La frênette, ou cidre de frêne, est une boisson fermentée légèrement alcoolisée, préparée à base de feuilles de frêne.
Description
Elle était fabriquée à l’origine uniquement à base de feuilles de frêne, le sucre provenant d'une part de l'exsudat de sève des feuilles piquées par le puceron Gossyparia ulmi (manne de frêne[1]) et d'autre part des déjections sucrées (miellat) de ce puceron[2].
Plus tard, pour produire en plus grande abondance et/ou avec un degré d'alcool plus élevé, on y ajouta du sucre, ainsi que du houblon, de la chicorée, de l’acide tartrique et de la levure de vin ou de bière.
L'appellation « frênette » est plutôt utilisée en Belgique, dans le nord-est de la France, en Normandie (pays de Caux) et en Picardie (pays de Bray), tandis que celle de « cidre de frêne » l’est dans le nord de la France.
Le degré d’alcool est de l’ordre de 3,5 %. La frênette est une boisson désaltérante qui se boit fraîche.
Au début des XIXe siècle et XXe siècle, en Normandie et en Picardie, la frênette se buvait aussi au cours des repas (au dîner, « repas du midi » et au souper, « repas du soir »), généralement coupée d’eau[3], surtout à la campagne, à raison de 50 % pour les adultes et 2/3 pour les jeunes gens[4].
Vertus
La frênette est rafraîchissante, mais aussi réputée tonique, dépurative[5]. Elle était autrefois vendue comme telle en pharmacie[6] et de manière exagérée selon Vincent Robbe et André Gavaland (2006), et on l'a aussi dénommée « quinquina d'Europe »[7].
Notes et références
- Le Frêne à manne est encore cultivé par endroits pour l'épaisse substance sucrée qui exsude de son écorce par incision. D'après François Couplan, Le Régal végétal: plantes sauvages comestibles, Éditions Ellebore, , p. 348.
- « La frênette », sur www.passeportsante.net, (consulté le ).
- Il est également d'usage de « couper d'eau » le vin et le cidre, tandis que la bière sera principalement coupée de limonade.
- Rolande Bonnain-Moerdijk, « L'alimentation paysanne en France entre 1850 et 1936 », Études rurales, 1975, volume 58, numéro 1, p. 29-49.
- Koni Häne et Michèle Kaennel Dobbertin, « Le frêne, arbre aux mille vertus », La Forêt, no 59(9), , p. 20-21 (lire en ligne)
- Paul Crépillon, « Un vade-mecum honfleurais du début du XIXe s. », Annales de Normandie, vol. 34, no 4, , p. 413–420 (DOI 10.3406/annor.1984.5586, lire en ligne, consulté le )
- Vincent Robbe et André Gavaland, « Histoire et utilisations des arbres isolés : exemple du frêne », Arbres et Sciences, no 16, , p. 72–84 (lire en ligne, consulté le )