Le barillet est une mince boîte cylindrique avec un bord denté qui entraîne le rouage de la montre, activé par le déroulement du ressort moteur – le ressort de barillet – qu’il contient, fixé à l’intérieur par un axe central.
Principe de fonctionnement
Le barillet est un cylindre contenant le ressort moteur. Sa périphérie est dentée comme un engrenage. Une extrémité du ressort est attachée à la périphérie du barillet, l'autre à l'axe central. Pour tendre le ressort, le mécanisme de remontage (masse oscillante sur une montre automatique, couronne pour le remontage manuel) entraîne la périphérie du barillet, contraignant le ressort. Un cliquet anti-retour empêche le ressort de se détendre prématurément (il peut être écarté manuellement, afin de décharger le ressort pour la maintenance). Le ressort ne peut donc se détendre qu'en actionnant l'axe central du barillet, et à travers lui l'ensemble du mouvement, de façon régulée par l'échappement. Le ressort continue à actionner l'axe central même pendant le remontage de la montre [1],[2].
Variantes
Certaines montres dotées d'une très grande réserve de marche possèdent deux, voire plusieurs barillets. C'est une réponse au problème de la variation du couple moteur : au fur et à mesure de la décharge du ressort moteur, le couple fourni diminue, ce problème est d'autant plus important pour un ressort de très grande taille. Ainsi, par exemple, la A. Lange & Söhne 31, qui possède une réserve de marche d'un mois, dispose d'un complexe mécanisme par lequel le barillet principal recharge périodiquement un barillet intermédiaire, qui à son tour actionne le mouvement[3].
Dans le mécanisme fusée-chaîne, qui vise aussi à résoudre ce même problème, le barillet est lisse, et relié par une chaîne à un pignon hélicoïdal : l'avantage mécanique augmente au fil du déchargement pour compenser le couple faiblissant du ressort.
Il existe aussi des mouvements qui possèdent un deuxième barillet pour alimenter certaines complications comme une répétition minute (lecture sonore de l'heure)[4].
Certaines montres de gousset anciennes possèdent un barillet de sécurité dont le fonctionnement est inversé : le remontage est assuré par l'axe central, et la transmission du couple vers l'échappement par la périphérie. Ce mécanisme réduit le risque de dommage au mouvement en cas de casse du ressort moteur[5].
Notes et références
- Charles-André Reymondin, Georges Monnier, Didier Jeanneret, Umberto Pelaratti (préf. Nicolas Hayek), Théorie d'horlogerie, Suisse, Fédération des écoles techniques, , 368 p. (ISBN 978-2-940025-10-7), p. 45-50
- Kelly, Harold C., Practical Course in Horology., Read Books Ltd, , 198 p. (ISBN 978-1-4733-3950-7 et 1-4733-3950-2, OCLC 1002604863, lire en ligne)
- Jean-philippe Tarot, « Lange & Söhne Lange 31 : une autonomie de 744 heures ! », sur Montres-de-luxe.com (consulté le )
- « Breguet - Breguet réinvente la répétition minutes - Innovation et technique - WorldTempus », sur fr.worldtempus.com (consulté le )
- NAWCC (National Association of Watch and Clock Collectors) Bulletin, Volume 44,Pages 417 à 848