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8 juin 1550 |
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Château de la Forge | |
Coordonnées | 48° 14′ 16″ nord, 0° 51′ 40″ ouest |
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Région historique | Pays de la Loire |
Commune | Chailland |
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Les forges de Chailland sont d'anciennes forges situées dans un village du même nom dans la commune de Chailland en Mayenne sur l'Ernée. Le Château de la Forge est un château moderne qui été bâti presque sur l'emplacement de l'ancien manoir d'Aubert, il prend aujourd'hui le nom de la Forge, il est situé à 1 500 mètres au Nord du bourg. [1]. La Grande Forge est une ancienne forge située à Chailland, en France. Elle est située à environ 2 kilomètres au nord-ouest du bourg, en bordure de la forêt de Mayenne.
Désignation
Hubert Jaillot indique le manoir d'Aubert avec sa chapelle et au Nord, à côté de la forge, un château, une chapelle, un moulin et la fenderie. La Carte de Cassini ne note que le château, le village de la Forge et la fendrie au Sud[1].
Le Manoir d'Aubert
L'ancien manoir d'Aubert se situait à 2 kilomètres au Nord du bourg, entre l'Ernée et le ruisseau de Vaumorin. D'après un aveu de 1409, la seigneurie comprenait : « le herbergement, court et estraige et domaine d'Aubez, montant XX journaux de terre et journées à VI hommes de préz avecques les boys et vallées de X journaux », puis les domaines de la Rondelle, du Breil, de Mouhareu, les moulins d'Auber et de Mouhareu, usage dans la forêt, juridiction foncière et domanière et simple action personnelle[1].
Le seigneur était tenu de faire payer au seigneur de Mayenne, à cause de sa châtellenie d'Ernée, XIV l. XIII s. VI d. de taille par les seigneurs de Montaudin, la Beuchère, Marolles, le Bailleul, le Mesnil-Barré, la Bresse[1]. René Le Vayer, sieur du Saulay, demeure « aux forges de Mayenne, paroisse de Chailland » . Ce texte du chartrier de Montecler suppose que les forges auraient appartenu au seigneur de Mayenne[1].
L'acte d'acquisition fait en 1657 par le cardinal Jules Mazarin mentionne le fief, qui ne devait pas être incorporé au Duché de Mayenne, la maison seigneuriale, les domaine et métairies, le moulin et la fendrie d’Aubert avec la vieille fendrie[1].
Château actuel
Le château moderne domine la vallée profonde et accidentée de l'Ernée, et la lisière de la Forêt de Mayenne.[1].
Maupetit
Michel-René Maupetit avait occupé pendant la Terreur aux forges de Chailland], ses loisirs forcés à étudier religieusement les systèmes géologiques de Buffon et les théories météorologiques de Louis Cotte[1]. Il donnait des leçons d'astronomie aux Demoiselles Martin de Ligonnière, quitte à prendre Jupiter pour Vénus[2]. Il voyait des applications de son système dans « les gros rochers de Leubertière et de Chailland et les cavités d'Aubert et des roches de la Fendrie ».
Chapelle
La chapelle de Saint-Jean et Sainte-Catherine d'Aubert dont il ne reste plus rien était très ancienne ; au XVe siècle, elle est desservie au château, plus tard dans l'église jusqu'en 1592, et de nouveau dans la chapelle[3],[1]. Le , Armand-Charles de La Porte de La Meilleraye dota de 300 ₶ sur les fours à ban de Mayenne, la chapelle d'Aubert[4].
C'est dans ce dernier emplacement qu'il fit construire depuis la chapelle de Saint-Charles[5]. Cette chapelle dont le pignon est surmonté d'un petit clocheton, existe encore et servait à la fin du XIXe siècle de lieu de réunion à un patronage de jeunes gens. La chapelle qui remplace l'ancienne fondation de Saint-Jean d'Aubert, est un édifice roman. Les vitraux sont peints par Léon-Auguste Ottin (1878)[1]
La forge
La forge, établissement industriel important, a pendant près de trois siècles marqué l'histoire de Chailland.
Les forges maintenant éteintes de Chailland étaient anciennes[1]. La fondation de cette forge date du , date à laquelle François de Lorraine, seigneur de Mayenne, en donnait le bail[6]. Il est hors de doute pourtant pour l'Abbé Angot que depuis cette date les Fontenailles, seigneurs d'Aubert, étaient propriétaires des forges. Leur existence à cette époque est d'ailleurs certaine[1].
On y vient chercher le fer de Mayenne en 1560[1]. La forge utilisait le bois de la forêt de Mayenne comme combustible et la force motrice de la rivière. Le minerai provenant principalement de la Fleuradière, des Rondelières et du Champ-Bouget, des hameaux qui appartenaient au Bourgneuf-la-Forêt. Le minerai de fer était rare dans le voisinage et il fallait l'aller chercher surtout dans la paroisse du Bourgneuf[1]. Les cloutiers s'approvisionnaient à Chailland « de fer en verges, » 1664[1].
Au XVIIe siècle, cette forge produisait 800 000 livres de « fer cassant ou ployant »[7]. La fonte s'ajoutait[1] dans une proportion notable à cette production[8]. Le cardinal de Mazarin acheta la forge en 1657 et elle resta depuis une dépendance du duché de Mayenne[1].
Les forges ne manquaient ni d'eau ni de bois, écrivait-on en 1680[1]. Les forges de Villeneuve (Chailland) et d'Andouillé leur furent unies.
A l'époque de la Révolution française, la production était sensiblement la même. Le service de la Forge occupait cinq cents ouvriers et quatre cents chevaux. L'insurrection et la guerre civile menaçaient en 1794 de ruiner l'industrie[9]. Le 22 prairial an II, la forge est réquisitionnée par le Comité de salut public, pour la fonte des canons, et tous les voituriers occupés aux transports sont obligés de continuer sans exiger un salaire au-dessus de celui fixé par la loi. Le 17 messidor, toutes les paroisses voisines sont requises de voiturer des minerais[1].
Au XIXe siècle, en 1834, Henri de Chavagnac, marquis de Chavagnac acheta la forge, la forêt et les domaines alentour pour 1 400 000 francs de M. Martin-Abraham Holtermann, conseiller à la légation de Suède à Paris. La production était alors de 600 tonnes ; dix ans plus tard, elle descendait à 400 tonnes[1]. Le traité de libre-échange, avec notamment la Grande-Bretagne amena peu à peu le déclin et la disparition de la forge vers 1863. Quelques ruines, des maisons d'ouvriers, le lit canalisé de la rivière sont tout ce qui reste d'une usine longtemps active et productive[1]. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1992[10].
Seigneurs du manoir d'Aubert[1]
- Hugues d'Aubez, donné comme otage à Jean sans Terre par Raoul de Vautorte, son cousin, 1199.
- Guyon de Fontenay (sic), compris dans l'aveu de Mayenne pour sa terre d’Aubert, 1384-1388 ; le même est nommé Guyon de Fontenailles en 1409. Il y eut rachat de la terre en 1420.
- René de Fontenailles, mari de Guyonne de la Croix, 1490.
- Guyon de Fontenailles, 1514.
- Jean de Fontenailles, 1520, mari d'Yvonne Le Porc, veuve, 1576-1581.
- Tristan de Fontenailles, mari de Renée de Champagné, habitait trois mois à Aubert et le reste du temps à Marigny ; Raoul, son fils, baptisé à Chailland, 1576, vivait en 1588.
- René de Fontenailles, parrain à Azé, 1595,
- Julien de Fontenailles, mari de Gabrielle de Goué, gentilhomme de la chambre du roi, chevalier de l'Ordre de Saint-Michel, 1599, † à Alexain, 1630.
- Ambroise de Fontenailles, lieutenant des gardes du corps, marié en 1627 à Jeanne Prévost de Saint-Cyr, vendeur au profit du cardinal.
Maître de forges et fermiers[1]
- Ernoult, 1550
- Sébastien Lelièvre, mari de Mathurine Cazet, 1571, 1574
- Zacharie Chouet, sieur des Fourches, 1604
- François Garnier, sieur de Narbonne, 1639
- Tanneguy de Riqueur, sieur des Vaudelles, mari de Marie Lebourdais, 1644
- Olivier Dubois de Beauregard[11], 1652
- Louis Berryer
- Jacques Treton, sieur de Fiégérard, inhumé à Aron, 1664. La cloche de la chapelle des forgerons datée de 1698 est aux armes des Treton.
- René Arnoul, procureur du grenier à sel de la Gravelle, 1721, 1725
- Delamotte et Nicolas Tricard, 1730
- Michel Mary, 1746
- Tripier de la Grange, 1755
- Michel Dubois[12], mort le .
- Olivier-Ambroise Dubois de Beauregard[13].
- Jacques-François Patou[14], dont la veuve Marie-Jacquine Pinchinat[15] continue l'exploitation, 1779, remariée à Adrien-Louis Le Comte, écuyer, 1782.
- Charles-Pierre-Joseph Foucault de Laubinière[16] et Martin de Ligonnière[17], 1792, 1794
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
- Angot et Gaugain 1900-1910.
- ↑ « Retiré des sistèmes politiques, écrit-il à son ami (), livré à la relecture des sistèmes physiques de M. de Buffon, je regrette d'autant plus la délivrance que j'aurois pu revoir dans les roches de la forêt et de Chailland une partie du fait retracé dans cet ouvrage. Je ne quitte qu'avec regret ces méditations et je ne les laisserai que parce qu'après avoir cédé pour quelques jours au torrent qui nous entraîne, je reviendrai dans ma retraite reprendre l'ouvrage et oublier les sistèmes politiques. Je lis avec d'autant plus de fruit qu'une demi-heure de lecture m'oblige à laisser le livre et à méditer dans l'obscurité où elle me laisse ce que j'ai pu lire. C'est un effet inévitable du temps. Vous ne prendrez lunettes qu'à l'âge ordinaire ; j'en porte depuis l'âge de quinze ans et bientôt cette ressource même me manquera. »
- ↑ Parmi les chapelains : René de Fontenailles, † 1588 ; Pierre de Peccan, † 1677.
- ↑ Dont le titulaire devait faire le catéchisme tous les dimanches en l'église de Chailland, un jour par semaine à la chapelle d'Aubert et un autre jour « dans un lieu dessus la forge ».
- ↑ Bénite le par M. Débonnaire, curé de Saint-Georges-Buttavent et doyen de Mayenne.
- ↑ d'après une note de M. Anis, extraite des archives du Château.
- ↑ Lequel se vendait 26 ou 27 ₶ le mille.
- ↑ Le fer ouvré décuplait quelquefois de prix ; les essieux, par exemple, se payaient 210 ₶ le mille. En 1761, le fermier prenait dans la forêt 250 arpents de bois de vingt ans. Le fermage était de 17.000 ₶ en 1721.
- ↑ Le prix du quintal variait de 35 à 46 fr. suivant les espèces.
- ↑ « Grande Forge (ancienne) », notice no PA00109655, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- ↑ Il fait partie famille lavalloise de la paroisse Saint-Vénérand de Laval, spécialement attachée à l'exploitation des forges du pays et dont les entreprises furent si heureuses qu'on disait d'eux qu'ils étaient « de bons alchimistes, sachant convertir le fer en or ».
- ↑ Sieur de la Flécherie, continua l'industrie paternelle, d'abord associé avec Pierre-René, son frère, et Julien Hardy de Lévaré, son beau-frère, puis pour son propre compte. Il ajouta à l'exploitation des forges du Port-Brillet, Chailland et même, pour un temps, les forges d'Aron. Il épousa en 1727, dans la chapelle de Vaumorin, Renée Foureau, veuve de Julien Le Clerc du Flécheray, fille de Léon Foureau et de Marguerite Frin. Il avait sans doute adopté les armoiries qu'on voit sur une plaque de cheminée, marquée de son nom M. Dubois, et qui sont composées de deux écussons, celui de dextre chargé d'un léopard, celui de sénestre d'une bande fuselée sur un champ semé de fleurons sans nombre. Sur sa dalle tumulaire en fonte, on lit : Cy gist le corps de M. Michel Dubois, maistre des forges de Chailland et du Port-Brillet, décédé le 2 mai 1760, âgé de soixante-quatorze ans. Requiescat in pace.
- ↑ Il exploita quelque temps les forges de Chailland, puis acheta la terre de la Barre de Bierné en 1774, et se procura vers le même temps un titre de contrôleur des guerres. Il avait épousé en 1761 Thérèse-Anne-Ambroise Martin de la Blanchardière. Deux perquisitions, faites dans sa maison à Laval (14 thermidor an II) et à la Bellangerie (18 fructidor), firent découvrir de l'argenterie, une somme de 46 000 ₶ en numéraire, qui furent saisies et des titres qu'on brûla. Emprisonné par surcroît, il mourut de fatigue et de besoin pendant le transfert des détenus à Doué. Madame Dubois ne mourut qu'en 1824. Pierre Marie Alexis du Plessis d'Argentré avait épousé leur fille.
- ↑ Maître des forges de la Roche-Mabile, de celles de Pouancé, et de celles de Chailland, avait pour associé dans ces dernières, par bail du , Gabriel Chenon du Boulay. Il était aussi fermier général du Duché de Mayenne.
- ↑ Elle dirige la forge de Chailland au moins depuis 1779, commandant sans embarras à 1 000 personnes, avec l'expérience d'un maître de forges consommé. Elle avance des sommes considérables à Louise-Jeanne de Durfort, Duchesse de Mayenne. Aussi est-elle recherchée, Michel-René Maupetit, qui avait eu comme témoin à son mariage Jacques Patou, s'emploie auprès de sa veuve pour l'intendant de la duchesse, donne à ce dernier des leçons de stratégie matrimoniale et lui propose pour nouer la partie d'être, avec elle pour commère, parrain de son enfant.
- ↑ Fils de Charles-Pierre Foucault de l'Aubinière, président au siège des traites à Laval, et de Marie-Marguerite Fournier, il fut directeur des forges de Chailland, et épousa à Mayenne, en 1787, Joséphine Gaultier. Le 29 décembre 1790 on le nomma notable pour assister à l'instruction des procès criminels.
- ↑ Epoux de Marie Le Clerc du Flécheray, 1771, lieutenant de la maîtrise des eaux et forêts du Comté de Laval, 1774, juge ordinaire criminel de Laval, 1778, maître des forges de Chailland, 1792, fut incarcéré comme suspect d'aristocratie, au cours de nivôse an II, puis relâché le 9 pluviôse, « parce qu'il était utile pour la fonte dans ses forges des boulets et des saumons que lui demandait le Comité de salut public. » Trois jours après, il est de nouveau conduit en prison par deux fusiliers, pour avoir fait jouer tous les ressorts afin de sauver la vie à Enjubault de la Roche père, son cousin germain et son ami. On le relâcha au bout de cinq jours.
Sources et bibliographie
- « Grande Forge (Chailland) », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne)
- La métallurgie du Maine : de l'âge du fer au milieu du XXe siècle / ss la dir. scientifique de Jean-François Belhoste et Evelyne Robineau.-Monum : éd. du Patrimoine, 2003
Références de l'Abbé Angot
- Cabinet Louis Garnier.
- Province du Maine, t. III, p. 72.
- Insinuation ecclésiastiques, t. XLV, f. 207.
- Registre paroissial
- De Serrière, Statistique, p. 55.
- Bulletin historique de la Mayenne, p. 64, 67.
- Annonces de Laval, 1834, p. 240.
- Cahiers de 1789 pour Chailland.
- Archives départementales de la Mayenne, B. 9. 52, 554, 569, 808, 822, 1.733, 1.761.
- Archives nationales, Aveu de Mayenne.
- Titres de M. de Crozé.
- Jean-Baptiste Guyard de La Fosse, Histoire de Mayenne.