Naissance | Tarare (France) |
---|---|
Décès |
(à 67 ans) Charbonnières-les-Bains (France) |
Sépulture |
Cimetière de Tarare |
Surnom |
Père de la mousseline française |
Nationalité | |
Activité | |
Famille |
Claude-Marie Simonet (neveu) Aimé Olivier de Sanderval (arrière-petit-fils) |
A travaillé pour |
Maison Perret (Lyon) |
---|---|
Domaine |
Georges-Antoine Simonet est un industriel et entrepreneur français, né à Tarare le [1] et mort le à Charbonnières-les-Bains. Il est considéré comme le pionnier de l'industrie de la mousseline en France après l'avoir importée de Suisse au milieu du XVIIIe siècle[2].
Biographie
Enfance et formation
Georges-Antoine Simonet est né le à Tarare, dans la maison de ses parents, au 10 rue Déguirasse (rue Anna Bibert aujourd'hui)[3]. Fils de Jean-Marie Simonet (1666-1753), marchand toilier, et de Marianne Certain (1677-1761), il grandit dans une famille de 13 enfants.
Son éducation est supérieure à la moyenne. Il étudie le tissage ainsi que le dessin à Lyon, développant un certain talent pour la composition. Il devient alors maitre-dessinateur et ouvrier tisserand simultanément au sein de la prestigieuse maison Perret à Lyon, lui permettant de gagner aisément sa vie[3],[4].
Père de la mousseline française
Voyageant souvent à Paris, il quitte ce travail pour se lancer avec un ami, vers 1745, dans la fabrication d’étoffes de soie, d’or et d’argent[3].
Le , il épouse à l'église Saint-Nizier de Lyon, Jeanne Nicole Dubois (1726-1809), une riche orpheline de Lyon[5]. Ce mariage permet à Simonet de disposer d'une vaste fortune financière et immobilière[6].
En 1751, à la mort de son associé, il liquide l'affaire et l’apparition des tissus coton, plus fins, aux côtés des toiles de chanvre, l'oriente vers la Suisse afin d'en apprendre plus sur ces nouveaux produits demeurent inconnus en France, où les étoffes de chanvre et de coton restent épaisses.
Simonet se rend à Saint-Gall et Zurich entre 1756 et 1757. Il met sa propre vie en jeu pour en connaitre davantage sur ces étoffes, car la loi suisse punissait de mort toute personne qui exportait les secrets industriels. Il s’initie sur le tas à ce nouveau système de production, tout en s'introduisant, observant et analysant le savoir-faire des ateliers suisses[4].
À son retour en France, il fait part au ministre Daniel-Charles Trudaine de son projet de mettre en pratique ce processus dans l'Hexagone. Ce dernier, dont la volonté est de développer une industrie nouvelle, lui apporte son soutien[3].
À partir de ce moment, il met en place au sein de la demeure familiale, un atelier de production de mousseline, en acheminant le fil de Nantua et faisant immigrer des ouvriers helvètes formés à ce savoir[4].
La fabrication s'avère chaotique et ne font pas du tout l'unanimité. Les nouvelles créations manquent d'esthétisme, de finesse et de solidité. Le ministre et le gouvernement mettent à la disposition de Simonet des cadres et des rouets à titre gracieux afin de pallier les problèmes rencontrés par l'entrepreneur, mais la qualité reste piètre et les dettes s'accumulent[4]. Afin de pallier ses finances défaillantes, il est contraint de vendre une partie de ses propriétés immobilières.
Il se retire à à Charbonnières-les-Bains en 1773, où il vivra très modestement. Il y décède le et est inhumé au sein du caveau familial au cimetière de Tarare[7].
Postérité
Georges-Antoine laisse pour héritage ses métiers à tisser à son neveu (fils de son frère Claude Simonet, 1697-1772), Claude-Marie Simonet (1749 -1822) dit « Le Jeune ».
En 1786 et après avoir reçu les métiers, Claude-Marie a l’idée de faire venir le coton de Suisse et d’Angleterre. Décision couronnée de succès puisque la mousseline, d'excellente qualité, devient très prisée et permet l'industrialisation du processus. En 1789, la fabrique prospère et comprend alors plus de 200 ouvriers et 600 métiers et produit 15 000 pièces. Des établissements de blanchiment et d’apprêts sont créés à proximité de Tarare pour permettre d'étendre l'activité[4].
C’est seulement 15 ans après sa mort qu’on rendra hommage au rôle immense de Georges-Antoine Simonet dans le développement de la cité tararienne et l'importation de la mousseline sur le territoire national. Le lien fort entre le père de la mousseline française et sa ville natale est désormais célébré depuis 1893 avec la première fête des Mousselines, dont l'occasion permet d'inaugurer la première statue. Cette festivité est organisée périodiquement, puis tous les 5 ans depuis 1955[3].
Famille et parenté
Origine
La famille est originaire de Tarare et de Saint-Forgeux mais aussi des monts du Lyonnais[8].
Descendance et parenté
De l'union de Georges-Antoine et Jeanne Nicole sont nés 7 enfants[9] :
- Jean Marie (1752-1752), né le et baptisé le lendemain[10]. Décédé le 3 octobre de la même année à l'âge de 8 mois à Charbonnières-les-Bains.
- Marie Anne (1753-1826), née le et baptisée le lendemain à Lyon 2e[11]. Mariée à Pierre Collin de la Pierrière. Décédée le à Paris.
- Marie Olympe (1755-1783), née et baptisée le à Lyon 2e[12].Mariée à Antoine Chaland (première noce). Décédée le à Montbrison.
- Marie Victoire (1759-1759), née le à Tarare et baptisée le lendemain[13].Décédée le 26 janvier à 19 jours puis inhumée le lendemain à Tarare[14].
- Marc Antoine (1760-1778), né et baptisé 14 juin 1760 à Lyon 5e, jumeaux de Marie Julie[15]. Date de décès exacte inconnue (vers 1778).
- Marie Julie (1760-1840), née et baptisée 14 juin 1760 à Lyon 5e, jumelle de Marc Antoine[15]. Mariée à Antoine Chaland (seconde noce) et décédée le 21 août 1840 à Tarare[16].
- Jeanne Gabrielle (1764-1819), née le et baptisée le lendemain à Tarare[17]. Mariée à André Olivier, décédée le à Charbonnières-les-Bains sur déclaration faite le lendemain, puis inhumée dans la même ville[18],[19].
Georges-Antoine est l'arrière-grand-père de l'explorateur, pionnier de la bicyclette et écrivain français Aimé Olivier de Sanderval (1840-1919)[20],[21].
Il possède des liens familiaux éloignés avec l'acteur et producteur Jacques Perrin (né Simonet) et de son fils l'acteur Maxence Perrin, l'actrice et attaché de presse Eva Simonet (sœur de Jacques), ainsi que le producteur et réalisateur Christophe Barratier (fils de la précédente)[22].
Distinctions et hommages
Hommages
- En novembre 1846, le conseil municipal décide de l'édification d'un monument à la mémoire de protagoniste français de la mousseline. Une première statue en bronze réalisé par le tararien Charles-François Bailly, elle est seulement inaugurée le en face du théâtre municipal de Tarare. Le monument est fondu le sous le régime de Vichy pour la fabrication de balle[23]. Une nouvelle statue est commandée au sculpteur Serge Castor par la municipalité de Jean Besson, elle est inaugurée le [24],[25].
-
Monument à Georges Simonet (1893)
-
Enlèvement de la statue de Georges Simonet en 1942
-
Statue actuel en face du théâtre
- Le buste de Georges-Antoine Simonet est conservé depuis 2018 au musée de la SHAGMT (Société d'histoire, d'archéologie et de généalogie des Monts de Tarare). Il a été sculpté en 1878 et était exposé au musée municipal jusqu'en 1927, puis à la CCI de Lyon (palais de la Bourse) de 1952 à 2018[26],[27],[28].
- Une plaque commémorative est apposée sur la maison 10 rue Anna Bibert à Tarare, bâtisse qui à vu naître Simonet en 1710[2].
- La place devant le théâtre de Tarare est nommé en son honneur "Place Georges-Antoine Simonet"[29].
-
Plaque commémorative
-
Buste de Simonet
Notes et références
- « Registres paroissiaux et d'état civil du Rhône (sauf Lyon) 1528-1746 », sur archives.rhone.fr (consulté le )
- « Tarare. Circuit du patrimoine : la maison natale de Georges Antoine Simonet, pionnier de la mousseline », sur www.leprogres.fr (consulté le )
- Ville de Tarare, « Maison Simonet », sur https://ville-tarare.fr/,
- Centre France, « Gentilés - Un ouvrier talentueux et créatif », sur www.le-pays.fr, (consulté le )
- « Acte de baptème de Jeanne Nicole Dubois (1726) - Vue 49 sur 171 (Bas de la page droite) », sur https://recherches.archives-lyon.fr/ (consulté le )
- Archive municipales de Lyon, « Acte de mariage de Georges-Antoine Simonet et de Jeanne Nicole Dubois (1749) - Vue 184 sur 188 (Page de gauche) », sur https://recherches.archives-lyon.fr/ (consulté le )
- « Tarare - Toussaint. Petite visite au cimetière… Suivez le guide », sur www.leprogres.fr (consulté le )
- Centre France, « On connaît désormais un ancêtre supplémentaire de l’importeur de la mousseline à Tarare », sur www.le-pays.fr, (consulté le )
- « Généalogie de Marie Victoire SIMONET », sur Geneanet (consulté le )
- Archives municipales de Lyon, « Acte de baptême de Jean Marie Simonet - Vue 15 sur 186 », sur https://recherches.archives-lyon.fr/ (consulté le )
- Archive municipales de Lyon, « Acte de baptème de Marie Anne Simonet (1753) - Vue 89 sur 185 (Bas de la page droite) », sur https://recherches.archives-lyon.fr/ (consulté le )
- « Acte de baptème de Marie Olympe SImonet (1755) - Vue 28 sur 181 (Bas de la page de droite) », sur https://recherches.archives-lyon.fr/ (consulté le )
- « Registres paroissiaux et d'état civil du Rhône (sauf Lyon)_ 1747_1799 », sur archives.rhone.fr (consulté le )
- « Registres paroissiaux et d'état civil du Rhône (sauf Lyon)_ 1747_1799 », sur archives.rhone.fr (consulté le )
- « Acte de baptême de Marc Antoine et Marie Julie Simonet (1760) - Vue 13 sur 27 (Page de droite) », sur https://recherches.archives-lyon.fr/ (consulté le )
- « Registres paroissiaux et d'état civil du Rhône (sauf Lyon)_ 1835_1869 », sur archives.rhone.fr (consulté le )
- « Registres paroissiaux et d'état civil du Rhône (sauf Lyon)_ 1747_1799 », sur archives.rhone.fr (consulté le )
- « Registres paroissiaux et d'état civil du Rhône (sauf Lyon)_1800_1834 », sur archives.rhone.fr (consulté le )
- Cimetière de France, « Sépulture de Jeanne Gabrielle Simonet », sur https://www.cimetieres-de-france.fr/ (consulté le )
- « Généalogie de Aîmé OLIVIER DE SANDERVAL », sur Geneanet (consulté le )
- Groupe de Recherches Historiques de Charbonnières-les-Bains, « La Gazette de Cadichon », Revue généalogique, no 2, (lire en ligne [PDF])
- « Rhône. A Tarare, le décès de Jacques Perrin résonne plus qu’ailleurs », sur www.leprogres.fr (consulté le )
- « Monument à Georges Simonet – Tarare », notice sur e-monumen.net.
- Fonds Debuisson du musée d'Orsay, avec une communication écrite émise par le directeur général des archives municipales de Tarare en mars 2004.
- Centre France, « Gentilés - Un ouvrier talentueux et créatif », sur www.le-pays.fr, (consulté le )
- Centre France, « Patrimoine - Le Saint-Sébastien et le buste de Simonet seront-il de retour ? », sur www.le-pays.fr, (consulté le )
- Centre France, « Patrimoine - Le buste de Georges-Antoine Simonet et la statue de Saint-Sébastien sont de retour à Tarare », sur www.le-pays.fr, (consulté le )
- « Tarare. Dans les coulisses de la visite guidée à la société d'histoire des Monts de Tarare », sur www.leprogres.fr (consulté le )
- « place georges antoine simonet, Tarare (69243) - Base Adresse Nationale », sur adresse.data.gouv.fr (consulté le )