre aspect de Zeus[5].
Dans la littérature, Homère l'affuble de nombreuses épithètes (épithètes homériques) renvoyant aussi bien à son statut de fils de Cronos (Kronides), sa nature céleste (Olympios « Olympien », Hypsistos « le très haut »), son rôle de dieux des pluies et de la foudre (Nephelegereta « assembleur des nuées », Kelainephes « à la nuée noire », Terpikéraunos « qui aime la foudre »), son statut patriarcal (Pater andron te theon te « père des dieux et des hommes »), ses fonctions dans les relations sociales (Xenios « hospitalier », Horkios « du serment », Hikesios « des suppliants »), ses lieux de cultes (Dodones/Idethes medeon « protecteur de Dodone/de l'Ida »), etc.
Expressions et onomastique
Le nom de Zeus est très présent au quotidien par les anciens Grecs, qui l'invoquent dans leurs conversations, notamment par l'expression ne ton Dia « par Zeus ! » courante dans la littérature athénienne classique. Ils construisent également des noms de personnes à partir de lui (noms « théophores ») : Diodote, Diodore, Zénodote, Zénodore qui signifient « Don de Zeus » ; Diogène « Rejeton de Zeus » ; Dioclès « Gloire de Zeus » ; etc.[6]
Origines
Le dieu du ciel diurne
De toutes les principales divinités grecques, Zeus est le seul dont l'origine ne souffre pas de contestation : c'est originellement un dieu du ciel diurne et lumineux tel qu'il s'en retrouve dans les panthéons des peuples de langues indo-européennes. Cela ressort en premier lieu de l'étymologie de son nom, qui comme vu plus haut s'explique par la linguistique : son nom dérive de la racine indo-européenne signifiant « briller », d'où le « jour » (par opposition à la nuit), voire plus précisément dans ce cas « le resplendissant » ou « le ciel clair »[7],[8],[9]. Il se compare à l'indien Dyaus pitar et au romain Diespiter/Iuppiter, où se retrouve également le terme signifiant « père », renvoyant à son rôle patriarcal. L'expression Zeu pater « Zeus père » est d'ailleurs attestée en Grèce, notamment chez Homère[10],[10],[11],[9]. Néanmoins ce n'est que chez les Grecs et les Romains que cette figure occupe la position la plus importante dans les panthéons[8].
De là dérivent ses compétences célestes encore présentes dans la religion grecque antique, notamment par le biais de son rôle de maître des éléments atmosphériques régnant depuis les sommets des montagnes[10], même si son identité a évolué avec le temps, notamment par le contact avec d'autres systèmes religieux. Cela concerne probablement des divinités des peuples occupant la Grèce avant l'arrivée des premiers locuteurs de langues grecques, à propos desquelles ne peuvent être émises que de vagues suppositions, faute de documentation, qui pourraient expliquer par exemple les spécificités du Zeus crétois[12],[13].
Un dieu de l'Orage ?
Le contact avec les pays situés à l'est du monde égéen a sans doute aussi joué dans l'évolution de Zeus par rapport à son modèle originel. Plusieurs spécialistes de religion grecque ont souligné les similitudes entre Zeus et les « dieux de l'Orage » de l'Anatolie et de la Syrie (Teshub, Tarhunna, Hadad, Baal), qui semblent prendre le dessus sur son incontestable caractère originel de dieu céleste. Les Grecs ont en tout cas identifié Zeus à ces divinités lorsqu'ils les ont rencontrées et ont cherché à leur trouver un équivalent dans leur panthéon (interpretatio graeca)[14],[8],[9],[15].
Ces dieux de l'Orage sont les maîtres des forces atmosphériques, commandeurs des vents et pourvoyeurs des pluies. Ils sont donc associés à la fertilité et à la procréation, ce à quoi renvoie leur animal-attribut, le taureau. Leur rôle est donc essentiel pour les bonnes récoltes et la prospérité du pays. Leurs résidences se trouvent au sommet des montagnes. Ce sont des figures souveraines, garantes de l'ordre du monde et de la protection du royaume, avec un caractère guerrier. Ils sont souvent couplés dans le monde anatolien à des divinités solaires féminines[16],[17],[18].
Zeus présente donc plusieurs similitudes avec ces figures, qui pourraient selon I. Rutherford s'expliquer notamment par une influence de la mythologie levantine sur celle du monde grec. Mais il y a aussi des différences significatives, en premier lieu son caractère originel de dieu céleste. De plus, malgré la proximité géographique, il y a peu d'éléments pour établir des influences entre les panthéons de l'Anatolie hittite et de la Grèce[19].
Zeus dans les tablettes mycéniennes
Les plus anciennes sources documentant l'existence de Zeus sont les tablettes mycéniennes de la fin du XIIIe siècle av. J.-C., écrites en linéaire B (transcrivant une forme ancienne de grec). Il dispose à Pylos (Messénie) d'un temple à son nom, appelé Diw(i)jon, où il est vénéré aux côtés d'Héra, qui est donc déjà considérée comme son épouse. Ils y sont également associés à Dirimios, qui est dit « fils de Zeus », divinité qui n'apparaît pas dans la documentation postérieure. Un prêtre porte un titre qui l'associe au culte de Zeus, diwion. Une autre divinité liée à Zeus qui apparaît à Pylos est Diwja, Dia, dont le nom est la contrepartie féminine de Zeus (qui rappelle la Dioné de Dodone), qui dispose elle aussi d'un sanctuaire à son nom. L'autre corpus majeur de textes en linéaire B, celui de Cnossos en Crète, documente un Zeus avec une épithète bien connu de la documentation classique, Zeus du mont Dicté (diktajoi Diwei), avec un sanctuaire en ce lieu. Cela semble indiquer qu'il y a eu un syncrétisme entre les cultes des Mycéniens, population de langue grecque qui établit sa domination sur la Crète, et les Minoens, autochtones de langue non-grecque qui pratiquaient depuis plusieurs siècles des cultes sur les sommets. Quant au contenu du culte qui est rendu à Zeus, les tablettes étant de nature administrative, elles enregistrent des livraisons d'offrandes (vases, huile, peut-être des vêtements). On apprend aussi qu'il donne son nom à un mois de Cnossos (Diwios), durant lequel il est probable qu'une fête soit rendue en son honneur. Zeus est donc déjà une divinité importante (même s'il a été avancé que Poséidon soit plutôt la divinité majeure de Pylos), dont le culte est associé aux hauteurs, forme un couple avec Héra, mais la mythologie le concernant ne peut être connue par les sources écrites[21],[22].
Pouvoirs et fonctions
Comme les autres divinités majeures des panthéons grecs, Zeus se décline en une multitude d'aspects se manifestant dans des domaines de compétences différents, tous singularisés par un épithète propre, qui sont tout autant de facettes de sa personnalité/puissance divine. Selon J.-P. Vernant : « la religion vivante des Grecs ne connaît pas un Zeus unique, mais des Zeus différents, qualifiés par des épithètes cultuelles qui les rattachent à des domaines d'activités définis. Ce qui importe dans le culte, c'est d'invoquer le Zeus qui convient dans une situation bien précise[23]. » Il y a également une pluralité d'interprétations du dieu dans les œuvres des poètes et des philosophes. Pour autant, il existe bien derrière ces différentes figures de Zeus présentes dans les cultes des cités et la littérature des éléments d'unité, « un horizon culturel commun que les Grecs associent à la puissance divine que tous appellent « Zeus » », sur lequel « viennent s'inscrire le ciel, le pouvoir, la souveraineté, l'autorité, pour ne citer que les éléments les plus apparents que fait surgir le nom même de Zeus » (G. Pironti)[24].
De ce fait les études sur Zeus se concentrent souvent sur certains de ses aspects que sur la figure en général, trop diverse et complexe : un culte en particulier, une forme d'art, son rapport à la justice ou au destin, ou à d'autres divinités. Les spécialistes qui ont cherché à donner une image synthétique de Zeus (W. Otto, J.-P. Vernant, W. Burkert) ont chacun à leur manière mis l'accent sur sa puissance considérable et sa suprématie, donc son statut de dieu souverain[25].
Un dieu du ciel et des forces atmosphériques
Les phénomènes atmosphériques
Dieu du ciel lumineux, Zeus préserve son aspect céleste, visible dans une de ses épithètes, Ouranios. Selon Archiloque, « le ciel est (son) empire (kratos)[26]. » Si Zeus n'est pas le ciel, « certains caractères de ce ciel, le pouvoir qu’il exerce sur la vie humaine, constituent comme des voies à travers lesquelles la puissance de Zeus est rendue présente aux hommes[27]. »
Il est surtout reconnu dans le monde grec comme un dieu de ce qui vient du ciel, les phénomènes atmosphériques et les mouvements météorologiques[28],[29]. Homère en fait l'« assembleur de nuées » (nephelegereta) et le dieu à la « noire nuée » (kelainephes). Il est tenu pour responsable de tout un ensemble de phénomènes atmosphériques, ou plutôt il les incarne : on ne dit pas « il pleut », mais « Zeus pleut »[30],[8]. Dans Les Nuées d'Aristophane (368), lorsque Strépisiade apprend que Socrate ne croit pas que Zeus existe, il lui demande qui ferait pleuvoir si c'était le cas. Parmi ses manifestations se trouvent donc aussi bien les pluies, averses et tempêtes, les chutes de neige, les nuages, les rayons de soleil, que les éclairs[31]. Il a aussi une capacité à retenir les pluies et à provoquer la sécheresse : l'orateur Isocrate le décrit comme le « dispensateur de l'humidité et de la sécheresse » (Éloge de Bousiris, 13)[32].
Dieu des pluies, il porte les épithètes cultuelles Ombrios et Hyetios « de la pluie/pluvieux »[3],[33]. On lui fait donc des prières et des offrandes pour qu'il fasse pleuvoir[34],[8]. Pausanias (VIII, 38, 4) rapporte que les Arcadiens accomplissent des rites en son honneur sur le mont Lycée lorsqu'une sécheresse frappe leur pays[35]. Sur l'île de Cos, une association cultuelle est consacrée à Zeus Hyetios, organisant chaque mois un pèlerinage et un sacrifice au dieu, connue par une inscription d'époque hellénistique[35],[36].
La foudre est en particulier vue comme la manifestation de sa puissance (épiphanie) : il s'en sert pour envoyer des messages aux humains, pulvériser ses ennemis et ceux qui commettent des actes mauvais. Un lieu frappé par la foudre devient inviolable et lui est souvent consacré[37],[9],[32]. Homère emploie pas moins de vingt-six épithètes qui le relient au tonnerre et à la foudre (erigdoupos, terpikeraunos, etc.)[30]. Dans le culte, il est connu par des épithètes telles que Keraunios « de la foudre » et Kataibates « qui fait descendre (l'éclair/la foudre du ciel) », Brontaios « tonnant »[3],[33]. Dans l'art, le foudre (au masculin) est un de ses attributs distinctifs, depuis les plus anciennes images le représentant en train de le brandir à l'époque archaïque[37],[38].
La hauteur et les montagnes
Dieu atmosphérique et souverain, Zeus est aussi un dieu de la hauteur, dominateur et majestueux, dont le lieu de résidence par excellence est situé sur les montagnes entourées de nuages[39],[3]. La tradition la plus commune le fait naître sur le mont Ida en Crète, celle d'Arcadie sur le mont Lycée[40].
De manière caractéristique, les lieux de culte sont situés sur les sommets de montagnes ou collines. Plusieurs communautés, notamment en Béotie, vénèrent un Zeus Karios/Karaios/Keraios « du sommet ». Le mont Pélion donne lieu à un rituel de sacrifice de mouton en l'honneur Zeus Akraios « de la hauteur ». Zeus Hypatos « le plus haut » a son sanctuaire sur le mont Hypatos en Béotie. Le sommet de l'île d'Égine comprend un sanctuaire dédié à Zeus Hellanios « des Grecs »[40],[41]. Plein d'autres exemples sont connus : en Attique Zeus est vénéré sur plusieurs monts, dont le Hymette et le Parnasse[35] ; les Arcadiens le célébraient sur le mont Lycée (Zeus Lykaios)[42] ; les Crétois au mont Dicté (Zeus Diktaios) et au mont Ida (Zeus Idaios)[43] ; etc.
Zeus est en particulier associé à l'Olympe, sa résidence et le siège de la royauté divine dans la tradition grecque depuis au moins Homère. Olympios « Olympien » est une de ses épithètes les plus répandues. C'est en ce lieu qu'il se tient, au-dessus de tous, et qu'il exerce son rôle de roi des dieux : il y convoque les autres dieux, qui y tiennent des banquets luxueux et discutent des affaires du monde. Dans les mythes, l'Olympe est tantôt présenté comme une montagne dont le sommet, enneigé, est très élevé et donc à l'écart du monde des humains (Iliade, VIII, 3-4), ou comme un domaine céleste, pas vraiment distingué du « Ciel » (Ouranos) (Iliade, V, 749-754 ; Théogonie, 689-690), autre lieu de résidence divine par excellence. Ce terme désigne plusieurs montagnes, mais plus particulièrement le plus haut sommet de la Thessalie qui devient avec le temps plus particulièrement associé à Zeus[44],[45]. On y vénère Zeus Olympios, mais le principal sanctuaire local dédié à Zeus se trouve au pied de la montagne sur son côté nord, à Dion[46].
Les aspects chthoniens et la fertilité
Malgré son caractère fondamental de dieu céleste, Zeus se voit rendre de nombreux cultes sur des aspects chthoniens, liés aux forces terrestres et souterraines, voire au monde infernal et aussi en lien avec la fertilité[47],[48],[49].
L'aspect chthonien du dieu est souvent mis en avant pour Zeus Meilichios (ou Meilikhios) « doux », un dieu que les fidèles cherchent à apaiser afin de s'attirer ses bienfaits, notamment pour sa capacité à apporter la prospérité, dans des cultes souvent accomplis dans un cadre domestique ou par des groupes de parenté (voir plus bas). Cette interprétation ressort notamment du fait qu'il est souvent représenté sous la forme d'un serpent, animal lié aux forces souterraines[48],[50]. Mais aucune source antique ne le range dans la catégorie (du reste assez vague) des divinités chthoniennes, et cette classification ne permet pas vraiment de comprendre ses fonctions[51].
Zeus est parfois explicitement surnommé Chthonios ou Katachthonios « souterrain », « dans la terre ». Pausanias (II, 2, 8) dit que l'agora de Corinthe comprend un lieu de culte pour trois Zeus décomposés de manière verticale : un Zeus Hypsitos « très haut », lié aux hauteurs, un Zeus sans épiclèse, et un Zeus Chthonios, lié à la terre. La signification de ces épiclèses est discutée, souvent interprétées en lien avec le monde infernal, qui pourrait s'appliquer plus spécifiquement à Katachthonios. Hésiode (Les Travaux et les Jours, 465-467) prescrit de prier Zeus Chthonios, en même temps que Déméter, au moment des premiers labours afin d'avoir une bonne récolte. Une association similaire se trouve dans une inscription de Mykonos évoquant des sacrifices destinés à Zeus Chthonios et à Gê (le Terre) Chthoniê, donc là encore pour la fertilité de la terre[52].
Ce dernier point renvoie à tout le moins au fait qu'on prête à Zeus le pouvoir de contribuer à l'enrichissement du sol et à la croissance des plantes, que ce soit par un rôle lié à l'humus et à la terre ou aux pluies et au ciel (ou plus généralement à assurer la prospérité des humains). Il fait partie des dieux auxquels on attribue le plus des épithètes construites à partir du mot karpos « fruit », « récolte », « production agricole », après Déméter[53]. On lui connaît par des inscriptions des épiclèses telles qu'Epikarpios « des fruits » et Karpophoros « fructifère », mais aussi Phytalmios et Aldemios « qui fait croître », Thallos « rameau » ou encore Georgos « agriculteur », aussi Demetrios « de Déméter » qui le relie là encore à la déesse agraire par excellence[54],[55]. Hésiode conseille aussi de prier Zeus Olympios pour avoir de beaux épis de blé (Les Travaux et les Jours, 473-474)[52]. Eschyle renvoie à ce rôle dans des passages de sa tragédie Agamemnon : il parle de « Zeus et les sillons de l'année, (qui) par de nombreux et d'amples dons, savent éloigner la famine » (1110)[56] et de la douceur de « la bonne rosée de Zeus pour le germe au sein du bouton » (1380)[57].
Un dieu souverain et surpuissant
La position suprême
Zeus est une figure royale, le roi des dieux, qui ressort notamment de son épithète Basileus « Roi », attestée dans plusieurs endroits du monde grec (Cos, Paros, Lébadée, Érythrées, Élatées) et qui est employée majoritairement pour lui[58]. Dans l'art (et aussi la littérature), il a pour attributs royaux le trône et le sceptre, ainsi que son animal l'aigle, comme l'illustre de la manière la plus éloquente sa statue chryséléphantine faite par Phidias pour son sanctuaire d'Olympie[59],[60]. Sa majesté ressort encore dans les épithètes Megas « grand » et Megistos « très grand », qui lui sont données plus qu'à tout autre dieu[61].
Selon J.-P. Vernant, il est fondamentalement un dieu souverain : « un des traits essentiels de Zeus est qu’il siège, chez les dieux et dans tout l’univers, au sommet de la hiérarchie, qu’il détient le commandement suprême, qu’il dispose d’une force supérieure lui permettant une domination entière sur autrui[62]. » Là où les autres dieux, notamment ses frères Poséidon et Hadès, sont maîtres d'un domaine limité, Zeus exerce la souveraineté (basileia) sur le cosmos tout entier, parce qu'il a prouvé qu'il était supérieur aux autres prétendants à sa domination, après avoir renversé son père Cronos pour prendre sa succession, triomphé lors de la Titanomachie et enfin vaincu Typhon (suivant ce qui est relaté dans la Théogonie d'Hésiode)[63].
C'est également la figure patriarcale par excellence, le « père des dieux et des hommes » (Iliade I, 544 ; IV, 235 ; etc. ; Théogonie 542, 643, 848)[64],[32]. C'est aussi le dieu panhellénique par excellence, qui reçoit les épithètes Hellanios/Hellenios « des Grecs » (qui s'interprète aussi « du mont Hellanios » à Égine) et Panhellenios « de tous les Grecs »[65].
Plusieurs passages de l'Iliade indiquent clairement que Zeus est le plus fort des dieux, et que son autorité repose en partie sur cela. Dans un passage (VIII, 19-27), il se vante du fait que, dans une lutte de traction à la corde, les autres divinités réunies ne seraient pas assez fortes pour le faire tomber[66]. Sa puissance s'incarne dans son attribut principal, la foudre, qu'il fait s'abattre sur ceux qu'il veut châtier. Y est souvent associé son regard perçant et fulgurant, qui lui permet de tout percevoir plus rapidement que quiconque[67].
La supériorité de Zeus n'est pas que physique, puisque, bien qu'il ne soit pas omniscient, il est le plus sagace des dieux, celui qui est plus que les autres doué de mètis, l'intelligence rusée. La tradition mythologique rapporte depuis Hésiode qu'il a absorbé la déesse personnifiant cette capacité, Métis, et est dès lors devenu lui-même l'incarnation de cette qualité. Dans la Théogonie, son intelligence est tout aussi importante que sa force, voire plus, pour expliquer comment il prend le pouvoir[68]. Dans les épopées et les hymnes homériques, il domine les autres divinités par sa sagesse et son autorité morale, s'affirmant par sa capacité à faire des arbitrages et à régler les querelles[69]. Personne ne peut le contraindre ou le forcer à rendre des comptes[64]. Mais il existe aussi des limites à sa capacité à agir et à imposer sa volonté aux autres divinités et au cours des choses : le plus puissant des dieux n'est pas tout-puissant[70].
Quelques poètes et penseurs ont pourtant apporté une inflexion à cette vision commune, pour élever Zeus à un statut qui s'approche de la toute-puissance et de l'universalité. C'est notamment le cas d'Eschyle, qui en fait un dieu capable d'accomplir tout ce qu'il veut, la cause de tout (Suppliantes, 524 et sq. ; Héliades, fr. 70)[71],[65],[72]. Dans le courant orphique, il devient également une figure dépassant sa stature habituelle, tandis que dans le stoïcisme il devient une figure panthéiste, le monde dans sa totalité, qui rend les autres figures divines insignifiantes[65],[73].
La régulation du cosmos
Quand bien même il n'est pas le créateur du monde, Zeus prend, en tant que figure souveraine suprême, des décisions déterminant son organisation et le cours des choses[74],[64].
Cela s'applique d'abord à la sphère divine. Si Homère et Pindare considèrent que la répartition des pouvoirs divins s'est faite par tirage au sort, pour Hésiode (Théogonie, 881-885) c'est Zeus lui-même qui s'est chargé de cela, et a plus généralement assigné à chacun des dieux son rôle dans le cosmos. Il agit de même quand il donne sa fille Perséphone à son frère Hadès qui n'avait pas d'épouse (Hymne homérique à Déméter)[75],[76]. C'est aussi lui qui admet de nouveaux membres dans le cercle olympien en leur accordant l'immortalité et en les accueillant à sa cour, notamment son fils Héraclès et son amant Ganymède[77],[78]. Son autorité est acceptée et s'étend tout d'abord aux divinités, comme cela se voit dans les mythes rapportant son arbitrage lors de querelles déchirant la société olympienne[69]. Mais il existe épisodiquement quelques contestations, et surtout des limites au pouvoir de Zeus : ses actes peuvent être contestés par les autres divinités, il doit respecter leurs prérogatives et ne peut pas agir à sa guise en toute circonstance[79].
Pour les humains, il ne joue pas forcément un rôle dans leur origine, mais dans la régulation de leur société et de leurs rapports avec les dieux, donc là encore la répartition des honneurs et charges (timai) dans l'univers. Il gère en règle générale l'univers d'une manière distante et indirecte[80]. Il est en permanence au courant de ce que font les mortels : selon Hésiode, « l’œil de Zeus voit tout et sait tout » (Les Travaux et les Jours, 267)[81]. Zeus communique ses volontés aux humains par le biais de ses envoyés (Hermès, Iris) dans les mythes, et sinon par des signes omineux (surtout la foudre) et des oracles (souvent par l'intermédiaire de son fils Apollon, mais en personne à Dodone et à Olympie) qui doivent être interprétés[82],[83],[84]. Quelques épiclèses renvoient à ce rôle : Semios et Semaleos « (qui donne) des signes », Terastios « qui envoie des présages », Phemios « qui révèle »[85],[84]. Selon le poète Archiloque, il est « entre les dieux le plus véridique des devins, le seul qui de ses prophéties détienne l'accomplissement[86]. » On lui reconnaît la capacité à donner leur pouvoir aux devins, à commencer par le plus éminent d'entre eux dans la mythologie, Tirésias.
Il peut intervenir si besoin, en imposant sa volonté et des châtiments sur des individus, des collectivités, voire l'humanité toute entière. Cela ressort par exemple du cycle de mythes des origines impliquant Prométhée et du mythe des races où il décide de remplacer chaque génération[32],[87],[88]. La guerre de Troie correspond également à un projet de Zeus, tel que le relataient les Chants cypriens (épopée dont il ne reste que des fragments). Le roi des dieux répond à une demande de la déesse Gaïa, la Terre, qui ne supportait plus le poids des humains devenus trop nombreux. Avec l'aide de Thémis, il échafaude le plan conduisant au jugement de Pâris, à l'enlèvement d'Hélène et au conflit meurtrier qui allège le fardeau de Gaïa[89],[90]. Cette capacité de distribuer le bien ou le mal aux humains est illustrée par Homère, à travers la bouche d'Achille, sous la forme de deux jarres, une pleine de bienfaits et l'autre pleine de dons mauvais, que le dieu peut ouvrir à sa guise (Iliade, XXIV, 525-533). Bien souvent les humains ne comprennent pas pourquoi il le fait, ce qui a donné lieu à de nombreuses réflexions dans l'Antiquité[77].
C'est le fil qu'ont filé les dieux pour les pauvres mortels :
vivre dans le tourment. Eux, ils sont sans angoisse.
Car deux jarres sont posées sur le sol de Zeus.
Ses dons mauvais sont dans l'une, l'autre est pour ses bienfaits.
À qui Zeus, qui prend plaisir à la foudre, fait le don d'un mélange,
cet homme rencontre tantôt un mal, tantôt un bien.
À qui il donne des dons lugubres, il en fait un réprouvé
qu'un taon malsain, dévoreur de bœuf, entraîne sur la terre divine,
et il vagabonde, sans estime ni des dieux, ni des mortels.
— Homère (trad. P. Judet de La Combe), Iliade, XXIV, 525-533[91].
La justice
À tout le moins, Zeus est le garant de l'exécution de la justice : toute loi procède de lui[92]. Chez Hésiode, le lien entre Zeus et la justice est manifesté par le fait que sa première épouse est Thémis, « le règlement »/« la loi », qui symbolise le fait que son règne est placé sous le signe de la « norme »[93]. Elle lui donne notamment pour filles les trois Heures, Eunomie, Dicé et Eiréné, c'est-à-dire « Bonne loi », « Justice » et « Paix ». L'idée de justice (dikè) repose en particulier sur le lien entre un acte jugé et sa récompense ou sa punition, et est ainsi placée sous la supervision de Zeus. Selon les conclusions de J. Rudhardt : « il arrive que le cours des événements apporte sa récompense ou son châtiment à l’auteur d'une action ; ce mécanisme est divin. L'exigence de justice, les manifestations de la justice dans l’histoire sont liées à l'action du dieu qui assure l'équilibre du monde et qui en garantit l'ordonnance[94]. »
Dans la pratique, la « justice de Zeus »[95], telle qu'elle se manifeste dans les mythes par ses punitions et récompenses, ou par leur absence, a pu être définie comme imprévisible, impénétrable, n'ayant pas de règles établies, sans considérations morales. Dans la littérature, tantôt le dieu semble agir de manière à donner aux humains ce qu'ils méritent en fonction de leurs actes (Odyssée, Les Travaux et les Jours), d'autres fois ses actes sont jugés incompréhensibles (notamment chez Eschyle) si ce n'est arbitraires. Il échafaude des plans sur plusieurs générations, ce qui les rend difficiles à comprendre pour les mortels dont la vie est éphémère et qui n'en voient pas l'issue. Lui-même n'est pas un modèle de vertu, et il punit avant tout ceux qui lui ont manqué de respect ou qui ont porté atteinte à son champ de compétences (notamment l'hospitalité). Cela renvoie aux contradictions et inconsistances émaillant la religion grecque, où l'idée de dogme est absente et la spéculation relativement libre. Plusieurs poètes et penseurs grecs, tels que Théognis, ont ainsi questionné cette apparente tolérance du dieu envers ceux qui agissent mal, alors que d'autres, à commencer par Hésiode et Solon, ont tenté de faire de Zeus un garant de la morale, punissant les impies et ceux qui commettent des actes mauvais[96],[97].
Zeus, qui décide si l'homme est louable ou inavouable,
dit ou maudit, par son seul vouloir d'immense Cronide.
Il fortifie d'un geste, d'un geste il fustige la force,
il rabaisse l'insigne, d'un geste il hausse l'infirme,
il redresse d'un geste le tors et tord qui se dresse —
Zeus grondant aux cieux, habitant une haute demeure !
Daigne entendre, exauce, perpétue ta justice !
— Hésiode (trad. P. Brunet), Les Travaux et les Jours, 3-9[98].
« LE CHŒUR : Ah ! Si le dénouement pouvait être celui de nos vœux ! Le désir de Zeus n'est point aisé à saisir. Mais, quoi qu'il arrive, il flamboie soudain, parfois en pleines ténèbres, escorté d'un noir châtiment, aux yeux des hommes éphémères.
Il retombe toujours d'aplomb, jamais ne va à terre, le sort dont Zeus a décidé d'un signe de son front qu'il devait s'achever. Les voies de la pensée divine vont à leur but par des fourrés et des ombres épaisses que nul regard ne saurait pénétrer.
Zeus précipite les mortels du haut de leurs espoirs superbes dans le néant ; mais sans s'armer de violence : rien ne coûte d'effort à un dieu. Sa pensée trône sur les cimes et de là même achève ses desseins, sans quitter son siège sacré. »
— Eschyle (trad. Paul Mazon), Les Suppliantes[99].
Le destin
Les questions sur la justice de Zeus renvoient plus largement à son implication dans le sort des humains, leurs bonheurs et leurs souffrances, donc à la question du « destin », moira/aisa, littéralement « partie », « portion », qui a fait couler beaucoup d'encre. Elle renvoie principalement au moment de la mort des humains, inévitable en raison de leur condition de mortel, mais prend avec le temps un sens plus large jusqu'à se rapprocher de la notion moderne. En tant que dieu le plus puissant et gouverneur du monde, Zeus joue un rôle primordial sur le cours des choses. Pausanias rapporte qu'on lui donne en plusieurs endroits l'épithète de Moiragetes, « qui dirige le destin » (ce qui est confirmé par diverses sources épigraphiques)[100].
Faute de description claire de son rôle dans la conduite des destinées, les études ont en particulier analysé sa capacité à influer sur le cours des événements de la guerre de Troie dans l'Iliade, bien que de toute évidence, cette description soit en partie dictée par les besoins du récit et n'a pas pour but de donner une analyse théologique des forces gouvernant le sort des humains (elle diverge du reste de la vision qu'en donne l'Odyssée)[101],[102]. Grâce à sa puissance supérieur à tout autre être, Zeus peut souvent agir sur le cours des choses, mais il y a aussi des limites à sa capacité à agir, en particulier lorsqu'il doit accepter malgré lui la mort au combat de son fils Sarpédon. Lors du combat fatal à Hector, qui lui a offert de nombreux sacrifices et qu'il apprécie, Zeus manie une balance d'or penchant en sa défaveur et symbolisant le fait que son destin touche à son terme (Iliade, XXII, 209-213). Zeus pourrait agir, mais il éviter de le faire sur les conseils des autres divinités afin de ne pas perturber l'ordre de l'univers en créant un dangereux précédent. Cela renvoie aux limites de sa puissance et au devoir qu'a un souverain de se plier aux coutumes et de respecter les prérogatives de ses sujets[103],[104].
Dans la Théogonie d'Hésiode, Zeus est le père des Moires, qui sont les personnifications du destin des humains, autres filles du couple Zeus-Thémis qui renvoient comme les Heures à la norme dans le règne de Zeus[93]. Son épithète Moiragetès peut aussi s'interpréter « conducteur des Moires », et ils sont associés dans un culte à Athènes[105]. Cela lui confère théoriquement le statut d'« ultime décideur de ce qui arrive » (T. Gantz)[71].
Les traditions postérieures maintiennent l'ambiguïté sur le rapport de Zeus au destin : certains auteurs considèrent que les volontés des Moires s'impose à Zeus et qu'il n'a donc pas de responsabilité dans les souffrances des mortels (Hérodote, Bacchyalide, Platon), d'autres continuent à lui faire jouer un rôle majeur (Théognis). Lucien de Samosate se moque de ces inconsistances dans son dialogue Zeus confondu[77]. Un certain Kyniscos (représentant l'auteur) y met par ses questions en difficulté le roi des dieux, qui botte constamment en touche en disant qu'il n'est pas permis aux humains de tout savoir[106].
« KYNISCOS — Tu as certainement lu comme tout le monde les poèmes d'Homère et d'Hésiode. Dis-moi si l'on doit croire ce qu'ils ont chanté du Destin et des Moires. Est-il donc vrai qu'on ne peut échapper à ce qu'ils ont filé à chacun de nous dès sa naissance ?
ZEUS — Tout à fait vrai ; car il n'est rien qui ne soit ordonné par les Moires. Tout ce qui arrive, tourné sous leur fuseau, a son issue filée dès le début et ne peut arriver d'une autre manière.
KYNISCOS — Par conséquent, lorsque le même Homère dit dans une autre partie de son poème : De peur que tu ne descendes chez Hadès avant l'heure marquée par le Destin, et d'autres sottises du même genre, nous pourrons sans doute affirmer qu'il dit une sottise.
ZEUS — Sans aucun doute. Rien de semblable ne peut arriver en dehors de la loi des Moires, ni par delà le fil qu'elles ont tissé. Tout ce que les poètes chantent sous l'inspiration des Muses est conforme à la vérité ; mais, quand ces déesses les abandonnent et qu'ils composent livrés à eux-mêmes, ils se trompent et tombent en contradiction avec eux-mêmes (…) »
— Lucien de Samosate (trad. É. Chambry, É. Marquis et A. Billault), Dialogues des dieux, 225-226[106].
Un dieu de l'ordre politique, social et familial
Dieu souverain, source d'autorité par excellence, Zeus chapeaute de nombreuses activités politiques et sociales, que ce soit directement ou indirectement. Il peut être vu comme « le grand mainteneur de l'ordre matériel et moral » (P. Lévêque et L. Séchan)[107]. Son culte n'est certes presque jamais central dans les cités, car il se place au-dessus de la mêlée, mais sa puissance se retrouve souvent en arrière-plan. En premier lieu, il est celui parmi les dieux qui est le principal responsable de l'exercice des activités politiques et juridiques, de leur transmission aux humains, de leur organisation au sein des communautés, et de leur protection[108]. « Toute souveraineté humaine procède de Zeus » (W. Burkert)[92], depuis celle du roi jusqu'à celle du chef de famille ; autrement dit, c'est « une autorité patriarcale qui s'exerce dans tous les domaines » (P. Lévêque et L. Séchan)[109]. Les cultes de Zeus « renforcent les sources traditionnelles d’autorité et les normes de comportement, que ce soit au sein de la famille, du groupe de parenté ou de la cité » (J. Larson)[110], et ses pouvoirs garantissent l'ordre et la justice, le règlement des conflits, l'hospitalité, le respect des serments, etc.
Les rois et la royauté
Dans les épopées homériques, le pouvoir d'un « roi » (basileus) est conféré par Zeus (Iliade I, 277-279 ; II, 196-197), qui octroie au souverain le sceptre qui symbolise son autorité (Iliade II, 46, 100-108, 186 et 268). Le pouvoir qu'ont les rois de juger les différends dérive de l'autorité de Zeus, qui récompense ceux qui sont du côté de sa justice et châtie ceux qui la bafouent (Iliade XVI, 384-392 et XXI, 522-524 ; Odyssée XIX, 108-114)[111],[27]. Dans la même veine, selon Hésiode « les rois viennent de Zeus » (Théogonie 94-96)[112]. Homère comme Hésiode disent que les rois sont « nourris par Zeus »/« nourrissons de Zeus » (Iliade II, 196 ; Théogonie 82). Selon Hésiode encore, ces protégés de Zeus sont dotés par ses filles les Muses de l'éloquence qui leur permet de bien exercer leur fonction en mettant fin aux conflits (Théogonie, 80-92)[113].
En pratique, la royauté disparaît du monde grec des cités aux époques archaïque et classique, à l'exception de Sparte et des entités politiques du nord (notamment la Macédoine), le pouvoir monarchique, quand il existe, étant aux mains des tyrans. En Macédoine l'idéologie royale accorde une grande importance à Zeus, considéré comme l'ancêtre de la dynastie. C'est à la suite des conquêtes de son plus célèbre souverain, Alexandre le Grand, que la monarchie devient l'institution politique primordiale du monde grec durant l'époque hellénistique (323-30 av. J.-C.). Zeus est alors mobilisé pour l'idéologie royale[114]. L'hymne que le poète alexandrin Callimaque consacre à Zeus met en particulier en exergue la stature souveraine du dieu, sous la protection duquel il place son roi, Ptolémée II[115].
Une fois la domination romaine établie sur le monde grec, Zeus reste étroitement associé aux monarques, en l'occurrence les empereurs. Il s'observe notamment une assimilation de plusieurs d'entre eux à Zeus dans le cadre du culte impérial, qui se marque par la titulature, en particulier sous les Julio-Claudiens : dans des inscriptions d'Asie mineure, Auguste se fait ainsi appeler dans des inscriptions Sebastos Zeus Patrôos « Auguste Zeus ancestral » et Sebastos Zeus Kaisar Olympios « Auguste Zeus César olympien »[116]. À Athènes, Hadrien s'associe à plusieurs aspects de Zeus, dont il reprend les épithètes à son compte : Olympios « Olympien » dont il restaure le temple à Athènes et qu'il fait représenter sur des monnaies ; Eleutherios « libérateur » dont il se dit le fils ; Panhellenios « de tous les Grecs » dont il fait la promotion du culte[117]
Les activités politiques
Source de l'autorité dans les communautés politiques, et garant du droit et de l'organisation politique, Zeus est connu sous différentes formes en lien avec les activités politiques et les groupes sociaux. Il est souvent associé à Athéna, par excellence la divinité protectrice des cités et de leurs institutions[118].
Une de ses épithètes est Polieus, « de la cité », qui incarne la cité en tant qu'organisation politique[119]. À Athènes, Zeus Polieus est associé à Athéna Polias, la protectrice de la cité, ce qui est une manière de montrer qu'elle occupe cette position parce qu'elle est la fille de Zeus et qu'il la cautionne. Mais c'est elle qui est invoquée comme puissance active pour protéger la cité et ses institutions[120],[121].
Il est également plus directement lié à certaines institutions centrales dans la vie politique de la cité, là encore en association avec Athéna : à Athènes comme à Sparte, il est Agoraios « de l'agora » (le centre de la cité ; évoqué dans le théâtre athénien comme force de persuasion politique) et Boulaios/Amboulios « du conseil » (Boulè)[119],[122],[123]. Le duo Zeus-Athéna protège aussi les activités des phratries, groupes infra-civiques d'Athènes, sous les épithètes Phratrios/Phratria[29],[124].
Le foyer, la famille et la parenté
La fonction souveraine de Zeus se retrouve aussi au niveau du foyer, l’oikos des anciens Grecs, puisqu'il en est le protecteur et fait l'objet de cultes dirigés par le chef de famille, autorité suprême au niveau domestique[27], et peut être vu comme l'archétype du patriarche[125]. Cela est surtout documenté à Athènes.
Zeus Ktesios « des richesses » agit sur l'acquisition et la préservation des biens de la famille. Sa protection s'exerce en particulier sur les magasins et lieux de stockage, et il semble plus précisément associés aux jarres, type d'objet qui pourrait servir à le symboliser. L'orateur Isée (Sur la succession de Kiron, 16) cite un bon père de famille qui conduit son culte en présence de sa famille proche, sans esclaves et étrangers, mais dans d'autres foyers une audience plus large est admise[126],[127],[128].
Zeus Herkeios « de l'enceinte/de la clôture » semble aussi associé aux foyers et aux familles, mais son rôle est complexe à comprendre. Il semble vénéré dans la cour des maisons athéniennes et son culte est considéré comme un devoir pour toute famille qui se respecte (aussi pour les groupes plus larges que sont les phratries). Il pourrait être plus spécifiquement le protecteur des liens familiaux[126],[129].
Associé à Héra, Zeus est également une divinité du mariage, lorsqu'il porte les épithètes renvoyant à son épouse, Heraios « d'Héra » et Teleios « accompli (par le mariage) » (quand Héra est elle-même surnommée Teleia). Le couple est vénéré conjointement lors de rituels de « mariage sacré » et divers rites nuptiaux comme ceux qui ont lieu lors du mois des noces à Athènes, Gamelion[130],[131],[132].
Zeus est Patrôos, ce qui peut s'interpréter comme « ancestral » ou « des pères ». Il peut alors jouer le rôle de protecteur des pères mais aussi des ancêtres familiaux[133]. Platon l'associe à un Zeus Homognios « protecteur de la famille » (Lois, 881d2). Ces aspects du dieu et d'autres déjà évoqués en lien avec les groupes de parenté (notamment Phratios et Herkeios) renvoient aussi au fait qu'il joue un rôle dans la filiation, la continuation de la ligne paternelle, le fait qu'il « sert à dire le « parental » dans la culture grecque » (P. Brulé)[134]. Hérodote (VI, 67-68) rapporte ainsi que le roi de Sparte Démarate prend Zeus Herkeios à témoin lorsque ses adversaires mettent en doute le fait qu'il soit le fils de son père. À Messapé, le sanctuaire de Zeus a livré de nombreux modèles en terre cuite de phallus, qui semblent indiquer que les hommes lui faisaient des offrandes pour qu'il les aide à devenir père[135].
Zeus Sôter « sauveur » joue aussi un rôle dans le cadre domestique. Eschyle en fait à plusieurs reprises le dieu qui octroie l'autorité au chef de famille, et qui protège l'intégrité de la maison (il « garde les foyers des justes » selon un passage des Suppliantes[136]). On lui verse également des libations lors des banquets (symposion)[125].
Les relations et crises sociales
Figure d'autorité, Zeus est un dieu qui joue sous plusieurs aspects le rôle de garant des relations interpersonnelles, qui sont investies d'un aspect sacré, ritualisées et reçoivent sa sanction (hospitalité, amitié, supplication, serment, etc.), et qui agit contre les actes allant à leur encontre (meurtre d'étrangers, atteintes aux hôtes, non-respect des serments, etc.), qui sont susceptibles de perturber l'ordre social (cela renvoie aussi à son rôle de garant de la justice) et d'entraîner une « pollution » qu'il faudrait purifier[119],[137],[138].
Il est à ce titre le protecteur des étrangers et de leur accueil sous son aspect Xenios « hospitalier ». Il est le garant de l'hospitalité (xenia), et celui qui ne respecte pas cette pratique encourt son châtiment[139]. Il est le garant de l'amitié (philia), quand il est Philios « de l'amitié/amical », plus précisément l'incarnation du lien au sein de petits groupes sociaux, sans doute sous la houlette d'un « patron »[140]. Ce Zeus est aussi lié au banquet (symposion) : on lui fait des libations et on dresse même une couche pour l'accueillir dans des banquets athéniens[141],[142].
Il est également le garant du serment (horkos) sous l'épithète Horkios « du serment » et punit les parjures. Zeus figure souvent en premier dans les listes de divinités au nom desquelles jurent ceux qui prêtent serment. Pausanias (V, 24, 9) décrit comment les athlètes et leurs pères prêtaient serment devant la statue de ce Zeus avant de concourir à Olympie, et que cette statue représentait le dieu brandissant la foudre qui s'abattrait sur ceux qui enfreindraient leur serment[143],[144],[145]. Zeus Hikesios « des suppliants » protège ceux qui adressent une supplication (hiketeia/hikesia), un autre acte particulièrement important dans les rapports sociaux antiques, avec un aspect ritualisé et religieux prononcé[146],[147].
Zeus peut être vu plus largement comme une une figure de la médiation, de la transition voire des transactions sociales (P. Ellinger). Plusieurs de ses fonctions le lient à la résolution de crises, par différentes manières. Il faut quoi qu'il en soit s'attacher ces différentes figures de Zeus pour expier une faute et être lavé de ses crimes. Plusieurs épithètes font référence à son côté vengeur et punisseur : Alastoros/Elasteros Palamnaios « vengeur », Phonios « sanglant » (ou « des meurtriers », ceux qui veulent expier leur faute), Laphystios « dévoreur ». Ces aspects le rapprochent des spectres vengeurs et des Érinyes (les « Furies »). D'autres en revanche sont du côté du pardon et de la réconciliation : Hikesios « des suppliants » déjà évoqué, Phyxios « des fugitifs » (pour leur réintégration), aussi Euménès « bienveillant » et Meilichios « doux ». Ou directement en lien avec les actes de purification et d'expiation du mal mettant fin aux crises comme Exakestèr « expiatoire » et Katharsios « purificateur »[148]. Parmi les divinités grecques, Zeus joue en effet un rôle majeur dans les rituels de purification, notamment les crimes de sang, qui doivent être lavés sous la supervision de Zeus Katharsios[149],[150].
Zeus est également le protecteur de la concorde, Homonoios/Omonoios « de la concorde ».
Un dieu bienfaiteur et sauveur
Zeus est également actif dans tout un ensemble de domaines qui mettent en évidence sa capacité à changer le cours des choses, donner une issue favorable à une situation potentiellement dangereuse, protéger les gens exposés aux dangers, assurer la paix et la prospérité.
Il est un dieu de la victoire et des moments décisifs. Il est connu sous l'épithète Tropaios « qui détourne les ennemis » (ou « qui détourne les maux » ; on trouve aussi Apotropaios et Alexikakos[151]). On lui dédie un tropaion « trophée », en remerciement de son appui pour obtenir une victoire[152],[153]. Il est aussi Eleutherios « libérateur », quand il aide à repousser ceux qui souhaitent asservir autrui. Il est notamment célébré sous cet aspect à Platées pour avoir aidé à défaire les Perses lors des guerres médiques (Éleuthéries)[152],[125].
Zeus Sôter « sauveur » est une figure très populaire, déjà évoquée pour son rôle protecteur dans le cadre familial. Il est aussi bien invoqué dans la protection des individus que dans celle des communautés voire de toute la Grèce. Durant l'époque hellénistique on lui consacre dans plusieurs cités des fêtes appelées Soteria pour célébrer l'éloignement de dangers. Les plus célèbres sont celles instaurées dans le grand sanctuaire de Delphes (dédiées à Zeus Sôter et au dieu local Apollon) après la défaite de l'invasion galate en 279[154]. Le rôle protecteur du Zeus sauveur se fait au Pirée en lien avec sa fille Athéna Soteira. Ils sont vénérés lors de la fête des Diisoteria. Des marins font des offrandes pour les protéger lors des voyages en mer. Des troupes militaires leur demandent également protection pour des expéditions[155],[125].
Zeus Meilichios « doux » est également un dieu bienfaiteur, qui a comme vu plus haut également un rôle dans la purification, voire un lien avec les forces chthoniennes. C'est un aspect de Zeus populaire dans tout le monde grec. Il est invoqué par des individus et des groupes sociaux pour sa capacité à apporter prospérité et abondance. À Athènes il est vénéré lors de la fête des Diasia[156],[157].
L'instauration du règne de Zeus dans la mythologie
Naissance et enfance
La version la plus répandue du récit de la naissance de Zeus est celle donnée par Hésiode dans sa Théogonie (453-491). Zeus est le dernier-né des Cronides, les six enfants du Titan Cronos et de sa sœur Rhéa. Cette descendance est considérée comme la branche olympienne par opposition à celle des Titans. Cronos, craignant la prédiction de ses parents, Ouranos et Gaïa, qu’il engendrerait un rival qui régnerait à sa place, a avalé ses cinq premiers enfants dès leur naissance. Pour qu'un de ses fils échappe à ce sort, Rhéa élabore un stratagème avec l'appui de Gaïa et d'Ouranos. Elle part en Crète pour donner naissance à Zeus, qu'elle confie à Gaïa qui le cache dans une grotte. Elle donne à Cronos une pierre entourée de langes, qu'il prend pour un enfant et avale[158],[159].
La Théogonie est silencieuse sur l'enfance de Zeus : elle dit simplement qu'il grandit vite. Des textes postérieurs ajoutent des éléments à l'enfance de Zeus. L'enfance de Zeus est généralement localisée en Crète. La grotte où il est dissimulée est située sur le mont Ida ou bien sur le mont Dicté. Il aurait eu pour nourrices des nymphes, dont l'identité varie selon les versions. La plus répandue rapporte qu'il est élevée par Amalthée, qui le nourrit avec le lait d'une chèvre ; ou alors Amalthée est le nom de la chèvre, et la nymphe qui l'élève est nommée Adrastée (Callimaque et d'autres après lui). Selon un récit rapporté notamment par Ovide, cette chèvre aurait brisé une de ses cornes qui est devenu la corne d'abondance. Zeus utilise plus tard la peau de cette chèvre pour confectionner l'égide, arme protectrice qui va lui servir dans sa guerre contre les Titans. Une autre légende rapporte que les Courètes, des divinités secondaires, réalisent une danse martiale devant la grotte afin que Cronos ne puisse entendre les cris de l'enfant[160],[161].
D'autres régions de Grèce revendiquent d'être le lieu de naissance de Zeus et de son enfance, suivant des récits qui sont notamment rapportés par Pausanias. En Arcadie, il passe pour être né au mont Lycée et y a été élevée par trois nymphes, dans un lieu qui porte le nom « Crète », renvoyant à la tradition dominante. En Messénie existe une légende selon laquelle Zeus enfant aurait été caché dans cette région par les Courètes[159]. Le poète Callimaque dans son Hymne à Zeus se demande qui a menti, et tranche en défaveur des Crétois qu'il considère comme de sempiternels menteurs, parce qu'ils ont aussi érigé un tombeau au dieu alors qu'il est immortel. Mais la plupart des autres auteurs privilégient la version crétoise[162].
La conquête du pouvoir suprême
Le récit de la conquête du pouvoir par Zeus est là encore principalement connu dans la version qu'en donne la Théogonie d'Hésiode. La Bibliothèque du Pseudo-Apollodore est aussi essentielle pour concilier ce récit avec d'autres traditions, notamment celle de la Gigantomachie. On reconnaît derrière ces récits des mythes de succession et de souveraineté (impliquant une lutte entre plusieurs générations divines), avec des motifs de mythes de combat divin, qui visent à justifier la suprématie de Zeus, qui prouve sa légitimité à régir le monde en surmontant ces épreuves par sa force et son intelligence. Ces mythes présentant des parallèles et thèmes communs avec des traditions mythologiques « orientales » (notamment celles du Levant et d'Anatolie, aussi la Mésopotamie)[163],[164],[165],[166].
Devenu adulte, Zeus décide de détrôner son père et de délivrer ses frères et sœurs. Le récit qu'en donne Hésiode est relativement bref. Il était sans doute plus développé dans un récit de Titanomachie qui a disparu. Le premier acte de Zeus est de forcer son père à recracher ses frères et sœurs : dans la Théogonie il y parvient par la force, avec l'appui de Gaïa ; chez Apollodore c'est Métis qui l'appuie, en donnant une potion vomitive à Cronos. Il recrache ses enfants dans l'ordre inverse de leur avalement, donc en commençant par la pierre substituée à Zeus, ce qui explique peut-être pourquoi celui-ci est généralement considéré comme l'aîné bien que Rhéa l'ait mis au monde en dernier. Cette pierre est placée à Delphes (omphalos)[167],[159].
Zeus n'a cependant pas encore renversé Cronos, qui bénéficie de l'appui des autres Titans. Dans la Théogonie, l'étape suivante de la stratégie est la libération des Cyclopes, emprisonnés dans le Tartare, qui lui offrent en récompense la foudre. Zeus cherche à se rallier des appuis pour la guerre à venir en annonçant qu'il confirmera la honneurs de ceux qui seraient ses alliés, et en donneraient à ceux qui n'en avaient pas en remerciement de leur soutien. Il libère ensuite les Hécatonchires (les « Cent-Bras »), également prisonniers au Tartare, sur les conseils de Gaïa, pour qu'ils l'aident à combattre les Titans. La bataille contre les Titans, la Titanomachie, s'engage entre Zeus et les Olympiens postés sur le mont Olympe et Cronos et les Titans postés sur le mont Othrys. Avec l'aide des Hécatonchires et des actes décisifs de Zeus, les Olympiens l'emportent. Le récit d'Apollodore présente des divergences puisque la Titanomachie dure une dizaine d'années, et Zeus ne libère les bannis du Tartare qu'au moment de la bataille décisive. Dans tous les cas les Titans défaits sont emprisonnés dans le Tartare, sous la garde des Hécatonchires[168],[161].
« Lorsque Zeus fut devenu adulte, il prend comme complice Métis, la fille d'Océan, et celle-ci fait avaler à Cronos une drogue qui l'oblige à vomir d'abord la pierre et ensuite les enfants qu'il avait avalés. Avec eux, Zeus mena la guerre contre Cronos et les Titans. Comme ils se battaient depuis dix ans, Gè (Gaïa) prophétisa à Zeus la victoire, s'il prenait pour alliés ceux qui avaient été jetés dans le Tartare. Il tua Campé, qui surveillait leur prison, et les délivra. Les Cyclopes donnent alors à Zeus le tonnerre, l'éclair et la foudre, à Pluton le casque et à Poséidon le trident. Munis de ces armes, ils triomphent des Titans. Après les avoir enfermés dans le Tartare, ils leur donnèrent pour gardes les Cent-Bras. »
— Pseudo-Apollodore (trad. J.-C. Carrière et B. Massonie), Bibliothèque, I, 6[169].
Après cette victoire, Zeus est intronisé roi des dieux, et comme promis il procède à la répartition des prérogatives et honneurs (timai) entre ces alliés, à commencer par ses frères Poséidon et Hadès, qui se voient respectivement confier les domaine maritime et infernal. Selon Hésiode, Zeus décide de ces attributions, mais selon Homère, Pindare et Apollodore, la répartition se fait par tirage au sort[75],[161]. Cela fait quoi qu'il en soit le règne de Zeus un règne de justice et de droit, avec une juste répartition des droits et des fonctions, se démarquant du règne chaotique des Titans, fondé sur la violence[170].
Lorsque les dieux bienheureux parachevèrent leur tâche,
et, triomphant des Titans, rétablirent leur rang et leur force,
ils poussèrent Zeus l'Olympien au regard immense,
sur les conseils de la Terre (Gaïa), à prendre le sceptre et le trône
des immortels : et Zeus répartit à chacun ses charges.
— Hésiode (trad. P. Brunet), Théogonie, 881-885[171].
Une autre guerre participant de l'affirmation du pouvoir de Zeus est la Gigantomachie, le combat entre les Olympiens et les Géants, êtres gigantesques enfantés par Gaïa. Elle est ignorée par Hésiode, mais apparaît par des allusions et surtout des représentations artistiques dès l'époque archaïque. Il faut attendre Apollodore pour en avoir un récit développé. La raison de la révolte des Géants n'est pas connue. L'affrontement se réalise sous la forme d'une série de duels, avec l'intervention d'Héraclès qui est le seul à pouvoir achever les Géants, une fois qu'ils ont été mis hors de combat par les dieux[172],[173].
L'épreuve finale pour Zeus est le combat contre Typhon/Typhée, monstre redoutable disposant d'une centaine de têtes de serpent. Selon la version dominante il est le fils de Gaïa (qui lui donne naissance pour venger la mort des Géants selon Apollodore), mais l'Hymne homérique à Apollon rapporte une version atypique qui en fait le fils d'Héra, qui l'enfante seule pour se venger du fait que son époux ait enfanté seul Athéna. Si Typhon est généralement reconnu comme l'adversaire le plus dangereux pour Zeus, qui l’affronte et le défait seul. Hésiode rapporte un affrontement bref, mais les récits postérieurs ajoutent des éléments comme la fuite des autres divinités, effrayées par le monstre, et différentes péripéties lors du combat (notamment chez Apollodore). Zeus parvient à triompher grâce à sa foudre. Typhon est ensuite emprisonné sous le mont Etna[174],[175].
Zeus, Prométhée et les humains
La répartition des rôles prérogatives et honneurs sous l'égide de Zeus implique aussi une interaction avec le monde des humains. Cela a donné lieu à un ensemble de mythes dont la figure dominante, aux côtés du roi des dieux, est le Titan Prométhée. Cet équivalent grec du « fripon » (trickster) attesté dans plusieurs traditions mythologiques, joue à plusieurs reprises des tours à Zeus, au profit des mortels (dont il est le créateur suivant ce que rapportent certains auteurs tardifs), jusqu'à causer sa perte[176].
Ces mythes sont d'abord rapportés par Hésiode dans la Théogonie et Les Travaux et les Jours. Il rapporte d'abord de le mythe des cinq races d'humains, race d'or, d'argent, de bronze, des héros et de fer, Zeus causant la destruction des deux premières, et conduisant la dernière dans sa chute lors de ses confrontations avec Prométhée[177]. Le premier épisode a trait aux sacrifices que rendent les dieux aux hommes et au don du feu à ces derniers. Selon ce que rapporte le poète, dans ces temps primordiaux divinités et hommes (il n'y avait pas encore de femmes) avaient cherché à répartir les rôles lors d'un banquet à Méconé (plus tard Sycione) autour la répartition des restes d'un bœuf sacrifié. Prométhée, qui dirige l'arbitrage, est pour une raison indéterminée du côté des hommes et propose à Zeus de choisir entre d'un côté les os dissimulés sous de la graisse appétissante, et de l'autre la chair et les entrailles dissimulées sous l'estomac de l'animal jugé repoussant. Hésiode dit que Zeus voit derrière la duperie (sans doute pour sauver la réputation de clairvoyance du dieu), mais qu'il choisit quand même la graisse et les os qu'elle cache[178],[179]. Ce mythe a suscité diverses interprétations chez les historiens modernes, notamment chez J.-P. Vernant et M. Detienne qui ont vu dans le partage du bœuf sacrificiel à Méconé un mythe expliquant le sacrifice animal dans la religion grecque et plus généralement la séparation entre hommes et dieux[180],[181],[182]. En représailles, Zeus confisque le feu aux humains, mais Prométhée parvient à le dérober. Cela suscite une seconde série de vengeances de Zeus. Prométhée est quant à lui soumis à un autre châtiment interminable, celui d'être enchaîné sur un rocher et d'avoir son foie dévoré par un aigle. Il punit les hommes en suscitant la création de la première femme, Pandore, façonnée par Héphaïstos, vue comme une source de tourments sans fin pour les hommes (comme l'illustre le mythe de la boîte de Pandore)[178],[179]. Cette histoire des femmes comme châtiment divin est reprise dans des discours misogynes antiques : elles sont « le pire fléau que Zeus ait fait » selon le poète lyrique Sémonide d'Amorgos[183].
Eschyle (ou un auteur anonyme lui ayant emprunté son nom) donne une réinterprétation de la figure de Prométhée et de sa relation avec Zeus dans une trilogie de tragédies dont seul la première, Prométhée enchaîné, est préservée. Prométhée y devient une figure plus générale de bienfaiteur de l'humanité (à qui il apprend la construction des maisons, des bateaux, l'écriture, l'interprétation des présages, etc.), et même de Zeus qu'il aurait conseillé durant sa lutte contre les Titans, qui trouve sa perte en se plaçant du côté des mortels. Il détient néanmoins un secret que Zeus veut lui faire révéler : l'identité de la femme qui donnerait au roi des dieux un fils plus puissant que lui (Thétis). Zeus y apparaît sous un jour défavorable, comme un tyran peu soucieux de justice, ingrat envers Prométhée et souhaitant également la destruction de l'humanité actuelle (sans qu'on sache pourquoi, ni comment Prométhée l'empêche de le faire). La trilogie se conclut sans doute par la libération de Prométhée par Héraclès, après la révélation de l'identité de la femme avec laquelle Zeus doit éviter de s'unir[184],[185]. La trilogie d'Eschyle qui débute avec Prométhée enchaîné est ainsi construite sur le danger qui menace la souveraineté du maître des dieux : « elle met en scène, dans la souveraineté, non pas l'aspect de stabilité et de permanence, comme chez Hésiode, mais un état de crise que Zeus ne pourra surmonter qu'au prix d'une réconciliation avec le Titan enchaîné, d'une libération de ses liens, d'une transformation du pouvoir royal dans le sens de la justice et la réflexion » (J.-P. Vernant)[186].
Le dialogue Protagoras de Platon apporte d'autres éléments à ce mythe. Prométhée transmet le feu et les techniques aux hommes, mais il leur manque la capacité à s'organiser politiquement et donc à faire bon usage de ces dons. Zeus dépêche donc Hermès pour qu'il leur apporte le sens de pudeur et de justice, qui leur permet de former des communautés politiques[108],[187].
« Zeus alors, inquiet pour notre espèce menacée de disparaître, envoie Hermès porter aux hommes la pudeur et la justice, afin qu'il y eût dans les villes de l'harmonie et des liens créateurs d'amitié.
Hermès donc demande à Zeus de quelle manière il doit donner aux hommes la pudeur et la justice : “Dois-je les répartir comme les autres arts ? Ceux-ci sont répartis de la manière suivante : un seul médecin suffit à beaucoup de profanes, et il en est de même des autres artisans ; dois-je établir ainsi la justice et la pudeur dans la race humaine, ou les répartir entre tous ?” — “Entre tous, dit Zeus, et que chacun en ait sa part : car les villes ne pourraient subsister si quelques-uns seulement en était pourvus, comme il en arrive des autres arts ; en outre tu établiras cette loi en mon nom, que tout homme incapable de participer à la pudeur et à la justice doit être mis à mort, comme un fléau de la cité.” »
— Platon (trad. P. Vicaire et J. Laborderie), Protagoras[188].
L'origine directe de la race humaine actuelle se trouve dans le couple formé par Deucalion, fils de Prométhée, et Pyrrha, fille d'Épiméthée (frère de Prométhée et époux de Pandore). Ceux-ci doivent d'abord survivre à un déluge provoqué par Zeus avec ses pluies, en s'embarquant sur une arche (le mythe est manifestement d'inspiration orientale). Le dieu aurait agi ainsi en raison de la méchanceté des humains (la race de bronze chez Apollodore ; le crime de Lycaon chez Ovide). Lorsque le déluge s'achève, Deucalion débarque et offre un sacrifice à Zeus Phyxios « des fugitifs ». Le dieu lui dépêche Hermès qui lui demande ce qu'il désire, et il répond qu'il souhaite une nouvelle race humaine. Deucalion et son épouse la créent en lançant des pierres : celles qu'il jette devienne des hommes, celles qu'elle jette des femmes[189],[190].
Zeus dans la société divine et héroïque
Le père et roi des dieux
Zeus est considéré comme le père des dieux, ce qui renvoie autant à sa stature patriarcale qu'au fait qu'il enfante une bonne partie des divinités majeures des Grecs[191]. Comme toute autre divinité d'un système polythéiste, il est en relation avec d'autres divinités pour exercer sa puissance, mais il l'est plus que tous les autres, et il peut être considéré qu'il est le seul dieu du polythéisme grec à être indispensable[192].
Dans les mythes, il est une figure plus puissante que les autres divinités, dont le pouvoir est respecté, si on excepte un passage de l'Iliade où il est fait référence à une révolte conduite par Héra, Athéna et Poséidon contre lui, dont on ne sait pas s'il s'agit d'une invention d'Homère ou d'une histoire plus diffusée[193]. Son pouvoir s'exerce en partie par la force, mais il repose aussi en bonne partie sur la sagesse et l'autorité morale, sur le droit et la justice[194]. Zeus est un roi, mais pas un tyran[9].
Son palais se trouve sur l'Olympe. Dans la littérature, l'Olympe est depuis Homère à la fois décrite comme un domaine céleste, parfois identifié au « ciel » ouranos, et le sommet d'une montagne, caractérisé par la neige et les nuages, baigné d'une lumière perpétuelle. C'est là que Zeus réunit sa « cour », constituée des dieux olympiens (qui, pour la plupart, ne résident manifestement pas là), réunions marquées par des banquets (en musique selon un passage de l'Hymne homérique à Apollon) et des discussions plus ou moins houleuses sur les affaires de la société divine et du monde des mortels. C'est un cercle très fermé, au sein duquel peu de nouveaux venus sont admis, le plus important étant Héraclès[194].
Héra : sœur, épouse et reine de Zeus
Malgré ses multiples relations féminines, Zeus est principalement associé à Héra, sa sœur et épouse, la reine des dieux (elle lui reprend son épithète Basileia, « Royale » ou « Reine »[195]), qui occupe une position privilégiée à ses côtés, parce qu'elle partage sa couche et son trône. Si on suit Hésiode, elle est sa dernière épouse et surtout son « épouse définitive »[196], une union qui permet de stabiliser la société divine[197],[198]. Ils forment dès lors le couple central de la famille divine grecque[199], et peuvent être vus comme l'archétype du couple marié[200].
Homère (Iliade XIV, 293-296) et des traditions locales narrent les amours secrètes de jeunesse de Zeus et d'Héra, faisant remonter leur relation amoureuse bien avant leur mariage[201],[202]. Le fait qu'ils soient frère et sœur ne fait pas obstacle à leur union, le tabou de l'inceste n'existant pas pour les dieux. Au contraire, cela conforte la position d'Héra qui, en tant que sœur et fille aînée de Cronos, est son égale par la naissance et n'a aucun mal à s'opposer à lui s'il le faut[203].
Ce statut d'épouse légitime du patriarche et roi et de maîtresse de sa maison expliquent une grande part de ses actions dans la mythologie : elle protège son statut et ses prérogatives contre ses potentielles concurrentes, s'oppose aux enfants non légitimes et les admet après leur avoir fait passer des sortes d'épreuves. Elle apparaît alors comme la farouche gardienne de la légitimité et de l’intégrité de la famille olympienne, quand bien même il faut pour cela qu'elle s'oppose à Zeus, dont elle est l'« ennemie intime » (V. Pirenne-Delforge et G. Pironti), celle qui le connaît le mieux et qui le plus à même de lui faire face[204]. Les crises au sein du couple, généralement liées aux incartades de Zeus, trouvent toujours leur solution, et permettent en fin de compte de réaffirmer la souveraineté de Zeus[205].
Le culte associe souvent les deux époux. Héra possède un temple dans le grand sanctuaire de son mari à Olympie, lui apparaît dans ses grandes fêtes à Samos et à Argos, où sont notamment relocalisées les grandes fêtes de Zeus de Némée[200]. Plusieurs rituels expliqué par des mythes locaux ont pour sujet leur mariage et ses soubresauts, notamment leur séparation temporaire. En Crète on célèbre leur mariage et il semble aussi qu'on le reproduise, alors qu'à Platées on conjure leur séparation et on célèbre leur réconciliation lors des Daidala. En Attique, Zeus est associé aux sacrifices adressés à Héra lors du mois des mariages, Gamelion, notamment lors du rituel de « Mariage sacré » (hieros gamos) qui commémore leur union[206],[207]. L'association de Zeus à Héra dans le culte l'oriente donc plus spécifiquement vers la sphère du mariage qui est placée sous le patronage de son épouse[132].
Un élément manque pourtant au tableau du couple royal : un prince héritier. Arès n'en a pas les caractéristiques, encore moins Héphaïstos. Du point de vue de Zeus, c'est sans doute plus une qualité qu'un défaut d'Héra : elle ne met pas au monde un successeur potentiel, qui le renverserait comme il a lui-même renversé Cronos avec l'appui de sa mère Rhéa[208]. Une version du mythe de Typhon, contenue dans l'Hymne homérique à Apollon, rapporte néanmoins qu'Héra fait naître le monde pour se venger de Zeus. Mais même dans ce cas-là, ce mythe peut s'interpréter comme une manière de confirmer l'ordre de Zeus et la place d'Héra à ses côtés[209].
Le principal progéniteur de la mythologie grecque
Zeus est considéré comme le père d'un grand nombre de divinités et de plusieurs demi-dieux, plus que tout autre dieu. Être enfanté par Zeus est un gage de puissance et souvent la garantie d'une position élevée dans la société divine ou humaine. Il s'est uni à des dizaines d'immortelles et de mortelles, les mythographes tardifs arrivant jusqu'à 115 amantes[210]. Le plus ancien « catalogue » d'unions de Zeus se trouve dans l'Iliade, dans la bouche même du roi des dieux (XIV, 317-327). Dans la Théogonie, Hésiode consacre une longue section aux unions de Zeus (886-923), qui se déroulent suivant un ordre chronologique : Métis, Thémis, Eurynomé, Déméter, Mnémosyne, Létô. Héra est la toute dernière épouse (921)[211],[212]. Il connaît aussi d'autres unions, exposées ensuite : Maïa, Sémélé, Alcmène. Cette description répond à un objectif accompagnant sa description de la mise en place de l'ordre de Zeus dans l'univers, autour de ses femmes et de ses enfants, une famille élargie incluant aussi ses frères et leurs enfants, symbolisant la manière dont le monde se réorganise autour de lui[213],[214]. La chronologie qu'il donne n'a rien de canonique, puisque le Pseudo-Apollodore fait d'Héra la première union de Zeus, toutes les autres venant ensuite[212]. Les unions et filiations ne sont pas non plus fixées, comme le montrent les incertitudes autour de la paternité de Zeus pour Aphrodite et Héphaïstos.
Plusieurs de ces unions (mais pas toutes) on fait l'objet de mythes, mis en récit par des poètes ou exposés par des mythographes, qui s'intéressent souvent aux ruses mises en place par Zeus pour parvenir à avoir des rapports sexuels avec des mortelles, notamment ses métamorphoses[210]. Ces histoires ont certes des aspects érotiques, mais elles ont plus encore une dimension religieuse et sociale, servant notamment pour le prestige de localités associées aux unions du dieu ou de lignages et cités qui se rattachent à un de ses enfants[211],[215]. La finalité de ces unions est essentiellement la procréation, la constitution d'une nouvelle lignée descendant de Zeus, ce qui explique le rôle effacé que jouent plusieurs des femmes avec lesquelles Zeus couche. Suivant les mentalités antiques, la manière dont le dieu parvenait à ses fins importait peu, et il était considéré que la mère devait s'estimer heureuse d'avoir été choisie par le plus puissant des dieux[216]. Le catalogue de ses unions et de sa progéniture reflète une autre facette de la puissance de Zeus, « force créatrice d'une capacité sexuelle inépuisable » (W. Burkert), mâle dominant disposant d'une liberté absolue pour assouvir ses envies, auquel on ne peut résister. Il y a certes eu des critiques moralisantes sur le fait que des poètes osent décrire la sexualité de Zeus, mais pas sur le comportement du dieu en lui-même, que se soit l'usage de la force ou de la duperie, ou encore son statut d'adultère, la seule opposition se trouvant dans la jalousie d'Héra qui accompagne souvent ces récits[191].
Dans la sphère divine
Zeus est le père d'un grand nombre de divinités, parmi lesquelles se trouvent plusieurs des figures majeures de la religion grecque. Parmi les principales divinités grecques, celles qui ne sont pas frère ou sœur de Zeus sont ses enfants[210],[219].
- Léto : d’après Hésiode, elle est la fille du Titan Céos et de sa sœur Phébé. Selon les premiers mythographes, elle est l'épouse de Zeus avant que celui-ci n'épouse Héra. Selon d'autres mythes, elle est l'une des nombreuses maîtresses de Zeus, encourant pour cela la colère d'Héra : cette dernière interdit à la terre d'accueillir la parturiente et décrète que ses enfants ne devraient pas naître dans un lieu où brille le soleil. Elle fait poursuivre Léto par le serpent Python. Léto erre jusqu'à trouver l'île d'Ortygie (ou Astérie, ainsi nommée d'après sa sœur Astéria), qui, flottant entre la terre et la mer, n'encourt pas la malédiction d'Héra. Zeus accroche l'île au fond de la mer, et l'île prend le nom de Délos (en grec Δῆλος / Dễlos, « visible, manifeste »).
- Métis (littéralement « le conseil, la ruse »), une Océanide : première épouse de Zeus, sa maternité fut assombrie par la prédiction de Gaïa qui avertit Zeus qu’une fille qui naîtrait aurait autant de sagesse que son père et qu’un fils qui la suivrait le détrônerait. Zeus avala son épouse enceinte, mais, selon une version plausible, sous la forme d’une mouche sous laquelle se cachait Métis, prompte au déguisement. Sa fille Athéna, une fois formée dans son ventre, ressortit adulte et toute armée de sa tête, ouverte par la hache d’Héphaïstos. Pour Jean Haudry, le fait que de Métis devait naître un fils qui devait supplanter Zeus, comme lui-même avait précédemment supplanté Cronos, est un vestige d'une ancienne doctrine des âges du monde qui a disparu à l'époque classique[220]. En avalant Métis, Zeus échappe au danger, mais encore il s'incorpore la puissance que représente la déesse. Zeus « se fait lui-même tout entier savoir et intelligence rusés ». Métis assure ainsi à Zeus la conquête du pouvoir royal, son exercice et son maintien définitif[221].
Les autres Entités sont des puissances rassurantes d’ordre et de stabilité[222]:
- Thémis, la « loi divine », « Institution », une Titanide : par son union avec Thémis, Zeus peut parfaire sa légitimation, en plaçant son royaume sous le signe de la « norme »[93]. Elle enfante de Zeus les trois Heures et les Moires. La naissance des Heures Hôrai et les théonymes que ces déesses se voient attribuer, Dikè, Eunomia, Eiréné, montrent que la justice, la bonne organisation et la paix trouvent leur racine dans la relation privilégiée que le roi des dieux entretient avec Thémis. « Ces puissances divines qui président au bon fonctionnement de la communauté sont également associées, dans la pensée religieuse des Grecs, aux conjonctures favorables à l’épanouissement de toute chose, au rythme des saisons, à la floraison et à la prospérité de la vie végétale et animale »[93]. Les trois Moires, (Clôtho qui dévide le fil de la vie, Lachésis qui le mesure et Atropos qui le coupe) sont présentées avec deux ascendances contradictoires dans deux passages de la Théogonie d'Hésiode : tantôt comme les filles de Zeus et de Thémis[223], tantôt comme les filles de la seule Nyx, créature divine née du Chaos[224]. Puissances de distribution, de rétribution et de régulation, les Moires sont solidaires de l’équilibre garanti par l’autorité souveraine de Zeus[93]. Selon une autre version, Thémis ne serait pas l'épouse de Zeus, mais l’épouse régulière du Titan Japet avec qui elle aurait eu Prométhée. Thémis avait un don de voyance qui servit plus tard à Zeus à éviter d’engendrer le fils qui l’aurait supplanté. Elle présida un temps l’Oracle de Delphes. Pour Henri Jeanmaire, la signification de l’union de Zeus avec Métis puis avec Thémis reflète les deux aspects de la souveraineté, celle du « magicien créateur » et celle du « juriste organisateur »[225].
- Eurynomé, une Océanide : dans le récit théogonique d'Hésiode, largement repris par les mythographes postérieurs (notamment Apollodore et Hygin), elle est, après Métis et Thémis, la troisième déesse aimée de Zeus, avec qui elle engendre les Charites (Aglaé, Euphrosyne et Thalie). Le pseudo-Apollodore (III, 12, 6) rajoute parmi les enfants issus de cette union le dieu fleuve Asopos.
- Thétis, une Néréide, sœur d’Eurynomé : la tentation tourna court puisque Zeus tomba sous le coup d’une des prédictions de Gaïa, qui restera une véritable malédiction familiale : le fils qui naîtrait de cette liaison supplanterait son père[221]. Elle fut mariée par précaution au mortel Pélée.
- Maïa, une Pléiade : elle est mentionnée puisque d’essence divine mais elle aurait été plutôt un amour passager de Zeus déjà marié à Héra. Cette dernière, toujours prompte à sanctionner durement les incartades de son époux, n’en eut cependant aucun ombrage et fut même bienveillante à son égard. De l’union naquit Hermès.
- Mnémosyne, une Titanide : elle engendra les neuf Muses.
- Dioné : selon plusieurs auteurs académiques, la première épouse de Zeus se serait nommée *diwyā. Ce nom, qui est la version féminine de « Zeus » en grec, est attesté dans les textes mycéniens sous la forme Δῖα[226]. Son caractère marginal fait que sa nature se réduit à sa fonction d'épouse. Dioné ne représente probablement que la « puissance » du dieu de manière comparable à plusieurs couples dans le panthéon indo-européen dont l'épouse divine ne possède aucune individualité[227]. Amante de Zeus, son rôle semble lié aux oracles[réf. nécessaire]. Homère en fait une Océanide, mère d’Amphitrite et d’Aphrodite. La paternité de Zeus concernant Aphrodite est reconnue par l’aède mais déniée par Hésiode qui la fait naître de la semence d’Ouranos répandue sur la mer.
- Déméter, la « Terre Mère »[228] une Olympienne, sœur de Zeus : déesse d’une grande importance mais dont les relations avec cet époux épisodique sont limitées. On la connaît surtout par ses démêlés pour secourir leur fille Perséphone, victime de toutes sortes d’aventures fâcheuses, fille qu’on fait naître par ailleurs de Styx, une déesse infernale. Déméter, divinité de la « terre fertile », trouva facilement son équivalent dans les traditions étrangères : Cérès chez les Romains et Cybèle chez les Phrygiens, pour les plus connues.
- Mais plus sûrement, le nom de Dioné étant une forme féminine de Zeus, quelques auteurs penchent pour une « déesse–mère » de tradition évidemment méditerranéenne, un pendant du dieu patriarcal ; ou alors pour un avatar de la femme de Zeus, à laquelle Héra aurait été peu à peu assimilée[réf. nécessaire].
- Sémélé, dont le nom est également celui de la Terre en phrygien[229], est la fille d'Harmonie, la fille d'Arès et d'Aphrodite, et de Cadmos, roi-fondateur légendaire de la cité de Thèbes. Héra, jalouse, emprunta les traits de sa nourrice Béroé, et conseilla à sa rivale de demander à Zeus de lui montrer son vrai visage. Épouvanté, mais n'osant refuser car il lui avait promis de lui accorder tout ce qu'elle désirerait, Zeus se présenta donc devant elle avec son foudre et ses éclairs : celle-ci, ne supportant pas la vue des éclairs, brûla. Le dieu eut cependant le temps de retirer, du ventre de Sémélé, Dionysos, le fils qu'elle avait conçu. Zeus l'aurait ensuite gardé dans sa cuisse jusqu'à ce qu'il grandisse.
Dans la sphère mortelle
Zeus est également célèbre pour ses innombrables aventures avec des mortel(le)s, des déesses et des nymphes : Danaé, Alcmène, Sémélé, Léto, Europe, Ganymède, Euphorion, etc.
Se pose aussi la question de caractériser les relations sexuelles de Zeus avec ces femmes, qui sont souvent présentées comme des « partenaires » et des « unions », mais impliquent dans plusieurs cas l'emploi de la force, des rapts/enlèvements et/ou des tromperies qui les font rentrer la catégorie du viol. Ces épisodes ont été interprétés comme le reflet de la mentalité patriarcale grecque antique, ou bien comme des mises en récit de fantasmes sexuels (notamment les métamorphoses de Zeus pour s'accoupler), ou encore comme des récits avec des relents politiques. Selon certains spécialistes on peut dire que beaucoup des relations sexuelles de Zeus sont des viols et que ce dieu est le violeur par excellence de la mythologie grecque (un « master rapist » selon Keuls), alors que d'autres considèrent que les descriptions ne correspondent pas exactement à des viols. Ces interprétations sont complexifiées par le fait que tout le monde ne s'accorde pas sur la définition du viol, et que celle-ci a évolué au cours du temps. De plus les descriptions antiques reprennent un lieu commun qui veut que la victime d'un viol soit au moins en partie responsable de son agression, voire qu'elle y ait consenti et l'ait désirée. Cela est ici facilité par le statut éminent de Zeus, partenaire masculin le plus puissant possible, qu'aucune femme ne pourrait repousser et refuser, et qui le rend désirable. De son côté, Zeus se comporte selon S. Deacy comme un violeur qui produit des efforts importants pour s'accoupler (high-mating effort rapist), qui sélectionne des partenaires de choix pour lui donner des enfants remarquables (immortelles, princesses humaines, toutes d'aspect agréable), développe des stratégies élaborées pour parvenir à ses fins (enlèvements, métamorphoses), sans réellement s'impliquer ensuite dans la relation avec les victimes et l'éducation de sa progéniture, tout en n'étant pas non plus totalement indifférent à leur sort[230],[231].
Dieux similaires
Les dieux Indra chez les hindous, Jupiter dans la mythologie romaine, Odin et Thor chez les Scandinaves, Teutatès chez les Gaulois occupent une place similaire. Ils ont également des traits communs ; notamment, ils portent le foudre, faisceau de dards de feu en zigzags terminés par une flèche.[réf. nécessaire]
Zeus présente aussi de fortes similitudes avec les dieux de l'Orage de l'Anatolie et du Levant (Hadad, Baal, Teshub) qui ont probablement influencé certains de ses aspects, notamment celui de souverain. Il est identifié à ces divinités (par exemple à Baalshamin) aux époques récentes de l'Antiquité[9].
Sanctuaires et cultes
- Le site de Dodone : en Thesprôtie[b], au pied du mont Taumaros, le plus ancien puisqu’il remonterait aux Pélasges[232], et le plus mythique car il est mentionné par Sophocle et consulté chez Homère dans ses deux récits. Des prêtresses rendaient des oracles par dendromancie (écoute des rumeurs du feuillage d’un chêne sacré ou de plusieurs, amplifiées parfois par des chaudrons d’airain résonnants). Il est probable qu’il y eut plusieurs modes divinatoires comme l’extase ou le vol de colombes sacrées, et que d’autres bruits furent consultés. À la même époque ou sans doute plus ancienne, il y eut une sorte de prophètes, les Selles[c], qui vivaient à même le sol comme des mendiants. On a voulu y voir l’origine tellurique de la mantique dodonéenne. Le sanctuaire était primitivement consacré à Dioné, déesse rattachée à Naïos, avatar certain de Zeus. Des fêtes, appelées Naïa, composées de concours gymniques et artistiques (musique et théâtre), étaient données dans la vallée.
- Le site de Delphes, où officie « l’Apollon de Delphes », prophète de son père Zeus. Site sauvage de Phocide, au fond d’une gorge entre le mont Cirphis et le Parnasse d’où sourdent les eaux de la Fontaine de Castalie, et éclairé par les Phaedriades, roches claires qui reflètent le soleil. Les oracles étaient rendus au tout début du printemps par une prêtresse inspirée au cours de transes, la Pythie, qui se prononçait hissée sur un trépied. Il est toujours demeuré le plus prestigieux sanctuaire grec et l’amphictyonie rassemblait dans la meilleure entente Doriens, Ioniens, Athéniens, Spartiates, Corinthiens et Thébains.
- Le site d’Olympie : les oracles émanaient à une époque de l’examen de la flamme qui brûlait « éternellement » sur l’autel consacré au dieu. Ils étaient rendus par une longue lignée de prophètes, les Iamides, issue d’Iamos, fils d’Apollon et d’une mortelle. Des Jeux y étaient organisés, lesquels devinrent, selon Hippias, des Jeux « pentétériques » (qui reviennent tous les quatre ans), les Jeux olympiques, dont il date la refondation en 776 av. J.-C. Le site abritera également le temple de la fameuse statue colossale chryséléphantine représentant Zeus en majesté, sculptée par Phidias.
L’Oracle de Libye
Hérodote a décrit le lieu où s’élevait un sanctuaire dédié au dieu Amon (pour les Égyptiens) ou Zeus Ammon (pour les Grecs) et coulaient des sources dont la Fontaine du Soleil qui servait aux lustrations. On y entretenait grâce à la fraîcheur des lieux « un printemps perpétuel ». Les oracles y étaient rendus par des prêtres qui devaient interpréter les signes envoyés par le dieu.
Pindare, le plus grand poète lyrique grec qui a beaucoup célébré Apollon, a toujours placé Zeus au-dessus de tous les autres. Le poète mystique thébain écartait tous les récits qui ne donnaient pas une idée assez digne de la puissance divine, et ses conceptions religieuses d’une haute valeur morale ont été bien plus élevées que celles d’Homère. Sa vénération pour le maître des dieux était si grande que son dieu tout-puissant semble « se rapprocher du dieu suprême d'une religion monothéiste »[233].
Les auteurs anciens (Plutarque, Diodore de Sicile, Strabon, Macrobe, etc.) se rejoignent sur le culte de Jupiter entretenu à Thèbes (dite aussi Diospolis-Magna) et coïncidant avec celui d’Amon qui est à l’origine le dieu roi en Égypte. Ce Jupiter (Zeus Kératophoros) est représenté avec le front armé des cornes d’un bélier (rarement avec la tête entière), autre animal mythique égyptien qui représente la force génératrice de la Nature. Le bélier était le premier des douze signes célestes, système où Jupiter représentait pour l’Oracle de Claros, le Soleil du printemps.
La réputation de l’Oracle de Libye s’étendit bien au-delà de la région. Il avait eu la faveur des Lacédémoniens qui lui avaient fait élever un temple « dans les sables » de Libye, aujourd’hui l’oasis de Siwa, à quelque 250 km de la côte libyenne qui fait face à la Crète. Le culte de Jupiter-Ammon, que les Éléens honoraient déjà dans la plus haute Antiquité, selon Pausanias (livre sur la Laconie), se rencontrait également en Éthiopie et s’était, à partir de là, établi jusqu’en Crète qui fut la terre d’introduction en Grèce de ce dieu libyen qui y renaîtra en un Jupiter foudroyant. Son culte gagnera la Laconie, l’Arcadie et l’Élide. Le culte de Jupiter-Ammon a ainsi été commun aux trois pays du nord-est africain. Selon Diodore de Sicile et Eusthate, une procession avec la statue d’Ammon enchâssée à la tête d’un cortège des images des autres dieux, partait chaque année de Diospolis, en Haute-Égypte, pénétrait en Éthiopie, puis en Libye, et revenait après un périple de douze jours[234]. L’Ammon crétois et le Zeus grec furent peu à peu confondus en une même déité.
Notes et références
Notes
- Dans la plupart des cas, les traductions des épithètes/épiclèses figurant dans l'article sont reprises de la Banque de données des épiclèses grecques (BDEG) du Laboratoire d'archéologie et histoire Merlat (LAHM) du Centre de recherche en archéologie, archéosciences et histoire (CReAAH) (Université Rennes 2).
- Région sud-ouest de l’Épire (aujourd’hui vallée proche de Ioannina).
- « Σελλοί » ou « Έλλοί ». Georg Friedrich Creuzer (Religions de l'Antiquité…, 1835) écrit que ce nom de « Helles » « selon toute apparence est la tige primitive des “Hellènes” ».
Références
- Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Paris, Klincksieck, 1999 (édition mise à jour), 1447 p. (ISBN 978-2-25203-277-0) à l'article Ζεύς.
- Brulé 2007, §15.
- Henrichs 2002, col. 783.
- Henrichs 2002, col. 784.
- Robert Parker, « Zeus plus », dans Corinne Bonnet, Nicole Belayche et Marlène Albert-Llorca (dir.), Puissances divines à l’épreuve du comparatisme. Constructions, variations et réseaux relationnels, Turnhout, Brepols, , p. 309-320.
- Dowden 2006, p. 82-84.
- Dowden 2006, p. 9-10.
- Burkert 2011, p. 180.
- Graf 2012, p. 1589.
- Henrichs 2002, col. 782.
- Dowden 2006, p. 9.
- Lévêque et Séchan 1990, p. 80.
- Dowden 2006, p. 10-11.
- Dowden 2006, p. 11.
- Larson 2007, p. 15.
- (en) Trevor Bryce, Life and Society in the Hittite World, Oxford et New York, Oxford University Press, , p. 143-144
- Alice Mouton, Rites, mythes et prières hittites, Paris, Le Cerf, coll. « Littératures anciennes du Proche-Orient », , p. 22-23
- Présentation de ces différentes divinités : (de) Daniel Schwemer, « Wettergott(heiten). A. Philologisch », dans Reallexikon der Assyriologie und Vorderasiatischen Archäologie, vol. 15, t. 1/2, , p. 69-91
- (en) Ina Rutherford, Hittite Texts and Greek Religion : Contact, Interaction, and Comparison, Oxford, Oxford University Press, , p. 197-198 et 207-208.
- Charles Doyen, « La tablette PY Tn 316 : un Crisis Cult ? », dans Marco Cavalieri, René Lebrun et Nicolas Meunier, De la crise naquirent les cultes, Louvain-la-Neuve, Brepols, (lire en ligne), p. 6
- Dowden 2006, p. 28-29.
- (en) Stefan Hiller, « Mycenaean Religion and Cult », dans Yves Duhoux et Anna Morpurgo Davies (dir), A Companion to Linear B, Mycenaen Greek Texts and their World, Volume 2, Louvain, Peeters, , p. 183-202 et 204-205.
- Vernant 1974, p. 110.
- Pironti 2008, p. xxxvi-xxxvii.
- Dowden 2006, p. 14-16.
- Archiloque (trad. Lasserre et Bonnard) 1958, p. 49-50.
- Vernant 1974, p. 108.
- Lévêque et Séchan 1990, p. 81.
- Heinrichs 2002, col. 783.
- Dowden 2006, p. 55-56.
- Dowden 2006, p. 54-55.
- Voutiras dans LIMC 1999, p. 310.
- Dowden 2006, p. 56.
- Larson 2007, p. 15-16.
- Dowden 2006, p. 60.
- https://ancientassociations.ku.dk/assoc/1879
- Burkert 2011, p. 181.
- Dowden 2006, p. 22-24.
- Vernant 1974, p. 109.
- Larson 2007, p. 16.
- Dowden 2006, p. 59-61.
- Larson 2007, p. 17.
- Larson 2007, p. 25.
- (de) Johannes Scherf, « Olympos II. Mythologisch », dans Hubert Cancik et Helmuth Schneider (dir.), Der Neue Pauly, vol. 8 : Mer–Op, Stuttgart et Weimar, J.B. Meltzer, , col. 1191-1192
- Sineux 2006, p. 81-83.
- Dowden 2006, p. 58.
- Voutiras dans LIMC 1999, p. 311.
- Henrichs 2002, col. 785.
- Larson 2007, p. 21-23.
- Larson 2007, p. 22.
- Parker 2005, p. 424-425.
- Stella Georgoudi, « Les dieux d’en haut et les dieux d’en bas chez Homère : une question à réexaminer », Gaia, vol. 24, (lire en ligne)
- Sylvain Lebreton, « Quelques réflexions sur les dieux Karpophoroi et consorts », dans Ariadni Gartziou-Tatti et Athanassia Zografou (dir.), Des dieux et des plantes. Monde végétal et religion en Grèce ancienne, Liège, Presses Universitaires de Liège, (lire en ligne)
- Lévêque et Séchan 1990, p. 81-82.
- Pierre Brulé, « Maître du ganos, le Zeus de Palaikastro est un Zeus comme les autres », dans Richard Bouchon, Pascale Brillet-Dubois et Nadine Le Meur-Weissman (dir.), Hymnes de la Grèce antique : approches littéraires et historiques. Actes du colloque international de Lyon, 19-21 juin 2008, Lyon, Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, (lire en ligne), p. 259-265.
- Eschyle (trad. Mazon) 1982, p. 267.
- Eschyle (trad. Mazon) 1982, p. 281.
- Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 106 n. 7.
- Dowden 2006, p. 24-26.
- Tiverios dans LIMC 1999, p. 334-335.
- Brulé 2013, p. 257-258.
- Vernant 1974, p. 107.
- Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 30-31 n. 32.
- Burkert 2011, p. 184.
- Burkert 2011, p. 186.
- Gantz 2004, p. 109-110.
- Detienne et Vernant 2018, p. 124 n.1.
- Detienne et Vernant 2018, p. 83-103.
- Gantz 2004, p. 111-112.
- Vernant 1974, p. 114.
- Gantz 2004, p. 113.
- Graf 2012, p. 192.
- Graf 2012, p. 1591.
- Lévêque et Séchan 1990, p. 84-86.
- Gantz 2004, p. 92-93.
- Sineux 2006, p. 63-67.
- Krause 2008, p. 675.
- Sineux 2006, p. 71-73.
- Vernant 1974, p. 114 et 116.
- Dowden 2006, p. 63.
- Burkert 2011, p. 332.
- Lévêque et Séchan 1990, p. 83-84.
- Dowden 2006, p. 61-63.
- Graf 2012, p. 1590.
- Henrichs 2002, col..
- Archiloque (trad. François Lasserre et André Bonnard), Fragments, Paris, Les Belles Lettres, , p. 13 et 63.
- Dowden 2006, p. 75.
- Sineux 2006, p. 67-71.
- Graf 1993, p. 59.
- Hard 2020, p. 454.
- Tout Homère 2019, p. 555.
- Burkert 2011, p. 185.
- Gabriella Pironti, « Dans l’entourage de Thémis : les Moires et les « normes » panthéoniques », dans Pierre Brulé (dir.), La norme en matière religieuse en Grèce ancienne. Actes du XIe colloque du CIERGA (Rennes, septembre 2007), Liège, CIERGA, (lire en ligne), p. 13-27.
- Jean Rudhardt, Thémis et les Hôrai. Recherches sur les divinités grecques de la justice et de la paix, Genève, Droz, (lire en ligne).
- Lloyd-Jones 1971.
- Burkert 2011, p. 331-334.
- (en) Mark Alonge, « Zeus », dans Michael Gagarin (dir.), The Oxford Encyclopedia of Ancient Greece and Rome, Oxford, Oxford University Press,
- Hésiode (trad. P. Brunet) 1999, p. 97.
- Eschyle (trad. Mazon) 1982, p. 54.
- (en) Noel Robertson et B. C. Dietrich, « Fate », dans Simon Hornblower, Antony Spawforth et Esther Eidinow (dir.), The Oxford Classical Dictionary, Oxford, Oxford University Press, , 4e éd., p. 569-570.
- Gantz 2004, p. 112-113.
- (en) Mark W. Edwards, « Fate », dans Margalit Finkelberg (dir.), The Homer Encyclopedia, Blackwell, , 1 p.
- Vernant 1974, p. 109, 115-116.
- Burkert 2011, p. 184-185.
- Parker 2005, p. 442 n. 96.
- Lucien de Samosate (trad. Émile Chambry, révisée et annotée par Alain Billault et Émeline Marquis), Œuvres complètes, Paris, Robert Laffont, , p. 217-226
- Lévêque et Séchan 1990, p. 84.
- Graf 1993, p. 182.
- Lévêque et Séchan 1990, p. 83.
- « His cults typically reinforce traditional sources of authority and standards of behavior, whether in the family, the kinship group, or the city. » : Larson 2007, p. 15
- (en) Hans van Wees, « Kingship », dans Margalit Finkelberg (dir.), The Homer Encyclopedia, Blackwell, , p. 2
- Dowden 2006, p. 72.
- Leclerc 1999, p. 71.
- Dowden 2006, p. 76-78.
- Dowden 2006, p. 98-99.
- Gabrielle Frija, Les prêtres des empereurs : Le culte impérial civique dans la province romaine d’Asie, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (lire en ligne) (§ 48-61).
- (en) Ian Worthington, Athens After Empire : A History from Alexander the Great to the Emperor Hadrian, Oxford, Oxford University Press, , p. 304-306
- Larson 2007, p. 55.
- Heinrichs, col. 784.
- Parker 2005, p. 397.
- Sylvain Lebreton, « Zeus Polieus à Athènes », Kernos [En ligne], 28, 2015, p. 85-110 : http://journals.openedition.org/kernos/2330
- Parker 2005, p. 404-405.
- Larson 2007, p. 19 et 55.
- Parker 2005, p. 404.
- Larson 2007, p. 20.
- Dowden 2006, p. 80-81.
- Parker 2005, p. 15-16.
- Dominique Jaillard, « « Images » des dieux et pratiques rituelles dans les maisons grecques. L’exemple de Zeus Ktésios », Mélanges de l'École française de Rome, t. 116, no 2 « Antiquité », , p. 871-893 (lire en ligne).
- Parker 2005, p. 16-18.
- Larson 2007, p. 38-39.
- Burkert 2011, p. 189.
- Gabriella Pironti, « Exercices de polythéisme : théories et problèmes », Annuaire de l'EPHE, section des Sciences religieuses (2016-2017), vol. 125, (lire en ligne) § 8
- Parker 2005, p. 22-23.
- Pierre Brulé, La Grèce d’à côté, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (lire en ligne), « XIX. La parenté selon Zeus », p. 429-452
- Larson 2007, p. 20-21.
- Eschyle (trad. Mazon) 1982, p. 52.
- Dowden 2006, p. 66.
- Hard 2020, p. 76.
- Dowden 2006, p. 78-79.
- Parker 2005, p. 425.
- Larson 2007, p. 23.
- Burkert 2011, p. 154.
- Dowden 2006, p. 80.
- Larson 2007, p. 24.
- Burkert 2011, p. 335.
- Larson 2007, p. 22-23.
- (en) Simon Hornblower, « Supplication, Greek », dans Simon Hornblower, Antony Spawforth et Esther Eidinow (dir.), The Oxford Classical Dictionary, Oxford, Oxford University Press, , 4e éd., p. 1414.
- Pierre Ellinger, « Zeus et les limites de la répression ». La violence dans les mondes grec et romain, édité par Jean-Marie Bertrand, Éditions de la Sorbonne, 2005 https://books.openedition.org/psorbonne/22043
- Lévêque et Séchan 1990, p. 82.
- (en) Robert Parker, « Purification, Greek », dans Simon Hornblower, Antony Spawforth et Esther Eidinow (dir.), The Oxford Classical Dictionary, Oxford, Oxford University Press, , 4e éd., p. 1242.
- Henrichs 2002, col.784.
- Parker 2005, p. 400.
- Dowden 2006, p. 63-64.
- (en) Michael H. Jameson, « Soteria », dans Simon Hornblower, Antony Spawforth et Esther Eidinow (dir.), The Oxford Classical Dictionary, Oxford, Oxford University Press, , 4e éd., p. 1386-1387.
- Parker 2005, p. 403.
- Parker 2005, p. 424-425 et 466.
- Dowden 2006, p. 65-66.
- Gantz 2004, p. 81.
- Hard 2020, p. 67.
- Gantz 2004, p. 81-83.
- Hard 2020, p. 67-68.
- Dowden 2006, p. 98 et n.72.
- Graf 1993, p. 86-96.
- Dowden 2006, p. 39.
- Jean-Pierre Vernant, Les origines de la pensée grecque, Paris, Presses Universitaires de France, (1re éd. 1981) (lire en ligne), « VII. Cosmogonies et mythes de souveraineté », p. 112-130.
- (en) Carolina López-Ruiz, « Greek and Canaanite Mythologies: Zeus, Baal, and their Rivals », Religion Compass, vol. 8, , p. 1-10 (DOI 10.1111/rec3.12095)
- Gantz 2004, p. 86-87.
- Gantz 2004, p. 87-89.
- La Bibliothèque d'Apollodore (trad. Jean-Claude Carrière et Bertrand Massonie), PUFC/Les Belles Lettres, (ISBN 978-2-251-60443-5, lire en ligne), p. 28
- Detienne et Vernant 2018, p. 142-143.
- Hésiode (trad. P. Brunet) 1999, p. 58.
- Gantz 2004, p. 786-800.
- Hard 2020, p. 81-84.
- Gantz 2004, p. 94-96.
- Hard 2020, p. 77-81.
- Hard 2020, p. 88.
- Gantz 2004, p. 270-273.
- Gantz 2004, p. 273-279.
- Hard 2020, p. 86-87.
- Graf 1993, p. 85-86.
- Anne Jacquemin, « Le sacrifice dans le monde grec et ses interprétations », Archimède : archéologie et histoire ancienne, , p. 107-113 (lire en ligne).
- (en) Lowell Edmunds, Greek Myth, Berlin et Boston, De Gruyter, , p. 85-89
- Nicole Loraux, « Sur la race des femmes et quelques-unes de ses tribus », Arethusa, vol. 11, , p. 43-87
- Gantz 2004, p. 281-290.
- Hard 2020, p. 87-88.
- Detienne et Vernant 2018, p. 87-88.
- Geneviève Droz, Les mythes platoniciens, Paris, Le Seuil, coll. « Points », , p. 23-33.
- Cité par Droz 1992, p. 25-26
- Gantz 2004, p. 292-296.
- Hard 2020, p. 374-375.
- Burkert 2011, p. 183-184.
- Dowden 2006, p. 18.
- Hard 2020, p. 76-77.
- Gantz 2004, p. 217-222.
- Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 106.
- Lévêque et Séchan 1990, p. 77.
- Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 28-29.
- Gantz 2004, p. 107.
- Burkert 2011, p. 297.
- Burkert 2011, p. 298.
- Grimal 2002, p. 186.
- Gantz 2004, p. 107-109.
- Burkert 2011, p. 188.
- Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 288-295.
- Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 51-52.
- Burkert 2011, p. 156 et 189-192.
- Dowden 2006, p. 31-32.
- Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 63 et 95-96.
- Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 88-100.
- Burkert 2011, p. 183.
- Lévêque et Séchan 1990, p. 78.
- Krause 2008, p. 676.
- Leclerc 1999, p. 91-93.
- Pironti 2008, p. xxviii-xxx.
- Dowden 2006, p. 39-41.
- Dowden 2006, p. 40.
- Catalogue des femmes [détail des éditions], fr. 7 MW.
- Clément d'Alexandrie, Exhortation aux Grecs : Protreptique (lire en ligne), 39.
- Dowden 2006, p. 41.
- Jean Haudry, ibid., 1987, p. 107-108.
- Vernant 1974, p. 71.
- Jean Haudry, ibid., 1987, p.108 et suiv.
- Théogonie, vers 904.
- Théogonie, vers 217.
- Henri Jeanmaire, « La naissance d'Athéna et la royauté magique de Zeus », Revue archéologique, XLVIII, 1956, p. 12-39.
- José L. García Ramón, « Hera and Hero: Reconstructing Lexicon and God-names », in David M. Goldstein, Stephanie W Jamison, Brent Vine (Hg.), Proceedings of the 27th Annual UCLA Indo-European Conference, UCLA Proceedings 27, 2017. 272 pages.
- Jean Haudry, ibid., 1987, p.106-107.
- Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, 4 vol., Paris, Klincksieck, 1968-1980, s.v. Δημήτηρ ; Robert S. P. Beekes et Lucien van Beek, Etymological Dictionary of Greek, Leiden, 2010, s.v. Δημήτηρ [lire en ligne].
- Henri Jeanmaire, Dionysos, histoire du culte de Bacchus, Paris, Payot, 1991, p.336-337.
- (en) Susan Deacy, « Why Does Zeus Rape? An Evolutionary Psychological Perspective », dans Maria Cristina Pimentel et Nuno Simoes Rodrigues (dir.), Violence in the Ancient and Medieval Worlds, Louvain, Peeters, , p. 103-116.
- (en) Rosanna Lauriola, Brill's Companion to Episodes of 'Heroic' Rape/Abduction in Classical Antiquity and Their Reception, Leyde, Brill, p. 61-67 et sq.
- Hérodote, II, 50.
- Jacqueline Duchemin, université Paris-X, in EU 2008.
- Dupuis, Les origines de tous les cultes, 1835.
Bibliographie
Sources primaires
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne].
- Pseudo-Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne].
- L’Odyssée (trad. du grec ancien par Victor Bérard), Éditions Gallimard, (1re éd. 1955) (ISBN 2-07-010261-0).
- Iliade (trad. du grec ancien par Robert Flacelière), Éditions Gallimard, (1re éd. 1956) (ISBN 2-07-010261-0).
- Hésiode (trad. Philippe Brunet, édition de Marie-Christine Leclerc), Théogonie, Les Travaux et les Jours et autres poèmes, Paris, Le Livres de Poche, coll. « Classiques »,
- Hésiode (trad. Paul Mazon, introduction de Gabriella Pironti), Théogonie, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », , 122 p.
- Hélène Monsacré (dir.), Tout Homère, Paris, Albin Michel/Les Belles Lettres,
- Eschyle (trad. Paul Mazon), Tragédies complètes, Paris, Gallimard, coll. « Folio classique »,
Sources secondaires
Religion et mythologie
- Jean-Pierre Vernant, « La société des dieux », dans Mythe et société en Grèce ancienne, Paris, F. Maspéro, , p. 103-120.
- Pierre Lévêque et Louis Séchan, Les grandes divinités de la Grèce, Paris, Armand Collin, (1re éd. 1966).
- Madeleine Jost, Aspects de la vie religieuse en Grèce : Du début du Ve siècle à la fin du IIIe siècle av. J.-C., Paris, SEDES,
- (en) Fritz Graf (trad. Thomas Marier), Greek Mythology : An Introduction, Baltimore, Johns Hopkins University Press, (1re éd. 1987)
- Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, Presses universitaires de France, , 15e éd. (1re éd. 1951)
- Timothy Gantz, Mythes de la Grèce archaïque, Belin, [détail de l’édition].
- (en) Robin Hard, The Routledge Handbook of Greek Mythology : Partially based on H.J. Rose's "Handbook of Greek Mythology", Oxon et New York, Routledge, , 8e éd. (1re éd. 1928)
- (en) Robert Parker, Polytheism and Society at Athens, Oxford, Oxford University Press,
- Pierre Sineux, Qu'est-ce qu'un dieu grec ?, Paris, Klincksieck, .
- (en) Jennifer Larson, Ancient Greek Cults : A Guide, New York, Routledge, .
- (en) Jan N. Bremmer et Andrew Erskine (dir.), The Gods of Ancient Greece : Identities and Transformations, Édimbourg, Edinburgh University Press, .
- Walter Burkert (trad. Pierre Bonnechere), La Religion grecque à l'époque archaïque et classique, Paris, Picard, (1re éd. 1977).
Zeus : articles synthétiques
- (de) Albert Henrichs et Balbina Bäbler, « Zeus », dans Hubert Cancik et Helmuth Schneider (dir.), Der Neue Pauly, Altertum, vol. 12/2 : Ven-Z, Stuttgart et Weimar, J.B. Metzler, , col. 782-791.
- (en) Fritz Graf, « Zeus », dans Karel van der Toorn, Bob Becking et Pieter W. van der Horst (dir.), Dictionary of Deities and Demons in the Bible, Leyde, Boston et Cologne, Brill, , p. 934-940
- (en) Fritz Graf, « Zeus », dans Simon Hornblower, Antony Spawforth et Esther Eidinow (dir.), The Oxford Classical Dictionary, Oxford, Oxford University Press, , 4e éd., p. 1589-1591.
- (de) Christiane Krause, « Zeus », dans Maria Moog-Grünewald (dir.), Mythenrezeption: Die antike Mythologie in Literatur, Musik und Kunst von den Anfängen bis zur Gegenwart, Stuttgart, J. B. Metzler, coll. « Der Neue Pauly. Supplemente » (no 5), , p. 674-678
Zeus : études spécialisées
- (en) Karim W. Arafat, Classical Zeus : A study in Art and Literature, Oxford, Clarendon Press,
- (en) Arthur Bernard Cook, Zeus : A Study in Ancient Religion, Cambridge, Cambridge University Press, 1914, 1926, 1940
- (en) Ken Dowden, Zeus, Londres et New York, Routledge, (ISBN 978-0-415-30503-7).
- (en) Karl Kerényi, Zeus and Hera: Archetypal Image of Father, Husband and Wife, Princeton University Press, Princeton et Londres, 1975.
- (en) Hugh Lloyd-Jones, The Justice of Zeus, University of California Press, Sather Classical Lectures vol. 41, Berkeley (Californie), Los Angeles et Londres, 1971.
- (en) Olga A. Zolotnikova, Zeus in Early Greek Mythology and Religion : From prehistoric times to the Early Archaic period, Oxford, Archaeopress, coll. « British Archaeological Reports International Series » (no 2492), , 218 p. (ISBN 978-1-4073-1106-7, présentation en ligne).
- Sylvain Lebreton, Surnommer Zeus : contribution à l'étude des structures et des dynamiques du polythéisme attique à travers ses épiclèses, de l'époque archaïque au Haut-Empire (Thèse de doctorat en Histoire), Paris, Université Rennes 2, (lire en ligne)
- (en + de) Michalis Tiverios et al., « Zeus », dans Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae (LIMC), vol. VIII, Zürich et Munich, Artemis, , p. 310-374 (t. 1)
Autres ouvrages
- Walter Burkert (trad. Hélène Feydy), Homo Necans : Rites sacrificiels et mythes de la Grèce ancienne, Les Belles Lettres, coll. « Vérité des mythes », (1re éd. 1983) (ISBN 2251324372).
- Marcel Detienne et Jean-Pierre Vernant, Les ruses de l'intelligence : La mètis des Grecs, Paris, Flammarion, coll. « Champs », (1re éd. 1974)
- Vinciane Pirenne-Delforge et Gabriella Pironti, L'Héra de Zeus : Ennemie intime, épouse définitive, Paris, Les Belles Lettres,
Articles connexes
- Ammon-Zeus
- Divinités grecques
- Divinités olympiennes
- Dyēus
- Jupiter
- Les Grands Mythes
- Liste des divinités de la mythologie grecque
Banques de données
- Ressource relative à la bande dessinée :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :