Un monolithe (du grec μόνος / mónos, « un seul », et λίθος / líthos, « pierre[1] ») est un bloc de pierre massif, constitué d'un seul élément, naturel ou taillé. Il est parfois monumental, voire de très grande dimension. L'architecture monolithe (ou monolithique) est une construction réalisée dans un bloc unique constitué d'un seul matériau. Quand on a affaire à un relief résiduel non monobloc créé par l'érosion, on parle d'inselberg et non de monolithe.
Monolithes naturels
Un monolithe peut être naturel : le mont Augustus (souvent qualifié de plus grand monolithe du monde bien qu'il soit un monoclinal composé de plusieurs types de roches) et Uluru/Ayers Rock (en fait un inselberg), en Australie, le monolithe de Ben Amira en Mauritanie, ou le monolithe Zuma Rock au Nigeria.
Certaines masses rocheuses peuvent être qualifiés de monolithe bien que constituées en réalité d'amas de roches agglomérées : c'est par exemple le cas en France du monolithe cargneulitique de Sardières (93 m de haut).
Au Québec, la Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan abrite la plus grande concentration de monolithes d’érosion au Canada, des sites fossilifères importants, des milieux écologiques uniques, la nature entièrement calcaire des roches horizontales stratifiées exerce une influence profonde sur la structure de la flore et sur le choix des espèces[2],[3],[4],[5].
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Mont Augustus, en Australie.
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Milliers d’îles monolithes de la baie d'Along au Viêt Nam.
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Ile du Fantôme, Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan, golfe du Saint-Laurent, Québec, Canada
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Balancing Rock au Canada.
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Peñón de Guatapé, en Colombie.
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Monolithe de Mars, de la mission Mars Reconnaissance Orbiter en 2005.
Monolithes taillés ou déplacés par l'homme
Un bloc de pierre taillée, par opposition à un assemblage de pierres, comme un linteau par exemple, est un monolithe taillé. Le linteau ayant été taillé dans un monolithe. Il n'est donc pas nécessairement de très grande taille.
Un monolithe peut aussi constituer un monument à lui seul (statue, pierre monolithique). On retrouve des pierres monolithiques sacrées dès la Préhistoire (menhirs) et dans de nombreuses civilisations, comme la civilisation maya (stèles représentant des souverains ou encore les « zoomorphes » originaux de Quiriguá) et Aztèques (le monolithe de Coatlicue qui représente la déesse de la mort, ou encore le monolithe décoré de Tizoc représentant les quinze victoires de ce souverain). Parmi les premiers édifices constitués de monolithes figurent les menhirs, les cromlechs, et les alignements mégalithiques, à partir du Ve millénaire av. J.-C..
Un monolithe peut aussi constituer un élément architectural d'un édifice composé d'un seul élément (colonne, linteau, etc.). On considère un édifice en béton armé comme « monolithe » (par opposition à un mur en briques ou en blocs de béton).
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Linteau de la porte d'Arcadie à Messène de la Grèce antique.
Les plus grands monolithes d'origine anthropique
La plus grosse pierre déplacée par l’homme
Le piédestal de granite du Cavalier de bronze (du tsar de toutes les Russies Pierre le Grand) transporté à Saint-Pétersbourg en 1770 (en présence de l’impératrice Catherine II de Russie) est réputé pour être la plus grosse pierre jamais déplacée par l'homme. On cite les chiffres suivants : 7 × 14 × 9 m, pour 1 500 tonnes[6].
La plus grosse pierre jamais taillée par l’homme
L’obélisque inachevé d’Assouan est donné pour 1 200 tonnes. Mais il n’est jamais sorti de sa carrière. Il n’est pas détaché du socle rocheux.
La plus grosse pierre taillée jamais déplacée par l’homme
La pierre de Baalbek dite Hadjar-el-Qoublé (la Pierre du sud ou Pierre de la femme enceinte) est donnée pour 21,5 × 4,8 × 4,2 m, soit de 900 à 1 100 tonnes selon des estimations assez constantes. Elle n'est pas sortie de la carrière, et elle est restée plantée en oblique, au lieu de son extraction.
Le plus grand de tous les obélisques égyptiens
L’obélisque du Latran, à Rome a été brisé en trois morceaux, mais reconstitué et ré-érigé (ou le contraire) par le pape Sixte V. On donne des chiffres variables, sans doute 32 m de haut pour un poids de 400±50 tonnes.
Quelques autres monolithes renommés
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Obélisque de Louxor, place de la Concorde à Paris.
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Obélisque du Vatican, à Rome.
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Colosses de Memnon, à Thèbes en Égypte.
- Les colosses de Memnon, à Thèbes en Égypte, pèsent chacun 1 300 tonnes (statue 750 t, piédestal 550 t)[7].
- L'acropole de Baalbek, vingt-quatre monolithes, le plus lourd pesant plus de 800 tonnes[8].
- Le temple de Jérusalem, les pierres ayant servi à la construction de la fondation du mont Moriah (Shetiyah Ha Kotel) sont estimées à 800 tonnes chacune.
- Le monolithe de la colonne d'Alexandre long de 25,45 mètres, de 3,5 mètres de diamètre et pesant 661 tonnes est en granit rouge. Posé sur un piédestal et surmonté de la sculpture d'un ange, il se trouve sur la place du Palais à Saint-Pétersbourg.
- Le grand menhir brisé d'Er Grah de Locmariaquer, brisé en cinq morceaux, mesurait environ 25 m et pesait environ 300 tonnes.
- Le mausolée de Théodoric à Ravenne en Italie est couvert d'une coupole monolithe de 10 m de diamètre, pesant environ 300 tonnes.
- L’obélisque de Louxor, place de la Concorde à Paris, mesure 23 m de haut et pèse environ 230 tonnes.
- Le grand linteau de la porte d'Arcadie à Messène.
- Le monolithe Mussolini du Foro Italico, à Rome, en marbre de Carrare.
- Le monolithe du parc Vigeland, à Oslo en Norvège, en granit, mesure 17 m de haut.
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Pierre du Soleil, de Mexico.
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Moaïs de l'île de Pâques.
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Rocher d'Or en Birmanie.
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Architecture monolithe de l'architecte Jean Nouvel du lac de Morat de l'Exposition nationale suisse de 2002.
Au cinéma
- 1968 : 2001, l'Odyssée de l'espace, de Stanley Kubrick, d’après 2001 : L'Odyssée de l'espace (roman), d'Arthur C. Clarke, un célèbre monolithe géométrique noir d'origine extraterrestre joue un rôle important et mystérieux dans l’évolution de l'histoire de l'humanité, tout au long du film.
Notes et références
- Informations lexicographiques et étymologiques de « monolithe » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
- Commission de Toponymie Québec, « Site patrimonial de l'Archipel-de-Mingan », sur Gouvernement du Québec, (consulté le ) : « plusieurs peuples y auraient séjourné afin d'y faire de la chasse aux animaux marins et du commerce, les Amérindiens, les Basques, les Normands et les Bretons y auraient transité. »
- « L'Archipel-de-Mingan : Plan directeur : Protection des espèces », Alors que baleines et phoques s’amusent au large, les quelque mille îles et îlots fascinent grâce aux plantes arctiques-alpines et aux colonies d’oiseaux qui les peuplent. (consulté le )
- Richard Nolin, « Plan directeur. Réserve de parc national du Canada et l'Archipe-de-Mingan, (RPNCAM) - ESHKU EKA TSHITSHUE TSHITSHIPANANUT », (consulté le ) : « Document bilingue français et Innu, le Conseil des Innus de Nutashkuan a tenu à suivre les étapes principales du développement du plan directeur de la RPNCAM », p. 107
- Commission de Toponymie Québec, « Archipel de Mingan », sur Gouvernement du Québec, (consulté le ) : « on précise qu'il s'agit d'un nom basque qui signifie « flèche en pointe de sable », évoquant ainsi la pointe où est situé le village de Longue-Pointe, à l'ouest de l'archipel »
- Article signé A. de Rochas (peut-être l'ingénieur Alphonse Beau de Rochas), « Transport du piédestal », sur cnum.cnam.fr, La Nature, .
- Antoine-Jean Letronne, « La statue vocale de Memnon étudiée dans ses rapports avec l'Égypte et la Grèce », sur persee.fr (consulté le ).
- « Baalbek », sur whc.unesco.org (consulté le ).
Annexes
Articles connexes
- Architecture monolithe
- Cheminée de fée
- Église monolithe
- Inselberg, liste d'inselbergs
- Liste de monolithes antiques (de)
- Liste des plus grands monolithes du monde (de)
- Mégalithe
- Mégalithisme
- Pinacle (géologie)
- Rocher-champignon
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- « Monolithe ou l’architecture en suspens » [PDF], sur frac-centre.fr (consulté le ).