Arnoul ou Arnulf, mort le 27 ou le est abbé de l'abbaye Saint-Philibert de Noirmoutier et de l'abbaye de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. Il est aussi abbé de l'abbaye de Saint-Florent-le-Vieil, et probablement de l'abbaye Saint-Pierre de Rebais et de l'abbaye Saint-Faron de Meaux. Il est un des agents de la réforme bénédictine engagée à partir de 816.
Biographie
Arnoul est un des missi dominici envoyés par l'empereur Louis le Pieux dans différents monastères pour y faire appliquer la réforme décidée à Aix-la-Chapelle en 816[1],[2]. Il s'agit de faire appliquer la règle bénédictine dans tous les monastères de l'empire carolingien[2].
En 817, Arnoul est ainsi attesté, avec Benoît d'Aniane, à l'abbaye Saint-Denis[3],[4],[5],[1],[6],[2], où ils sont envoyés pour faire respecter la règle bénédictine[4],[7],[6],[2], ce qu'ils ne parviennent à obtenir tout de suite[2].
Arnoul est abbé de l'abbaye Saint-Philibert de Noirmoutier et il entame la construction d'un nouveau monastère sur le continent[8]. Le , l'empereur Louis le Pieux l'autorise à construire une adduction d'eau pour son monastère de Saint-Philibert qu'il a construit à Dée (futur Saint-Philbert-de-Grand-Lieu)[9],[10], à cause des attaques vikings contre l'abbaye Saint-Philibert de Noirmoutier[10],[11], qui semblent encore être limitées, puisque le monastère de Noirmoutier continue ensuite son activité[11]. Les moines ne le quitteront pour s'installer à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu qu'après l'abbatiat d'Arnoul, en 836[12]. Cet acte de 819 est la première mention de la future abbaye de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu[13].
C'est dans l'abbaye Saint-Philibert de Noirmoutier qu'est exilé Adalard de Corbie[3],[7],[14],[6],[2] de la fin de 814 à 821[8],[2]. Adalard est ainsi obligé de subir une réforme monastique qu'il n'approuve pas entièrement[7]. Le choix de Noirmoutier comme lieu d'exil montre que Louis le Pieux a confiance en Arnoul[6],[2].
Arnoul cesse d'être abbé de Saint-Philibert vers 824[5],[14]. Il est également abbé de l'abbaye de Saint-Florent-le-Vieil[3],[7],[14],[15] à partir de la fin du règne de Charlemagne jusque vers 824. En effet, un autre abbé, Frotbert, est cité le [14],[15]. Selon Isabelle Cartron, cet abbatiat d'Arnoul à Saint-Florent n'est qu'une hypothèse[15].
Il est probablement aussi abbé de l'abbaye Saint-Pierre de Rebais et de l'abbaye Saint-Faron de Meaux[3],[14].
Arnoul meurt en 839[9],[5], probablement le 27 ou le [14]. Au XIIe siècle, l'inventaire des reliques dressé à l'abbaye Saint-Philibert de Tournus montre que celles de l'abbé Arnoul font l'objet d'un culte particulier[16].
Références
- Depreux 1997, p. 111.
- Cécile Treffort, « Expériences bénédictines en Aquitaine du Nord sous Louis le Pieux : contribution à l’histoire de la diffusion de la regula Benedicti à l’époque carolingienne: », Cahiers de civilisation médiévale, vol. n° 265, no 4, , p. 49–84 (ISSN 0007-9731, DOI 10.3917/ccm.265.0037a, lire en ligne, consulté le ).
- (de) Josef Semmler, « Corvey und Herford in der benediktinischen Reformbewegung des 9. Jahrhunderts », Frühmittelalterliche Studien, vol. 4, no 1, , p. 289–319 (ISSN 1613-0812, DOI 10.1515/9783110242041.289, lire en ligne, consulté le ).
- (de) Otto Gerhard Oexle, Forschungen zu monastischen und geistlichen Gemeinschaften im westfränkischen Bereich : Bestandteil des Quellenwerkes Societas et Fraternitas, Munich, Wilhelm Fink Verlag, (lire en ligne), p. 113.
- Brunterc'h 1987, p. 82.
- Cartron 2010, p. 62.
- Brunterc'h 1987, p. 83.
- Cartron 2010, p. 104.
- Françoise Coutansais, « Les monastères du Poitou avant l'an mil », Revue Mabillon, vol. 53, no 211, , p. 1-21 (lire en ligne)
- Depreux 1997, p. 111-112.
- Cartron 2010, p. 33.
- Cartron 2010, p. 34.
- Cartron 2010, p. 103.
- Depreux 1997, p. 112.
- Cartron 2010, p. 56.
- Cartron 2010, p. 360.
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Pierre Brunterc'h, « Moines bénédictins et chanoines réformés au secours de Louis le Pieux (830-834) », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, vol. 1986, no 1, , p. 70–85 (DOI 10.3406/bsnaf.1987.9215, lire en ligne, consulté le ).
- Isabelle Cartron, Les pérégrinations de Saint-Philibert : Genèse d’un réseau monastique dans la société carolingienne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 456 p. (ISBN 978-2-7535-0955-9 et 978-2-7535-6701-6, DOI 10.4000/books.pur.126219, lire en ligne).
- Philippe Depreux, Prosopographie de l'entourage de Louis le Pieux (781–840), Sigmaringen, Jan Thorbecke Verlag, coll. « Instrumenta » (no 1), , 496 p. (ISBN 978-3-7995-7265-1, lire en ligne), p. 111-112.