Damona | |
Personnage divin de la mythologie celtique gauloise | |
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Déesse gallo-romaine, peut-être Damona, à Bourbonne-les-Bains. | |
Caractéristiques | |
Fonction principale | Déesse des sources et des rivières |
Fonction secondaire | Déesse guérisseuse |
Période d'origine | Antiquité celte et gauloise |
Parèdre | Borvo |
Équivalent(s) | Boand |
Famille | |
Conjoint | Borvo, Moritasgus, Bormo, Albius et Apollon |
Symboles | |
Attribut(s) | Épi de blé et serpent |
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Dans la mythologie celtique gauloise, Damona (aussi appelée Bormana), est généralement associée au dieu Borvo (romanisé en Bormanus). Borvo a une fonction de guérisseur par les eaux, Damona est la déesse des sources et des rivières[1].
Damona est localement associée avec la source thermale de Bourbonne-les-Bains, département de la Haute-Marne en France.
Représentation
Si Damona apparaît fréquemment aux côtés du dieu Borvo (parfois écrit Bormo) comme à (Bourbon-Lancy) , elle est parfois représentée en compagnie du dieu Moritasgus (Alise-Sainte-Reine), du dieu ou du dieu Albius (Aignay-le-Duc) ou bien avec plusieurs d'entre eux à la fois (Bourbonne-les-Bains), et plus tardivement avec Apollon, ce qui lui laisse supposer un caractère polyandre. Les dieux gaulois n'ont pas originellement de parèdre[2], et l'on trouve Damona représentée seule à plusieurs occasions (Bourbonne-les-Bains, Rivières).
Tout comme Sirona, elle apparaît souvent avec un épi de blé et un serpent ; symboles que l'on présume respectivement liés à la fertilité et à la guérison [3]. Pour Albert Grenier, « Ces déesses n'ont guère de caractère propre ; elles ne semblent que la personnification féminine de la divinité à laquelle elles sont associées[4] ».
La statue bicéphale figurant sur l'illustration représente les rivières Saone et Meuse qui prennent leurs sources respectives à quelques kilomètres de la cité thermale.
Culte
Les lieux de cultes à la déesse sont le plus souvent des sources au pouvoir curatif. Les quatre inscriptions de Bourbon-Lancy indiquent qu'elle a la faculté de visiter le pèlerin en rêve et de le guérir. Mais le plus souvent il est invité à se baigner dans l'eau de la source.
Son culte est attesté dans une zone correspondant à la Bourgogne actuelle ainsi qu'en Charentes (Inscription lapidaire de Saintes).
Inscriptions et dédicaces
On connait plusieurs inscriptions relatives à Damona[5], parmi lesquelles deux inscriptions à Bourbon-Lancy :
- (CIL 13, 02805), découverte en 1792.
C(aius) Iulius Eporedirigis f(ilius) Magnus / pro L(ucio) Iulio Caleno filio / Bormoni et Damonae / vot(um) sol(vit)
- (CIL 13, 02806)
Borvoni et Damonae / T(itus) Severius Mo/destus [o]mnib(us) / h[o]n[orib(us)] et offi[ciis]
Elle est à Bourbon-Lancy, peut-être également mentionnée dans deux autres dédicaces à Borvo, (CIL 13, 02807) et (CIL 13, 02808).
L'autre grand site associé à Damona est Bourbonne-les-Bains, on y trouve neuf dédicaces à la déesse des eaux parmi lesquelles :
- (CIL 13, 05911)
Deo Apol/lini Borvoni / et Damonae / C(aius) Daminius / Ferox civis / Lingonus ex / voto
- (CIL 13, 05914)
Borvoni / et Damon(ae) / Aemilia / Sex(ti) fil(ia) / M[3]S
- (CIL 13, 05921)
Damonae Aug(ustae) / Claudia Mossia et C(aius) Iul(ius) Superstes fil(ius) / l(ocus) d(atus) ex d(ecreto) d(ecurionum) v(otum) s(olverunt) l(ibentes) m(erito)
Damona apparaît également dans des dédicaces à Chassenay, associée à Albius et à Alise-Sainte-Reine, associée à Apollon Moritasgus[6].
- (CIL 13, 11233)
Aug(usto) sacr(um) / deo Albio et Damonae Sex(tus) Mart(ius) / Cocillus ex iussu eius v(otum) s(olvit) l(ibens) m(erito)
- (CAG-21-01)
Deo Apollini Moritasgo [et] / Damonae P(ublius) Pontius Apolli[naris]
Enfin, l'inscription de Rivières lui accorde l'épiclèse de Matuberginni[7].
- Jullia Malla Malluronis fîl(ia) numinibus Augustorum et deae Damonae Matuherginni (?) ob memoriam Sulpiciae Silvanae filiae suae de suo posuit
Équivalents celtiques
Son nom qui signifie « Grande Vache » du gaulois damo : bœuf[réf. nécessaire]), est à rapprocher de Boand[pourquoi ?], la déesse de la prospérité, des Tuatha Dé Danann, dans la mythologie celtique irlandaise.
Son équivalent en Grande-Bretagne est Arnemetia dont le nom signifie « celle qui est dans le sanctuaire » ; la racine nemet, qui a le sens de sacré, se retrouve dans Nemed et Nemeton.
Dans la culture
- Damona fait partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix.
Compléments
Articles connexes
Notes
- Paul-Marie Duval, Les Dieux de la Gaule, page 58.
- Pour Paul-Marie Duval, Ces couples illustrent aussi la fusion gallo-romaine (Les Dieux de la Gaule, page 88).
- Miranda Jane Green, Mythes celtiques, pages 82-83, éditions du Seuil, coll. « Points », 1995, (ISBN 2-02-022046-6).
- Albert Grenier, Les Gaulois, page 298.
- Jean-Jacques Hatt, Apollon guérisseur en Gaule. Ses origines, son caractère, les divinités qui lui sont associées - Chapitre II, Revue archéologique du Centre de la France, 22-3, p. 185-218, 1983.
- Alésia et ses dieux : du culte d’Apollon Moritasgos à l’appartenance civique des Mandubiens à l’époque gallo-romaine
- Antoine Héron de Villefosse, Inscription romaine de Rivières (Charente), Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, n°62-4, p. 479-484, 1918.