(la) Alamannia
vers –
(environ 655 ans)
Statut |
« Royaume barbare », duché puis territoire : - Royaume ostrogoth (c. -) - Royaume des Francs (-) - Empire carolingien (-) - Francie orientale (-) |
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Capitale | incertaine |
Langue(s) | Alémanique |
Religion | Paganisme germanique puis christianisme |
Premiers combats entre les Alamans et l’Empire romain | |
c. | Conquête des champs Décumates par les Alamans |
Première mention du nom « Alémanie » (Alamannia) | |
Conquête alamane de la plaine d'Alsace | |
c. | Défaite alamane à la bataille de Tolbiac et protection du royaume ostrogoth |
c. | Intégration de l’Alémanie dans le royaume des Francs |
Création du duché (ducatus Alamannorum) | |
Procès de Cannstatt et suppression du duché | |
Attribution de l'Alémanie au royaume de Francie orientale (Traité de Verdun) | |
Création du duché de Souabe au sein de la Germanie |
(1er) vers - | Chrocus |
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(Der) vers | Gibuld ou Gebavult |
(1er) - | Butilin |
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(Der) - | Burchard Ier |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Allemagne
France
Suisse
L’Alémanie (en latin : Alamannia) est le territoire dans lequel les Alamans se sont établis à partir du IIIe siècle autour du Rhin supérieur. Parfois désigné comme « royaume alaman », ce territoire ne constitue pas un État unitaire mais davantage une confédération de chefferies aux frontières de l’Empire romain.
Prenant possession des champs Décumates vers , les Alamans installent progressivement leur pouvoir dans les provinces romaines de Germanie première, Rhétie et Séquanaise au cours des grandes migrations des IVe et Ve siècles. Cette expansion s’achève par une défaite militaire face aux Francs lors de la bataille de Tolbiac vers . Soumis par Clovis Ier, le territoire alaman se met sous la protection du royaume ostrogoth d’Italie avant d’être incorporé au royaume des Francs vers .
Le duché d’Alémanie (en latin : ducatus Alamannorum)[1] est ainsi constitué sous l’autorité de ducs francs pour administrer la région à partir de [2]. Plusieurs révoltes éclatent et provoquent la création du duché d’Alsace afin de protéger la plaine du Rhin. Les rébellions de l’aristocratie alamane sont finalement réprimées lors du massacre de Cannstatt en . L’Alémanie est divisée en deux comtés à l’époque carolingienne jusqu’à la création du duché de Souabe vers au sein du royaume de Germanie.
Histoire
Les Alamans étaient originellement une alliance de plusieurs peuplades appartenant toutes au rameau germanique occidental et qui se situaient avant leur migration aux alentours du Main supérieur, l'un des plus grands affluents du Rhin de l'Allemagne. Une des plus récentes sources les concernant est le cognomen Alamannicus adopté par Caracalla, qui dirigea l'Empire romain de à , se proclamant ainsi leur vainqueur. La nature de cette alliance et leur affiliation d'antan restent incertaines. L'alliance était agressive et ceux-ci attaquèrent la province romaine de Germanie supérieure dès que l'occasion se présenta.
À partir du Ier siècle, le Rhin devint la frontière entre la Gaule romaine et les peuples de Germanie. Les peuples germaniques et celtes étaient situés le long des deux rives. Les Romains séparèrent ces territoires en deux parties, la Germanie supérieure au sud et la Germanie inférieure au nord, toutes deux appartenant à l'espace géographique du Rhin supérieur.
La Germanie supérieure s'étendait entre le Rhin supérieur et le Danube supérieur, incluant la Forêt-Noire qui était plus vaste qu'elle ne l'est de nos jours et faisait partie de la forêt hercynienne). Les Romains la nommèrent les champs Décumates, nom d'origine inconnue. Certains archéologues ont traduit ce nom par « les dix cantons », l'entité à laquelle ces cantons auraient été rattachés demeure inconnue.
Les Romains créèrent le limes de Germanie, un ensemble de fortifications mis en place sur la rive ouest du Rhin dans la province de la Germanie supérieure. Les guerriers alamans traversaient fréquemment le limes pour piller la province puis se retiraient dans les champs Décumates une fois leurs raids accomplis. C'est sous la forme d'une confédération qu'ils s'installèrent à la fin du IVe siècle, sur le Plateau suisse ainsi que dans une partie de l'actuelle Bavière, du Vorarlberg et plus à l'ouest dans les Vosges alsaciennes, jusqu'à atteindre les vallées alpines au VIIIe siècle.
Liste des rois alamans
Parmi ces rois alamans (entre le début du IVe siècle et fin Ve siècle), citons :
- Chrocus en ;
- Mederich (père de Agenarich et frère de Chnodomar (latinisé en Chnodomarius) ;
- Vestralp ;
- Ur ;
- Agenarich (latinisé en Serapio) ;
- Suomar ;
- Hortar ;
- Gundomad et Vadomar ;
- Ursicin ;
- Makrian ;
- Rando ;
- Hariobaud ;
- Vithicab et Gibuld vers ;
- Lodhanri.
Références
- Kaiser 2018
- Wittmann 2021, p. 193
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) Raffaele D'Amato et Andrea Frediani, Strasbourg AD 357 : the victory that saved Gaul, Oxford ; New York, Osprey Publishing, , 96 p. (ISBN 978-1-4728-3398-3)
- Christophe Badel, Hervé Inglebert et Claire Levasseur, Grand atlas de l'Antiquité romaine : IIIe siècle avant J.-C. - VIe siècle après J.-C., Paris, Autrement, , 191 p. (ISBN 978-2-7467-4008-2 et 978-2-7467-4007-5, DOI 10.14375/NP.9782746739895)
- André-Marcel Burg, Le duché d'Alsace au temps de sainte Odile, Wœrth, Éditions Sutter, , 114 p.
- Magali Coumert et Bruno Dumézil, Les royaumes barbares en Occident, Paris, Presses universitaires de France / Humensis, , 4e éd., 127 p. (ISBN 978-2-7154-0480-9)
- Christine Delaplace (préf. Ian Wood), La fin de l'Empire romain d'Occident : Rome et les Wisigoths de 382 à 531, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-6069-7)
- Philippe Dollinger (dir.), Histoire de l’Alsace, [Toulouse], Privat, (1re éd. 1970), 524 p. (ISBN 2-7089-1695-5 et 978-2-70891-695-1).
- Dieter Geuenich, « Pourquoi les Alamans ont échoué face aux Francs », Revue d’Alsace, no 136, , p. 33-45 (DOI https://doi.org/10.4000/alsace.87, lire en ligne, consulté le ).
- Sylvie Joye, L'Europe barbare : 476-714, Paris, Armand Colin, , 3e éd., 251 p. (ISBN 978-2-200-62632-7)
- Reinhold Kaiser (trad. Pierre-G. Martin), « Germanie supérieure », sur hls-dhs-dss.ch, (consulté le ).
- Philippe Meyer (préf. Rudolf von Thadden), Histoire de l'Alsace, Paris, Perrin, , 426 p. (ISBN 978-2-262-02769-8).
- Lucien Musset et Stéphane Lebecq, Les invasions : les vagues germaniques, Paris, Presses universitaires de France, , 368 p. (ISBN 978-2-13-046715-1)
- Claire Sotinel et Catherine Virlouvet (dir.), Rome, la fin d'un Empire de Caracalla à Théodoric : 212-fin du Ve siècle, Paris, Belin, , 688 p. (ISBN 978-2-7011-6497-7)
- Bernard Vogler (dir.), Nouvelle histoire de l'Alsace : une région au cœur de l'Europe, Toulouse, Privat, , 381 p. (ISBN 978-2-7089-4776-4)
- Bernard Wittmann, Nos ancêtres les Alamans : fondateurs de l'Alsace, Fouesnant, Yoran Verlag, , 511 p. (ISBN 978-2-36747-080-1)
Articles connexes
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :