Principe
La colour bar (la « barrière de couleur » en français) est un terme qui évoque une pratique empirique de discrimination raciale utilisée dans les anciennes colonies britanniques et belges en Afrique (Kenya, Rhodésie, Union sud-africaine, Congo belge, Ruanda-Urundi, etc.) et en Asie (Inde, Singapour, etc.).
En Afrique du Sud le colour bar act est antérieur à la politique d'apartheid. Cette législation faisait notamment partie du Mines and Works Act de 1911-12 qui réservait certains postes aux seuls Blancs, notamment dans les mines. Ces postes étant mieux rémunérés, la volonté des Randlords, les grands patrons miniers, de les ouvrir aux Noirs, moins bien payés, a provoqué la Rand Revolt de 1922[1].
Exemple de différences entre apartheid de l'Afrique du Sud et colour bar du Congo belge :
Critère | Apartheid (Afrique du Sud) | Colour bar (Congo belge) |
---|---|---|
Statut juridique | Codifié, systématique | Moins codifié, souvent informel[2] |
Idéologie | Nationalisme ethnique, séparation stricte | Paternaliste, hiérarchique, assimilatrice[3] |
Application quotidienne | Ségrégation totale, coercitive | Ségrégation partielle[4],[5],[6],[7], variable |
Mobilité sociale | Nulle entre races[réf. nécessaire] | Limitée mais possible[8],[9] |
Objectif politique | Domination blanche permanente | Maintien du contrôle colonial, pas éternel[10] |
Droit à la citoyenneté | Non car citoyens de bantoustans | Théoriquement possible pour certains[8] |
La barrière de couleur fut aussi appliquée sous des formes spécifiques de ségrégation dans différents États du monde. Aux États-Unis, la barrière de couleur se concrétisa dans les lois Jim Crow et en Australie dans la loi de l'Australie blanche.
Bibliographie
- William Harold Hutt, The economics of the colour bar, Auburn, Alabama, The Ludwig von Mises Institute,
Romans
- Susan Williams, Colour Bar: A United Kingdom, Penguin Books Limited, 2017
Articles connexes
Notes et références
- ↑ Jeremy Krikler, Rand Revolt: The 1922 Insurrection and Racial Killings in South Africa, Jonathan Ball Publishers SA, 2006
- ↑ Chantal Schockaert, Congo Belge - Mémoires en noir et blanc 1945-1960, Neufchâteau, Weyrich Édition, , 223 p. (ISBN 978-2-87489-570-8), p. 161-162
- ↑ Laszlo Nagy, Katanga, Lausanne, Éditions Rencontre, , 192 p., p. 51-56
- ↑ Guy Vanthemsche, La colonisation belge en Afrique centrale, Bruxelles, 68 p. (lire en ligne), p. 33
- ↑ Valérie Piette, « La Belgique au Congo ou la volonté d’imposer sa ville ? L’exemple de Léopoldville. », Revue belge de philologie et d'histoire, no 89, , p. 617-618 (lire en ligne
[doc])
- ↑ Témoignage de C.B. ayant été au Congo belge et en Afrique du Sud en mai 1960 : "Contrairement à l'Afrique du Sud où les bancs publics avaient une inscription Whites only ou Non whites, ceux du Congo belge ne portaient aucune inscription et étaient utilisés par les deux communautés."
- ↑ Véronique Van Humskerke, « Un apartheid dissimulé », Le Vif-L'Express, no Hors-Série, , p. 61-63
- Parlement belge, « Loi sur le gouvernement du Congo belge. (Article 4 alinéa 1) »
, (consulté le )
- ↑ Peter Van Der Hallen, « Sur les bancs de l'école. », Le Vif/L'Express, no Hors-Série, , p. 67
- ↑ Marc Michel, « Van Bilsen Jef, Congo, 1945-1965, La fin d'une colonie », Vingtième Siècle, revue d'histoire, , p. 163-164