Nom de naissance | Pierre Koralnik |
---|---|
Naissance |
![]() |
Nationalité |
![]() |
Profession |
Réalisateur Cinéaste Scénariste |
Films notables |
Anna Cannabis |
Séries notables |
Dim Dam Dom Ni Figue Ni Raisin |
Enfance
Pierre Koralnik est issu d’une famille juive originaire de la ville ukrainienne d'Ouman. Au moment de la guerre civile russe et de ses progroms antisémites, ses parents vont s’enfuir vers l’ouest s’installant d’abord à Varsovie, puis à Berlin, où son père va travailler dans le domaine de la formation professionnelle. L’arrivée du pouvoir nazi en 1933 oblige la famille Koralnik à s’expatrier une fois de plus pour s’installer en France : à Paris, qui sera, le 25 décembre 1937, ville de naissance du jeune Pierre, puis, après l'Armistice du 22 juin 1940, en Zone libre. Suite à une rafle de la police du Régime de Vichy, Pierre et sa mère sont internés au camp de déportation des Milles dans le secteur d’Aix-en-Provence. Le père de Pierre Koralnik parvient cependant à les faire libérer ; et la famille réussit ensuite à trouver refuge en Suisse, en passant la frontière à Genève, où elle sera prise en charge par les autorités helvétiques [1].
Études
Pierre Koralnik fait ses études en Suisse et, s'intéressant au cinéma, revient à Paris où il se présente au concours de l'IHDEC pour les étrangers. Il en sort diplômé en 1957, dans la même promotion que Marin Karmitz et James Blue.
Carrière
Il débute à la Télévision suisse romande pour l'émission Continent sans visa[2]. Dès lors, il réalise plusieurs téléfilms et portraits comme ceux de l'écrivain afro-américain James Baldwin (1962, 30 mn) et du peintre anglais fantasque Francis Bacon (1964, 22 mn).
La même année, Pierre Koralnik se lance dans un reportage sur le "cinéma d'épouvante", toujours pour Continent sans visa : s'introduisant dans les studios britanniques de la Hammer Film Productions, il explore la très secrète machine à effets spéciaux qui fait la joie des spectateurs des films d'horreur avec sa cohorte de personnages issus de la littérature de genre : Dracula, Frankenstein, Loup-Garou, etc. avec des interviews exclusifs des acteurs-vedettes tels l'américain d'adoption Boris Karloff, connu pour avoir incarné Frankenstein le film, dans les années 1930, et le britannique Christopher Lee, alias Dracula à l'écran, ce dernier s'exprimant, avec beaucoup d'humour et d'ironie sur ses rôles, dans un français impeccable[3].
Il collabore ensuite à plusieurs productions de la télévision française comme le grand magazine de l'ex-ORTF Cinq colonnes à la une, Dim Dam Dom, l'émission mensuelle produite par Daisy de Galard destinée au public féminin, et à l'émission de divertissement impertinente Ni figue Ni raisin, sur des sketchs écrits par Jean-Loup Dabadie, produite en 1964-1965 par la chanteuse et productrice française Michèle Arnaud. C'est à la demande de cette dernière qu'il réalise ensuite la comédie musicale Anna[4], premier téléfilm tourné en 35 mm et en couleurs, mais montré en noir et blanc aux téléspectateurs de la première chaîne le 13 janvier 1967. À l'initiative de Malavida Films, Anna ne sera finalement distribué sur les écrans de cinéma qu'à partir du 29 novembre 2023[5].

En 1970, associant une partie de l'équipe du téléfilm Anna, notamment le directeur photo Willy Kurant, la monteuse Françoise Collin et Serge Gainsbourg pour la musique, Pierre Koralnik signe - pour le cinéma cette fois - un polar baroque et flamboyant au titre sulfureux de Cannabis avec : Gainsbourg lui-même dans le rôle principal, Jane Birkin et Curd Jürgens.
Koralnik se distingue parallèlement avec des téléfilms de prestige et de qualité associant grands textes, musique contemporaire, et danse classique ; et en donnant deux de ses derniers rôles à la danseuse et actrice Ludmila Tcherina avec : Salomé, diffusé en 1969, d'après le drame d'Oscar Wilde dans une distribution qui rassemble dans les rôles principaux, Michel Auclair et Madeleine Sologne ; la musique originale est du compositeur Jean Prodromidès ; et, spécialement pour Ludmila Tcherina jouant le rôle de Salomé, la chorégraphie de la danse des sept voiles est signée Maurice Béjart et a été filmée par Koralnik et son équipe sur la terrasse du Parc Güell à Barcelone. Suivra en 1974 La Reine de Saba (écrit par Maurice Clavel sur une idée d'Henry Chapier) avec : Ludmila Tcherina dans le rôle-titre, et Frédéric de Pasquale en Roi Salomon[6].
Pierre Koralnik poursuivra sa carrière de réalisateur de films et téléfilms jusque dans les années 2000. Il participe notamment à plusieurs mini-séries TV comme : L'Instit avec Gérard Klein, Nestor Burma avec Guy Marchand, ainsi que la longue série Maigret avec Bruno Cremer. En 2024, la Cinémathèque suisse lui consacre une rétrospective[7].
Distinction
En 1982, il reçoit le prix Boris-Oumanski[8].
Filmographie
Cinéma
- 1970 : Peggy Guggenheim, mémoire d'une collectionneuse[9]
- 1970 : Cannabis
- 1973 : La Sainte Famille
- 1980 : Louise Nevelson, Louise Nevelson, Ma vie comme un collage[10]
- 1983 : La Passion d'Adolf Wölfli, une biographie de rêve
- 1994 : Andrée Putman, vision de rêve
Télévision
Téléfilms, sauf mention contraire.
- 1960 : Denis de Rougemont, fragments d'une biographie[11]
- 1962 : James Baldwin, un étranger dans le village (documentaire, RTS Radio Télévision Suisse)[12],[11]
- 1964 : Francis Bacon, peintre anglais (documentaire, RTS Radio Télévision Suisse)[11],[13]
- 1967 : Anna
- 1968 : Françoise et Udo [14]
Portrait original et fictionné de Françoise Hardy et Udo Jürgens[15].
- 1969 : Salomé
- 1970 : Ich bin Vicky Leandros
- 1974 : La Reine de Saba
- 1977 : Moi, exilée
- 1978 : Rumeur
- 1984 : Le Rapt
- 1985 : Enquête sur une parole donnée : La lettre perdue
- 1987 : Le Prince barbare (Ekitos - Prinz der Barbaren)
- 1990 : Quartier nègre
- 1991 : Les Démoniaques
- 1993 : Retour au bercail, épisode de la série télévisée Nestor Burma
- 1997 : Maigret et l'improbable Mr. Owen, épisode de la série télévisée Maigret
Autre
- 1991 : Visages suisses, film officiel pour le 700e anniversaire de la Confédération
Notes et références
- ↑ « RTS Pierre Koralnik, une vie en images – Chapitre 2, les débuts », sur Radio Télévision Suisse
- ↑ « RTS Continents sans visa », sur Radio Télévision Suisse
- ↑ « RTS Pierre Koralnik, une vie en images – Chapitre 3 : Prendre sa liberté », sur Radio Télévision Suisse
- ↑ « Rétrospective Pierre Koralnik Anna », sur Cinémathèque Suisse
- ↑ « Allociné Anna Pierre Koralnik 29 novembre 2023 ».
- ↑ « Rétrospective Pierre Koralnik La Reine de Saba », sur Cinémathèque Suisse
- ↑ « Rétrospective Pierre Koralnik », sur Cinémathèque Suisse (consulté le )
- ↑ La Suisse, .
- ↑ « BDFCI Le Cinema Peggy Guggenheim, mémoire d'une collectionneuse ».
- ↑ « Cinémathèque suisse - Louise Nevelson, Ma vie comme un collage ».
- « Cinémathèque Suisse. Programme de courts métrages Pierre Koralnik 1 ».
- ↑ « Un étranger dans le village ».
- ↑ Reportage, une archive de la Télévision suisse romande.
- ↑ « Cinémathèque Suisse. Rétrospective Pierre Koralnik – Françoise et Udo ».
- ↑ Tourné par Pierre Koralnik en 1968, le film présente la rencontre inopinée des deux grandes vedettes de l'époque dans un train et dans le lit d'une chambre d'hôtel. Choqués, les dirigeants de l'ORTF ont décidé de le déprogrammer et de le ranger dans « l'enfer » de la télévision. Le film ressort 53 ans plus tard sur Rembob'INA.
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Pierre Koralnik, une vie en images - Radio Télévision Suisse - RTS |https://www.rts.ch/archives/grands-formats/2024/grand-format/pierre-koralnik-une-vie-en-images-28662081.html
- Pierre Koralnik sur le Swiss Film Directory