Bankable (anglicisme provenant du verbe to bank) est un terme du jargon cinĂ©matographique qui signifie, selon les occurrences, « qui rapporte de l'argent » ou « qui permet de financer un film sur son nom ». Il n'a en effet pas exactement le mĂȘme sens selon qu'on parle du cinĂ©ma amĂ©ricain ou du cinĂ©ma français, ce qui s'explique par les diffĂ©rences entre les systĂšmes de financement de ces cinĂ©matographies. Cet adjectif, qui s'applique au dĂ©part aux acteurs, peut aussi qualifier un rĂ©alisateur ou mĂȘme certains Ă©lĂ©ments d'un film (histoire, personnages...). Depuis le milieu des annĂ©es 1990, l'importance d'avoir au gĂ©nĂ©rique des acteurs bankables influencerait fortement les choix de distribution des films, aussi bien français qu'amĂ©ricains, au point de crĂ©er une polĂ©mique : les choix artistiques des rĂ©alisateurs seraient ainsi bridĂ©s et, en France, ce systĂšme ferait paradoxalement augmenter de maniĂšre dĂ©mesurĂ©e les budgets des films.
Le mot a progressivement glissĂ© vers d'autres domaines que le cinĂ©ma, mĂȘme s'il y est souvent employĂ© entre guillemets. Ainsi, on le trouve aujourd'hui rĂ©guliĂšrement dans des articles concernant les ventes de livres ou le sport. Peu Ă peu, il passe aussi dans le langage courant. Certains vont jusqu'Ă penser que ce glissement de langage induit l'intĂ©gration par le grand public des valeurs financiĂšres qui rĂ©gissent la sociĂ©tĂ© dans laquelle nous vivons.
Apparition du terme
[modifier | modifier le code]Origines du terme
[modifier | modifier le code]Bankable est relié à l'adjectif du vocabulaire financier et commercial bancable dont l'une des définitions mentionne « un papier est dit bancable quand, pour quelque raison que ce soit, il est facilement négociable, n'impose aucune immobilisation involontaire, et n'entraßne pas de risque de recouvrement[1] ». La Libre Belgique appelle en janvier 2009 à rajouter le sens cinématographique de bankable aux significations du terme « bancable », mais cette idée n'a quasiment pas été suivie[2]. Néanmoins, on remarque, fin 2012, dans une interview au quotidien Le Parisien, l'emploi par Fabrice Leclerc, rédacteur en chef du magazine Studio Ciné Live, du terme « bancable », sans guillemets, à propos d'acteurs[3]. Ce cas reste toutefois une exception.
Selon la sĂ©miologue Mariette Darrigrand, le mot a Ă©tĂ© importĂ© en France par les acteurs amĂ©ricains parlant de leur carriĂšre, passant ensuite aux acteurs français. Il se prononce d'ailleurs Ă l'amĂ©ricaine. Son succĂšs vient de ce qu'il « est facile Ă intĂ©grer en français parce qu'on y entend [...] âbanqueâ qui est latin et âableâ », suffixe français qui signifie « possible », derriĂšre le âableâ anglais de « to be able » : « ĂȘtre capable de[4] ». Pour La Libre Belgique, son sens « nous vient directement du figurĂ© : âto be bankableâ, ĂȘtre une valeur sĂ»re. Une idĂ©e âbankableâ câest une idĂ©e qui vaut de lâor, nous apprend le dictionnaire anglais[2],[5]. ».
Si le mot s'applique en gĂ©nĂ©ral Ă un acteur, on peut aussi l'utiliser pour parler d'un rĂ©alisateur (par exemple, LibĂ©ration parle en 2003 du statut « bankable » de Steven Soderbergh[6]), ainsi que pour parler d'un scĂ©nariste, d'une histoire ou mĂȘme de personnages : en 2009, lors du rachat de Marvel par The Walt Disney Company, on a pu lire que cet investissement fournissait Ă Disney « une armada de solides gaillards bankable comme Iron Man, Thor ou Captain America [7] ».
Intégration du mot à la langue française
[modifier | modifier le code]Le mot semble apparaßtre en français dans le milieu des années 1990 : on en trouve ainsi une occurrence en 1995, quand, dans une interview, l'acteur Thierry Frémont explique que lorsqu'il aura tourné dans de grands succÚs publics, il sera « bankable » et qu'on lui proposera ainsi plus de films[8].
En 2003, dans l'Ă©mission de tĂ©lĂ©vision Tout le monde en parle, Marc-Olivier Fogiel demande Ă Lambert Wilson s'il est plus « bankable » qu'auparavant ; l'acteur rĂ©pond en commençant par expliquer spontanĂ©ment la signification du mot pour les spectateurs[9]. Le terme n'est donc sans doute pas encore trĂšs clair pour le grand public Ă cette Ă©poque mais cinq ans plus tard, en 2008, le magazine TĂ©lĂ©rama l'intĂšgre Ă sa sĂ©rie de vidĂ©os Mot de passe sur son site internet qui vise à « dĂ©cortiquer » un mot oĂč une expression (on y trouve ainsi des termes comme « people », « pĂ©ter un plomb », « doxa », « cash »...)[4]. Dans cette vidĂ©o, une dĂ©claration de Mathilde Seigner en 2007 dans le supplĂ©ment fĂ©minin du Journal du dimanche est prise comme exemple de la prĂ©sence de ce mot dans notre langue : « j'ai Ă©tĂ© Ă©lue l'une des actrices les plus populaires et les plus bankable de France[10]. »
En 2009, La Libre Belgique consacre un article à ce mot. Il débute par « Voilà donc un terme anglais qui ne semble pas vouloir se traduire dans notre langue » et souligne qu'il y est encore employé avec des guillemets[2].
En 2012, Télérama, considérant que cet adjectif a été « adopté par les médias », avance qu'il « n'est plus guÚre utilisé par la profession » depuis lors[11].
Définitions
[modifier | modifier le code]Ce terme Ă©tant liĂ© Ă la rentabilitĂ© financiĂšre d'un acteur (ou parfois d'un rĂ©alisateur), il n'a pas la mĂȘme signification selon qu'on parle d'un acteur amĂ©ricain ou français. Ceci est liĂ© aux diffĂ©rences des systĂšmes de financement entre ces cinĂ©matographies.
Définition de « bankable » appliqué au cinéma américain
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Lorsqu'on parle du cinĂ©ma amĂ©ricain, un acteur ou un rĂ©alisateur bankable est un acteur, ou rĂ©alisateur, rentable, qui permet un bon retour sur investissement. Le magazine Forbes publie tous les ans un classement des acteurs qui offrent la meilleure rentabilitĂ© par dollar dĂ©pensĂ©[12] (« Hollywoodâs Best Actors For The Buck[13] ») classement repris par d'autres sites anglophones amĂ©ricains et britanniques qui utilisent alors, pour parler de ces acteurs, le mot bankable. Ainsi The Huffington Post titre-t-il fin 2012 « Natalie Portman: Forbes' Most Bankable Star[14] » que l'on peut traduire par « Natalie Portman : la star la plus bankable pour Forbes ». Ou le site du quotidien anglais The Guardian fin 2011 : « Kristen Stewart and Robert Pattinson top Forbes' most bankable list[15] », qu'on peut traduire par « Kristen Stewart et Robert Pattinson en haut de la liste de Forbes des acteurs les plus bankables. »[16] Ce classement est aussi repris dans les journaux et magazines français qui le rebaptisent Ă©galement « classement des acteurs les plus bankables[17]. »
Le classement de Forbes prend en compte les trois derniers films de chaque acteur ou actrice en tant que premier rÎle. L'analyse compare les revenus des stars de cinéma, les budgets dépensés pour les films et leurs performances au box-office[18]. Dans celui de 2012[12] Natalie Portman serait l'actrice la plus bankable du monde, rapportant 42,70 $ pour chaque dollar investi sur elle, suivie par Kristen Stewart qui rapporterait 40,60 $ pour chaque dollar dépensé, puis Shia LaBeouf (35,80 $ pour un dollar dépensé) et Robert Pattinson (31,70 $ pour un dépensé).
Un acteur (ou rĂ©alisateur) amĂ©ricain devient (ou redevient) bankable en faisant un succĂšs. Si un acteur joue dans un film qui marche, on part du principe que ses autres films ont de bonnes chances de rencontrer Ă©galement le succĂšs. Ainsi le film Baby-Sittor, avec Vin Diesel, rapportant plus de 100 millions de dollars de recettes aux Ătats-Unis a selon le site Critikat.com replacĂ© « illico lâacteur sur la courte liste des stars « bankable » (qui rapportent des sous, en argot de producteur)[19]. » Ă l'inverse, on considĂšre que si un film n'a pas d'acteur bankable Ă son gĂ©nĂ©rique, cela peut expliquer un Ă©ventuel Ă©chec commercial : « parmi les raisons de l'accueil plus que tiĂšde rĂ©servĂ© par le public amĂ©ricain Ă John Carter, les experts invoquent l'absence de star « bankable » (monĂ©tisable), les deux rĂŽles phares Ă©tant jouĂ©s par l'acteur canadien Taylor Kitsch et par Lynn Collins[20]. »
Définition de « bankable » appliqué au cinéma français
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La définition du terme est un peu différente lorsqu'il est appliqué au cinéma français, à cause du systÚme de financement spécifique de ce dernier. En effet, il s'appuie en grande partie sur l'obligation qu'ont les chaßnes de télévision de coproduire des films et de les diffuser par la suite. Or les chaßnes ont tendance à considérer qu'un film avec des vedettes représente « une meilleure garantie d'audience[21]. »
Olivier Bomsel, professeur dâĂ©conomie industrielle Ă Mines ParisTech, l'explique ainsi : « Si TF1 fait face Ă 20 chaĂźnes et Ă Internet, elle ne peut pas prendre le risque de passer un film en soirĂ©e. Sauf si câest un Ă©vĂ©nement, portĂ© par un acteur qui a en quelque sorte un public captif. Câest ce qui fabrique lâinflation et explique la survalorisation des acteurs et actrices bankables : une chaĂźne en clair va mettre 10 millions dâeuros dans un film pour en avoir lâexclusivitĂ© et imposer les acteurs principaux[22]. » Le cinĂ©ma Ă la tĂ©lĂ©vision ne souffre d'ailleurs pas que de la concurrence entre les chaĂźnes et de celle d'Internet : certaines Ă©missions de tĂ©lĂ©vision et des sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es font souvent de meilleures audiences. « Le cinĂ©ma enregistre des contre-performances Ă la tĂ©lĂ©vision. Sans les obligations lĂ©gales issues de notre systĂšme public de financement, il y a bien longtemps que Les Experts et la Star Ac auraient rĂ©duit Ă nĂ©ant les cases « CinĂ©ma » des chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision[23]. »
Or des acteurs connus, aimĂ©s du public, vont permettre Ă un film de « se distinguer dans la masse » comme l'Ă©crit le journal Les Ăchos[24] : dĂšs le tournage, parfois mĂȘme avant, lorsque les noms des acteurs sont annoncĂ©s, on peut obtenir des articles dans la presse et sur internet. En consĂ©quence, le film est « attendu » et peut espĂ©rer une bonne couverture mĂ©diatique Ă sa sortie en salle. En outre, il serait plus facile de promouvoir un film avec des stars : selon Camille Trumer, prĂ©sident de l'agence CinĂ©Art (agent d'acteurs tels que GĂ©rard Lanvin ou AĂŻssa MaĂŻga) « les noms connus ouvrent les portes de la promotion (...). GrĂące Ă eux, pas besoin de dĂ©crocher son tĂ©lĂ©phone au moment de la sortie en salle pour faire les journaux tĂ©lĂ©visĂ©s de 20 heures, Le Grand Journal sur Canal+, ou une interview dans la presse[24]. »
Et puisque les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision doivent attendre un dĂ©lai lĂ©gal de deux ans avant de pouvoir diffuser un film qu'elles ont prĂ©achetĂ©, elles comptent sur le retentissement de la sortie en salle pour assurer l'audience de diffusion tĂ©lĂ©visĂ©e[25] : « L'enjeu pour nous est que le film arrive Ă l'antenne avec l'aura du cinĂ©ma », reconnaĂźt un grand diffuseur citĂ© par Les Ăchos[24]. C'est ainsi que « la logique de lâaudience des chaĂźnes qui finit par lâemporter sur la comptabilitĂ© des entrĂ©es[26] » : l'essentiel n'est pas que le film fasse des entrĂ©es, mais qu'il ait une promotion suffisante, grĂące Ă ses stars bankables, pour assurer une bonne audience lors de son passage Ă la tĂ©lĂ©vision.
Un acteur bankable est donc, dans le systÚme de financement du cinéma français, un acteur dont le producteur sait, que, sur son seul nom, « il pourra lever l'argent nécessaire pour faire son film » auprÚs des chaßnes de télévision[24]. »
Polémiques
[modifier | modifier le code]Le fait de se trouver dans des systÚmes de financement qui ont besoin d'acteurs bankable pour pouvoir produire des films a fait naßtre plusieurs polémiques.
Influence de cette notion sur les choix artistiques
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Le fait d'ĂȘtre bankable est indĂ©pendant du talent. Dire d'un acteur qu'il est bankable ne signifie ni qu'il a du talent, ni qu'il n'en a pas. Ainsi, Ă propos de Robert De Niro, LibĂ©ration Ă©crit par exemple en 2001 : « Etrangement, les choses sont en train de changer, et, Ă prĂšs de 60 ans, l'acteur associĂ© Ă des semi-bides devenus des classiques (1900, Raging Bull, la Valse des pantins, Il Ă©tait une fois en AmĂ©rique) est subitement devenu un acteur bankable aux yeux de l'industrie[27]. » Le terme peut mĂȘme ĂȘtre considĂ©rĂ© comme rĂ©ducteur. Ainsi, l'actrice et rĂ©alisatrice Marina de Van dĂ©clare-t-elle lors de la promotion du DVD de son film Ne te retourne pas avec Sophie Marceau et Monica Bellucci : « Ce qui me dĂ©range [...] c'est qu'on confonde et rĂ©duise Sophie Marceau et Monica Bellucci Ă des icĂŽnes de beautĂ© qui n'auraient pas d'autre valeur que leur pouvoir de sĂ©duction et leur valeur financiĂšre, bankable. Ce qui est terriblement insultant quand on considĂšre leurs talents de comĂ©diennes. On se prive de leur talent en les rabaissant au rang de poupĂ©es Barbie qui ramĂšnent des millions[28] ».
Et bien sĂ»r, si le fait d'ĂȘtre bankable n'a rien Ă voir avec le talent d'un acteur, le fait d'avoir des acteurs bankable au gĂ©nĂ©rique n'assure pas non plus la qualitĂ© du film : « Faut-il le rappeler ? La postĂ©ritĂ© des films et des acteurs nâest pas une question de rentabilitĂ©, et câest heureux[29]. »

Or, si certains arrivent malgrĂ© tout Ă produire des films avec des acteurs qui ne sont pas bankables, on constate que c'est beaucoup plus difficile qu'en engageant des acteurs qui le sont. Si la star Clint Eastwood, aux nombreux succĂšs comme acteur et comme rĂ©alisateur, estimait en 2008 n'avoir pas trop connu ce type de pression[30] pour d'autres rĂ©alisateurs l'absence d'acteurs bankables peut obĂ©rer la possibilitĂ© de rĂ©aliser tel ou tel film. On peut lire en par exemple sur le site Critikat, Ă propos du dĂ©sengagement de Brad Pitt sur le film The Fountain « Inutile dâexpliquer en quoi le dĂ©sistement de lâun des acteurs les plus bankable dâHollywood a pu causer Ă Aronofsky quelques soucis financiers, assez en tout cas pour lâavoir retardĂ© dâau moins trois ans dans la production[31]. » Le problĂšme peut ĂȘtre le mĂȘme en France : « Lorsque vous arrivez avec un projet, les chaĂźnes vous demandent Ă qui vous songez pour le rĂŽle principal. RĂ©guliĂšrement, elles disent âon iraâ si c'est un nom connu, et âon verraâ si ce n'est pas le cas », raconte Fabrice Goldstein gĂ©rant de KarĂ© Productions[24]. » Et Ă l'inverse, l'intĂ©rĂȘt d'un acteur bankable pour un projet peut permettre de le rendre viable. « Sur leur seul nom, les Dujardin, Cotillard ou Tautou permettent de lever de l'argent nĂ©cessaire au tournage d'un film[24]. » Jean Dujardin a ainsi pu ĂȘtre Ă l'origine du film Les InfidĂšles avec Gilles Lellouche : « Les InfidĂšles resteront sans doute un des grands moments de ma carriĂšre, joyeux, libre, diffĂ©rent, partagĂ© avec des potes qui ont du talent. (...) On nous dit souvent, Gilles et moi, « bankable », alors autant que ça serve[32]. »

Les acteurs qui ne sont pas bankables semblent avoir de plus en plus de mal Ă tourner. « « L'Ă©cart se creuse entre les acteurs qui tournent en prenant des tarifs mirobolants et ceux qui ne travaillent pas du tout », dĂ©plore-t-on au sein d'un grand groupe cinĂ©matographique[24]. » L'acteur Ged Marlon le rĂ©sume ainsi en 2008 : « aujourd'hui, soit on est « bankable », soit on regarde passer les plats[33]. » Cela en France comme aux Ătats-Unis : le site Critikat Ă©crit par exemple Ă propos du film Mr. Brooks, avec William Hurt, Demi Moore et Kevin Costner « ce film a le mĂ©rite de faire rĂ©flĂ©chir sur le statut des acteurs des annĂ©es 1980 qui, passĂ© un certain Ăąge, sont obligĂ©s de se contenter de rĂŽles ingrats pour payer leurs factures, faute dâĂȘtre « bankable[34]. »
En consĂ©quence, certains rĂ©alisateurs ne se considĂšrent plus libres de composer le casting qu'ils dĂ©sirent. Marina de Van explique ainsi qu'elle ne peut plus elle-mĂȘme jouer dans ses propres films : « Je ne suis pas bankable justement ! C'est tragique le cinĂ©ma. Ce n'est pas le metteur en scĂšne qui choisit son casting. Ni pour les rĂŽles principaux, ni pour les secondaires, car les instances financiĂšres ont d'autres choix ou nĂ©cessitĂ©s, qui ne laissent aucune place Ă l'exploitation de talents mĂȘme confirmĂ©s, mais pas assez bankables, pas dans la liste Ă©troite de ceux qui potentiellement rapporteront des entrĂ©es et de l'argent. Les seuls rĂ©alisateurs qui arrivent Ă se dĂ©brouiller dans le choix d'acteurs non bankables font des films choraux. De mon cĂŽtĂ©, je fais en gĂ©nĂ©ral des films centrĂ©s sur deux ou trois personnages. Voire un. Ăa ne s'y prĂȘte donc pas[28]. »
Les acteurs bankables ne garantissent pas le succĂšs d'un film
[modifier | modifier le code]Si la prĂ©sence d'acteurs bankables au gĂ©nĂ©rique permet le financement d'un film, elle ne garantit nullement son succĂšs en salles. Fabrice Leclerc, rĂ©dacteur en chef de Studio CinĂ© Live le souligne dans une interview au Parisien Ă propos de la contre-performance du cinĂ©ma français en salles en 2012 : « Un plan parfait, avec Dany Boon et Diane Kruger, a mĂ©diocrement marchĂ©. Do Not Disturb, le film dâYvan Attal avec François Cluzet, est un gros Ă©chec. Le Capital, avec Gad Elmaleh, pareil. Et De l'autre cĂŽtĂ© du pĂ©riph a dĂ©marrĂ© moyennement, malgrĂ© la prĂ©sence dâOmar Sy. Aujourdâhui, le nom dâune star au gĂ©nĂ©rique nâest plus la garantie dâun succĂšs[3]. »
Comme on le lit dans les Echos : « RĂ©volue, l'Ă©poque oĂč le public se prĂ©cipitait les yeux fermĂ©s pour voir le dernier Belmondo. » Le public se renseigne avant d'aller voir un film, notamment sur Internet, en lisant les commentaires des autres internautes. « DĂ©sormais, le succĂšs repose sur une alchimie beaucoup plus subtile fondĂ©e sur le script, le rĂ©alisateur et les acteurs. » Et il semble que l'une des choses qui comptent le plus pour le succĂšs d'un film soit son scĂ©nario[24]. Fabrice Leclerc le dĂ©nonce aussi : « Contrairement aux AmĂ©ricains, nombre de rĂ©alisateurs français ne bossent pas suffisamment leur scĂ©nario. Prenez par exemple Nous York, la suite de Tout ce qui brille, avec les mĂȘmes acteurs. GĂ©raldine Nakache et HervĂ© Mimran ont beaucoup de talent, mais leur scĂ©nario nâĂ©tait pas suffisamment travaillĂ©. Or les gens attendent quâon leur propose des films originaux[3]. » Ă l'inverse, bien sĂ»r, des films sans acteurs bankables peuvent ĂȘtre un succĂšs. Le film Vilaine, sorti en 2008 Ă l'Ă©poque oĂč Marilou Berry Ă©tait encore peu connue du grand public a rĂ©alisĂ© 1 million d'entrĂ©es et a Ă©tĂ© pour M6, le jour de sa diffusion, la meilleure audience de la soirĂ©e avec 4,37 millions de tĂ©lĂ©spectateurs[24]. Enfin ce n'est pas parce qu'un acteur a connu le succĂšs qu'il continuera Ă le connaĂźtre : « Parier sur le futur forcĂ©ment incertain dâun acteur au vu de son passĂ© dorĂ© nâest pas Ă©loignĂ© de ce quâon a rĂ©cemment observĂ© dans le champ Ă©conomicofinancier : les bulles cinĂ©matographiques peuvent Ă©clater aussi sĂ»rement que les bulles immobiliĂšres[29]. »
Inflation des budgets dans le cinéma français
[modifier | modifier le code]Dans le systĂšme de financement du cinĂ©ma amĂ©ricain, un acteur bankable est rentable, donc souvent moins cher que d'autres. Natalie Portman, l'actrice amĂ©ricaine la plus bankable en 2012 n'est mĂȘme pas dans le top 10 des actrices les mieux payĂ©es[35] publiĂ© par Forbes en juin 2012. Kristen Stewart, premiĂšre de ce classement fĂ©minin des stars les mieux payĂ©es, est aussi la seconde du classement mixte des stars bankable, mais sa rĂ©munĂ©ration par film (34,5 millions de dollars) ne la classerait que cinquiĂšme star la mieux payĂ©e si on comparait sa rĂ©munĂ©ration Ă celle des hommes (derriĂšre Tom Cruise, Leonardo DiCaprio, Adam Sandler et Dwayne Johnson[36]). Elle est la seule femme Ă faire partie des deux classements (actrices les mieux payĂ©es et les plus bankables) et seuls trois acteurs masculins sont dans ce cas : Dwayne Johnson, Taylor Lautner et Robert Pattinson.

Les acteurs amĂ©ricains les plus bankables sont en gĂ©nĂ©ral plus jeunes et moins connus internationalement que les acteurs les mieux payĂ©s (parmi lesquels on trouve par exemple Meryl Streep, Julia Roberts ou Johnny Depp) ce qui est somme toute normal : si un acteur est plus cher que tout le monde Ă Hollywood, comment le considĂ©rer comme un investissement rentable[12] ? Ce que Serge Kaganski analyse ainsi dans Les Inrockuptibles : « Les mieux payĂ©s ne sont pas forcĂ©ment les plus rentables. Cela peut sembler paradoxal, mais câest finalement logique. Plus on est cher, plus on grĂšve lâĂ©quilibre financier dâun film. Il en rĂ©sulte parfois ce gouffre entre le âbankableâ et le ânet bankingâ, dĂ» aussi aux inĂ©vitables coulissements temporels entre les hauts et bas de la carriĂšre dâun acteur[29]. »
Mais en France, oĂč le mot « bankable » signale la capacitĂ© de faire financer un film par une chaĂźne, les choses sont diffĂ©rentes. Puisqu'un acteur peut permettre Ă un film d'ĂȘtre financĂ©, il est en position de nĂ©gocier un meilleur salaire. La part du salaire des stars bankables sur le budget total d'un film peut donc atteindre des niveaux trĂšs importants, et leurs cachets ĂȘtre nĂ©gociĂ©s avant que soit fixĂ© le budget total du film[37]. Vincent Maraval, producteur et distributeur prend l'exemple de Vincent Cassel, tournant le film amĂ©ricain Black Swan pour 226 000 euros et le diptyque français Mesrine[38] pour 1,5 million d'euros : « il touche lĂ le fruit de sa notoriĂ©tĂ© sur le marchĂ© tĂ©lĂ©visuel[23]. » Certains distributeurs (qui se payent sur les entrĂ©es en salle) commencent d'ailleurs Ă se mĂ©fier des « gros castings » : « Ces derniers savent qu'ils peuvent faire un double flop : payer plus cher pour ĂȘtre dans le film, tout en courant le risque d'essuyer un Ă©chec en salle », explique Camille Trumer, qui a longtemps exercĂ© ce mĂ©tier chez Paramount[24]. »
Fin 2012-dĂ©but 2013 la polĂ©mique est vive[39] Ă la suite du texte de Vincent Maraval intitulĂ© « Les acteurs français sont trop payĂ©s[23] ! » oĂč il dĂ©nonce les salaires qu'il juge excessifs de certains acteurs Ă la suite du financement des films par les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision. Certains l'accusent de risquer de fragiliser le systĂšme de financement du cinĂ©ma français[40], d'autres estiment qu'il est temps de rĂ©former le systĂšme de financement du cinĂ©ma français (les obligations de financement du cinĂ©ma par les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision datent de 1984) et Ă©ventuellement de plafonner les salaires des acteurs si les films sont financĂ©s par de l'argent des chaĂźnes publiques[22].
Utilisation du mot dans d'autres domaines que le cinéma
[modifier | modifier le code]On trouve beaucoup d'exemples du passage de ce terme dans d'autres domaines que le cinéma.
Littérature
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Dans un billet des Inrockuptibles de 2011, sont qualifiĂ©s de bankable les auteurs des meilleures ventes de livres 2010, invitĂ©s au restaurant du Bristol : StĂ©phane Hessel, Ăric-Emmanuel Schmitt, Katherine Pancol, AmĂ©lie Nothomb, Guillaume Musso, Jean dâOrmesson, Maylis de Kerangal et Patrick Lapeyre sont citĂ©s[41]. En 2011 le journal Ă©conomique La Tribune publie un classement des livres les plus rentables de l'annĂ©e : « Ă partir du nombre d'exemplaires vendus en magasins et du prix conseillĂ© pour chaque ouvrage par les maisons d'Ă©ditions, La Tribune a calculĂ© le chiffre d'affaires moyen de chaque livre, ce qui (...) a permis de rĂ©aliser ce classement des livres qui ont le plus rapportĂ© d'argent en 2011[42] » L'article commence par ces mots : « StĂ©phane Hessel, n°1 des ventes de livres en 2011, a de quoi s'indigner. MĂȘme avec une avance de plus d'un million d'exemplaires vendus sur son poursuivant direct, cinq auteurs ont Ă©tĂ© plus « bankable » que lui en 2011. »
Mais l'application du terme Ă des Ă©crivains est un peu plus ancienne. Ce phĂ©nomĂšne est analysĂ© dans un article publiĂ© sur le site de L'Express en 2005. Il commence par ces mots : « avant, c'Ă©tait simple : il y avait les grands Ă©crivains et les autres. Aujourd'hui, c'est tout aussi simple, mais plus trivial: il y a les auteurs « bankables » et les autres. Bankable ? L'anglicisme est hideux, mais il traduit bien la rĂ©alitĂ©. Un auteur bankable vend beaucoup, gagne beaucoup et rapporte encore plus. » Ainsi un auteur bankable est un auteur qui « rapporte » Ă son Ă©diteur et qui est en mesure de nĂ©gocier son contrat. Il la facultĂ© d'ĂȘtre « opĂ©able », ce qui signifie que les Ă©diteurs vont tenter de le faire passer dans leur maison d'Ă©dition en lui proposant un contrat plus important que celle oĂč il se trouve. Il s'agit aussi d'un auteur qui va obtenir des Ă -valoir consĂ©quents[43].
Autres domaines artistiques
[modifier | modifier le code]- Un blog du site du journal Les Ăchos utilise le terme bankable en 2012 Ă propos du marchĂ© de l'art et de la FIAC : « Picasso, câest la valeur sĂ»re. Lâartiste reconnaissable et si prolixe. Les diffĂ©rentes Ă©poques. Le gĂ©nieâŠBankable[44]. »
- En 2013, le journal LibĂ©ration l'utilise en parlant de l'Industrie musicale : « Dans un Ă©lan darwinien, les Universal, Warner et autres Sony Music ont numĂ©risĂ© leurs catalogues, licenciĂ© en masse, virĂ© des centaines dâartistes non bankables, inventĂ© le business des concerts Ă 100 euros la place[45]. »
Sport
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Le terme existe aussi, depuis plusieurs annĂ©es, dans les articles sur le sport. Par exemple dans cet article sur la fin de carriĂšre de SĂ©bastien Chabal : « le plus bankable des rugbymen français nâa pas lâintention de raccrocher. Il rĂ©flĂ©chit Ă sa « derniĂšre Ă©tape ». OĂč quâil atterrisse - le Japon, lâhĂ©misphĂšre Sud, Lyon, Toulon ? - il fera sans doute vendre des billets et des maillots[46]. » Concernant le football, le site sportune.fr voit en Karim Benzema le « seul footballeur tricolore bankable aprĂšs le scandale de la Coupe du monde de football de 2010 : il a toujours un contrat avec Adidas qui lui permet d'obtenir 1,5 million d'euros par an et son agent affirme : « Lâan dernier, notre objectif Ă©tait avant tout sportif. Karim en a profitĂ© pour asseoir sa rĂ©putation au Real. Nous pouvons donc maintenant dĂ©velopper son image. Le potentiel est Ă©norme⊠Depuis fin 2011, je relance les sociĂ©tĂ©s qui nous avaient approchĂ©s[47]. » Enfin, le site du mensuel Ă©conomique Capital, en 2013, souligne que Lance Armstrong a Ă©tĂ© « considĂ©rĂ© pendant longtemps comme l'un des sportifs les plus « bankable » au monde[48] » dans un article qui explique combien ses aveux de dopage risquent de lui coĂ»ter financiĂšrement.
On trouve plusieurs exemple concernant la boxe. LâĂquipe explique ainsi en 2008 que le boxeur Oscar De La Hoya, aprĂšs que Mayweather ait demandĂ© une somme trop importante pour combattre contre lui a Ă©tĂ© obligĂ© de trouver « un autre boxeur bankable » lors de sa tournĂ©e d'adieux[49]. Le terme est souvent liĂ© Ă l'audience de la boxe en tĂ©lĂ©vision et aux possibilitĂ©s de monter un combat, comme lorsque LibĂ©ration Ă©crit, Ă propos de la mort de Vernon Forrest qu'il Ă©tait « trĂšs populaire et « bankable » aux Etats-Unis, oĂč les combats sont en paiement Ă la sĂ©ance[50]. » De mĂȘme, concernant Mayweather : « DĂšs que lâAmĂ©ricain, invaincu en 42 combats, appose sa griffe au bas dâun contrat, câest lâassurance pour les promoteurs de se gaver avec le pay per view et dâattirer la grande foule. (...) Il a donc acceptĂ© de prendre quelques kilos pour atteindre la limite des super-welters (69 kilos) et y rencontrer (...) le Portoricain Miguel Cotto, autre boxeur trĂšs « bankable » de la tĂ©lĂ© Ă pĂ©age[51]. »
Et, tout comme en cinĂ©ma, le fait d'ĂȘtre bankable en boxe est indĂ©pendant du talent du boxeur, si l'on en croit cette phrase d'un article de LibĂ©ration sur Brahim Asloum : « Nul n'ignore que les bourses des boxeurs n'ont rien Ă voir avec leur mĂ©rite. On a connu un boxeur français devenu champion du monde Ă l'Ă©tranger pour 15 000 euros parce qu'il Ă©tait peu mĂ©diatique et peu bankable. La morale, si l'on peut dire, de cette histoire, c'est qu'en boxe comme dans tous les business, la valeur d'un produit, c'est le prix auquel tu arrives Ă le vendre[52]. »
Langage courant
[modifier | modifier le code]Il existe des exemples de l'utilisation de cet adjectif dans le langage courant.
On le trouve en 2007 dans un tchat sur le site du journal Libération avec le président d'une association de sinistrés lors du cinquiÚme anniversaire de l'explosion de l'usine AZF de Toulouse : « au moment de l'explosion, les habitants des quelques résidences un peu standing sur le quartier ont été informés, accompagnés, évacués, et tout ça de façon trÚs policée. Au Mirail, ce sont les CRS qui ont évacué. Il y a eu deux poids, deux mesures selon que l'on était « bankable » ou non. Les personnes les plus oubliées, ce sont les patients de l'hÎpital psychiatrique, qui se trouve à 300 mÚtres du site de l'explosion[53]. »
En juillet 2012, SĂ©verine Tessier, de l'association Anticor, Ă qui on demande si, en traitant de nombreux sujets, la Commission sur la rĂ©novation et la dĂ©ontologie de la vie publique ne risque pas d'en nĂ©gliger, rĂ©pond : « le risque est en effet de ne traiter que ce qui est « bankable », ce qui est le plus populaire dans lâopinion[54]. »
Selon la sĂ©miologue Mariette Darrigrand, interrogĂ©e sur ce terme par TĂ©lĂ©rama[4], Ă une Ă©poque oĂč « l'individu est devenu une valeur complĂštement marchande » et oĂč « nous sommes en train d'intĂ©grer les valeurs financiĂšres qui rĂ©gissent le monde entier » il est intĂ©ressant de se demander si « ce mot ne va pas finir par nous dĂ©signer nous-mĂȘmes. »
Notes et références
[modifier | modifier le code]- â Centre national de ressources textuelles et lexicales, « DĂ©finition du terme Bancable », sur cntrl.fr (consultĂ© le )
- Jacques Mercier, « Bankable ? », La Libre Belgique,â (lire en ligne)
- Interview de Fabrice Leclerc, rĂ©dacteur en chef du magazine Studio CinĂ© Live : Hubert Lize, « « Les spectateurs ne sont pas des gogos » », Le Parisien, no 21244,â , p. 38 (lire en ligne)
- VidĂ©o Mot de passe (2) : âBankableâ, rĂ©alisĂ©e par Pierrick Allain, entretien de Michel Abescat, sur le site du magazine TĂ©lĂ©rama, mise en ligne le 1er septembre 2008, consultĂ© le 27 janvier 2013
- â Il est Ă noter qu'en 1999, on trouve un emploi assez diffĂ©rent de ce terme dans un article de GĂ©rard Lefort : « Julia Roberts, surnommĂ©e la « Bankable » (« capable de faire sauter la banque »), ne joue pas en dessous de 20 millions de dollars (environ 120 millions de francs) par film ». NĂ©anmoins cette acceptation comme « capable de faire sauter la banque » ne se retrouve pas dans d'autres Ă©crits. GĂ©rard Lefort, « Le cinĂ©ma parlant : La menace du succĂšs », LibĂ©ration,â (lire en ligne)
- â Didier PĂ©ron, « PlanĂšte Soderbergh », LibĂ©ration,â (lire en ligne)
- â Bruno Icher, « Disney, lâĂ©vĂ©nement du Jedi », LibĂ©ration,â (lire en ligne)
- â « C'est cette exigence qui fait que vous n'ayez pas encore eu de grand triomphe public ? Non, c'est le hasard. Tous mes films avaient ce potentiel. Ăa ne m'angoisse pas. Quand ça viendra, tant mieux: je serai « bankable », j'aurai plus de scĂ©narios. » Hubert Prolongeau, « Thierry FrĂ©mont dans Aime-toi toujours, de Michael Perrotta. « Je ne manque pas d'ambition, au contraire » », LibĂ©ration,â (lire en ligne)
- â Steven Beigbeder, « Ras le bol du franglais Ă la tĂ©lĂ©. », LibĂ©ration,â (lire en ligne)
- â Interview Ă FĂ©mina le 12 aoĂ»t 2007, citĂ©e par la vidĂ©o Mot de passe (2) : âBankableâ
- â AurĂ©lien Ferenczi, « Parlez-vous le cinĂ©-business ? Leçon 1 », TĂ©lĂ©rama,â (lire en ligne)
- (en) Dorothy Pomerantz, « Natalie Portman, Kristen Stewart Top Forbes List Of Hollywood's Best Actors For The Buck », Forbes,â (lire en ligne)
- â LittĂ©ralement : « Classement des meilleurs acteurs d'Hollywood pour le dollar », « buck » Ă©tant un terme d'argot qui signifie « dollar ».
- â (en) Christopher Christopher Rosen, « Natalie Portman: Forbes' Most Bankable Star », The Huffington Post,â (lire en ligne)
- â (en) Ben Child, « Kristen Stewart and Robert Pattinson top Forbes' most bankable list », The Guardian,â (lire en ligne)
- â On pourrait citer d'autres exemples, notamment : (en) Arienne Thompson, « Portman tops 'Forbes' list of most bankable actors », USA Today,â (lire en ligne) ou (en) Julie Miller, « Who Is the Only Actor More Bankable Than Kristen Stewart in Hollywood? », Vanity Fair,â (lire en ligne)
- â On peut prendre comme exemple, en 2012 Mehdi Pfeiffer, « Natalie Portman, actrice la plus «bankable» du monde », Le Parisien,â (lire en ligne) ou, en 2010, sur le site du magazine L'Expansion « Les acteurs les plus "bankables" d'Hollywood », sur L'Expansion.com,
- â MĂ©thodologie expliquĂ©e dans « Natalie Portman : l'actrice la plus « bankable » du monde », sur lepoint.fr,
- â Fabien Reyre, « Baby-Sittor », Critikat.com,â (lire en ligne)
- â Pierre de Gasquet, « John Carter s'annonce comme un flop retentissant pour le studio Disney », Les Ăchos, no 21147,â , p. 23 (ISSN 0153-4831, lire en ligne)
- â BenoĂźt Zagdoun, « Les acteurs, la tĂ©lĂ©, les producteurs⊠qui plombe le cinĂ©ma français ? », francetvinfo.fr,â (lire en ligne)
- Sophian Fanen, « «Le systĂšme de financement français est peut-ĂȘtre pĂ©rimé», interview d'Olivier Bomsel », LibĂ©ration,â (lire en ligne)
- Vincent Maraval, « Les acteurs français sont trop payĂ©s! », Le Monde,â (lire en ligne)
- Nathalie Silbert, « La nouvelle vague des acteurs « bankable » », Les Ăchos, no 21126,â , p. 8 (lire en ligne)
- â Il est Ă noter que les chaĂźnes les plus commerciales insisteraient sur la nĂ©cessitĂ© d'avoir des acteurs bankables plus que les autres, comme le dĂ©nonce l'ancien directeur d'Arte, JĂ©rĂŽme ClĂ©ment : « Ce n'est certainement pas FTV et Arte qui pĂšsent financiĂšrement sur le « star system » mais plutĂŽt TF1, Canal+ et M6 qui exigent les fameux acteurs tĂȘtes d'affiche, les si bien nommĂ©s « bankable », dans les films qu'ils coproduisent. » JĂ©rĂŽme ClĂ©ment, « Vive l'exception culturelle ! », Le Monde,â (lire en ligne)
- â Didier PĂ©ron et Bruno Icher, « CinĂ©ma français : la flambĂ©e des prises », LibĂ©ration,â (lire en ligne)
- â Jean-Marc Lalanne, « De Niro, la recette du bouffon. », LibĂ©ration,â (lire en ligne)
- Propos recueillis par Yann Rutledge, à l'occasion de la sortie DVD du film Ne te retourne pas, « Ne te retourne pas : interview de Marina De Van »,
- Serge Kaganski, « Edito : acteurs bankable ? Clavier, Reno et Depardieu: le podium de la lose en 2009 », Les Inrockuptibles,â (lire en ligne)
- â « Jâai pu faire des films comme Million Dollar Baby, Mystic River, Lettres d'Iwo Jima, qui nâĂ©taient pas prĂ©vus pour ĂȘtre des blockbusters. Câest vrai que les studios ont tendance Ă penser : il faut Untel et Unetelle, des stars bankable, et on fait le film. Pour moi, câest avant tout une bonne histoire. » Jean-Marc Lalanne et Serge Kaganski, « Eastwood : âAngelina, Bush, le cinĂ©ma et moiâ », Les Inrockuptibles,â (lire en ligne)
- â Donald Devienne, « The Fountain », Critikat.com,â (lire en ligne)
- â Thierry Gandillot, « InfidĂ©litĂ©, mode d'emploi », Les Ăchos, no 21134,â , p. 11 (lire en ligne)
- â MichĂšle Bourcet, « Marlon l'enchanteur », TĂ©lĂ©rama, no 3035,â (lire en ligne)
- â Romain Le Vern, « Mr Brooks », Critikat.com,â (lire en ligne)
- â (en) Dorothy Pomerantz, « Kristen Stewart Tops Our List Of The Highest-Paid Actresses », Forbes,â (lire en ligne)
- â (en) « The Highest-Paid Actors », Forbes,â (lire en ligne)
- â D'aprĂšs Marc Weitzmann dans l'Ă©mission de France Culture « La grande table : PolĂ©mique Maraval : quel est le juste prix de lâexception culturelle ? » diffusĂ©e le 4 janvier 2013
- â Diptyque composĂ© de deux films sortis en salle rĂ©alisĂ©s par Jean-François Richet : L'Instinct de mort et L'Ennemi public n° 1
- â « Les premiĂšres rĂ©actions Ă la polĂ©mique sur le salaire des acteurs (rĂ©actualisĂ©) », sur PremiĂšre, (consultĂ© le )
- â Notamment Serge Toubiana, directeur de la CinĂ©mathĂšque française sur son blog dans un texte intitulĂ© AprĂšs lecture du texte de Vincent Maraval dans Le Monde
- â Elisabeth Philippe, « Billet : Seuls les auteurs bankable mĂ©ritent un dĂ©jeuner au Bristol ? », sur lesinrocks.com, Les Inrockuptibles,
- â « DĂ©couvrez les livres les plus rentables en 2011 », La Tribune,â (lire en ligne)
- â Daniel Garcia, « Le nouveau Monopoly de l'Ă©dition française », L'Express,â (ISSN 0014-5270, lire en ligne)
- â Judith Benhamou, « La FIAC et le nouveau drive in de lâart contemporain », sur blogs.lesechos.fr,
- â Jean-Christophe FĂ©raud, « The Times They Are A-changinâ », LibĂ©ration,â (ISSN 0335-1793, lire en ligne)
- â Gilles Dhers, « Le Racing MĂ©tro barre la voie Ă Chabal », LibĂ©ration,â (lire en ligne)
- â DĂ©claration dans L'Ăquipe Mag, reprise dans Frenzall, « Benzema seul footballeur tricolore « bankable » », sur sportune.fr, (consultĂ© le )
- â « Les aveux de Lance Armstrong pourraient lui coĂ»ter cher », sur Capital.fr
- â B.P., « Boxe - Welters - De La Hoya passe un test », sur L'Equipe.fr,
- â Alexandre Ferrer, « Boxe, la sĂ©rie noire continue », LibĂ©ration,â (lire en ligne)
- â Lionel Froissart, « Oscar de la Hoya, pour un dernier KO Ă Vegas », LibĂ©ration,â (lire en ligne)
- â CĂ©dric Mathiot, « Pour Asloum, c'est Canal moins d'argent », LibĂ©ration,â (lire en ligne)
- â FrĂ©dĂ©ric Arrou, « Catastrophe d'AZF: Total a achetĂ© le silence judiciaire », sur LibĂ©ration.fr,
- â Johnathan Bouchet-Petersen, « «L'enjeu majeur de la commission Jospin doit ĂȘtre la lutte contre le trafic d'influence» », LibĂ©ration,â (ISSN 0335-1793, lire en ligne)
