L'assassinat de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, survient le lors d'une entrevue avec le dauphin, le futur Charles VII, sur le pont de Montereau.
Cet acte fait suite à l'assassinat du duc Louis Ier d'Orléans, frère du roi Charles VI, par Raoul d'Anquetonville sur ordre de Jean sans Peur douze ans plus tôt et qui a déclenché une guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.
Si les chroniqueurs bourguignons désignent les auteurs de l'attentat, ni le lit de Justice du 23 décembre 1419, ni le traité d'Arras du 21 septembre 1435, ne désignent nommément, comme auteurs du crime, les conseillers du roi Charles VII ayant participé à la rencontre[N 1].
Contexte historique
L'événement prend place pendant la guerre de Cent Ans, qui oppose alors la France et l'Angleterre. Le roi de France Charles VI étant atteint de démence depuis 1392, la reine Isabeau de Bavière est chargée d'assumer la présidence du conseil de régence par intermittence. En 1407, elle est assistée de deux antagonistes qui revendiquent chacun le pouvoir : d'une part, le duc Louis Ier d'Orléans, frère cadet du roi, et d'autre part, le duc Jean Ier de Bourgogne, dit « Jean sans Peur », son cousin apanagé du duché de Bourgogne. Profitant d'une absence momentanée de son cousin, le duc d'Orléans fait écarter les conseillers bourguignons du conseil de régence[N 2]. À son retour à Paris, Jean sans Peur, sentant le pouvoir lui échapper, décide de le faire assassiner. Sur ordre de Jean sans Peur, Raoul d'Anquetonville assassine le duc d'Orléans le à Paris[N 3]. Charles d'Orléans, fils du duc assassiné, fait appel à son beau-père, le comte d'Armagnac, pour venger son père à la tête de partisans français qui seront désormais connus sous le nom d'« Armagnacs ». Cet événement entraîne dès 1410 la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. Les Anglais reprenant les hostilités en août 1415, Jean sans Peur louvoie pour les ménager, car les Flandres (qui lui appartiennent) sont dépendantes de l'approvisionnement en laine anglaise pour fournir les draperies. Il n'envoie donc que peu de troupes pour les combattre. Au contraire, il profite des désordres pour prendre le pouvoir à Paris, soutenu par les universitaires et les artisans. Cependant, les Anglais écrasent la chevalerie française à Azincourt le . Il devient alors nécessaire tant pour les Armagnacs que pour les Bourguignons de mettre un terme à leur rivalité afin de repousser l'envahisseur.
Le , le dauphin Charles, âgé de quinze ans, résidant à l'hôtel Saint-Pol à Paris, est menacé dans sa vie par les tueurs bourguignons de Jean sans Peur, aux ordres de Capeluche, qui viennent d'envahir Paris. Ils massacrent le comte d'Armagnac et un grand nombre de partisans armagnacs du jeune dauphin. Entouré par des conseillers fidèles à la couronne de France, Charles se réfugie à Bourges, capitale de son duché de Berry, pour y organiser la résistance face aux Anglais et aux Bourguignons. Pourtant, il se retrouve rapidement contraint de traiter avec le duc de Bourgogne s'il veut défaire les Anglais. Jean sans Peur et le dauphin Charles se rencontrent une première fois le à Pouilly-le-Fort, puis à nouveau le 11 juillet, pour signer le traité de Pouilly-le-Fort, dit « la paix du Ponceau ». Le 19, un Te Deum célèbre à Paris leur prochaine réconciliation. Mais celle-ci est différée par une attaque des Anglais qui, progressant le long de la Seine, s'emparent de Poissy le 31 juillet et menacent Paris. Le duc de Bourgogne fait évacuer la famille royale à Troyes. Enfin, Jean et Charles conviennent de sceller leur alliance sur le pont qui traverse l'Yonne à Montereau, le . Les conseillers armagnacs du dauphin estiment que les négociations entamées par Jean sans Peur ont principalement pour objet de persister dans ses intrigues antérieures et sa fourberie[N 4] en vue d'assumer le futur pouvoir du royaume de France, en réduisant le dauphin a quia. De plus, ils souhaitent venger l'assassinat de Louis d'Orléans, survenu douze ans plus tôt et toujours impuni en 1419. En effet, Jean sans Peur, après avoir commandité ce meurtre afin d'éliminer son concurrent du conseil du roi Charles VI, avait d'ailleurs proclamé haut et fort qu'il était l'instigateur de ce crime, qu'il justifiait par l'entremise du théologien Jean Petit, en le qualifiant d'un « tyrannicide » organisé pour le plus grand bien du royaume de France[1]. Enfin, les Armagnacs redoutent que le duc de Bourgogne cherche à attenter à la vie du dauphin : le jeune Charles est le dernier fils du roi Charles VI, ses frères Louis et Jean étant morts subitement en 1415 et 1417. Les adversaires de Jean sans Peur n'hésitent pas à l'accuser d'aspirer au trône, d'autant que son rival Charles d'Orléans est à ce moment en captivité en Angleterre.
Le drame de Montereau
Le , les deux armées arrivent vers 15 h sur les deux berges de l'Yonne[2], de part et d'autre du pont de Montereau. Jean sans Peur est informé que l'on veut attenter à sa vie, son entourage accentue sa surveillance afin de protéger le duc. Il en est de même pour le dauphin. Au milieu du pont, des charpentiers ont élevé un enclos avec une porte de chaque côté. Il est convenu que les deux rivaux entreront dans l'enclos avec chacun une escorte de dix personnes et que les portes seront fermées pendant toute la durée de l'entrevue. Chacun des dix hommes prête serment. Malgré les dispositions prises, le duc de Bourgogne réfléchit encore sur le bien-fondé de cette dangereuse rencontre. De chaque côté de l'Yonne, les deux princes s'épient. Enfin, à 17 h, le duc de Bourgogne se décide : il s'avance vers le pont de Montereau. Lorsque les conseillers du régent dauphin, dont Jean de Maissy, dit Jean Cadard, son médecin, voient apparaître sur le pont le duc de Bourgogne, ils s'avancent vers le duc et lui disent : « Venez devers, Monseigneur, il vous attend ». D'un geste, Tanneguy III du Chastel encourage le dauphin à pénétrer dans le sas destiné à la rencontre entre les deux cousins et il y accompagne Jean sans Peur. Ce dernier, rassuré, s'écrie : « Voilà en qui je me fie »[3]. Jean sans Peur, armé de son épée, se présente au rendez-vous du pont, accompagné d'une escorte de dix hommes armés, à laquelle se joint un onzième homme non prévu en la personne du secrétaire du duc.
L'atmosphère est tendue. Le duc s'agenouille avec respect devant le dauphin, qui lui reproche d'avoir préservé sa neutralité, sinon son alliance avec les Anglais, malgré la convention du Ponceau[N 5]. Le duc lui répond « qu'il avait fait ce qu'il devait ». Le ton monte, et, suivant l'historien Auguste Vallet de Viriville[4], deux versions contradictoires s'opposent entre les partisans du dauphin et ceux du duc de Bourgogne. Les chroniqueurs bourguignons prétendent que Jean sans Peur s'est fait agresser immédiatement, sans avoir entamé de discussion. Les partisans du dauphin prétendent de leur côté que ce dernier se serait montré arrogant et qu'il aurait signifié au dauphin qu'il restait tributaire du roi son père et donc dans l'incapacité de traiter en son nom. Il lui aurait donc demandé de rentrer à Paris et de faire acte de soumission. Le sire de Navailles aurait appuyé cet argument en insistant sur la subordination du jeune dauphin au roi Charles VI. Il aurait fait le geste de tirer son épée du fourreau, ce qui aurait déclenché la réaction immédiate de la garde armée du dauphin. Il devait périr lui aussi en défendant Jean sans Peur. Suivant la version bourguignonne, Tanneguy du Chastel porte un coup de hache au visage du duc en criant « Tuez, tuez ! ». Cependant que le dauphin est écarté de la scène, les hommes d'armes de chaque parti brandissent leurs épées et c'est alors la curée. Tel est le récit qu'en fera plus tard Jean Séguinat, secrétaire du duc, à la commission d'enquête nommée par les Bourguignons[5].
Le cadavre du duc de Bourgogne a la main droite sectionnée, à l'instar de ce qu'avaient fait les séides de Jean sans Peur quelques années auparavant, après l'assassinat de Louis Ier d’Orléans[6]. Pour les Bourguignons, le dauphin est considéré comme le principal instigateur de l'assassinat du duc de Bourgogne, malgré ses dénégations[N 6]. Il est aujourd'hui difficile d'arbitrer entre ces deux versions qui restent historiquement contradictoires, sauf, qu'à l'évidence, le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, était défendu sur le pont de Montereau par dix chevaliers armés et qu'il est mort, l'épée à la main, alors que sa victime, le duc Louis Ier d'Orléans est mort sans défense, rue vieille du Temple à Paris, en pleine nuit, assassiné par les spadassins du duc de Bourgogne Jean sans Peur.
Conséquences
Cet acte entraîne provisoirement des conséquences « catastrophiques » pour la dynastie française de Valois et pour la France, déjà très affaiblies par les luttes de pouvoir et la défaite d'Azincourt. Philippe le Bon, fils de Jean sans Peur et nouveau duc de Bourgogne, fait alliance avec les Anglais, ce que son père avait toujours semblé éviter, bien qu'il ait observé une neutralité bienveillante à leur égard et ponctuellement bénéficié de leur aide. Cette alliance aboutit au traité de Troyes, ratifié le , qui, à l'instigation du nouveau duc de Bourgogne avec la complicité de la reine Isabeau de Bavière, a pour objet de déshériter le dauphin Charles en confiant, en ses lieu et place, la succession du roi de France Charles VI au roi d'Angleterre Henri V, qui renforce sa revendication au trône de France en épousant Catherine de Valois, fille de Charles VI et d'Isabeau, le 2 juin. Henri V semble de ce fait assuré de porter la double couronne de France et d'Angleterre à la mort de son beau-père. Pourtant, à la mort prématurée d'Henri V d'Angleterre, survenue le , puis celle de Charles VI le 21 octobre suivant, le dauphin, réfugié à Bourges, fief de son duché de Berry, s'autoproclame roi de France à l'âge de dix-neuf ans sous le nom de Charles VII.
Pendant ce temps, les Anglais proclament à la fois roi de France et d’Angleterre l'unique fils d'Henri V et de Catherine de Valois sous le nom d'Henri VI. La France a ainsi provisoirement deux rois : Charles sacré à Reims le grâce à l'aide de Jeanne d'Arc et Henri sacré à Notre-Dame de Paris le grâce à l'aide des armées anglaises.
Ce dernier, parvenu à l'âge adulte, sera atteint de démence et, n'ayant jamais régné de facto sur la France, sera dépossédé de son propre trône en Angleterre des suites de la guerre des Deux-Roses[7]. Parallèlement, allié aux Écossais et soutenu par les grands seigneurs de la cour de France ainsi que par Jeanne d'Arc, le roi Charles VII parviendra définitivement à « bouter les Anglais hors de France » en 1453, ne leur laissant que Calais et ses environs (qu'ils garderont jusqu'en 1558) et les îles Anglo-Normandes (qu'ils ont toujours au XXIe siècle), et démontrer ainsi que les conséquences du drame de Montereau, contrairement aux prévisions pessimistes émanant principalement des chroniqueurs bourguignons, n'ont été « catastrophiques » ni pour la dynastie de Valois, ni pour le royaume de France[réf. nécessaire].
Notes et références
Notes
- Enguerrand de Monstrelet, chroniqueur bourguignon, attribue la responsabilité de l'assassinat de Jean sans Peur à deux conseillers du roi Charles VII, Tanneguy du Chastel et Jean Louvet. Cependant, le président Hénau, dans son Abrégé Historique de l'Histoire de France, (1821, vol. I), indique que « le Lit de Justice constitué le 23 décembre 1419 mentionne que les coupables de l'assassinat de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, sont déclarés criminels de lèse-majesté. Dans cette déclaration, aucun des complices du meurtre n'y est nommé. » Enfin, dans la Chronique de Douet d'Arcq, tome 5, p. 151-182, il est mentionné que les clauses du traité d'Arras du 21 septembre 1435, mettant fin à la guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons, font obligation au roi Charles VII « de faire toutes les diligences possibles pour faire appréhender ses anciens conseillers qui étaient présents à Montereau en 1419, pour être punis en corps et en biens et de les bannir, sans grâce ni rappel, avec confiscation de leurs biens ». Cette clause visant des auteurs non mentionnés ne fut jamais appliquée. (Bertrand Schnerb, Jean sans Peur, le prince meurtrier, Payot, Paris, 2005).
- L'ordonnance royale, inspirée par Louis Ier d'Orléans, date du 28 avril 1407. L'ancien conseil est remplacé par un « Grand Conseil » composé des grands seigneurs de la cour, dont les anciens conseillers bourguignons ne font pas partie, à deux exceptions près.
- Paul Raymond, Enquête du Prévôt de Paris sur l'Assassinat de Louis, duc d'Orléans (1407), École des Chartes, 1865, vol. 26, p. 215-249 : « Samedi, XXVIe jour de novembre 1407 - Ce jour a esté dit et publié de plusieurs que le duc de Bourgogne, comte de Flandre et de Bourgogne et d'Artois, disoit et maintenoit qu'il avait fait occire le duc d'Orléans, son cousin germain, par Raulet d'Auquetonville et autres, et sur ce n'est aujourdh'ui parti de Paris ».
- Jean Jouvenel des Ursins, dans son Histoire de Charles VI (page 437), donne un exemple précis de sa fourberie : Étant rassemblés pour faire la paix, « Le duc Louis Ier d'Orléans et son cousin, le duc Jean Ier de Bourgogne ouïrent toute la messe ensemble et reçurent le corps de Notre Seigneur. Et préalablement jurèrent bon amour et fraternité par ensemble »… Trois jours après, le duc Louis Ier d'Orléans était assassiné par les hommes de main que son cousin avait mandatés…
- Le traité de Pouilly, connu sous le nom de « paix du Ponceau », passé entre le dauphin Charles et le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, a été ratifié par la reine et par le conseil du roi le 19 juillet 1419. Ce traité porte entre autres clauses, amnistie générale, promesse de gouverner ensemble, et engagement de réunir leurs forces pour chasser les Anglais. (Galerie Historique de Versailles, Histoire de France, par Fain et Thunot, Gavard, Paris, 1811, vol. 1 à 2).
- Dans une lettre adressée à la cour du roi Charles VI, le dauphin écrit : « Nous lui remontrâmes amiablement comment, nonobstant la paix et ses promesses, il n'avait fait ni ne faisait aucune guerre aux Anglais, et aussi comment il n'avait pas retiré ses garnisons, comme il l'avait juré, et nous le requîmes de le faire. Alors ledit duc de Bourgogne nous répondit plusieurs fortes paroles et chercha son épée pour nous attaquer et nous faire violence en notre personne : laquelle, comme après nous l'avons su, il prétendait mettre en sujétion, de quoi, par la divine pitié et bonne aide de nos loyaux serviteurs, nous avons été préservé : et lui, par sa folie, mourût sur place, lesquelles choses nous signifions, comme à ceux qui auront, nous en sommes certains, une très grande joie que nous ayons été de telle manière préservé de tel péril ». (Histoire des ducs de Bourgogne, Barante ; vol. 4, p. 443-444).
Références
- Alfred Coville, Le véritable texte de la justification du duc de Bourgogne par Jean Petit, Alf. Picard, Paris, 1911, T. 72.
- Histoire de France, Larousse, édition 2005.
- Valet de Viriville, Histoire de Charles VII, Éd.Jules Renouard. Paris, 1862.
- Varlet de Viriville, Histoire de Charles VII, ibid.
- Enguerrand de Monstrelet, Chroniques, Paris, Renouard, réédition New-York, 1966.
- Constat du prévôt de Paris, archives de l'Empire, rég. du Parlement. Année 1407. novembre. fol.13.
- Georges Minois, Charles VII : un roi shakespearien, Perrin, Paris, 2000.
Voir aussi
Sources primaires
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Le Meurtre de Jean Sans Peur sur le pont de Monterau (Les chroniques d’Enguerrand de Monstrelet, XVe siècle, bibliothèque de l’Arsenal, Paris)
- Philippe de Commines, L’assassinat de Jean sans Peur, (XVe siècle)
Bibliographie
- Françoise Autrand, Charles VI : la folie du roi, Paris, Fayard, , 647 p. (ISBN 978-2-213-01703-7, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Paul Bonenfant, Du meurtre de Montereau au traité de Troyes, Bruxelles, Palais des Académies, 1958, (Mémoires de l’Académie royale de Belgique, Classe des Lettres, tome LII, fascicule 4), XXIX-282 p. [compte rendu en ligne], [compte rendu en ligne], [compte rendu en ligne]. Repris dans : Paul Bonenfant (études présentées par A.-M. Bonenfant-Feytmans), Philippe le Bon : sa politique, son action, Bruxelles, De Boeck université, coll. « Bibliothèque du Moyen Âge » (no 9), , XVIII-452 p. (ISBN 978-2-8041-2115-0, BNF 37020920, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Éric Bousmar, « Un prince meurt sur le pont : la mémoire iconographique du meurtre de Montereau, des manuscrits bourguignons au chromo Liebig et à la bande dessinée (XVe – XXIe siècle) », dans Arnaud Baudin, Valérie Toureille et Jean-Marie Yante (dir.), Guerre et paix en Champagne à la fin du Moyen Âge. Autour du traité de Troyes : actes des journées d'étude de Dijon, Chaumont, Épinal et Troyes (2020-2021), Gand, Snoeck, , 484 p. (ISBN 978-9-46161-868-9), p. 48-70.
- Jean-Christophe Cassard, « Tanguy du Chastel, l’homme de Montereau », Le Trémazan des du Chastel : du château fort à la ruine, 2004, [lire en ligne] sur le site HAL-SHS.
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- Georges Peyronnet, « L’assassinat du duc de Bourgogne Jean sans Peur sur le pont de Montereau (10 septembre 1419) », Bulletin de l’association des amis du Centre Jeanne d’Arc, no 29, 2005, p. 7-73.
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- Bertrand Schnerb, Jean sans Peur, le prince meurtrier, Paris, Payot, coll. « Biographie Payot », , 824, (4 p. de pl.), 23 cm (ISBN 978-2-228-89978-9, BNF 40026910, présentation en ligne).
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