Maire de Bordeaux |
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Paul Broca (petit-fils) |
Pierre Thomas, né à Eymet dans le Périgord en 1760 et mort à Libourne le [1] est pasteur à Sainte-Foy-la-Grande. Révolutionnaire, il est nommé maire de Bordeaux le dans une volonté du Comité de salut public d'épurer une municipalité corrompue. Il quitte ses fonctions le .
Biographie
Pierre Thomas nait dans le Périgord aux alentours de 1760 dans une famille protestante. Instruit, il exerce comme pasteur à Sainte-Foy-la-Grande de 1782 à 1792.
Il épouse une demoiselle Gentillot dont il a au moins une fille[Note 1],[1].
Pierre se joint aux idées révolutionnaires[2] et devient un membre actif du Club des Jacobins de Sainte-Foye, et y fréquente la loge de La Persévérance. C'est un Montagnard convaincu, qui s'oppose aux idées des Girondins.
Il ne siège pas à la Commission militaire départementale où il est nommé le (23 pluviôse an II) par Ysabeau et Tallien, évitant peut-être prudemment son président Jean-Baptiste Lacombe, un arriviste sans scrupule qu'il a connu comme maître d'école à Sainte-Foy-la-Grande[2]. Il fonde à Bordeaux le club de la Ferraille, pour soutenir l'envoyé spécial du Comité de salut public, le jeune Marc-Antoine Jullien proche de Robespierre, en mission à Bordeaux pour surveiller Ysabeau et Tallien[1]. À l'instigation d'Ysabeau, il est un des huit membres du Directoire du Bac d'Ambès (nom d'alors du département de la Gironde) du 5 au 20 messidor an II[1].
Le (21 messidor an II) un arrêté de Marc-Antoine Jullien le nomme maire de Bordeaux en remplacement de Joseph-François Bertrand incarcéré pour escroquerie plusieurs mois auparavant. Pierre prend ses fonctions le (25 messidor) « au milieu des témoignages de félicitations de ses concitoyens »[2].
Après la chute de Robespierre, il exprime avec le conseil municipal son ralliement aux Thermidoriens, félicitant la Convention d'avoir « débarrassé la République des monstres qui voulaient lui ravir la liberté »[2]. Dans la vague d'épuration qui s'ensuit J.-B. Lacombe est guillotiné et Pierre Thomas intervient pour arrêter le peuple qui promène sa tête au bout d'une pique dans Bordeaux[1].
Il est parmi ceux qui demandent et obtiennent de la Convention l'abrogation du décret du qui a mis hors la loi les fédéralistes et les partisans des Girondins[1]. Il est, injustement semble-t-il, qualifié dans un opuscule d'« homme de sang et dénonciateur qui ont le plus signalé leurs atrocités à Bordeaux pendant le régime affreux de l’an deuxième de la République »[1].
Il quitte ses fonctions le (13 brumaire an III) et retourne à Sainte-Foy-la-Grande se consacrer au pastorat et y organiser l'instruction primaire[2]. Il poursuit son activité politique en tant que commissaire du Directoire exécutif près l’administration du département de la Gironde à partir du (8 messidor an VII), où il lutte contre le brigandage. Il doit en démissionner à l'automne, jugé trop proche des partisans de Gracchus Babeuf[1].
Il est élu pasteur à Bordeaux le (20 floréal an XI), puis au consistoire de Sainte-Foy (28 ventôse an XII)[1]. Après la Restauration, il est mis à l'écart et menacé[3]. Il envisage de quitter la France en s'embarquant de La Rochelle, puis est assigné à résidence à Roquefort dans les Landes. Il rentre à Sainte-Foy en 1817[1].
Il meurt à Libourne le .
Notes et références
Notes
- Cette fille épousera le docteur de Sainte-Foy Pierre Broca, dont naîtra le médecin et anthropologue Paul Broca.
Références
- « Le pasteur Pierre Thomas (1760-1822) Pierre Thomas PORTRAITS - Société d'Histoire Les Amis de Sainte-Foy et sa région », sur www.saintefoylagrandehistoire.com (consulté le )
- Histoire des maires de Bordeaux, Bordeaux, Les Dossiers d'Aquitaine, , 523 p. (ISBN 978-2-84622-171-9, lire en ligne), p. 262
- « Un pasteur de Sainte-Foy maire de Bordeaux, Pierre Thomas Numéro 64 CAHIERS EN CONSULTATION LIBRE - Société d'Histoire Les Amis de Sainte-Foy et sa région », sur www.saintefoylagrandehistoire.com (consulté le )