Prix Iznogoud | |
Description | Récompense une personnalité qui a tenté de devenir calife à la place du calife, s’est vantée et a lamentablement échoué dans son entreprise |
---|---|
Organisateur | Festival Humour et Eau salée |
Pays | France |
Date de création | 1992 |
Site officiel | https://www.crea-sgd.org/humour-eau-salee/ |
modifier |
Le prix Iznogoud est un prix créé en 1992 et décerné à l'approche du , lors du festival Humour et Eau salée de Saint-Georges-de-Didonne. Il récompense « une personnalité médiatique à l'ambition démesurée et habituée au succès, qui a brigué une place en vue ou relevé un défi ambitieux, et a finalement essuyé un échec retentissant » (à l'image du personnage de bande dessinée Iznogoud, qui a voulu être calife à la place du calife)[1].
Le jury est réuni par Dominique Bussereau, dans le restaurant parisien Chez Edgard jusqu'à la fermeture de celui-ci en 1998. André Santini est le président à vie du jury, ce qui ne l'a pas empêché d'être lauréat en 2004. Parmi les autres membres du jury, on trouve Jean Tabary (dessinateur de la série Iznogoud), Marc Jolivet, Julien Lepers et Jean-Claude Bourret ; avant sa mort, l'ancienne athlète Colette Besson l'était également.
Le dernier prix a été décerné à Noël Forgeard en 2006.
Membres du jury
Les personnes ci-dessous ont toutes participé au jury à un moment ou à un autre :
- André Santini, député-maire d'Issy-les-Moulineaux
- Colette Besson, championne olympique du 400 m plat féminin des jeux de Mexico en 1968
- Jean Tabary, coauteur de la bande dessinée Iznogoud
- Marc Jolivet, comédien
- Renaud Guyot-Corail, secrétaire général du « Club des parlementaires amateurs de Havane »
- Paul Benmussa, directeur du restaurant Chez Edgard, rue Marbeuf
- Jean-Michel Renu, ancien maire de Saint-Georges-de-Didonne et créateur du festival « Humour et eau salée »
- Dominique Bussereau, ancien secrétaire d'État aux transports et député-maire de Saint-Georges-de-Didonne
- Yann Galut, député du Cher,
- Sanja Vasic Galut, sa femme
- Jean-François Renu, rédacteur du « Prix Iznogoud »
- Jean-Paul Nogues, mari de Colette Besson
- Jérôme Lambert, député de la Charente
- Bruno Dive, journaliste au journal Sud Ouest
- Richard Texier, artiste-peintre
- Dominique Clément, publicitaire et créateur du « Prix Iznogoud »
- Julien Lepers, animateur du jeu télévisé Questions pour un champion
- Jean-Claude Bourret, journaliste français, ancien rédacteur en chef de la chaîne de télévision La Cinq[1]
Lauréats
- 1992 :
- Prix Iznogoud politique : Bernard Tapie[Note 1],[2]
- Prix Iznogoud business : Carlo De Benedetti[Note 2],[2]
- Prix Iznogoud show business : Alain Delon[Note 3],[2]
- Prix Iznogoud sport : Isabelle et Paul Duchesnay[Note 4],[2]
- Prix Iznogoud communication : Jean-Luc Lagardère[Note 5],[1],[2]
- 1993 : Jacques[Note 6] et Bernard Attali[Note 7], Brice Lalonde et Antoine Waechter[Note 8],[1]
- 1994 : Bernard-Henri Lévy[Note 9],[1]
- 1995 : Édouard Balladur[Note 10], Marc Pajot[Note 11],[1]
- 1996 : Jean-Pierre Elkabbach[Note 12],[1]
- 1997 : Alain Juppé[Note 13],[1]
- 1998 : Jacques Toubon[Note 14],[1]
- 1999 : Nicolas Sarkozy[Note 15]
- 2000 : Dominique Voynet[Note 16]
- 2001 : Philippe Séguin[Note 17]
- 2002 : Jean-Pierre Chevènement[Note 18],[3]
- 2003 :
- Jean-Marie Messier[Note 19],[4]
- Prix Iznogoud international : George W. Bush[Note 20],[4]
- 2004 : André Santini[Note 21],[5]
- 2005 : François Hollande[Note 22],[6]
- 2006 : Noël Forgeard[Note 23],[7]
Notes et références
Notes
- En avril 1992, Bernard Tapie est nommé ministre de la Ville. Il démissionne le 23 mai suivant après avoir été mis en examen pour abus de biens sociaux.
- En 1992, Carlo de Benedetti, via une société française, lance une OPA sur la Société générale de Belgique. À la suite de la résistance de la banque face à cette attaque, et à l'intervention du groupe Suez, le contrôle échappe à Benedetti et à ses alliés.
- En 1992, Alain Delon joue Casanova vieillissant dans Le Retour de Casanova. Sa prise de poids volontaire est interprétée comme une dégradation due à l'âge.
- Champions du monde de patinage artistique (danse) en 1991, et favoris des jeux olympiques d'hiver de 1992 à Albertville, les Duchesnay finissent médaille d'argent.
- Lagardère achète La Cinq en 1990, par l'intermédiaire du groupe Hachette. Bien que la chaîne soit déjà endettée avant son rachat, le groupe Hachette multiplie les dépenses, creusant le déficit annuel et obligeant la direction à licencier les 3/4 de son personnel. Lors d'une interview par Jean-Claude Bourret durant le journal de 20 h, peu après l'annonce du plan de licenciement, Jean-Luc Lagardère s'entendra répondre par le présentateur que l'action entreprise « ressemble à une écurie de course de Formule 1 qui vendrait les pneus pour acheter l'essence ». La Cinq dépose le bilan en décembre 1991, et est placée en redressement judiciaire en janvier 1992, puis en liquidation judiciaire en avril.
- En 1993, Jacques Attali est accusé de plagiat et de falsification pour son livre Verbatim I, en faisant croire que les entretiens avec François Mitterrand qu'il rapporte ont lieu avec lui, alors que c'est Elie Wiesel qui les a eus. Ce scandale éclate alors que fusent déjà les accusations de mauvaise gestion de la BERD, dont il est le président.
- En 1993, Air France, alors dirigé par Bernard Attali, rachète une compagnie d'aviation tchécoslovaque avec l'aide de la BERD, dont son frère est le président. Les médias accusent Jacques Attali d'ingérence dans le fonctionnement d'Air France.
- Pour les élections législatives françaises de 1993, les partis politiques Les Verts (dirigé par Antoine Waechter) et Génération écologie (dirigé par Brice Lalonde) décident de faire alliance : ils obtiendront 11 % d'intention de vote, mais aucun élu.
- À l'occasion des élections européennes de 1994 en France, Bernard-Henri Lévy lance l'idée de la liste « L'Europe commence à Sarajevo », pour contraindre les partis politiques à prendre en compte la situation dans les Balkans. Il annonce le retrait de la liste, quelques jours avant l'élection, alors que celle-ci était créditée de 11 % d'intentions de vote (elle obtiendra finalement 1 %).
- En 1995, Édouard Balladur, premier ministre, se présente à l'élection présidentielle française de 1995, après avoir promis à son « ami de 30 ans » Jacques Chirac qu'il le soutiendrait et ne se présenterait pas. Il termine 3e de l'élection et est éliminé du second tour.
- En 1995, Marc Pajot est le skipper de France 2-3, du Yacht-club de Sète (France America 95), engagé dans la Coupe Louis-Vuitton. Doté d'un budget de 200 millions de francs, l'équipe termine 5e, après que leur bateau d'entraînement ait dû être remplacé dès le début de la compétition, et que France 2-3 ait démâté lors de la dernière régate.
- En 1996, Jean-Pierre Elkabbach est contraint à la démission de son poste de président de France Télévisions, à la suite de la polémique sur les contrats qu'il a consentis à certains animateurs-producteurs.
- En 1997, Alain Juppé, alors premier ministre, est contraint à la démission à la suite de la défaite de son camp lors des élections législatives françaises de 1997. Les élections ont été déclenchées par Jacques Chirac, sur les conseils (entre autres) de son premier ministre, alors que le gouvernement possédait une majorité de 85,1 % au parlement.
- En 1998, alors que le maire de Paris Jean Tiberi est touché par une série d'affaires, Jacques Toubon annonce la création d'un groupe dissident, regroupant un tiers des élus RPR-UDF. Sans soutien du président de la République et de la direction du RPR, il doit renoncer et retourne dans la majorité municipale fin mai.
- En 1999, Nicolas Sarkozy, alors président par intérim du RPR, fait campagne pour les élections européennes de 1999 en France, conjointement avec le parti Démocratie libérale d'Alain Madelin, représentant la droite pro-européenne. Leur liste arrive 3e, derrière le Parti socialiste et la droite souverainiste menée par Charles Pasqua et Philippe de Villiers. À la suite de cette défaite, il démissionne de son poste de président, et se retire - pour un temps - de la politique nationale.
- En 2000, Dominique Voynet, alors ministre de l'Environnement du Gouvernement Jospin, et chef de file des Verts, est critiquée pour diverses positions paraissant contraire à ses principes écologiques (notamment pour son traitement du naufrage de l'Erika, et pour son silence lors de la suppression de la vignette automobile, « seul impôt de nature écologique »).
- Philippe Seguin est candidat RPR à la mairie de Paris aux élections municipales françaises de 2001. Mais le maintien de Jean Tiberi maire RPR sortant, l'absence de soutien de Jacques Chirac, et ses choix de campagne provoquent l'élection du candidat PS Bertrand Delanoë.
- « Pour l'ensemble de son œuvre aux élections présidentielle et législative ». Jean-Pierre Chevènement était d'après les sondages le troisième homme de l'élection présidentielle française de 2002, mais ne fut que le 6e, et n'obtint aucun siège pour son parti aux élections législatives françaises de 2002.
- « Pour son œuvre Universal ». Jean-Marie Messier a démissionné en juillet 2002 de la tête du groupe Vivendi Universal, dont il a été l'un des fondateurs, après avoir pris plusieurs décisions inélégantes et fait des déclarations controversées au sein même de son groupe, devenant l'archétype du financier sans états d'âme. Ses indemnités de licenciement choquent notamment, alors qu'un plan de licenciement dans le groupe doit être mis en place.
- « Pour, en Irak, avoir voulu être calife à la place de Saddam Hussein ». En 2003, malgré l'opposition de la communauté internationale, George Bush, président des États-Unis, déclenche la Guerre d'Irak afin de renverser Saddam Hussein.
- « Pour avoir voulu être Jean-Paul Huchon à la place de Jean-Paul Huchon » : conduisant la liste UDF aux élections régionales françaises de 2004 en Île-de-France, André Santini arrive 3e. La région passe largement à gauche au second tour.
- « François Hollande s'est vu un peu trop vite calife à la place du calife en se croyant déjà présidentiable ». Alors premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande subit une défaite de prestige après avoir soutenu le « Oui » au référendum sur la constitution européenne de 2005 ; cet échec divise le Parti socialiste.
- « Noël Forgeard, calife d'Airbus, a voulu être vizir d'EADS et s'est fait retirer son tapis en plein vol au profit du calife (Louis) Gallois ».
Références
- Jean Tabary, Iznogoud, album n° 25 Qui a tué le Calife, éditions Tabary, 1998, p.47.
- Les Prix Iznogoud, Le Soir, 25 juillet 1992.
- Prix Iznogoud pour Chevènement, Libération, 6 juillet 2002.
- Le prix Iznogoud attribué à Jean-Marie Messier, "ToutenBD.com", 5 juillet 2003.
- Le prix Iznogoud attribué à André Santini Le Nouvel Observateur, 16 juillet 2004.
- Le prix Iznogoud à Hollande, Le Parisien, 4 mai 2005.
- Forgeard se voit décerner le prix Iznogoud pour avoir voulu "être calife à la place du calife", Challenges, 24 juillet 2006.