Mana | |
L'église Saint-Joseph. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Guyane |
Département | Guyane |
Arrondissement | Saint-Laurent-du-Maroni |
Intercommunalité | Communauté de communes de l'Ouest guyanais |
Maire Mandat |
Albéric Benth 2020-2026 |
Code postal | 97360 et 97318 |
Code commune | 97306 |
Démographie | |
Gentilé | Mananais, Mananaises |
Population municipale |
11 364 hab. (2022 ) |
Densité | 1,8 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 5° 40′ 11″ nord, 53° 46′ 41″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 636 m |
Superficie | 6 332,6 km2 |
Type | Commune rurale et littorale |
Unité urbaine | Mana (ville isolée) |
Aire d'attraction | Hors aire d'attraction |
Élections | |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | mairie-mana.fr |
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Mana est une commune française située en Guyane.
Histoire
En 1821, le ministère de la Marine et des Colonies installe en Guyane le gouverneur Pierre Bernard Milius dans l'idée de changer la politique coloniale : au lieu de faire déporter des « noirs », le ministère veut tenter de faire venir des « blancs ». Le lieu-dit Nouvelle-Angoulême, sur les rives du Mana, devient le lieu de cette expérimentation, et quelques familles allemandes, françaises et acadiennes s'y installent. Les mauvaises récoltes, les fièvres, les querelles découragent les colons, qui obtiennent tous leur rapatriement en 1828. Toutefois, Anne-Marie Javouhey, qui s'était elle aussi établi dès 1822 avec l'ordre religieux qu'elle a créée, a convaincu le ministère de tenter un autre projet. En 1828, elle commence à faire bâtir un lieu plus en aval sur le Mana, à l'emplacement de la ville actuelle, qui était déjà occupé par des Amérindiens. Son intention est d'y faire travailler les esclaves[1].
Dans ce camp d'esclaves de Mana, à partir de l'interdiction de la traite négrière dans l'empire français, l'État envoie à Javouhey les « esclaves libérables »: en effet, malgré l'interdiction, des bateaux continuent de déporter des Africains pour les vendre en Guyane. Lorsque le gouvernement colonial surprend un tel débarquement, il met les personnes sous l'autorité des nonnes de Mana[2].
Un bagne pour femmes a été ouvert à Mana au XIXe siècle, fermé début XXe[3].
Dans les années 1980, une communauté de réfugiés Hmong du Laos a été installée à proximité à Javouhey puis, dans les années 1990, des Personnes Provisoirement Déplacées du Suriname (PPDS) ont été accueillies sous le patronage du HCR[4].
Géographie
Les communes limitrophes sont Saint-Laurent-du-Maroni, Iracoubo, Saül, Saint-Élie, Awala-Yalimapo et Papaichton.
Localisation
La commune se trouve sur le sous-continent de l'Amérique du Sud. La ville est située dans l'Ouest guyanais au bord du fleuve Mana non loin de l'embouchure du Maroni. La commune est traversée par les Montagnes de la Trinité atteignant une altitude maximale de 636 mètres. Au nord de la commune se trouve une zone côtière bordée par l'Océan Atlantique.
De Mana dépend également le village de Javouhey peuplé essentiellement par des habitants Hmong exilés du Laos.
Climat
Le climat y est de type équatorial humide, type Af selon la classification de Koppen.
Urbanisme
Typologie
Mana est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7]. Elle appartient à l'unité urbaine de Mana, une agglomération intra-départementale regroupant 1 commune[8] et 11 364 habitants en 2022, dont elle est une ville isolée[9],[10].
La commune, bordée par l'océan Atlantique au nord et par le Maroni à l'ouest sur quelques kilomètres, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[11]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[12],[13].
Toponymie
La commune porte le nom du fleuve Mana qui passe sur son territoire.
Politique et administration
Liste des maires
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1961, premier recensement postérieur à la départementalisation de 1946. À partir de 2006, les populations de référence des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[19],[Note 2].
En 2022, la commune comptait 11 364 habitants[Note 3], en évolution de +7,55 % par rapport à 2016 (Guyane : +7,07 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Sports et loisirs
Équipement sportif :
- Stade Guy-Mariette.
Clubs sportifs :
- ASJ Mana, football ;
- US Mananaise, football.
Économie
Mana était le premier producteur de riz du département. Quatre compagnies rizicoles et une coopérative semencière étaient en activité. Trois étaient situées sur la rive droite de la rivière Mana et une sur la rive gauche. La majorité du riz produit en Guyane était exporté vers l'Europe. La production de riz se faisait sur des polders de grandes superficies. La plupart des opérations de semence et de traitement se faisait par avion.
Actuellement, les rizières sont quasiment à l'abandon.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- L'église Saint-Joseph est classée Monument historique[22]. L'église est dédiée à saint Joseph.
Patrimoine environnemental
Personnalités liées à la commune
- Anne-Marie Javouhey (1779-1851), fondatrice d'un ordre religieux missionnaire.
- Georges Patient (1949), personnalité politique française.
- Chantal Berthelot (1958), personnalité politique française.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel de la Mairie de Mana
- Site de Guyane guide portant sur la commune de Mana.
- Site de la Collectivité Territoriale de Guyane.
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative à la géographie :
Notes et références
Notes
- ↑ Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- ↑ Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
- ↑ Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
Références
- ↑ René Belenus, « Une conséquence de l’abolition de la traite des Noirs : l’expérience de Mana en Guyane », Bulletin de la Société d'Histoire de la Guadeloupe, no 180, , p. 27–36 (ISSN 0583-8266 et 2276-1993, DOI 10.7202/1053528ar, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Marie-José Jolivet, « Des « libérables» aux « étrangers»: Mémoire et histoire créoles à Mana », dans Histoires, identités et logiques ethniques: Amérindiens, créoles et noirs marrons en Guyane, Éditions du comité des travaux historiques et scientifiques, coll. « Le regard de l'ethnologue », (ISBN 978-2-7355-0662-0, OCLC 232311501, lire en ligne)
- ↑ Gaëlle Compper, « La parole divine dans l’enfer du bagne. L’échec de l’oeuvre rédemptrice des congrégations religieuses en Guyane (1852-1907) », Bulletin de la Société d'Histoire de la Guadeloupe, no 132, , p. 31–49 (ISSN 0583-8266 et 2276-1993, DOI 10.7202/1040763ar, lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Mana : Un hommage a été rendu aux combattants Hmongs de la guerre d'Indochine au village Javouhey », sur Guyane la 1ère, (consulté le )
- ↑ « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- ↑ « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- ↑ « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- ↑ « Unité urbaine 2020 de Mana », sur insee.fr (consulté le ).
- ↑ « Base des unités urbaines 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
- ↑ Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- ↑ « Les communes soumises à la loi littoral. », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
- ↑ « La loi littoral »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
- ↑ « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- ↑ Site de la préfecture de la Guyane (consulté le 11 mai 2008)
- ↑ L'école de la commune porte son nom.
- ↑ [PDF] Annexe 2 : Élections municipales de mars 1977
- ↑ « Albéric Benth est le nouveau maire de Mana », sur Guyane La Première, .
- ↑ Vanessa Étienne, « [Municipales 2020] Albéric Benth reconduit pour 6 ans à la tête de la mairie de Mana », sur Guyane La Première, .
- ↑ L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- ↑ Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2013 - Recensements harmonisés - Séries départementales et communales
- ↑ pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022
- ↑ « Église, presbytère », notice no PA00105907, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- ↑ Amana sur le site des Réserves naturelles de France
- ↑ La Trinité sur le site des Réserves naturelles de France