11e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons | |
![]() 11e GAMAC (Marne mai 1916) | |
Création | comme Gr. A/C Marine, dissous en , reconstitué en GAMAC en . |
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Dissolution | Le devient 11e escadron d'automitrailleuses de cavalerie (EAMC) puis le 15e EAMC le |
Pays | ![]() |
Branche | Marine nationale, puis Armée de Terre |
Type | Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons |
Rôle | Reconnaissance blindée, liaison, appui feu de l'infanterie et de la cavalerie |
Effectif | En : (théorique) 50 - (réel) 49. En : (théorique) officiers 4, sous-officiers 8, troupe 52. |
Garnison | Melun |
Équipement | Autos-canons Peugeot, autos-mitrailleuses Renault |
Guerres | Campagne contre l'Allemagne (1914-1918) |
Fourragères | Aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 |
Décorations | Croix de guerre 1914-1918 trois palmes |
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Le 11e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (ou 11e GAMAC), constitué en , est l'un des 17 groupes d'autos-mitrailleuses et autos-canons, petites unités d'artillerie légère mobile mises à disposition de l'armée française pendant la campagne contre l'Allemagne.
Création, dénominations et affectations
Créé dans le courant d' par l'état-major du gouverneur militaire de Paris, le 11e groupe d'autos-canons de la Marine est affecté à l'état-major du 33e corps d’armée à Aubigny-en-Artois (Pas-de-Calais) début novembre. Cette affectation dure jusqu'au lorsqu'il passe sous les ordres du commandant du 21e groupe d'artillerie de 120, pour être plus étroitement contrôlé dans ses mouvements. Le groupe est dissous au front en tant qu'unité de Marine le et immédiatement recréé comme unité de l'armée de terre sous le nom de 11e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons, organiquement affecté à la 5e division de cavalerie. Ce rattachement perdure jusqu'à la fin des hostilités et est maintenu dans l'après-guerre.
Le 11e Groupe d’Autos-Mitrailleuses de Cavalerie (A.M.C.) devient 11e escadron d’autos-mitrailleuses de cavalerie (EAMC) le puis 15e EAMC le.
Historique des campagnes et batailles
Campagne contre l'Allemagne
- 1914
Ayant gagné le QG du 33e corps d'armée le à Aubigny-en-Artois, il est possible que le groupe ait effectué un service dans les tranchées proches d'Arras en décembre.
- 1915
- En janvier, la 21e section participe à des opérations offensives à Écurie (4 km au nord d'Arras) au cours desquelles deux matelots sont tués le . Le groupe reste stationné à Aubigny où il est positionné en défense contre aéronefs.
- De début février au , les canonniers et mitrailleurs sont dispersés dans les tranchées pour rendre service aux servants des sections d'artillerie légère des 19e, 70e et 77e divisions d'infanterie (DI), tandis que les officiers du groupe commandent trois de ces sections.
- Du 12 au , regroupement temporaire avec les 5e, 8e, 12e et 15e groupes d'autos-canons de la Marine et la Batterie Drouet puis suite du service précédent à l'artillerie légère pendant le mois de juillet
- De début août jusqu'à la fin de l'année service à l'artillerie de la 70e DI à aux tranchées à Ablain-Saint-Nazaire à partir du cantonnement de Vignacourt (Somme).
- 1916
- La mission d'assistance à l'artillerie légère se termine fin janvier. Après une période d'instruction dans la Somme en février le groupe est dirigé vers l'est. De mars au début du mois de mois de mai il fait ainsi étape à Bar-le-Duc puis à Mourmelon et Chalons-sur-Marne.
- À la mi-mai le 11e groupe est dissous en tant qu'unité de Marine et reconstitué au front, dans la Marne en tant que 11e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons de cavalerie (GAMAC).
- En juillet et août il assure un service de tranchées à l'est de Reims à partir de son cantonnement d'Ambonnay.
- D'août à fin décembre, cantonné à la caserne Clarental à Lunéville il assure un service de tranchées à Hénaménil.
- 1917

- Durant le premier trimestre le groupe stationne dans les Vosges et dans le Doubs à Montbéliard sans engagement particulier.
- D'avril à fin mai il revient à l'ouest de Reims et dans l'Oise pour finalement installer son cantonnement à Nampcel pour cinq mois et demi, ce qui le place non loin de la basse forêt de Coucy, où il assure pendant ce temps un service de tranchées.
- À la mi-novembre, le groupe est retiré du front pour une période de repos qui l'amène à Chantilly puis à Luzarches jusqu'à fin décembre.
- 1918
- De retour à Nampcel pour tout le premier trimestre, le 11e GAMAC est engagé dans la défense de Noyon les 22 et au cours de laquelle un de ses hommes est tué. Sa conduite au cours des combats lui vaut une citation à l'ordre de l'armée. Trois jours plus tard, il fait mouvement en urgence vers Montdidier où il contribue à protéger l'infanterie dans une opération de repli très périlleuse du 28 au .
- D'avril à fin mai le groupe est au repos d'abord dans la région des Andelys, puis près d'Épernay. Il est alors appelé à participer à la défense de Fismes fin mai et doit faire face à de violents engagements.
- En juin, le groupe se replie au sud de la Marne, intervient à l'ouest d'Épernay du 16 au dans des combats meurtriers où une des sections, le 17, perd 12 hommes sur 28 engagés[1], avant d'occuper divers stationnements dans l'Aube, de nouveau dans la Marne vers Chalons, puis à proximité de Saint-Dizier où l'armistice interrompt ces mouvements plus ou moins erratiques.
Après l'armistice en France
- 1918-août 1919
- Cinq jours après l'armistice, le 11e groupe revient des Vosges par la Lorraine, passe à Lunéville et Baccarat pour gagner Le Raincy (Seine-Saint-Denis) où il cantonne à partir du . Les 11e et 13e GAMAC reçoivent la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre le 18 mars 1919 lors d'une prise d'armes suivie d'un défilé. Le 11e groupe reste au Raincy jusqu'au lorsqu'il est temporairement affecté, avec le 8e GAMAC, aux troupes d'occupation en Allemagne à Mayence.
- Août 1919-1922
Le groupe quitte la Rhénanie pour sa nouvelle garnison à Melun où il arrive le pour y rester en tant qu'unité de cavalerie métropolitaine affecté administrativement au 13e régiment de dragons. Ses activités ne sont pas connues.
Commandants du 11e groupe
- Période Marine[2].
- Lieutenant de vaisseau Antoine Audoin ( - ) qui commande également la 21e section.
- L'enseigne de vaisseau de 1re classe Henri de Viguerie, chef de la 22e section depuis la création du groupe, promu lieutenant de vaisseau le prend le commandement du groupe à partir du jusqu'au .
- Période Cavalerie[3]
- Capitaine Charles Tassin, par intérim à partir du départ du LV de Viguerie puis en plein exercice du au .
- Capitaine Victor de Galard-Terraube ( - ).
Pertes du groupe
Certaines des pertes connues du 11e groupe apparaissent lors d'engagements qualifiés d'Action AMAC, pour signifier une opération dans laquelle il a été fait principalement appel aux spécificités de ces unités mobiles composées de voitures blindées, bien armées en mitrailleuses et canons, servies par du personnel expérimenté et solidaire. Il est probable que d'autres pertes n'ont pu être repérées, les victimes du 17 juillet 1918 n'ayant pas été identifiées[4],[1].
Grade | Nom | Date de blessure/décès/disparition | Circonstance |
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Matelot | Guillaume Cosmao | Tué le | Action AMAC |
Quartier-maître | Gaston Goujut | Tué le | Action AMAC |
Enseigne de vaisseau | Henri de Viguerie | Blessé le et le | Tranchées |
Quartier-maître | Eugène Jolivet | Blessé le | Tranchées |
Lieutenant | Henri de Maubeuge | Tué le | Tranchées |
Maréchal-des-logis | Louis Harquin | Tué le | Action AMAC |
non identifiés | 2 hommes | Tués le | Action AMAC |
non identifiés | 7 hommes | Blessés le | Action AMAC |
non identifiés | 2 hommes | Intoxiqués aux gaz le | Action AMAC |
Soldat | André Maillot | Mort le | Maladie contractée au service |
Distinctions et décorations
Le 11e Groupe mixte d’autos-mitrailleuses et d’autos-canons reçoit trois citations à l’ordre de l’armée :
- Citation à l'ordre de la 1re armée du :
« A pris, du au , la part la plus glorieuse à la défense d'un important point d'appui furieusement attaqué par la garde allemande. Se portant rapidement avec un dévouement complet, sur tous les points menacés, il a aidé à repousser cinq attaques ; la sixième ayant réussi à s'emparer d'un village où trois voitures désemparées furent un instant capturées, les deux autres voitures, sous la conduite personnelle du chef de groupe, le capitaine Tassin, non seulement délivrèrent les trois premières, mais contribuèrent de façon décisive par leurs feux et leur marche en avant à la reprise totale du village par l'infanterie enthousiasmée[5]. »
- Décision du maréchal de France, commandant en chef les armées de l'Est, du :
« Chargé, le , de coopérer à la défense de Woureol[6], après une pénible marche de nuit, a, avec un inlassable dévouement et au prix de pertes sévères, apporté aux faibles forces d'infanterie chargées de la défense de ce point d'appui une aide précieuse. Se portant en avant à la rencontre de l'ennemi, partout où il était signalé et le mitraillant à moins de 100 mètres, l'a tenu en respect en lui causant de lourdes pertes, ayant ses voitures criblées de balles et ses mitrailleuses enrayées a continué le combat avec ses F. M. jusqu'à épuisement des munitions et jusqu'à la nuit, permettant par sa conduite héroïque, à l'infanterie, de tenir sur ses positions[5]. »

Ces deux citations lui valent de se voir attribuer le la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre, épinglée sur son fanion par le général Humbert, commandant la 3e armée, lors d’une prise d'armes à Vincennes le [7].
S’y ajoute cette citation du à l’ordre de la 3e armée, prononcée dans des termes identiques à celles des 13e et 16e groupes :
« Le 11e Groupe d’autos-canons et autos-mitrailleuses : engagé dans la bataille au cours d’opérations récentes sous les ordres du capitaine Tassin a donné la preuve d’une audace et d’une endurance remarquables. Sans cesse sur la brèche, a pris part journellement à de durs combats, harcelant l’ennemi, accompagnant à différentes reprises les vagues d’assaut d’infanterie, contribuant à faciliter leur progression ou couvrant leur retraite. A assuré les service des liaisons sous les feux les plus violents, tenant le commandement au courant des projets de l’ennemi et rapportant des renseignements toujours contrôlés. Cette unité a donné à tous le plus bel exemple de hardiesse et de mépris du danger et a rendu, dans une période difficile les plus éminents services[8]. »
Personnalités ayant servi au sein du groupe
- Joseph d'Astorg (1887-1944), lieutenant, résistant, mort pour la France en déportation.
- Félix Del Marle (1889-1952), soldat mitrailleur, artiste peintre, illustrateur régulier de Taca Tac Teuf Teuf, le journal de tranchées des groupes d'autos-mitrailleuses, édité par deux soldats du 12e GAMAC.
- Marie Joseph Victor Élie de Galard-Terraube (1875-1956), saint-cyrien, capitaine, porte le titre de comte, membre d'une lignée aristocratique, nombreuses citations, oncle de Geneviève de Galard, infirmière militaire, devenue célèbre par son courage lors de sa mission à Dien-Bien-Phu (Indochine) en 1954. Précédemment commandant du 6e GAMAC, il commande ensuite le 19e Groupe d'autos-mitrailleuses de cavalerie au Levant.
- Gaston Trouard-Riolle (né en 1888), lieutenant, fils de Georges Trouard-Riolle, directeur de l'École nationale d'agriculture de Grignon, petit-neveu d'Auguste Trouard-Riolle, député. Il passe au 2e GAMAC en .
Matériels
- Lors de sa constitution
En tant que groupe d'autos-canons de la Marine, le 11e groupe est équipé de six autos-canons sommairement blindés, construits sur un châssis Peugeot torpédo type 146, de 1913, muni de son moteur 18 HP et de quatre autos-mitrailleuses Renault ED, type 1914, dotées d'une faible protection blindée, munies du même moteur.
- Dotation en blindés modèles 1915
Le 11e groupe reçoit les nouveaux modèles d'autos-canons à l'épreuve de la balle perforante allemande (dite balle S) le . Les autos-mitrailleuses blindées modèle 1915 sont livrées en .
- Dotation en autos-mitrailleuse-canon White TBC
On ne sait pas quand le groupe a été doté des nouvelles autos-mitrailleuse-canon construites selon les dessins et brevets de MM de Ségur et Lorfeuvre sur des châssis américains White TBC. Toutefois ce changement n'est pas intervenu avant 1920.
- Autres véhicules
Initialement doté de deux camions de ravitaillement Peugeot, le groupe reçoit deux camions supplémentaires en . À cette date il dispose aussi de deux voitures de liaison.
Bibliographie
- Colonel Boucherie (préf. général Marie Antoine Henry de Mitry), Historique du 1er corps de cavalerie (mars 1917- décembre 1918), Limoges, Paris, Nancy, Charles-Lavauzelle et Cie, , 319 p. (lire en ligne).
- François Vauvillier, Le grand album des automitrailleuses de la victoire, Paris, Histoire & Collections, , 168 p. (ISBN 979-10-380-1314-8).
- Jean Vicaire (préf. Dominique Waquet), Les automitrailleuses de cavalerie (1916-1918), Suresnes, Causseul & Rougeret éditions, , 24 p. (lire en ligne).
- Dominique Waquet, Le 11e Groupe mixte d'Autos-mitrailleuses et autos-canons : Opérations et personnel (octobre 1914 - 31 octobre 1922), Suresnes, Causseul & Rougeret, , 60 p. (ISBN 978-2-494553-00-2).
- Dominique Waquet, Les officiers de Marine des groupes d’autos-canons de 37 m/m de la Marine (septembre 1914 – juin 1916) : Analyses et Portraits, Suresnes, Causseul & Rougeret, , 20 p. (ISBN 978-2-494553-08-8).
- Dominique Waquet, Les officiers de l’Armée de Terre dans les groupes d’autos-mitrailleuses et d’autos-canons de la Grande Guerre (septembre 1914 – décembre 1922) : Analyses et Répertoire, Suresnes, Causseul & Rougeret, , 82 p. (ISBN 978-2-494553-07-1).
Voir aussi
Articles connexes
- Automitrailleuse Renault
- Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (1914-1922)
- Taca Tac Teuf Teuf, Journal des groupes d'autos-mitrailleuses
- White TBC
Liens externes
- Blog Clausuchronia, « Automitrailleuses et véhicules de combat à roues », (consulté le ).
- José Luis Castillo, « Armored fighting vehicles in the Great War », (consulté le ).
- Chtimiste, « L'organisation des unités de cavalerie », (consulté le ).
- Chars français, « Un siècle d'histoire des engins-blindés français, Autos-mitrailleuses et autos-canons 1902-1928 », (consulté le ).
Notes et références
- J. Vicaire, p. 17.
- ↑ D. Waquet, Officiers Marine.
- ↑ D. Waquet, Officiers Terre.
- ↑ D. Waquet 11e groupe, p. 30, annexe I.
- « Les citations collectives à l’ordre de l’Armée de la cavalerie pendant la grande Guerre Fourragères aux couleurs de la croix de Guerre - Groupes d’auto-canons-mitrailleuses », Revue de la cavalerie, vol. 35e année, no 5, , p. 204-211 (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Comme l'indique le JMO de la 5e division de cavalerie, ce combat du s’est déroulé à Noureuil, (et non « Woureol », lieu qui n’existe pas), village au sud-est de Tergnier (Aisne), décrit par le 113e RI comme un des points chauds de son engagement ce même jour, sans toutefois que soit évoquée la présence d’un groupe AMAC (Journal des marches et opérations du 113e régiment d’infanterie, cahier 8, -, SHD, GR 26 N 681/8, vues 29-32).
- ↑ Journal officiel, , p. 3104
- ↑ Journal officiel, , p. 5474.