Pont du Diable (Aniane et Saint-Jean-de-Fos) | |
Géographie | |
---|---|
Pays | France |
Région | Occitanie |
Département | Hérault |
Coordonnées géographiques | 43° 42′ 27″ N, 3° 33′ 26″ E |
Fonction | |
Franchit | Hérault |
Caractéristiques techniques | |
Type | à voûtes |
Longueur | 65 m |
Largeur | 4 m |
Hauteur | 18 m |
Matériau(x) | Pierre |
Construction | |
Construction | IXe siècle |
Historique | |
Protection | Inscrit MH (1935) Patrimoine mondial (1998) |
modifier |
Le pont du Diable ou pont sur l'Hérault[1] est une construction d'architecture romane située sur le fleuve Hérault, entre les communes d'Aniane et Saint-Jean-de-Fos[2], dans le département de l'Hérault en France.
Avec plus de mille années d'existence, il est localisé à la fin des gorges de l’Hérault, dans un lieu propice à la baignade, où il attire chaque année de nombreux visiteurs en été.
Histoire
Mentionné également sous le nom de pont du Gouffre noir ou pont du Gour noir, cet édifice est l'un des plus anciens ponts médiévaux de France[3],[4]. D'après le cartulaire de Gellone et selon les dernières recherches conduites par l'université de Montpellier, la construction aurait eu lieu en 873, suivant un accord conclu entre l'abbé d'Aniane et l'abbé de Gellone (Saint Guilhem le Désert), donc probablement dans la première moitié du IXe siècle.
Victor Mortet a publié l'acte passé entre Pons, abbé d'Aniane, et Geoffroy, abbé de Gellone, en donnant une date de rédaction de l'acte comprise entre 1036 et 1048. Il est prévu que chaque abbaye construit la moitié du pont, qu'on ne doit pas le fortifier ou construire une église dessus et qu'aucun droit d'usage ou cens ne doit être prélevé pour son passage[5].
Le pont du diable (ou pont de Saint Guilhem) doit son nom à une légende se trouvant dans la seconde rédaction du Moniage Guillaume écrite vers 1160[6], qui attribue, faussement, la construction du pont à Guillaume d'Orange et qui prétendait que lors de la construction du pont, le diable venait défaire chaque nuit ce que les hommes construisaient durant la journée. Un jour, les hommes (qui n'en pouvaient plus de construire en vain) conclurent un accord avec le diable : il pourrait prendre la première âme qui passerait sur le pont. Ainsi les hommes purent construire le pont. Mais aucun des hommes ne voulant donner son âme au diable, ils firent passer un chat en premier[7]. Fou de rage, le Diable tenta en vain de détruire le pont sans y parvenir et se jeta dans l'eau. C'est ainsi que le pont reçut le nom de « Pont du Diable ».
Le pont du Diable fait l’objet d’une inscription et protection au titre des monuments historiques depuis le [1],[8]. En 1998, il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco (868-033)[9] au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France[10].
Architecture
Le pont comprend deux arches et deux ouïes. Il a été élargi à la fin du XVIIIe siècle[11].
Environnement accidentogène
Historiquement, le pont du Diable est le théâtre d'accidents causés par les sauts de l'édifice ou de ses abords immédiats[12],[13]. Malgré les arrêtés municipaux pris pour interdire les sauts et la pose de panneaux multilingues, les services de secours dénombrent une dizaine d'accidents chaque année[14],[15].
En 2008, un poste de secours est installé afin d'offrir la surveillance du site et prodiguer les premiers soins aux accidentés[16],[17].
Galerie
-
Vue du Pont du Diable depuis le pont neuf.
-
Le pont du diable vu de la plage.
-
Le Pont du Diable par un soleil d'hiver.
-
Le Pont du Diable en période estivale.
-
Le poste de secours du site.
À proximité
Le pont jouxtant l'ouvrage est nommé « pont de la route de Saint-Guilhem », « pont de Saint-Guilhem » ou « pont neuf »[3],[18].
À proximité immédiate se trouvent les grottes de Clamouse et Saint-Guilhem-le-Désert, village médiéval classé parmi les plus beaux villages de France[19] avec son abbaye de Gellone.
Références
- Notice no PA00103697, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Fond cartographique proposé par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) et OpenStreetMap, publié sur le site Géoportail (consulté le )
- [PDF] Dossier d'inscription no 868, page 349 sur 782, publié le sur le site de l'Unesco (consulté le )
- Pont du Diable sur Structurae, consulté le 1er mars 2019.
- Victor Mortet, Recueil de textes relatifs à l'histoire de l'architecture et à la condition des architectes en France, au Moyen Âge XIe – XIIIe siècles, CTHS (collection FORMAT 15), Paris, 1995, p. 109-111 (lire en ligne)
- Les Deux Rédactions en vers du Moniage Guillaume : chansons de geste du XIIe siècle publiées d'après tous les manuscrits connus (trad. Wilhelm Cloetta (en), préf. Antoine Thomas), t. 1, Paris, Firmin Didot et Cie, , 390 p. (lire en ligne sur Gallica), p. 363-8.
- Paul Sébillot, Les Travaux publics et les mines dans les traditions et les superstitions de tous les pays : les routes, les ponts, les chemins de fer, les digues, les canaux, l'hydraulique, les ports, les phares, les mines et les mineurs…, Paris, J. Rothschild, , br, fig, XVI-623, In-8° (OCLC 2903356, BNF 31342829, SUDOC 017900433, présentation en ligne, lire en ligne), p. 151 (consulté le )
- Notice no IA00028660, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Situations géographiques multiples, publié sur le site de l'Unesco (consulté le )
- Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France, convention de 1972, publié sur le site de l'Unesco (consulté le )
- « Plan du pont en 1781-1790 », sur Archives départementales de l'Hérault (consulté le )
- Disparu après un saut du Pont du Diable, il est retrouvé mort, publié le sur le site des Dernières Nouvelles d'Alsace (consulté le ).
- Ils mettent leur vie en jeu pour un instant d’adrénaline, publié le par Nicolas Zarrouk, sur le site du Midi-Libre (consulté le ).
- Près de Montpellier : une ado blessée en sautant des 18 mètres du Pont du Diable, publié le sur le site Actu.fr (consulté le ).
- Ils sautent du pont du Diable malgré le danger, publié le par Sylvie Duchesne, sur le site France Bleu (consulté le ).
- [PDF] Délibérations et comptes rendus du conseil communautaire, page 1/29, publié le sur le site de la Communauté de communes Vallée de l'Hérault (consulté le ).
- Le danger des sauts et plongeons depuis le pont du diable et les falaises, publié le par Fabrice Dubault, sur le site France 3 Occitanie (consulté le ).
- Pont de la route de Saint-Guilhem, publié sur le site de Géoportail (consulté le )
- Saint-Guilhem-le-Désert - Les plus beaux villages de France - Site officiel
Voir aussi
Bibliographie
- [Vallery-Radot 1950] Jean Vallery-Radot, « Le pont du diable », dans Congrès archéologique de France. 108e session. Montpellier. 1950, Paris, Société française d'archéologie, , 357-LXXXVI p. (lire en ligne), p. 181-185
- [Pérouse 1996] Jean-Marie Pérouse de Montclos (sous la direction de) et Hélène Palouzié, « Saint-Jean-de-Fos : Pont du diable », dans Le guide du patrimoine Languedoc Roussillon, Paris, Hachette, , 606 p. (ISBN 978-2-01-242333-6), p. 504
Articles connexes
- Liste des ponts sur le cours d'eau de l'Hérault ;
- Liste des ponts dans le département de l'Hérault ;
- Liste des monuments historiques de l'Hérault.
Lien externe
- Ressources relatives à l'architecture :
- Tour audio : Le pont du Diable et la vallée de l'Hérault, publié sur le site izi.travel (consulté le )