Abnoba | |
Déesse de la mythologie celtique | |
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L'autel dédicacé a Diana Abnoba à Badenweiler. | |
Caractéristiques | |
Fonction principale | Déesse de la faune |
Période d'origine | Antiquité celte et gauloise |
Équivalent(s) | Artémis/Diane |
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Abnoba est l'épithète gaulois du mont où, selon Tacite et Pline, le Danube prend sa source. Abnoba est à l'origine de la dénomination de la Forêt-Noire : Abnoba Mons ou Abnoba silva. Elle est une divinité topique celte de la faune à l'instar de Arduinna et Vosegus qui sont à l'origine de la dénomination des massifs forestiers des Ardennes et des Vosges.
Lieux de vénération
Ces appellations de divinités sombres ou noires des sylves apparaissent chez les peuples belges et suèves, qui revendiquaient par leur légende une origine rhénane commune. Le monde gréco-romain a assimilé ces divinités topiques, en les plaçant en épithète de Diane lorsqu'elle était féminine.
C'est également une épithète de Diane, « Diane de la source », sur une stèle à Badenweiler[1] (étymologiquement, « la ville des eaux, des sources »).
Hypothèses sur le nom Abnoba et sa transcription
Les deux racines indo-européennes proposées sont :
- *apo à l'origine de la particule ab en allemand qui signifie une disparition, une dissimulation ou une conclusion imminente (hinter, nahe hinzu, nach sont les équivalents en hochdeutsch)
- un dérivé de (g)noscere, (re)connaître, découvrir. Il désignerait une facette évidente ou notoriété (lumineuse, visuelle, spirituelle) et peut être rapproché de termes issus de cette racine : la gnose, les adjectifs noble ou notable.
Abnoba qualifie ainsi une sorte de révélation fugitive, à l'instar du gibier qui aussitôt aperçu ou découvert, s'enfuit. Au niveau du temps et de l'espace, un rapprochement peut être opéré avec le substantif allemand der Abend, le soir, la soirée, la brune. Luther, traducteur de la Bible, l'a utilisé avec le sens explicite d'une direction cardinale, l'ouest, celle qui montre le coucher (des rayons) du soleil.
Le Danube « aux eaux abondantes, moutonneuses » est un fleuve qui permet de remonter imperturbablement de la mer Noire vers l'ouest du continent et dont le cours irrigue des plaines parfois steppiques. Abnoba est le lieu de la révélation primitive et forestière de ces eaux. On peut alors comprendre le qualificatif féminin noire qu'a emprunté la sombre et légendaire forêt occidentale d'Abnoba.
Notes et références
- W. Heinz, « Der Diana Abnoba-Altar in Badenweiler », Antike Welt, 13-4, 1982, p. 37-41 ; R. Wiegels, « Die Inschrift auf dem Diana Abnoba-Altar aus Badenweiler », ibid., p. 41-43.
Annexes
Bibliographie
- Bernhard Maier, Dictionary of Celtic Religion and Culture, Boydell & Brewer, 1997, s. v. Abnoba, p. 1.
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang, « Abnoba », dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang, t. 1, Librairie Hachette, (lire sur Wikisource), p. 7.
Articles connexes
Liens externes