3e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons | |
![]() Auto-canon du 3e GAMAC (Steenvoorde - 15 avril 1918) | |
Création | Septembre 1914 comme Gr. A/C Marine, dissous en mars 1916, reconstitué en GAMAC en avril 1916. |
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Dissolution | Mars 1920. |
Pays | ![]() |
Branche | Marine nationale, puis Armée de Terre |
Type | Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons |
Rôle | Reconnaissance blindée Liaison Appui feu de l'infanterie et de la cavalerie |
Effectif | En septembre 1 914 : (théorique) 50 - (réel) 30. En avril 1 916 : (théorique) officiers 4, sous-officiers 8, troupe 52. |
Garnison | Lunéville |
Équipement | Autos-canons Peugeot, autos-mitrailleuses Renault |
Guerres | Campagne contre l'Allemagne (1914-1918) |
Décorations | Croix de guerre 1914-1918 une palme deux étoiles d'argent |
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Le 3e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (ou 3e GAMAC), constitué fin , est l'un des 17 groupes d'autos-mitrailleuses et autos-canons, petites unités d'artillerie légère mobile mises à disposition de l'armée française pendant la campagne contre l'Allemagne.
Création, dénominations et affectations
Créé fin par le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, le 3e groupe d'autos-canons de la Marine est initialement affecté au Q.G. de la 8e division de cavalerie, sous le commandement du général Baratier. Celui-ci, constatant l'insuffisance des effectifs du groupe, y fait muter 30 hommes pris dans les corps dont il a la responsabilité. Le 3e groupe d'autos-canons est dissous à Boulogne-sur-Seine le en tant qu'unité de Marine et reconstitué comme unité de cavalerie le . En conséquence de la dissolution de la 8e division de cavalerie le , il passe temporairement à l'état-major de la 6e division de cavalerie, où il se trouve en surnombre. Avec le 5e GAMAC, son binôme, il est mis le à la disposition du Groupe d'armées du Nord qui l'affecte quelques jours plus tard à la 2e division de cavalerie. Il reste rattaché à cette unité jusqu'à sa dissolution.
Historique des campagnes et batailles
Campagne contre l'Allemagne
- 1914
Le le groupe arrive au QG de la 8e division de cavalerie à Foncquevillers (Pas-de-Calais) où il est immédiatement engagé. Son commandant, le LV Guyot, est blessé dans le premier combat à Gommecourt. Le groupe effectue de nombreuses reconnaissances et quitte le secteur le avec toute la division pour gagner Bar-le-Duc.
- 1915
Début janvier, le 3e groupe prend un service de tranchées à Prunay (Est de Reims) qu'il assure jusqu'au lorsqu’il doit accompagner la 8e division dans un mouvement vers le Pas-de-Calais, cette fois dans la région de Saint-Pol-sur-Ternoise en vue d'une offensive finalement annulée. Après un cantonnement pour instruction en juin, ces unités reviennent à Prunay pour reprendre leur service en tranchées en juillet et août. En septembre et octobre le groupe, sans engagement, est cantonné en divers endroits du département de la Marne. Il est dirigé début novembre vers l'est de Lunéville pour prendre un nouveau service de tranchées au nord du canal de la Marne au Rhin, à la ferme de Ranzay.
- 1916
- À la fin du premier trimestre consacré à la poursuite du service près de Lunéville, le 3e groupe est envoyé à Boulogne-Billancourt pour être dissous en tant que groupe de la Marine. Après un mois de préparation et d'entraînement des nouveaux effectifs militaires, le groupe, constitué en GAMAC, revient à Lunéville début mai pour occuper un sous-secteur en forêt de Parroy qu'il tient jusqu'à fin juillet, à la dissolution de la 8e division de cavalerie.
- Après une affectation temporaire à la 6e division de cavalerie dans les Vosges, le 3e GAMAC est affecté définitivement à la 2e division de cavalerie pour remplacer le 10e GAMAC dirigé vers la mission Berthelot en Roumanie. D'un premier stationnement au sud d'Amiens en septembre, la division engage quelques éléments dans le secteur de Lihons (Somme), puis fait mouvement vers Clermont-sur-Oise pour une période de repos en octobre. On ne connait ensuite du groupe que des actions par fraction :
- Une section assure un service de tranchées à Le Quesnel dans la deuxième quinzaine de novembre.
- Les 14 et , une section est chargée d’une mission temporaire à Verdun sous les ordres du maréchal-des-logis Delmontel pour flanquer l’attaque de l’infanterie des 126e et 38e divisions d'infanterie à Bras-sur-Meuse et Vacherauville.
- Du 22 au 30 décembre à Épernay, une fraction du groupe réalise une série de tests sur le prototype de la nouvelle auto-mitrailleuse de Ségur-Lorfeuvre[1].
- 1917
- En janvier, deux sections du 3e groupe alternent un service de tranchées avec deux sections du 9e GAMAC dans le secteur de Venizel (Aisne). De février à fin avril, le 3e groupe reste inoccupé dans divers cantonnements dans l'Oise, puis au camp de Mailly, à Épernay et Sézanne.
- De mai à mi-, il assure un service de tranchées à l'Est de Reims, puis gagne Provins pour une période de repos.
- 1918

- Les 3e et le 9e GAMAC restent au repos à Provins en janvier et février, puis passent les trois premières semaines de mars au château de Saran à Chouilly près d’Épernay avec les 4e, 6e, 8e, et 15e groupes.
- Du 26 au , le groupe participe à la défense de l'axe Roye-Montdidier et enchaîne avec la 3e Bataille des Flandres durant la deuxième quinzaine d'avril[2], la Bataille de l'Ourcq en juin[3], une action défensive au sud de Soissons du 17 au , puis la Bataille de Montdidier à la mi-août, suivie d'un fort engagement à Roiglise le 28 de ce mois. Il bénéficie ensuite de trois semaines de repos près de Beauvais.
- À partir du , le 2e corps de cavalerie et tous ses GAMAC (3e, 4e, 6e, 8e, 9e, 10e, 15e et 17e GAMAC) gagnent Roeselare (Roulers) pour être engagés dans la Bataille de la Lys et de l'Escaut jusqu'à l'armistice.
Après l'armistice en France

- 1918
Deuxième quinzaine de novembre, le 3e groupe stationne en Belgique à (Wanegem), puis rentre en France par étapes pour gagner la région de Troyes où il stationne jusqu'à la fin de l'année.
- 1919
- Après avoir passé le mois de janvier à Saint-Dizier pour une remise en état des véhicules, le groupe prend ses quartiers à Strasbourg. Il passe le mois de juin à Engers et Montabaur (Rhénanie-Palatinat) près de Coblence avec les forces d'occupation américaines.
- Rapatrié à Lunéville en juillet il y est dissous ultérieurement.
Commandants du 3e groupe
- Période Marine[5]
- Lieutenant de vaisseau Joseph Guyot ( - ).
- Lieutenant de vaisseau Victor Bermon, ( - ).
- Lieutenant de vaisseau Herman Cigli, ( - ).
- Période Cavalerie[6]
- Capitaine Guy Claret de Fleurieu ( - ).
- Lieutenant Maurice Guénot, commandant par intérim, ( - ).
- Capitaine Louis Emmanuel de Crussol d'Uzès ( - ).
Pertes du groupe en opérations
Les pertes connues du 3e groupe sont concentrées dans des engagements qualifiés d'Action AMAC, pour signifier une opération dans laquelle il a été fait principalement appel aux spécificités de ces unités mobiles composées de voitures blindées, bien armées en mitrailleuses et canons, servies par du personnel expérimenté et solidaire. Il est probable que d'autres pertes n'ont pu être repérées, sachant que dans plusieurs cas il n'a même pas été possible de retrouver l'identité des hommes blessés[7].
Grade | Nom | Date de blessure/décès/disparition | Circonstance |
---|---|---|---|
Quartier-maître | Albert Guéracague | Blessé le | Action AMAC |
Lieutenant de vaisseau | Joseph Guyot | Blessé le | Action AMAC |
Matelot | Joseph Basset | Blessé le | Action AMAC |
Soldat | Saïd Ferrahoui | Blessé le | Action AMAC |
Soldat | F. D. Jarricot | Blessé le | Action AMAC |
Soldat | J. A. E. Gatille | Blessé le | Action AMAC |
Matelot | Louis Marie Le Goff | Blessé le | Action AMAC |
Matelot | Henri Mennatret | Blessé le | Tranchées |
Soldat | Pierre Louis Morvan | Tué le | Tranchées |
Soldat | Henri Nattier et 2 autres hommes non identifiés | Blessés le | Tranchées |
Lieutenant | Jean Rigaudière | Tué le | Action AMAC |
Capitaine | Guy Claret de Fleurieu | Blessé le | Action AMAC |
Trois hommes | non identifiés | Blessés le | Action AMAC |
Huit hommes | non identifiés | Blessés le | Action AMAC |
Maréchal-des-logis | Tony Christolome | Blessé le | Action AMAC |
Un homme | Non identifié | Tué le | Action AMAC |
Distinctions
Le comportement et les résultats opérationnels du 3e GAMAC en 1918 lui valent trois citations.
- Citation à l'ordre de l'armée :
« Le 3e groupe d’autos-mitrailleuses, mis à la disposition d’une division d’infanterie, a fait preuve au cours des journées des 25, 26, et 27 mars 1918 d’une habileté manœuvrière d’un allant et d’un esprit de sacrifice qui ont forcé l’admiration de tous. Le 27 mars a arrêté seul pendant plusieurs heures l’avance allemande sur un front momentanément dégarni[8],[9]. »
- Citation à l'ordre de la 2e division de cavalerie :
« Sous le commandement du lieutenant Guénot, a combattu sans discontinuer pendant cinq jours, du 30 mai au 3 juin 1918 inclus, dans la région entre Château-Thierry et La Ferté-Milon. Engagé successivement avec l'infanterie de la 4e D. I. et de la 26e D. I. et les chasseurs-cyclistes de la 2e DC a, par l'ardeur inlassable et l'audace exceptionnelle de son personnel, contribué à enrayer l'avance victorieuse de l'ennemi, puis à enlever une position sur laquelle celui-ci s'était fortement retranché et se défendait avec acharnement[3]. »
- Citation à l'ordre de la 166e division d'infanterie :
« Le général Cabaud, commandant, la 166° division d'infanterie, cite à l'ordre de la division le 3e groupe d'autos-mitrailleuses et d'autos-canons de la 2° division de cavalerie, sous les ordres du capitaine de Crussol d'Uzès. Le 28 août 1918, se portait hardiment en avant de la ligne de combat, a facilité la progression de cette ligne à travers des villages en ruines, et par ses tirs a empêché l'ennemi de s'y cramponner [10]. »
Personnalités ayant servi au sein du groupe
- Gustave Binet dit Binet-Valmer (1875-1940), engagé volontaire, sous-lieutenant, romancier, essayiste, tire de son passage au 3e groupe du au , plusieurs chapitres de ses Mémoires d’un engagé volontaire[11].
- Hermann Cigli (1882-après 1945), enseigne de vaisseau de 1ère classe, commande le groupe par intérim en 1914, devient en 1933 précepteur du fils du Négus, Haïlé Sélassié Ier, empereur d’Éthiopie.
- Louis Emmanuel de Crussol d'Uzès (1871-1943), capitaine de cavalerie, membre d'une longue lignée de la noblesse française[12].
- Jean Baptiste Eblé (1890-1958), lieutenant de cavalerie, arrière-petit-neveu du général Jean-Baptiste Eblé, héros de la bataille de la Bérézina.
- Jean de Létraz (1897-1954), soldat mitrailleur, auteur dramatique, scénariste, collaborateur de Taca Tac Teuf Teuf, le journal de tranchées des groupes d'autos-mitrailleuses.
Matériels
- Au départ de Vincennes, le parc de véhicules du groupe est constitué de six autos-canons Peugeot modèles 1914 non blindés et quatre autos-mitrailleuses Renault non blindées.
- Les six autos-canons Peugeot sont temporairement remplacés le par six voitures blindées sur châssis Renault type autos-mitrailleuses, sur lesquelles ont été montés des canons de 37 mm. Ces voitures sont elles-mêmes remplacées à la mi-février par six autos-canons Peugeot blindés, modèle 1915.
- Il reçoit, comme les autres groupes, les nouvelles autos-mitrailleuses Renault blindées modèle 1915 en
- Parti avec deux camionnettes de ravitaillement, le groupe en reçoit deux autres le .
- Le système d'inversion de marche dit Raulet-Dombret du nom de ses inventeurs, est installé sur les véhicules du groupe par le lieutenant Raulet en personne le .
- Comme dans tous les groupes, les mitrailleuses de Saint-Étienne modèle 1907 sont remplacées par les mitrailleuses Hotchkiss en .
Bibliographie
- François René Boullaire, Historique du 2e corps de cavalerie du au , d'après les archives historiques du ministère de la guerre, Nancy, Charles-Lavauzelle et Cie, , 503 p.
- François René Boullaire et Cdt Brun, « Le 2ème corps de cavalerie dans les Flandres du 9 avril au 3 mai 1918, Le Kemmel », Revue militaire générale, t. 18, , p. 425-475 (lire en ligne).
- Jean Vicaire (préf. Dominique Waquet), Les automitrailleuses de cavalerie (1916-1918), Suresnes, Causseul & Rougeret éditions, , 24 p. (lire en ligne).
- Dominique Waquet, Le 3e Groupe mixte d'Autos-mitrailleuses et autos-canons : Opérations et personnel (27 septembre 1914 - 21 février 1920), Suresnes, Causseul & Rougeret, , 58 p. (ISBN 978-2-9585590-2-1).
- Dominique Waquet, Les officiers de Marine des groupes d’autos-canons de 37 m/m de la Marine (septembre 1914 – juin 1916) : Analyses et Portraits, Suresnes, Causseul & Rougeret, , 20 p. (ISBN 978-2-494553-08-8).
- Dominique Waquet, Les officiers de l’Armée de Terre dans les groupes d’autos-mitrailleuses et d’autos-canons de la Grande Guerre (septembre 1914 – décembre 1922) : Analyses et Répertoire, Suresnes, Causseul & Rougeret, , 82 p. (ISBN 978-2-494553-07-1).
Voir aussi
Articles connexes
- Automitrailleuse Renault
- Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (1914-1922)
- Taca Tac Teuf Teuf, Journal des groupes d'autos-mitrailleuses
- White TBC
Liens externes
- Blog Clausuchronia, « Automitrailleuses et véhicules de combat à roues », (consulté le ).
- José Luis Castillo, « Armored fighting vehicles in the Great War », (consulté le ).
- Chtimiste, « L'organisation des unités de cavalerie », (consulté le ).
- Chars français, « Un siècle d'histoire des engins-blindés français, Autos-mitrailleuses et autos-canons 1902-1928 », (consulté le ).
Notes et références
- ↑ Rapport du capitaine de Fleurieu au GQG (Service historique de la Défense, GR 16 N 677/A-8 autos-canons IV/26).
- ↑ Capitaine Oudin, « 2ème division de cavalerie sur les Monts des Flandres (14 avril – 1er mai 1918) - 1ère partie », Revue de cavalerie, Paris, Berger-Levrault, , p. 161-179 (lire en ligne) et « 2ème partie », Revue de cavalerie, , p. 292-312 (lire en ligne).
- Capitaine Oudin, « Opérations de la 2e division de cavalerie sur l'Ourcq (30 mai - 7 juin 1918) - 1ère partie », Revue de cavalerie, , p. 601-622 (lire en ligne) et « 2e partie », Revue de cavalerie, , p. 742-767 (lire en ligne).
- ↑ La recomposition des GAMAC en 3 sections en application du Tableau des effectifs de guerre du (Lire en ligne) a nécessité de transformer des autos-canons Peugeot en autos-mitrailleuses.
- ↑ D. Waquet, Officiers Marine.
- ↑ D. Waquet, Officiers Terre.
- ↑ D. Waquet 3e groupe, p. 29, 33-44.
- ↑ « Les citations collectives à l’ordre de l’Armée de la cavalerie pendant la grande Guerre : Citations à l'ordre de l'armée d'unités inférieures au régiment - Groupes d'autos-canons », Revue de la cavalerie, vol. 35e année, no 6, , p. 363-366 (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Journal Officiel, , p. 8272.
- ↑ Le Figaro, , p. 2.
- ↑ Paris, Flammarion, 1918, 256 p. (Lire en ligne sur archive.org).
- ↑ La famille de Crussol est titulaire du titre, aujourd'hui de courtoisie, de duc d'Uzès, du nom de la cité du Gard dotée d'un imposant château restauré dans les années 1950 par Marie-Louise de Crussol, l'une des belles-filles de Louis Emmanuel.
- Unité militaire française de la Première Guerre mondiale
- Unité militaire décorée de la croix de guerre 1914-1918
- Unité de la Marine française
- Unité ou formation militaire créée en 1914
- Unité ou formation militaire dissoute en 1920
- Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (1914-1922)
- Unité de cavalerie française dissoute