Dans le langage courant, un centre de détention désigne un lieu privatif de liberté tel qu'une prison, un camp d'internement ou de concentration ou encore un centre de rétention d'étrangers en situation irrégulière. En France, le terme désigne une catégorie d'établissements pénitentiaires dédiés aux condamnés à de moyennes et longues peines présentant des perspectives de réinsertion.
Centre de détention en droit français
Centre de détention en France
En droit français, un centre de détention est une catégorie d'établissement pénitentiaire géré par l'administration pénitentiaire destiné à accueillir les condamnés à deux ans d'emprisonnement et plus considérés comme présentant les perspectives de réinsertion les meilleures. À ce titre, leur régime de détention est principalement orienté vers la socialisation des détenus. Sur le territoire français, il y a aujourd'hui 25 centres de détention[1].
Centre de rétention administrative en France
Les centres de rétention administrative (CRA), au nom proche, ne sont pas des centres de détention ni même des prisons, du fait qu'ils n'ont pas un caractère pénal. Ils accueillent les « étrangers retenus dans des locaux ne relevant pas de l'administration pénitentiaire » (décret du ).
Historiquement, la détention administrative a été utilisée en France dans d'autres cadres — voir Camp d'internement français.
« Centre de détention » comme expression générique
On peut trouver dans la presse l'expression « centre de détention » pour désigner n'importe quel lieu privatif de liberté, usage qui contredit la définition légale beaucoup plus restreinte du centre de détention comme type de prison.
Centres de détention dans le monde
Scandales des centres secrets de détention en Irak
- L'Irak en 2009 compte plus de 400 centres de détention secrets, certains étant sous administration américaine ou administration mixte, américaine et irakienne (centres d'Al-Dial, d’Al-Karmiya et de Sahat al-Usur)[2].
- Les États-Unis d'Amérique ont créé le camp d'Abou Ghraïb pour emprisonner des étrangers capturés en Afghanistan[réf. souhaitée] et en Irak sans leur reconnaître le statut de prisonnier de guerre, ni celui de prisonnier de droit commun, ni non plus celui de prisonnier politique, en leur créant le statut inédit de « combattant ennemi ». Certains d'entre eux, dont la détention était niée, ont été qualifiés de « détenus fantômes » — voir aussi les centres de détention clandestins de la CIA.
Sous les dictatures d'Amérique latine
De nombreux centres de détention ont été utilisés par les dictatures d'Amérique du Sud, dans des contextes variés. Le stade de Santiago, au Chili, a ainsi été utilisé en tant que centre de détention après le coup d'État du 11 septembre 1973. Plus tard, le voilier Esmeralda a été utilisé comme centre de détention clandestin. En ce qui concerne l'Argentine, voir Centre clandestin de détention (Argentine).
En Australie
- Camps de Woomera en Australie (pour les migrants ; voir aussi « Solution du Pacifique »)
En Belgique
En Chine
- Détention et rapatriement, un programme chinois en vigueur de 1982 à 2003.
Divers
- Adrar (Algérie)
- Centre de Pagani (île de Lesbos, Grèce) [3]
- Nouadhibou (Mauritanie, depuis 2006) [4]
Notes et références
- « Existe-t-il différents types de prisons ? - Le fonctionnement de l'administration pénitentiaire Découverte des institutions - Repères », sur vie-publique.fr, (consulté le )
- 400 prisons secrètes en Irak : un député irakien accuse, Rue89, 4 novembre 2008.
- L'Onu tance Athènes sur la rétention d'enfants réfugiés, Le Point, 28 août 2009
- Amnesty International, Mauritanie • « Personne ne veut de nous » • Arrestations et expulsions collectives de migrants interdits d'Europe, 1er juillet 2008 ; AI Index : AFR 38/005/2008