Le rococo, ou style rocaille en France, est un mouvement artistique européen du XVIIIe siècle touchant l’architecture, les arts décoratifs, la peinture et la sculpture. Il se développe de 1715 à 1780 en France et ensuite dans le Saint-Empire romain germanique, puis en Europe du Sud (Savoie, Italie, Espagne, Portugal), à la suite du mouvement baroque.
L’origine du terme « rococo »
Selon Delécluze, le terme « rococo » fut inventé, vers 1797, en dérision par Pierre-Maurice Quay[1], élève de Jacques-Louis David, maître à penser du mouvement des Barbus et chantre d’un néo-classicisme poussé à l’extrême. Il résulterait d’une association du mot français rocaille, qui désigne une ornementation imitant les rochers et les pierres naturelles et la forme incurvée de certains coquillages, et du mot portugais barroco : « baroque »[2]. Le terme rococo conserve longtemps un caractère péjoratif avant d’être accepté par les historiens de l'art vers le milieu du XIXe siècle et d'être considéré comme un mouvement artistique européen à part entière[3], quoique l'on préfère parler de style rocaille pour ce qui concerne la France.
Historique du mouvement rococo
Ce style s'est propagé en Europe tout au long du XVIIIe siècle.
En France, il apparait sous la Régence et culmine sous le règne de Louis XV, vers 1745, où il supplante le classicisme, jugé alors trop solennel et formel, voire lourd, qui a marqué le règne de Louis XIV[4]. En ce qui concerne la France, on parle d'ailleurs plus volontiers de style rocaille, qui est une des sources du rococo, mais qui, par exception au reste de l'Europe, s'exprime presque exclusivement dans les arts décoratifs au détriment de l'architecture. Il n'y a pas, à proprement parler, d'architecture rococo en France : si la décoration intérieure fait la part belle au rococo ou « style rocaille », l'enveloppe des bâtiments reste d'essence classique. Les intérieurs des bâtiments de style rococo sont caractérisés par plus d'intimité due à la disparition des pièces en enfilade et des galeries, mais aussi l'apparition des formes ovales et rondes. Le rococo se traduit souvent dans la décoration extérieure des bâtiments grâce au talent des ferronniers, à qui l'on confiait parfois de grands ensembles, comme la place Stanislas à Nancy, alors capitale politique du duché de Lorraine. Les grilles en fer forgé de Jean Lamour sont un exemple fameux de l'apogée du style rocaille.
Avec la montée en popularité du théâtre populaire de rue à Paris, influencé par la commedia dell'arte, la bourgeoisie parisienne du cercle de Pierre Crozat collectionne les fêtes galantes que les peintres ont souhaité représenter. Ce qui contribue à l'émergence de la peinture rocaille, qui se décline en différentes catégories, suivant les choix des artistes. Certains s'appuient sur la mythologie, combinée à la nature, d'autres représentent davantage la réalité des passions amoureuses[5].
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La salle de bal du Palais de Catherine à Tsarskoïe Selo.
Ce style rocaille est inventé par des ornemanistes et architectes décorateurs tels que Gilles-Marie Oppenord, Juste-Aurèle Meissonnier et Nicolas Pineau. Son succès peut s'expliquer par le contexte politique. Sous la Régence, la cour quitte Versailles pour Paris et se libère de la discipline et de l'étiquette contraignante imposée par Louis XIV. Elle aspire à une vie plus légère, à plus de liberté, et le style rococo, qui semble en parfaite adéquation avec cette frivolité, connaît une diffusion immédiate dans la peinture, la sculpture et le mobilier. Les artistes les plus représentatifs pour cette période sont François Lemoyne, Antoine Watteau, François Boucher ou Nicolas-Quinibert Foliot. Le rococo continue de s'inspirer du baroque par son goût pour les formes et les dessins complexes. Mais il commence à se différencier en intégrant des caractéristiques différentes comme des formes orientales et des compositions asymétriques.
Le style rococo est adopté par les catholiques d’Allemagne, de Hongrie et de Bohême. Il en résulte un mélange avec la tradition baroque allemande : le Rokokozeit (ou Spätbarock, baroque tardif) suit le Barockzeit. Le rococo allemand se manifeste avec enthousiasme dans les églises et les palais, particulièrement au sud. Son expansion est à mettre en parallèle avec la volonté de Frédéric II de Prusse de construire le royaume prussien. Ce style s'appelle le rococo frédéricien. Les architectes habillent souvent leurs intérieurs de nuages de stuc blanc.
En Italie, le style des derniers artistes baroques, barocco, tels que Borromini et Guarini, donne la tonalité pour le rococo à Turin, Venise, Naples et en Sicile, tandis que les arts en Toscane et à Rome sont plus rattachés au style baroque.
L'Angleterre bien que sensible aux grands courants européens, cultive une certaine indépendance et s'invente, au XVIIIe siècle, des décors qui lui sont propres. Thomas Chippendale publie en 1754 les planches d'un répertoire de modèles décoratifs The Gentleman's and Cabinet Maker's Director, qui fait référence en prolongeant les effets du rococo, additionné d'éléments exotiques. On y trouve les thèmes de l'Extrême-Orient, mêlés à ceux du gothique. Les sinuosités végétales épousent les motifs de coquilles brisées, les bulbes hindous le disputent aux frontons en forme de pagodes. William Hogarth participa lui aussi au développement d'une base théorique pour atteindre les standards de beauté rococo. Bien qu'il n’ait pas l'intention d'appartenir au mouvement, il développa dans Analysis of beauty (1753) que les lignes ondulées et les courbes en S, existantes de manière prééminente dans le rococo, étaient la base de la beauté dans l'art et la nature. En 1758, soit quatre ans après la parution de l'ouvrage de Chippendale, le jeune architecte Robert Adam rentre d'Italie. Inspiré par les ruines impériales, il sera l'apôtre en Grande-Bretagne du néoclassicisme. Ces deux courants divergents vont s'opposer, du moins en apparence, puisqu'en fait ils cohabitent jusqu'en 1850.
Le commencement de la fin de la période rococo peut être daté à partir du début des années 1760. Des personnalités comme Voltaire ou Jean-François Blondel critiquèrent ce style en le qualifiant de dégénéré et de superficiel. Jean-François Blondel déclare, à ce sujet, qu'il trouve « ridicule le pêle-mêle des coquillages, dragons, roseaux, palmiers et autres plantes » dans les intérieurs de cette époque. En 1785, le rococo est passé de mode en France. Il est remplacé par le sérieux et ordonné style néo-classique, personnifié par des artistes tels que Jacques-Louis David. En Allemagne, à la fin du XVIIIe siècle, le rococo est qualifié comme Zopf und Perücke (queue de rat et perruque) laissant au passage l'intitulé de cette période comme Zopfstil. Le rococo resta cependant populaire en Allemagne et en Italie jusqu'à la deuxième phase du néoclassicisme : le style Empire et l'arrivée du gouvernement napoléonien. Le style rococo connut un regain d'intérêt entre 1820 et 1870.
Nuance du baroque ou style autonome ?
Pour Heinrich Wölfflin[6], c’est une nuance du baroque, mais pour Hans Sedlmayr et H. R. Hitchcock puis Philippe Minguet[7], le rococo est une catégorie de style autonome. Le rococo serait autant distinct du baroque qui le précède, que du néoclassicisme qui le suit.
Meubles et objets décoratifs rococo
Ce style se caractérise par :
- La fantaisie des lignes courbes et asymétriques rappelant les volutes des coquillages ou bien les feuillages,
- L'utilisation de teintes claires (blanc, ivoire, or),
- Des motifs mêlant fleurs, feuilles, fruits, rubans, etc.
- L'insertion de peintures et de miroirs.
Les thèmes légers et sur la joie de vivre, les conceptions complexes et détaillées du rococo sont en totale opposition à l'architecture et la sculpture imposante et massive du baroque. Le style rococo répond avant tout à un important besoin de renouveau : après le goût du faste et de la solennité qui a marqué le long règne de Louis XIV, il répond à une aspiration à la légèreté, au confort et à la frivolité.
En France, le rococo s’exprime de manière éclatante dans la décoration intérieure à travers la ferronnerie, les figures de porcelaine, les petits objets décoratifs sans utilité et les meubles. La décoration d'intérieur rococo est le symbole de bon goût et de la mode pour toute la noblesse et la bourgeoisie de l'époque.
Le style rocaille est caractérisé par son asymétrie, ce qui est novateur et en rupture avec le style européen de l'époque. Cette façon de créer un effet avec des éléments non équilibrés est appelé « contraste ».
Le style rocaille, dans la conception de ses meubles, se caractérise par sa flamboyance aussi bien au niveau de la conception qu'au niveau visuel. Les meubles ne doivent plus seulement symboliser un statut social, mais ils doivent être confortables et polyvalents. Les meubles, pour être facilement déplacés, voient leurs formes évoluer vers une spécialisation pour chaque usage. On voit apparaître des fauteuils « voyeuse » et des « bergère » de forme gondolée. Les fauteuils évoluent vers plus de confort, avec un allongement des accoudoirs et du dossier appelé « Dossier Droit » dit « à la reine » et un coussin d'assise amovible.
Peinture rococo
Les peintures sont caractérisées par de nombreuses couleurs pastel et des formes incurvées. Les peintres décorent leurs tableaux d'anges chérubins et de tous les symboles de l'amour. Le portrait est aussi un style très en vogue. Certaines peintures représentent des scènes coquines et lestes pour l'époque. Ceci est en rupture avec le style baroque et ses travaux dans les églises. Le but de ce mouvement est de faire oublier la réalité, qui est le déclin d'une gloire passée, grâce à des représentations de scènes légères, de gaietés, de joie de vivre… Les peintures évoquent souvent des scènes pastorales et des promenades de couples aristocratiques.
Jean-Antoine Watteau (1684–1721) est considéré comme le premier grand peintre rococo. Il a eu une influence sur ses contemporains : François Boucher (1703–1770) et Jean-Honoré Fragonard (1732–1806), deux maîtres de la fin de la tendance rococo en France.
Dans le domaine de la peinture décorative, le peintre vénitien Giovanni Battista Tiepolo représente ce courant en Italie, en Allemagne (la Résidence de Wurtzbourg) et en Espagne.
Les principaux représentants
Saint-Empire Romain Germanique
- François de Cuvilliés, architecte et décorateur
France
- François Boucher
- Jean-Honoré Fragonard
- François Lemoyne
- Antoine Pesne
- Jean Pillement
- Nicolas Pineau (architecte décorateur)
- Jean-François de Troy
- Anne Vallayer-Coster
- Antoine Watteau
- Élisabeth Vigée Le Brun
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François Boucher, Marie-Louise O'Murphy (1737–1818) maîtresse de Louis XV, 1752, Wallraf-Richartz Museum, Cologne
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Jean-Honoré Fragonard, Psyché montrant à ses sœurs les présents de l'amour, 1753,
National Gallery, Londres -
Maurice Quentin de La Tour, Portrait en pied de la marquise de Pompadour (1748–1755), Pastel sur papier bleu, rehauts de gouache, le visage rapporté sur un empiècement. Musée du Louvre, Paris
Italie
- Vito d'Anna
- Antonio Balestra
- Claudio Francesco Beaumont
- les Canaletto
- Rosalba Carriera
- Giovanni Domenico Ferretti
- Corrado Giaquinto
- les Guardi
- Alessandro Magnasco
- Giambattista Pittoni
- Francesco Solimena
- Giambattista Tiepolo
- Giandomenico Tiepolo
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Plafond du Cabinet chinois du Palazzo Reale de Turin, Claudio Francesco Beaumont.
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Transport céleste de la Sainte Maison de Lorette, Giambattista Tiepolo.
Flandres
Autriche
Angleterre
Caractéristiques stylistiques
- Art du plaisir
- Art ostentatoire
- Inspiré de l'empirisme (Locke)
- Instantanéité (tout est esquissé)
- Condensé de sensations fugitives
- Symbole de la jouissance et du luxe
- Profusion d'ornementations
- Inspiration exotique (Chine, Turquie)
- Éclatement de toutes formes de structures
- Art érotique
Œuvres principales
- Les Fêtes vénitiennes, de Watteau
- Pierrot, de Watteau
- Le Déjeuner, de Boucher
- Le Bain de Diane, de Boucher
- Leda et le cygne, de Boucher
- Les Hasards heureux de l'escarpolette, de Fragonard
- Les Baigneuses, de Fragonard
- La Gimblette, de Fragonard
- Le Pèlerinage à l'île de Cythère, de Watteau
- Le Verrou, de Fragonard
- Le décor intérieur de l'hôtel de Soubise, de Germain Boffrand
- La Jeune Fille, de Watteau
- Femme à la toilette, de Quentin de La Tour
Architecture rococo
En architecture, le style rococo se reconnaît par ses lignes courbes et l'abondance des décorations (têtes sculptées en façade). Les habitations de ce style sont munies d'un entresol (comme tous les bâtiments jusqu'au XIXe siècle), de petits balconnets arrondis en encorbellement, de garde-corps en fer forgé. On constate aussi la hauteur décroissante des étages, et le 1er (ou le 2e) étage est un étage noble.
Le rococo voit le jour à la cour de Louis XIV. Ce style est essentiellement utilisé pour des décorations intérieures, comme dans l'hôtel de Soubise, à Paris[8].
Le mot « rococo » ne doit pas être utilisé dans le contexte de l'évolution des styles français en matière d'arts décoratifs. Tout au plus peut-on le rattacher au style rocaille (1730–1745), bien que les deux styles ne recouvrent pas tout à fait la même notion, le style rococo ponctuant une certaine forme d'abondance par des surfaces lisses et des respirations caractérisées par une forme de vide ornemental. Le rocaille, en France est un sous-style du Louis XV, issu du Régence et suivi par le rocaille symétrisé (à partir de 1745). Sa durée de vie est y est particulièrement courte. Le rocaille symétrisé classicisant (vers 1755) en est une ultime évolution aux côtés du Goût grec. Le rococo, pour sa part sera encore très présent en Italie, ou dans la sphère germanique dans les années 1780[9].
Ce style expressif atteint son apogée non pas en France, mais en Bavière (pavillon d'Amalienburg (1734–1739) du château de Nymphenburg, et au XIXe siècle avec le règne de Louis II de Bavière au château de Linderhof).
En Prusse, le « rococo frédéricien » s'incarne de manière éclatante dans le palais de Sanssouci à Potsdam, réalisé pour le compte de Frédéric le Grand.
Tout à fait représentative de l'architecture rococo en France, la place Stanislas de Nancy, construite de 1751 à 1755 par l'architecte Emmanuel Héré, présente des décors à ornementations rococo sur des immeubles de style classique. Les grilles, balcons et lampadaires ont été réalisés par le ferronnier Jean Lamour[10] et les fontaines par Barthélemy Guibal. Il existe aussi d'autres grilles du style rococo à Nancy : les portes des chapelles dans la cathédrale de Nancy.
Exemples d'architecture rococo
- Hôtel de Soubise (Paris)
- Hôtel de Lassay (Paris)
- Place de la Bourse (Bordeaux)
- Église Saint-Jacques de Lunéville
- Château de Nymphenburg en Bavière (Allemagne)
- Palais de Sanssouci (Allemagne)
- Château de Charlottenburg (Allemagne)
- Haus zur Krone à Worms en Allemagne
- Palais Gise à Munich (Allemagne)
- Palais Kučera à Prague (Tchéquie)
Musique rococo ou style galant
S'il existe un style rococo en peinture en sculpture et en architecture, on parle aussi d'un style galant, ou rococo pour qualifier une époque de la musique située entre la musique baroque et la musique de la période classique. Ce style se caractérise par des formes instrumentales (suites de danses, symphonies, sonates et concertos) dont la structure se veut légère, des thèmes faciles à retenir dont le contrepoint n'est que peu travaillé, une abondance d'ornements et une instrumentation variée.
Parmi les musiciens qui l'illustrent, on cite Jean-Philippe Rameau, Carl Philipp Emanuel Bach, Johann Joachim Quantz, Johann Stamitz ou Baldassare Galuppi. À la fin de leur carrière, dès les années 1740, des compositeurs comme Georg Philipp Telemann ou Christoph Graupner ont aussi composé des œuvres qui annoncent cette tendance.
Le terme « rococo » a longtemps conservé un sens péjoratif en musique : « se dit en général de toute musique vieille, et hors de mode », écrit Escudier en 1872 dans son Dictionnaire de musique théorique et historique[11].
Tchaïkovski a composé des Variations sur un thème rococo.
Littérature
En littérature, Roger Laufer a avancé, en 1963, dans Style rococo, style des « Lumières », la thèse que la littérature a également connu une période à laquelle le qualificatif de rococo peut être appliqué. François Moureau, dans Le Goût italien dans la France rocaille, parle à ce propos de « rocaille » pour désigner la période intermédiaire entre le classicisme et les Lumières.
De même, Jean Starobinski, dans son essai Sur le style philosophique de Candide dans Le Remède dans le mal, avance l'idée que l'asymétrie des paires formées par les différents personnages du conte, leur régularité irrégulière, donne une tonalité rococo à Candide.
Ébénisterie
Le mobilier de la période Rococo est caractérisé par la combinaison du fonctionnel avec une apparence fantaisiste et frivole. Les détenteurs de ces meubles appartiennent généralement à une classe sociale plutôt aisée, notamment à cause des matériaux et des techniques employées. Ce sont des ébénistes qui ont la charge de les fabriquer. Les ébénistes français sont très prisés en Europe à cette époque, notamment grâce à l’invention de nouveaux meubles. La commode, la chiffonnière, la table de toilette, le secrétaire, la table de jeu, le meuble d’encoignure… Toutes ces inventions vont avoir pour objectif d’améliorer le quotidien, de le rendre plus pratique et confortable. Autrement dit, ils répondent à un besoin précis.
Par rapport au baroque, le mobilier rocaille est marqué par une asymétrie et une délicatesse. L’or est délaissé pour laisser place à des éléments plus sobres tel que le bronze doré. Les meubles sont décorés par des marqueteries, c’est-à-dire un assemblage de pièces de bois de différentes essences, et parfois avec d’autres matériaux (nacre, écaille de tortue, étain…). Au XVIIIe, les marqueteries utilisent différentes essences de bois : exotiques, locaux, mais aussi des teints dans des couleurs vives.
Le style rocaille dans les arts mobiliers du XVIIIe siècle s’exprime dans ces marqueteries, mais aussi dans les bronzes dorés appliqués.
Orfèvrerie
Pendant la période Rococo, les pièces d’orfèvreries sont des témoignages d’une grande virtuosité des orfèvres français de par leur extravagance et leur fantaisie. Deux sortes de pièces sont créées : les pièces utilitaires et les pièces de pure garniture. Ces dernières, n’ayant pas de contraintes mises à part technique, sont totalement libres de sortir de l’imaginaire. Leur grande singularité font d’elles des pièces uniques. Parmi elles, les surtouts de tables. Les pièces d’orfèvrerie plus utilitaires doivent quant à elles répondre à deux critères : pouvoir être manipulé, et être esthétiquement pittoresque. Autrement dit, en plus de devoir plaire visuellement, elles doivent répondre à un besoin. Parmi elles, des salières, des tabatières, des bonbonnières… En France, les grands orfèvres sont nombreux ce qui octroie une grande renommée de l’orfèvrerie française. Parmi eux on retrouve [12]:
- Thomas Germain
- François-Thomas Germain
- Jacques Roëttiers de la Tour
- Henry-Nicolas Cousinet
- Juste-Aurèle Meissonnier
La céramique
La porcelaine est principalement mise à l’honneur durant la période Rococo. Elle est fabriquée dans divers manufactures, dont celle de Sèvres en France, anciennement Vincennes. La conception et l’élaboration de ces porcelaines se fait en étroite relation avec des peintres et sculpteurs, tels que Boucher, mais se sont surtout les formes particulières qui témoignent de la présence du style rocaille.
En France, les céramiques sont produits dans la manufacture Royale de Vincennes (ancien nom de la manufacture de Sèvres avant 1756) pendant le XVIIIe siècle. C'est avec l'arrivée de Jean-Claude Duplessis en 1748 que la manufacture développe un style de type rocaille. Parmi les plus grands succès de la manufacture, on retrouve :
- Les fleurs en porcelaines
- Les pièces d'usages
- La sculpture
Ferronnerie
Dans le style rocaille, les courbes de ferronneries sont enjolivées et délaissent la double symétrie. Cela devient une exposition de trésor où l’on utilise également le bronze.
La Place Stanislas à Nancy en est le parfait exemple. L'architecte Jean Lamour réalise au XVIIIe siècle, ces ferronneries qui viennent enjoliver toute cette fameuse place avec des feuilles d’acanthe recouverte en or. Ces grilles sont toujours intactes et n’ont pas été changé depuis l’époque ou elles ont été installées.
Théories et signification
L'étude la plus complète sur la signification idéologique, historique et esthétique du mouvement est due à l'esthéticien belge Philippe Minguet, membre du Groupe µ.
Notes et références
- Étienne-Jean Delécluze, Louis David : son école et son temps, Paris, Didier, , 455 p. (lire en ligne).
- (en) Monique Wagner, From Gaul to De Gaulle : An Outline of French Civilization, New York, Peter Lang, , 326 p. (ISBN 978-0-8204-2277-0, OCLC 885189397, lire en ligne), p. 139.
- Roland Mortier, Rocaille, rococo, Bruxelles, Éd. de l’Univ. der Bruxelles, , 178 p., 37 ill. (ISBN 978-2-8004-1027-2, OCLC 214327951, lire en ligne), p. 123
- (en) Judith Miller, Classic Style, New York, Simon and Schuster, , 176 p. (ISBN 978-1-84000-050-4, OCLC 857083539, lire en ligne), p. 16.
- Thomas CROW, La peinture et son public à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Macula, , 336 p. (ISBN 978-2865890309)
- Heinrich Wölfflin (trad. Guy Ballangé), Renaissance et Baroque, Paris, Monfort, , 169 p., 24 cm (OCLC 909210174, lire en ligne).
- Philippe Minguet : Esthétique du rococo (1966), Baroque et rococo en Belgique (1987), France baroque (1988)
- (en) Katie Scott, The Rococo Interior : Decoration and Social Spaces in Early Eighteenth-century Paris, Yale, Yale University Press, , 342 p. (ISBN 978-0-300-04582-6, lire en ligne), p. 228.
- Bill G B Pallot, L'Art du siège au XVIIIe siècle en France, Paris, et (en) Svend Eriksen, Neoclassicism in France,
- Christophe Renault, Les styles de l’architecture et du mobilier, Paris, J.-P. Gisserot, , 128 p., 19 cm (ISBN 978-2-87747-465-8, lire en ligne), p. 70.
- Léon Escudier (préf. Fromental Halévy), Dictionnaire de musique théorique et historique, Paris, Édouard Dentu & Léon Escudier, , 5e éd., 508 p. (lire en ligne), p. 416.
- « Connexion- Universalis Edu », sur universalis-edu.com (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Fiske Kimball, Le Style Louis XV ; origine et évolution du rococo, Paris, A. et J. Picard, 1949, 1943.
- Roger Laufer, Style rococo, style des « Lumières », Paris, J. Corti, 1963.Cet ouvrage avance la thèse que la littérature a également connu une période à laquelle le qualificatif de rococo peut être appliqué.
- Philippe Minguet, Esthétique du rococo, Paris, J. Vrin, (1re éd. 1966), 304 p., 19 cm (lire en ligne).
- (de) Cornelius Gurlitt, Geschichte des Barockstiles, des Rococo und des Klassicismus, Stuttgart, Ebner & Seubert, 1887-1889, 3 vol. (OCLC 603834201)
- François Moureau, Le Goût italien dans la France rocaille. Théâtre, musique, peinture (v. 1680-1750), Paris, PUPS, 2011.
- Brunel Georges, Dowley François H. et Lacas Pierre-Paul, « ROCOCO », Encyclopædia Universalis, [en ligne] https://www.universalis-edu.com/encyclopedie/rococo, consulté le 3 mai 2024.
- Lassère Odile, « LAMOUR Jean (1698-1771) », Encyclopædia Universalis, [en ligne] https://www-universalis-edu-com.ezpaarse.univ-paris1.fr/encyclopedie/jean-lamour/, consulté le 03 Mai 2024.
Articles connexes
- Rocaille
- Architecture baroque
- Néo-classicisme
- Peintres rococo
- Style galant
- Chinoiserie
- Rococo frédéricien
- L'Art grotesque italien du Cinquecento
- Art nouveau
- Route baroque de Haute-Souabe
Liens externes
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