Régine Deforges

Régine Deforges en 1996.

Fonction

Présidente de la Société des gens de lettres
1989-1992
Didier Decoin Paul Fournel

Biographie

Naissance	15 août 1935 Montmorillon (France)
Décès	3 avril 2014 (à 78 ans) 14e arrondissement de Paris (France)
Sépulture	Cimetière du Montparnasse
Nom de naissance	Régine Marie Léone Deforges
Nationalité	française
Activités	Scénariste, écrivaine, libraire, réalisatrice de cinéma, éditrice, relieuse
Conjoint	Wiaz
Enfants	Franck Spengler Léa Wiazemsky

Autres informations

A travaillé pour	L'Humanité
Distinctions	Officier de l'ordre national du Mérite (1995) Commandeur des Arts et des Lettres‎
Archives conservées par	Institut mémoires de l'édition contemporaine (646DFG, 1968-2014)[1]

Œuvres principales

Le Cahier volé (1978), La Bicyclette bleue (1981), 101, avenue Henri-Martin (1983), Le Diable en rit encore (1985), Noir tango (1991)

Sépulture de Régine Deforges au cimetière du Montparnasse (division 3).

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Régine Deforges, née le 15 août 1935 à Montmorillon dans la Vienne et morte le 3 avril 2014 à Paris 14^e[2], est une romancière et éditrice française.

D'un ton très libre, voire libertin, ses romans sont souvent des plaidoyers féministes défendant le droit des femmes à s'assumer seules, jusques et y compris dans leur sexualité, qui peut être le lesbianisme. Elle situe l'action de plusieurs de ses romans dans la campagne proche de Montmorillon et sur les rives de la Gartempe, dans la région poitevine.

Régine Deforges est la fille de Clément Deforges, né en 1900, et de sa femme Bernadette Peyon, née en 1910. Elle naît dans le Poitou à Montmorillon, où elle est élevée dans différentes institutions religieuses. À l'âge de 15 ans, un amoureux éconduit lui dérobe son journal intime, où elle consignait ses pensées et l'amour qu'elle éprouvait pour une fille de son âge, Marie Madeleine dite Manon Abauzit (1935 à Montmorillon - 2014 à Poitiers) qui travaillera plus tard dans sa maison d'édition. Cet épisode provoque un scandale local : renvoyée de son institution, elle est contrainte de brûler ses autres cahiers.

« J'ai obéi, jeté dans le poêle ce qui me tenait le plus à cœur. Ma vie intime s'envolait en fumée. J'ai décidé que je me vengerais, sans savoir comment^[3]. »

Cet épisode lui inspire, bien plus tard, le livre Le Cahier volé^[4]. Très tôt, les livres constituent son univers d’élection : elle devient tour à tour libraire, relieur, éditrice, scénariste, réalisatrice et écrivaine. Elle ouvre plusieurs librairies, tant à Paris qu’en province, et crée, en 1968, sa propre maison d’édition, L'Or du temps. Elle devient de ce fait la première éditrice française depuis Marcelle Lesage. Le premier livre qu’elle publie, Le Con d'Irène (sous le titre édulcoré « Irène »), attribué à Louis Aragon (1^re éd. 1928), est saisi 48 heures après sa mise en vente, le 22 mars 1968. Elle sera, par la suite, condamnée pour « outrage aux bonnes mœurs » et privée de ses droits civiques pour trois ans^[5].

En 1981, son roman La Bicyclette bleue, premier de trois tomes composant l'ouvrage, connaît un grand succès populaire (plus de dix millions d'exemplaires vendus), mais vaudra à Régine Deforges quelques démêlés judiciaires avec les héritiers de Margaret Mitchell, auteur d'Autant en emporte le vent, qui ne parviendront pas cependant à convaincre les juges que Régine Deforges avait plagié l'Américaine^[6].

Elle publie ensuite un catalogue de livres écrits par des femmes (Les Femmes avant 1960). Elle publie une centaine d’ouvrages (notamment des livres d’Apollinaire, Gautier, Restif de la Bretonne et Mandiargues), dont la plupart font l’objet d’interdictions diverses et même, pour certains, de poursuites pour outrage aux bonnes mœurs. Parmi les romans érotiques contemporains, L'Or du temps publie notamment La Nue, de Michel Bernard. De nombreux procès et de lourdes amendes obligent Régine Deforges à déposer son bilan.

De 1989 à 1992 elle est présidente de la Société des gens de lettres. Elle est également membre du jury du prix Femina^[Quand ?], dont elle démissionne en 2006 en solidarité avec Madeleine Chapsal à la suite de son exclusion ; et du comité d'honneur de la Maison internationale des poètes et des écrivains de Saint-Malo^[7].

Elle tient également une chronique à L'Humanité, dont des recueils ont été publiés.

En novembre 2003, son indulgence pour la personnalité d'Israël Shamir, auteur du brûlot antisémite L'autre visage d'Israël lui vaut le retrait de son article depuis le site web de L'Humanité après une tempête médiatique initiée par Didier Daeninckx (Michel Wieviorka décrit l'évènement dans son livre La tentation antisémite)^[8],[9].

À titre personnel, elle est membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité^[10] et cosigne en 2009 un texte réclamant la dépénalisation de l'euthanasie^[11].

Régine Deforges meurt le 3 avril 2014 à l’hôpital Cochin, dans le 14^e arrondissement de Paris, des suites d'une crise cardiaque, quelques mois après avoir terminé ses mémoires, L’Enfant du 15 août. Elle repose au cimetière du Montparnasse (3^e division).

Alors que Régine Deforges n'a pas 20 ans, elle rencontre l'industriel Pierre Spengler (1928-2001) (sans lien avec son homonyme le producteur) qui la demande en mariage. Elle décide de jouer cela aux dés^{[réf. nécessaire]}, au 421, et perd, si bien qu'ils se marient le 6 novembre 1953 ^[12]. Ils ont un fils, Franck Spengler, né le 30 janvier 1957, et aujourd'hui éditeur de littérature érotique^[13]. Ils divorcent le 28 avril 1965.

En 1966, elle a une fille, Camille Deforges-Pauvert, future responsable des relations libraires Belfond-Presses de la Cité, avec l'éditeur Jean-Jacques Pauvert. Il n'a reconnu Camille qu'à sa quarantaine ; il tente de s'en expliquer dans plusieurs pages de ses mémoires par le fait qu'il était déjà marié et père : « J'avais déjà deux enfants (sans compter ma première fille) ». Le grand responsable (enfin le grand déclencheur) de la décision de Jean-Jacques Pauvert de ne pas reconnaître Camille Deforges fut René Diatkine, le psychiatre ^[14].

Le 30 janvier 1979, elle a une seconde fille Léa Wiazemsky, future actrice, avec le dessinateur Pierre Wiazemsky, dit Wiaz, épousé le 30 janvier 1984.

Ses trois enfants créent en 2015 le prix Régine Deforges, organisé par la ville de Limoges, qui récompense des premières œuvres littéraires écrites par un auteur ou une autrice francophone^[15].

Une librairie portant le nom de la Bicyclette Bleue a ouvert ses portes le 8 septembre 2021 à Paris dans le 20ème arrondissement, grâce à sa fille Camille et son petit-fils Simon Roussel^[16].

• 1979 : Lola et quelques autres, recueil de nouvelles (Éditions Jean-Goujon)
• 1980 : Contes pervers, recueil de nouvelles (Fayard) (ISBN 978-2-213-00941-4) Adapté au cinéma en 1980 sous le même titre, officiellement réalisé par Régine Deforges elle-même (pour des raisons commerciales, le réalisateur a été Michel Lemoine, un spécialiste du film érotique) ; il existe également une adaptation en bandes dessinées (Contes pervers) parue en 1985, par Gérald Leclaire et Régine Deforges, aux Éditions Régine Deforges.
• 1994 : « La Cabane du jardin du Luxembourg », nouvelle dans l'anthologie Troubles de femmes dirigé par Marc Dolisi (Éditions Spengler)
• 1996 : L'Orage, roman (Éditions Blanche) (ISBN 978-2-911621-06-2)
• 1999 : Rencontres ferroviaires, roman (Fayard)

Passionnée de broderies au point de croix^[17], Régine Deforges a écrit, co-écrit ou présenté différents ouvrages sur ce thème :

De 1994 à 2004, elle a publiée plusieurs agendas en collaboration avec DMC sous plusieurs maisons d'édition.

La collection personnelle de Régine Deforges a été dispersée lors d'une vente aux enchères^[18].

• 1980 : Les Cent plus beaux cris de femmes (Cherche-Midi Éditeur)
• 1999 : La Chanson d’amour, petite anthologie (Éditions Mango-Images)
• 1993 : Poèmes de femmes (Cherche-Midi Éditeur)

• Les Cerises, dans C'est la rentrée ! : 16 écrivains racontent.... Paris : EJL, coll. "Librio", suppl. à Libération du 4 septembre 1997, p. 25-27.

• 1986 : Pour l'amour de Marie Salat, lu par l'auteure, éditions des femmes, coll. « Bibliothèque des voix ».

• La Bicyclette bleue de Thierry Binisti (1999), avec Laetitia Casta, Georges Corraface, Virgile Bayle
• Le Cahier volé de Christine Lipinska (1991), avec Élodie Bouchez, Edwige Navarro, Benoît Magimel
• Contes pervers ou Les Filles de madame Claude, de Régine Deforges (1980), avec Carina Barone, Françoise Gayat, Zora Kerova
• Régine Deforges, amoureuse et rebelle, documentaire de Annie Morillon et Julien Cendres (2009), collection « Empreintes », MFP / France 5
• Régine Deforges, une femme de passion et de liberté, film documentaire de Marie-Dominique Montel et Christopher Jones. France 3 (2013)

• Franck Spengler, le fils de Régine Deforges
• Léa Wiazemsky, sa fille
• Wiaz, son époux

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• Forger une liberté durable : entretien radiophonique de Régine Deforges en ligne.
• Entretiens « Les Filles du cahier volé », Régine Deforges et Leonardo Marcos
• Le Bon Plaisir de Régine Deforges [Podcast], Françoise Malettra (intervenante), dans Le Bon Plaisir sur France Culture (10 novembre 1984, 210 minutes)
• Régine Deforges, sur le site de l'INA
• Entretien avec Régine Deforges (document Scribd)

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