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L’Union des femmes peintres et sculpteurs (UFPS) est historiquement la première des sociétés de femmes artistes en France. Fondée à Paris par la sculptrice Hélène Bertaux en , cette association milite pour l'accès égal des femmes et des hommes à la carrière artistique, et organise 110 expositions de 1882 à . L'histoire de cette association d'une rare longévité, au croisement des mouvements féministes et artistiques dans la société aux XIXe et XXe siècles, n'est encore qu'en cours d'écriture.
Les origines de l'« Union » (1881-1894) : Madame Léon Bertaux
Le contexte sociétal de la création de l'« Union »
On considère que la « première femme peintre » en France est Élisabeth Vigée Le Brun (1755-1842). Mais vers 1880, les femmes artistes ont toujours beaucoup de mal à se faire reconnaître en tant que telles, quoique de plus en plus attirées par la profession : la pression sociale (institutions, famille, critique) les marginalise[1]. Excepté dans certaines familles aisées, les femmes ne peuvent recevoir un enseignement artistique financièrement accessible et de qualité, l'école des Beaux-Arts (subventionnée) leur étant interdite. Si à la fin du XIXe siècle des enseignements publics de dessin sont proposés par la ville de Paris, ceux avec modèle vivant sont également restreints aux hommes[2]. Or dans l'académisme d'alors du Salon, l'apprentissage de l'anatomie par peinture de modèle vivant est extrêmement important. De même, le Salon officiel reste très sélectif à l'égard des femmes peintres et l'hégémonie des hommes y est forte.
Pour tenter d'y remédier, Hélène Bertaux (Mme Léon Bertaux, de son nom d'artiste, 1825-1809), forte de sa consécration en tant que sculptrice, décide de fonder en 1881 une société artistique ne regroupant que des femmes (françaises ou étrangères), associant talents naissants et talents déjà reconnus, et visant à défendre leurs droits, dont l'accès au même enseignement que pour les hommes, et la reconnaissance d'un « art féminin »[3],[4]. Elle en sera la première présidente de 1881 à 1894. Le siège social est fixé, à Paris, au 147 avenue de Villiers dans le 17e arrondissement, dans les vastes ateliers où la célèbre sculptrice enseigne[5].
La création de l'Union des femmes peintres et sculpteurs (UFPS, ou « Union », comme la désignent entre elles les sociétaires) s'inscrit dans un contexte favorable : développement d'une presse féministe et engagée (La Citoyenne d'Hubertine Auclert en 1881, La Fronde de Marguerite Durand en 1897, Femina en 1901…), fin du contrôle de l'État sur le Salon officiel en 1880, et création de nouveaux salons, celui de la Société des artistes français en 1881, qui prend le relai du salon officiel, et d'autres salons « dissidents » comme le Salon des indépendants en 1884, le Salon de la Société nationale des beaux-arts en 1890, etc.
L'Union est un espace démocratique où les sociétaires votent les différentes résolutions lors de l'assemblée générale annuelle.
Parmi les premières artistes associées à l'UFPS, on compte Virginie Demont-Breton (qui en deviendra la deuxième présidente), Louise Catherine Breslau, Laure de Châtillon, Élodie La Villette et sa sœur Caroline Espinet, Magdeleine Real del Sarte, Charlotte Besnard, Frédérique Vallet-Bisson, etc. Des personnalités et peintres comme la baronne Nathaniel (Charlotte) de Rothschild ou Rosa Bonheur en 1896[6] (qui n'adhère pas à l'Union mais « soutient ses sœurs de pinceau[7] », acceptent de devenir membre d'honneur de l'Union pour aider à assoir sa notoriété. Berthe Morisot, sans être membre, y exposera. Par contre Louise Abbéma, Madeleine Lemaire, Suzanne Valadon, autres artistes déjà reconnues, ne s'en rapprocheront pas[1],[7],[n 1].
L'ouverture du « Salon des Femmes » en 1882
Hélène Bertaux décide de mettre très vite en place un nouveau salon artistique annuel (sans jury de sélection, du moins sous son mandat, et sans comité de placement des œuvres[n 2]) qui permet de promouvoir les travaux de ses sociétaires, qu'elles soient débutantes ou confirmées, auprès du grand public, de la presse, des officiels ou des acheteurs. En parallèle, plusieurs prix — dont un prix Léon Bertaux puis un prix de l'Union — récompensent financièrement les artistes les plus méritantes, et des dispositifs de solidarité financière permettent de soutenir les artistes débutantes ou les plus démunies. Enfin, les sociétaires de l'UFPS peuvent également exposer les œuvres présentées dans d'autres salons : le salon de l'Union ayant lieu peu de temps avant celui des artistes français, facilité est donnée aux exposantes au premier de faire transférer leurs œuvres au second pour y être soumises au jury d'exposition.
Le premier Salon de l'UFPS ouvre ses portes le à la salle du Cercle des arts libéraux (appelée aussi salle Vivienne), située au no 49 rue Vivienne à Paris[8]. L'année 1882 est ainsi celle des deux premières expositions non mixtes de femmes artistes en France, avec celle qui se tient quelques semaines plus tard au Cercle de la rue Volney à Paris, autour de Louise Abbéma[7]. Par la suite, les expositions de l'Union ont lieu dans une aile du Palais des Champs-Élysées prêtée par les pouvoirs publics jusqu'en 1897[9], à la galerie Georges Petit en 1898, dans un format réduit, en raison de la démolition du palais de l'Industrie, à la Galerie des Machines sur le Champ-de-Mars en 1899, à l'Orangerie des Tuileries en 1900, puis au Grand Palais, édifié pour les salons, à compter de 1901. Bien plus tard, il se tiendra au Palais de Tokyo. Le Salon de l'Union gagne rapidement en notoriété et devient ainsi, au fil des ans, un rendez-vous attendu et inauguré, à plusieurs reprises, par des représentants de l’État[n 3]. Le Salon connaît un réel succès : si au premier Salon de 1882 on compte une trentaine d'exposantes, elles seront 130 en 1885 (salon lors duquel est rendu un hommage remarqué à Marie Bashkirtseff[9],[7], qui y a exposé l'année précédente[10]), et plus de 400 en 1889.
Alors que la fondatrice engage ses sociétaires à développer leur propre art, un « art féminin », une certaine critique reprochera au « Salon des femmes » de se cantonner à une peinture sentimentale ou « domestique », d'exposer trop de fleurs et de natures mortes (« vos salons sont de vrais jardins ») — alors même que la peinture en « plein air » par les femmes est encore socialement réprouvée, et qu'il y a donc assez peu de paysagistes à l'Union. La peintre de marines Élodie La Villette y sera par contre remarquée. Les portraits exposés sont quant à eux nombreux, et dans la représentation de la « nouvelle femme » c'est le « caractère » plutôt que la « beauté » qui est primé, par exemple en 1896 avec le tableau de Jeanne Tournay qui obtient le second prix de l'Union, Portrait de Mme Clovis Hugues[7].
Le militantisme auprès des institutions
Dès 1889, et soutenue par l'UFPS, Hélène Bertaux mène un combat qui durera de longues années, et dont le but est de voir les femmes artistes intégrer l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris et de prendre part au concours du prix de Rome.
En , Hélène Bertaux lance le Journal des femmes artistes, un périodique (d'abord bimensuel puis qui tirera environ huit numéros par an), distribué gratuitement aux sociétaires, organe d'information mais aussi de communication entre elles. Par ailleurs, pour faire la promotion des ateliers de femmes artistes, jusqu'en 1899 les sociétaires qui assurent des cours de peinture pourront y insérer gratuitement des annonces[11]. En 1901, ce journal devient un Bulletin officiel de l'Union des femmes peintres et sculpteurs[12] (mensuel, hors l'été), avant de cesser de paraître en [12].
L'Union multiplie les interventions auprès des sociétés artistiques, du ministère des Beaux-Arts, de personnalités pour faire évoluer les règles des salons et la législation de l'enseignement pour les artistes. Elle rencontre certains soutiens, mais dans une partie de la société la réaction est rude. Ainsi en 1891 sous la plume d'un journaliste et futur député, Edmond Lepelletier : « Je suis très philogyne, mais j'aime les femmes ailleurs que sur un escabeau de sculpteur. J'adore les femmes de lit et non de chevalet »[13]. Au Salon de l'Union, la critique artistique ne donne pas dans ces outrances, mais peut se montrer blessante ou condescendante[1],[14] ; « cette exposition est un fait en l'honneur de la femme qui cultive l'art et y cherche, soit une agréable distraction, soit une carrière productive. En tout cas cela vaut mieux que de s'occuper de politique… », écrit un critique en 1883[15].
En 1892, L'UFPS est reconnue association d'utilité publique[3], ce qui lui permet de recevoir des dons, des legs ou des subventions.
La même année, Hélène Bertaux est nommée par le ministère au comité d'organisation de la section féminine des beaux-arts de l'Exposition universelle de Chicago de 1893. Pour cette exposition, un pavillon spécifiquement dédié aux femmes artistes et artisanes a été prévu — The Woman's Building — volontairement séparé du palais des Beaux-Arts qui lui, accueillera tous les autres artistes, quel que soit leur sexe[16],[17]. Dans la section française, plus d'une centaine d'artistes femmes y montrent leur travail[n 4]. Hélène Bertaux y fait installer un grand panneau mural rappelant l'historique de l'UFPS, son développement et sa situation financière très florissante. Des rencontres et débats entre le courant féministe américain et les créatrices françaises auront un impact déterminant dans les médias[16].
L'année suivante, en 1894, Hélène Bertaux, en conflit ouvert avec la vice-présidente Virginie Demont-Breton qui revendique un jury de sélection (pour professionnaliser le Salon et faire face aux critiques de la presse artistique sur la qualité d'une partie des œuvres exposées)[18], se retire de la présidence de l'UFPS, tout en restant sociétaire à vie et présidente honoraire. Elle exposera au Salon de l'UFPS jusqu'en 1897[réf. souhaitée], et deviendra de 1896 à 1907 la première et l'unique femme à faire partie du jury de sélection du Salon des artistes français en sculpture.
Sous la présidence de Virginie Demont-Breton (décembre 1894 à 1900), l'association change de siège social (désormais situé au 175 boulevard Pereire) mais surtout, à partir de 1896, les sociétaires devront passer par un jury pour pouvoir exposer au Salon annuel, mettant ainsi le principe de professionnalisme en avant du but initial de « sororité »[18]. La composition de ce jury est âprement discutée ; le compromis est un « grand jury » de 72 membres constitué pour trois ans, en partie formé des sociétaires déjà récompensées à l'Union ou au Salon des artistes français, et complété par élection pour les membres restant à pourvoir. Chaque année, un tirage au sort détermine ensuite les 24 membres du jury du Salon. Une tombola de l'Union et plus tard une Fraternité des Artistes sont par ailleurs instaurées pour augmenter la solidarité entre sociétaires débutantes et confirmées[20]. Rosa Bonheur expose à l'Union en 1897[21]. Des artistes de talent y accrochent régulièrement (Anna Quinquaud, Adrienne Jouclard, les aquarellistes Eugénie Faux-Froidure, Blanche Odin, Mathilde Delattre, etc.). En 1911, près de 1 400 œuvres sont exposées[1] et le Salon de l'Union fera partie jusqu'au second conflit mondial des Salons parisiens reconnus ; le regard va changer et les achats par l'État ou par des particuliers d'œuvres exposées aux Salons de l'UFPS vont augmenter de manière notable[n 5],[9]. Dans les années 1900, de plus en plus de sociétaires exposent également au Salon des artistes français[22] ; en 1914 il est décidé que les artistes hors-concours à ce salon le seront désormais aussi à celui de l'Union[23].
Virginie Demont-Breton poursuit les démarches officielles pour le grand combat de l'Union, l'accès à une formation artistique équivalente pour les hommes et les femmes. Entre 1896 et 1900, les femmes sont enfin admises — très progressivement — à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. En 1896, les femmes de 15 à 30 ans obtiennent (sur critères d'admission dont une lettre de recommandation d'un professeur ou artiste connu, ce qui n'est pas exigé des hommes) l'autorisation de fréquenter la bibliothèques des Beaux-Arts, d'assister gratuitement (dans des séances non mixtes qui leur sont attribuées) aux cours magistraux de perspective, d'anatomie et d'histoire de l'art[24]. En 1897, l'accès au travail dans les galeries, et celui aux examens, leur est accordé ; en 1900 enfin, les femmes ont accès à des ateliers non mixtes au sein de l'école, avec comme professeurs Ferdinand Humbert pour la peinture, Laurent Marqueste pour la sculpture. La nudité des modèles, parfois couverts d'un pagne dans les ateliers de femmes uniquement, est l'objet de nombreux débats. En 1923 seulement, les ateliers se feront sans distinction de sexe, mais il sera encore exigé des femmes admises qu'elles soient célibataires[9].
En 1903, l'accès des femmes au concours du prix de Rome (qui garantit aux lauréats la prise en charge de leur formation), autre objectif premier de l'Union, est obtenu. La première logiste est Marcelle Rondenay, qui n'est pas retenue pour le prix, et la première femme lauréate d'un premier grand prix de Rome est Lucienne Heuvelmans, en sculpture, en 1911[1]. Cette victoire aura un impact important, puisque les artistes femmes pourront désormais avoir accès aux mêmes formations, récompenses, concours et débouchés que leurs homologues masculins.
La duchesse d'Uzès, sculptrice, expose à l'Union sous le nom de Manuela à partir de 1897[25], avant de devenir la troisième présidente de l'UFPS en 1901 et d'être réélue en 1907, pour une présidence qui durera 25 ans. Mais dans les années 1920, le salon de l'Union n'apparaît plus novateur et semble s'embourgeoiser[9]. Son journal cesse de paraître.
D'autres sociétés ou expositions artistiques féminines se créent dans le sillage[1] ou en « scission »[26],[27],[28] de l'Union (1890-1937)
L’Union des femmes peintres et sculpteurs est forte du combat gagné pour l’entrée des femmes à l’École des Beaux-arts, et de la notoriété acquise par son salon annuel auprès des pouvoirs publics et d'une partie de la presse. Dans la mouvance de l'Union apparaissent également d'autres groupements professionnels, qui permettent l'émergence de réseaux complémentaires d'artistes femmes, et leur donnent l'opportunité d’autres lieux d'expositions :
- en 1890, la Société de l'Union centrale des Arts décoratifs organise une Exposition des Arts de la Femme ;
- en 1892, des artistes font sécession de l'Union pour rejoindre une Société des femmes artistes aux critères d'admission se voulant plus rigoureux, et dont l'exposition se tient à plusieurs reprises jusqu'en 1906, à la galerie Georges Petit[1],[29],[30] ;
- en 1895, se regroupent les Femmes pastellistes ;
- « Les XII » est créé en 1899[n 6] ;
- en 1900, est formée l'Association mutuelle des femmes artistes de Paris ;
- en 1907, Les Quelques sont une émanation de l'Union internationale des femmes artistes ;
- en 1909, est créé par Marie Thélika Rideau-Paulet le Syndicat des artistes femmes peintres et sculpteurs[31], qui organise également des expositions.
Le « Salon Blanc et Noir », quoique mixte, se tient de 1885 à 1892 et permet à partir de 1886, malgré son nom, à de nombreuses femmes aquarellistes ou pastellistes de présenter leur œuvres sans crainte d'être « écrasées par les huilistes ». Quatre cents femmes artistes y exposent ainsi en 1892[32].
Des sociétés d'artistes femmes s'organisent également à la même période en Europe :
- en 1885 est créée l'Association des femmes écrivains et artistes de Vienne (Verein der Schriftstellerinnen und Künstlerinnen Wien) ;
- en 1888 est fondé le Cercle des femmes peintres de Bruxelles[33] ;
- en 1902 se crée en Suisse la Société romande des femmes peintres et sculpteurs[34].
Mais « après l'effervescence des premiers combats […] l’Union semble se laisser aller à partir des années 1920 à une douce somnolence que viendront bousculer quelque peu les années trente avec notamment la création des Femmes Artistes Modernes »[35]. En 1931 en effet, les Femmes artistes modernes[36] de Marie-Anne Camax-Zoegger (soutenues par un comité composé d'hommes), société qui se veut plus élitiste que l'Union et revendique l'innovation[31], expose Suzanne Valadon, Camille Claudel, etc.
En 1937, à l'occasion de l'Exposition universelle, le musée du Jeu de Paume coorganise la plus grande exposition jamais consacrée aux femmes par la France, Les femmes artistes d'Europe exposent au Jeu de Paume.
Cependant, de ces groupements ou sociétés, seule l'Union des femmes peintres et sculpteurs survivra à la Seconde Guerre mondiale[1], pendant laquelle le salon de l'Union, comme celui des artistes français, continue à exposer. En janvier 1944 pour son 60e salon, l'Union invite à exposer au Palais de Tokyo, dans une salle séparée de celle des sociétaires, des artistes non membres mais à la réputation établie, comme Suzanne Valadon, Berthe Morisot ou Jacqueline Marval[37].
Les sursauts de l'Union (1945 à 1994)
L'Union, malgré son action pour la professionnalisation des artistes femmes en France, perd alors en vitalité, et intègre peu les nouvelles formes d'art. Longtemps après ses deux décennies initiales de combat féministe, son salon est après-guerre parfois considéré comme « ringard » ou mondain[38]. C'est le temps de « la reconstruction de l’organisation ainsi que d’une réflexion sur les enjeux de l’art face au politique alors que les femmes viennent d’acquérir enfin le droit de vote »[35]. Des artistes de renom participent cependant encore à l'Union après 1945 (Suzanne Chapelle, Louise Janin, Éliane Petit de La Villéon — qui en fut présidente —, etc.).
Dans la société, la visibilité des œuvres produites par des femmes reste toujours inférieure à celle des hommes : la représentation des femmes artistes plafonne encore à 20 % dans les expositions et les musées[39]. Si l'Union a participé de la « première vague féministe » de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle autour de la question des droits civiques, c'est dans le sillage des mouvements féministes des années 1970-1980, « deuxième vague » davantage centrée sur la lutte des femmes contre le patriarcat et pour les libertés[40], que de nouveaux collectifs et expositions de femmes artistes vont voir le jour pour porter les revendications des plasticiennes[41],[42] :
- à la fin du salon de 1975 (qui avait par ailleurs établi une sélection des œuvres plus sévère, en espérant rallier un nouveau public), Christiane de Casteras quitte l'Union pour créer Féminie-Dialogue, qui expose de 1975 à 1980, avant de s'en rapprocher à nouveau ;
- Charlotte Calmis, poète et peintre, crée La Spirale (groupe de réflexion et de communication sur la création au féminin, qui tiendra une seule exposition, en 1977) ;
- en réaction à « l'année de la femme » créée par l'ONU et à laquelle participera l'Union, Dorothée Selz et Mirabelle Dors créent Femmes en lutte, organisation politisée qui tiendra des expositions, surtout d'œuvres collectives, au Salon de la Jeune Peinture en 1975 et 1976 ;
- toujours en réaction au salon de l'Union de 1975 à l'Unesco, se crée le collectif Femmes/Arts autour de Françoise Eliet, psychanalyste et peintre, qui réalisera de nombreuses petites expositions dans un réseau d'ateliers de 1976 à 1980 ;
- Singulières/Plurielles expose au salon de la Jeune Peinture (groupe mixte) en 1978 avant de rejoindre Art et Regard des Femmes de Nicole Millet et Mariette Teisserenc, qui réunit des artistes se disant autodidactes, dans un espace unique associant formation, ateliers et expositions, de 1978 à 1981[39],[43] ; nombre de ses membres participent cependant également au salon de l'Union[44].
La revue Sorcières de Xavière Gauthier et Anne Rivière se fait le témoin des activités de ces différents groupes, qui correspondent à un moment singulier dans une transition des expositions « à l'ancienne » vers de nouveaux modes d'accrochages, et aussi dans l'évolution de la façon de penser la création en elle-même[39].
Avec les années 1980 et l’avènement d’une société libérale, les activités de ces collectifs se modifient, avec une tendance à l'intégration des combats féministes dans les structures officielles.
L'une des dernières présidentes de l'Union sera la peintre Marianne Fayol[45]. En 1981, pour son centenaire, et dans l'esprit de la fondatrice, le salon accueille exceptionnellement les peintres sans jury d'admission[1]. Le dernier Salon de l'UFPS a lieu en 1994[35]. Dans les années 1990, l'Union prend le nom de Contemporaines, avant de disparaître[1].
Bilan et critique
L'histoire de l'Union aux croisements de celles de l'art et du féminisme, une expérience encore incomplètement étudiée
Il existe encore assez peu d'études approfondies sur l'Union des femmes peintres et sculpteurs et ses 110 ans d'existence, en particulier à partir de 1920[35]. Une des raisons en est la dispersion d'une grande part de ses archives en 1995[35], année de sa dissolution, et seules les premières années en sont bien documentées[7] ; l'invisibilisation des femmes artistes qui perdure encore au début du XXIe siècle en est une autre[46]. Une véritable constellation de femmes artistes a cependant gravité autour de l'UFPS, de la fin XIXe siècle à la première moitié du XXe siècle, et les microhistoires de toutes ces femmes et de leur absence de postérité restent à étudier[7],[9],[28],[14],[35].
La Bibliothèque nationale de France conserve le Journal des femmes artistes (1890-1901) et le Bulletin officiel de l'Union (1901-1919), qui n'ont encore été qu'en partie exploités. Des recherches universitaires récentes ou en cours[1],[4],[27],[39], un Dictionnaire de l'Union des femmes peintres et sculpteurs (synthèse des catalogues disponibles des Salons de l'Union)[3], des publications[18],[9] et des expositions autour d'archives sauvegardées[28] comblent progressivement certaines lacunes dans l'histoire singulière de l'Union.
Un outil d'émancipation, ou de marginalisation des femmes artistes ?
Si le salon de l'UFPS ne fut probablement pas un lieu d'avant-garde artistique, il eut le mérite de montrer au public que les artistes femmes étaient nombreuses, qu'elles voulaient être exposées et achetées et avoir une carrière au même titre que les hommes. Dans le contexte de la Troisième République, soucieuse de développer la statuaire monumentale ou commémorative, les sculptrices en général — et celles de l'UFPS en particulier — trouveront progressivement des débouchés dans l'espace public, jusqu'alors dévolu aux hommes (avec des commandes de monuments divers). Ce sera encore plus vrai après la Première Guerre mondiale.
Cependant, des critiques se sont élevées sur les bien-fondés de la création d'une telle Union de femmes : « Au XXe siècle, [les] femmes artistes s[er]ont évacuées de l’histoire de l’art, leur élimination collective ayant été facilitée par la mise en place, au tournant du siècle, d’une sphère d’étude distincte. Une homogénéité fictive des œuvres féminines est encouragée, qui se traduit par des manifestations séparées (les expositions de l’Union des femmes peintres et sculpteurs, celle des Arts de la femme à Paris en 1892 ou celle du Palais de la Femme à l’Exposition universelle de Chicago en 1893) ainsi que par des ouvrages tels que La Femme dans l’art (1893) de Marius Vachon[47], etc. »[48]. En 1975, refusant de participer au salon de l'Union, l'artiste Claire Bretécher ira jusqu'à déclarer : « L'art n'a pas de sexe et je me refuse à toute manifestation à caractère injurieusement discriminatoire. Je serais un chien que je vous dirais la même chose en ce qui concerne le salon des chiens peintres et sculpteurs »[1],[42].
Par ailleurs, Hélène Bertaux, par son initiative qui favorisa l'engagement des femmes dans des structures artistiques officielles en perte d'attrait (salons, école des beaux-arts[9]), a pu éloigner certaines d'entre elles des innovations artistiques qui s'exprimaient plus fréquemment alors au sein des galeries, etc.[18].
Malgré ce débat contemporain critiquant une ségrégation des artistes femmes dans un Salon spécifique — fut-elle une « discrimination positive » ? —, on peut considérer que, au regard du sexisme réactionnaire qui prévalait à la fin du XIXe siècle, « l'Union a été un moteur de reconsidération »[1] des artistes femmes, et « a permis une évolution vers davantage de reconnaissance des femmes artistes et de mixité en art ». Ce débat entre d'une part une nécessaire sororité de femmes artistes — voire la reconnaissance d'un « art féminin »[7],[4] — pour permettre de faire évoluer la cause des femmes dans la société, et d'autre part la mise à disposition d'un outil de professionnalisation des artistes femmes dans le domaine universel de l'art, rejoint celui qui fut parfois virulent entre les deux premières présidentes de l'Union, Hélène Bertaux et Virginie Demont-Breton[18].
Présidentes de l'Union
- Hélène Bertaux (1881-1894)
- Virginie Demont-Breton (1894-1900)[n 7]
- Anne de Rochechouart de Mortemart, duchesse d'Uzès (1901-1903)
- Esther Huillard (1904-1906)
- Anne de Rochechouart de Mortemart, duchesse d'Uzès (1907-1933)[n 8]
- Gabrielle Debillemont-Chardon (1934)
- …
- Berthe Girardet (1944)
- …
- Inès Barcy (1948)[49]
- …
- Éliane Petit de La Villéon (1964)
- …
- Marie Dorat (1968)[43]
- Christiane de Casteras (1975)[28],[43]
- Fany Vidal (1976)
- …
- Marianne Fayol[45]
Prix de l'Union
Les différents prix de l'Union
Il est instauré en 1892 par Madame Bertaux un prix « Fondation Madame Léon Bertaux »[50] destiné à récompenser les sociétaires de l'Union médaillées au Salon des artistes français, ainsi que la première femme qui entrera en loge à l'école des Beaux-Arts. En 1893 est proposé par Madame Ocampo, aristocrate et mécène argentine, un prix éponyme, initialement attribué dans le cadre d'un concours d'esquisse[51] de l'Union, visant à entrainer de jeunes femmes artistes pour le concours d'entrée à l'école des Beaux-Arts, en attente de la possibilité de préparation au sein des Beaux-Arts. Le prix Ocampo sera ensuite parfois attribué, après l'ouverture des Beaux-Arts aux femmes, à une œuvre d'art décoratif exposée au salon de l'Union. Le jury du prix de l'Union, comme du prix Ocampo, est initialement constitué de toutes les sociétaires exposantes. En 1895, le prix du Salon de l'Union, considéré jusqu'alors comme simple équivalent à une mention honorable aux artistes français, s'autonomise en véritable prix, avec un premier puis un second prix de l'Union dès 1896[52], décernés chaque année pour une œuvre exposée, choisie par le jury de l'Union en 1894 (cf. présidence de Virginie Demont-Breton plus haut). Un prix de paysage est également institué, un prix de sculpture en 1900, etc. Tous les prix ne sont pas attribués chaque année, car ils dépendent parfois de dons de mécènes.
Lauréates du prix Léon Bertaux
- Marcelle Croce-Lancelot (1891, sculpture, 2e médaille au Salon des artistes français)[53] (prix Fondation Léon Bertaux)
- Joséphine Houssay (1892, pastel)[53] (prix Fondation Léon Bertaux)
- pas de prix en 1893
- Marcelle Croce-Lancelot (1894, La femme et ses destinées, bas-relief triptyque)[54] (prix Fondation Léon Bertaux)
- Gabrielle Debillemont-Chardon (1894, peinture)[55] (prix de l'Union)
- Esther Huillard (1895, portrait)[52] (prix de l'Union)
Lauréates du prix Ocampo
- Blanche Moria (1894, concours d'esquisse, huile)[53]
- Pauline Delacroix Garnier (1894)[56]
- Non attribué de 1895 à 1908
- Isabelle Onslow (1909, art décoratif)
- Germaine Boy (1910, art décoratif)
- Mademoiselle S. Beck (1911, art décoratif)
- Alice Carissan (1912, art décoratif)
- Madame Maillet du Boulay (1913, art décoratif)
- Mademoiselle Mansuy (1914, art décoratif)[23]
- 1915 : pas de salon ; 1916-1920 : pas de prix
- Marcelle Tronche (1921, art décoratif)[57]
- Madame Casimir (1922, art décoratif)
- Madame Blandinières-Nourigat (1923, art décoratif)
- pas de prix en 1924 et 1925
- …
- Simonne Hette (Mademoiselle Cray) (1931, art décoratif)[58]
Lauréates du prix de paysage
- Térésa Pératé (1894, prix de paysage Madame Léon Bertaux)[53]
- Zdenka Braunerová (1894, prix de paysage Ocampo)[53]
- Louise Mercier (1895, prix de paysage Pératé, tableau de fleurs)[52]
- pas de prix décerné de 1896 à 1905
- Berthe de Neuville (1906)
- Blanche Roullet-Fauve (1907)
- pas de prix décerné de 1908 à 1925
- …
- Louise Pillet-Thomas (1939)
- …
- Édith Desternes (1948)[49]
Lauréates du 1er prix de l'Union
- Pauline Delacroix-Garnier (1896, Loin de Paris)[6]
- Gabrielle Debillemont (1897, pour 2 miniatures)[59]
- Marie Loire (1898)[60]
- Jeanne Tournay (1899, portrait de Marguerite Arosa, huile)
- Frédérique Vallet-Bisson (1900, portrait de Madame O.)[61]
- Nanny Adam (1901)[56]
- Eugénie Faux-Froidure (1902, aquarelle)
- Mathilde Delattre (1903, Dans un coin du parc, aquarelle)
- Charlotte Chauchet (1904)
- Madeleine Carpentier (1905)
- Hortense Richard (1906)
- Blanche Odin (1907, aquarelle)
- Émilie Guillaumot-Adan (1908)
- Louise Amélie Landré (1909)
- Louise Lavrut (1910)
- Louise de Ladevèze-Cauchois (1911)
- Suzanne Minier (1912)
- Léonie Michaud (1913, peinture)
- Louise Stella-Samson (1914)[23]
- 1915 : pas de Salon
- 1916-1920 : pas de prix (en raison de la guerre)
- Hélène Le Roy d'Étiolles (1921)[57]
- Clémentine Ballot (1922)
- Mademoiselle Lamy (1923)
- Jeanne Lauvernay-Petitjean (1924)
- Mademoiselle Burdy (1925)
- …
- Mathilde Hautrive (192?) (portrait)[62]
- …
- Louise Émilie Gallet-Levadé (1931)[58]
- Lucie Ranvier-Chartier (1932)[63]
- Zabeth (Élisabeth Dupuis) (1933)[64]
- …
- Ysabel Minoggio-Roussel (1939)[65]
Lauréates du 2e prix de l'Union
- Jeanne Tournay (1896, portrait de Madame Clovis Hugues, huile)[6]
- Eugénie Faux-Froidure (1897, Un coin de table, aquarelle)
- Julia Beck (1898, paysages)[60]
- Nanny Adam (1899)[56]
- Antoinette Chavagnat (1900, Les Papavers)[61]
- Madeleine Carpentier (1901)[56]
- Marguerite Arosa (1902)
- Émilie Guillaumot-Adan (1903)
- Blanche Odin (1904)
- Céline Salard (1905)
- Marie Antoinette Marcotte (1906)
- Berthe Bourgonnier-Claude (1907)
- Lucie Malfilâtre (1908)
- Eugénie Gruyer-Brielman (1909)
- Louise Arc-Valette (1910)
- Térésa Bezard-Peraté (1911)
- Mademoiselle Lamy (1912)
- Clémentine Ballot (1913)
- Adrienne Jouclard (1914)[23]
- 1915 : pas de Salon
- 1916-1920 : pas de prix (en raison de la guerre)
- Mademoiselle Burdy (1921)[57]
- Jeanne Lauvernay-Petitjean (1922)
- Gabrielle Gruyer-Herbemont (1923)
- Madame Josey-Pillon (1924)
- Zabeth (Élisabeth Dupuis) (1925)
- …
- Mathilde Hautrive (192?) (portrait)[62]
- …
- Marie Jeanne Lagarde-Brochot (1931)[58]
- …
- Thérèse Lemoine-Lagron (1939)
Lauréates du prix de sculpture
- Fanny Marc (1900)[61]
- Agnès de Frumerie (1901, 1er prix)
- Malvina Brach (1901, 2e prix)[56]
- Duchesse d'Uzès (1902)[56]
- Ida Matton (1903)
- Charlotte Monginot (1903)
- Malvina Brach (1904)
- Laure Coutan-Montorgueil (1905)
- Noémie Debienne (1906)
- Berthe Girardet (1907)
- Thérèse Peltier (1908)[n 9]
- Blanche Laurent (1909)
- Blanche Moria (1910)
- Ernesta Robert-Mérignac (1911)
- Jeanne Jozon (1912)
- Odile Philippart-Champeil (1913)
- Anna Quinquaud (1914)[23]
- 1915 : pas de Salon
- 1916-1920 : pas de prix (en raison de la guerre)
- Mademoiselle Bertrand (1921)[57]
- Fanny Rozet (1922)
- Louise Aline Lauth-Bossert (1923)
- Madame Levasseur-Portal (1924)
- Frederique Ozanne-Cederlund (1925)
- …
- Andréa Grau-Boulard (1939)
- …
- Nicole Bertrand (1950)[66]
Lauréates du prix d'art décoratif
- Jeanne de Montigny (1901)[56]
- non décerné en 1902 et 1903
- Madame Jeanmaire (1904)
- Madame Mansuy (1905)
- Marie Louise Le Besgue (1906)
- Alice Lacroze (1907)
- Eugénie Nouyry-Roger (1908)
- de 1909 à 1923, voir prix Ocampo
- Madame Pelletier-Roman (1924)[57]
- Mathilde Arbey (1925)
Lauréates du prix de nature morte (et de fleurs)
- Maria Luisa de la Riva-Munoz (1902)
- Marie Coignet (1903)
- Louise Bergerot (1904)
- Jeanne Lauvernay-Petitjean (1905)
- Émilie de Metz (1906)
- Berthe de la Baume (1907)
- Pauline Dubron (1908)
- Hortense Dury-Vasselon (1909)
- Adrienne Peytel (1910)
- Mademoiselle Bon (1911)
- Léonie Louppe (1912)
- Claudia Bret-Charbonnier (1913)
- Jane Neree Gauthier Weiss (1914)[23]
- 1915 : pas de salon ; 1916-1920 : pas de prix
- Georgette Meunier (1921)[57]
- Sonia Routchine (1922)
- Gabrielle Guillot (1923)
- Germaine de l'Enferna (1924)
- Alice Carissan (1925)
- …
- Madame Hoster (1931)[58]
Lauréates du prix de miniature
- Hortense Richard (1904)
- Eugénie Gruyer-Brielman (1905)
- pas de prix de 1906 à 1922
- Thérèse Gaudrion (1923)[57]
- Jenny Giot-Rieger (1924)
- Mademoiselle Dufresne (1925)[67]
- …
- Madame Ray (1931)[58]
Lauréates du prix Guérinot[n 10]
- Marie-Thérèse Dethan-Roullet (1908)
- Gabrielle Gruyer (1909)
- Louise Stella-Samson (1910)
- Ysabel Minoggio-Roussel (1911)
- Mademoiselle Muller (1912)
- Madame Chaland (1913)
- Madame Andrée Ponsard-Atrux (1914)[23]
- 1915 : pas de salon ; 1916-1920 : pas de prix
- Élisabeth Basire (1921)[57]
- Madame Quiquemelle (1922)
- Francine Gaudrion (1923)
- Émilie Desjeux (1924)
- Mademoiselle Poupon (1925)
- …
- Lucienne Bisson (1931)[58]
Lauréates d'un prix spécial
- Noëlle Inglessi (1931)[58]
Notes et références
Notes
- Louise Abbéma explique dans le Journal des Femmes Artistes du qu'elle ne souhaite appartenir à aucune société, « par un sentiment d'indépendance dont elle n'a jamais pu se défaire ».
- L'accès à la « cimaise », où les œuvres sont les plus visibles des visiteurs, est au Salon officiel régi par un comité qui favorise certains artistes.
- Le Salon de 1896 sera inauguré par le président de la République Félix Faure et celui de 1901 par le président de la République Émile Loubet.
- Peintres de la section française ayant exposé au Woman's Building : Louise Abbéma, Marie Bashkirtseff (à titre posthume), Marthe Boyer-Breton, Laure Brouardel, Julie Buchet, Laure de Châtillon, Uranie Alphonsine Colin-Libour, Delphine de Cool, Virginie Demont-Breton, Fanny Fleury, Maximilienne Guyon, Élodie La Villette, Madeleine Lemaire, Euphémie Muraton, Jeanne Rongier, Marguerite Turner, Frédérique Vallet-Bisson, Jenny Villebesseyx et Jenny Zillhardt. Sculptrices de la section française ayant exposé au Woman's Building : Sarah Bernhardt, Hélène Bertaux, Chatrousse (?), Mme Clovis Hugues, Laure Coutan, Marcelle Lancelot-Croce et Manuela (pseudonyme de la duchesse d'Uzès) (Voir World's Columbian Exposition, 1893 - Official catalogue, t.XIV-Woman's Building).
- On dénombre 104 œuvres achetées par l'État aux différents salons de l'Union des femmes peintres et sculpteurs, entre 1899 et 1931.
- « Les XII » sont Nanny Adam, Marguerite Arosa, Baillon-Turner, Julia Beck, Bourgonnier-Claude, Marguerite Brémond, Mathilde Delattre, Eugénie Faux-Froidure, Émilie Guillaumot-Adan, Camille Métra, Maria Slavona, Frédérique Vallet-Bisson (Voir La chronique des arts et de la curiosité du 25 mai 1901 sur Gallica).
- Réélue en 1903, elle décline la charge à la suite d'un différent avec la duchesse d'Uzès.
- Mandat prolongé de 1915 à 1919, sans assemblée générale délibérative pendant la guerre.
- Thérèse Peltier sera la même année la première femme pilote de l'histoire de l'aviation.
- L'architecte Antoine Gaëtan Guerinot (1830-1891) réalise des legs auprès de nombreuses associations de secours ou artistiques.
Références
- Wasselin 2006.
- Patrimoine de l'enseignement du dessin, sur Paris Patrimoine professionnel.
- Sanchez 2010.
- Clémence Rinaldi, Entre reproduction et subversion des poncifs sur l’art ”féminin” à la fin du XIXe siècle : se couler dans le moule pour mieux le briser ?, Éclosion, , 1re éd., 11 p. (HAL hal-04488638, lire en ligne [PDF]).
- Édouard Lepage, Une conquête féministe. Mme Léon Bertaux, 1911., Paris, Imprimerie française, (réimpr. 2009), 214 p. (ISBN 978-2-7466-0610-4).
- Journal des Femmes Artistes de mars 1896 sur Gallica.
- Garb 1994.
- Le Rappel, 26 janvier 1882, p. 2 sur Gallica.
- Demir 2024.
- La Gazette des femmes du 10 mars 1884 sur Gallica.
- Journal des Femmes Artistes de décembre 1899 sur Gallica.
- Notice du catalogue de la BnF en ligne.
- Journal des Femmes Artistes du sur Gallica.
- Éric Ledru, Une constellation de femmes peintres, article en ligne, 2024.
- La Charente du 25 février 1883 sur Gallica.
- « Catalogue des exposants au Palais des Beaux-arts (Exposition internationale de Chicago de 1893) », .
- (en) Keith L. Eggener, American Architectural History : A Contemporary Reader, New York, Routledge, , 449 p. (ISBN 978-0-415-30695-9, lire en ligne), p. 255.
- Chantal Beauvalot, « Introduction historique », dans Pierre Sanchez (dir.), Dictionnaire de l'Union des Femmes Peintres et Sculpteurs (1882-1965), t. I, Dijon, L'Echelle de Jacob, (ISBN 978-2-35968-012-6), p. 23.
- Marina Sauer, L’entrée des femmes à l’École des Beaux-Arts, 1880-1923, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts, coll. « Beaux-arts histoire », , 89 p. (ISBN 978-2-903639-72-3).
- Bulletin officiel de l'Union de femmes peintres & sculpteurs de novembre 1915 sur Gallica.
- Journal des Femmes Artistes de janvier 1898 sur Gallica.
- Bulletin officiel de l'Union de femmes peintres & sculpteurs du sur Gallica.
- Bulletin officiel de l'Union des femmes peintres et sculpteurs du sur Gallica.
- Journal des Femmes Artistes de novembre 1897 sur Gallica.
- Henri Carnoy, Dictionnaire biographique international des écrivains, Georg Olms Verlag, (ISBN 978-3-487-06703-2, lire en ligne), p. 242.
- Clémence Rinaldi, « La sculpture dans les expositions féminines : enjeux de reconnaissance et de légitimation pour les artistes femmes au passage du XIXe au XXe siècle », Sculptures, Presses universitaires de Paris Nanterre, no 10, , p. 48.
- Clémence Rinaldi, Peintresses, sculptrices, graveuses, unissons-nous ! : expositions d'artistes femmes en France des années 1880 à l'entre-deux-guerres (thèse de doctorat en cours depuis 2021 sous la direction de Pascal Rousseau et Julie Ramos), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
- Association « Femmes artistes en réseaux » (F.A.R.), documentations et archives des sororités artistiques (XIXe – XXe siècles), en ligne.
- Gil Blas du 6 janvier 1895 sur Gallica.
- La Revue illustrée du 20 janvier 1906 sur Gallica.
- « EXPO 2 – Les Femmes Artistes Modernes (FAM) (partie 1/3) », sur Femmes Artistes en Réseaux (F.A.R.), (DOI 10.58079/w0dc).
- Le Journal des artistes du 10 avril 1892 sur Gallica.
- Colloque « WAS (Women Artists Shows·Salons·Societies) : expositions collectives d’artistes femmes 1876-1976 », organisé par le laboratoire de recherche Artl@s (École normale supérieure, PSL, Labex TransferS) et par l’association Archives of Women Artists, Research and Exhibitions (AWARE), avec la collaboration du Jeu de Paume, 2017, en ligne.
- « SSFA Société Suisse des Femmes Artistes en Arts Visuels », sur sgbk.ch (consulté le ).
- Catherine Gonnard et Élisabeth Lebovici, Femmes artistes/artistes femmes, Paris, de 1880 à nos jours, Paris, Hazan, , 479 p. (ISBN 978-2-7541-0206-3, présentation en ligne).
- (en) Paula J. Birnbaum, Women Artists in Interwar France : Framing Femininities, Farnham, Ashgate, , 279 p. (ISBN 978-0-7546-6978-4, lire en ligne).
- Paris-midi du 15 janvier 1944 sur Gallica.
- Eva Belgherbi, « En regardant le film sur l’Union des Femmes Peintres et Sculpteurs (UFPS) réalisé par Catherine Gonnard et Anne-Marie Gourier (2007) », Un carnet genre et histoire de l'art, (DOI 10.58079/p1n9).
- Fabienne Dumont, Des sorcières comme les autres. Artistes et féministes dans la France des années 1970, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-3250-2).
- « Le féminisme à travers ses mouvements et combats dans l’Histoire », sur Oxfam.
- Aline Dallier, « Le mouvement des femmes dans l'art », Les Cahiers du Grif, dossier “ Où sont les femmes ? ”, nos 23-24, , p. 140-145 (lire en ligne).
- Franny Tachon, « 1975, l’Année Internationale de la Femme : “ faire de l’art ou militer ? ” », sur Femmes Artistes en Réseaux (F.A.R.), (DOI 10.58079/w0cz).
- Dumont 2019.
- « EXPO 4 – Les lieux alternatifs féministes parisiens dans les années 1970 », sur Femmes Artistes en Réseaux (F.A.R.), (DOI 10.58079/11nxt).
- Catherine Gonnard et Anne-Marie Gourier, UFPS, Union des femmes peintres et sculpteurs, documentaire, 53 min, diffusé par le Centre audiovisuel Simone-de-Beauvoir, 2007.
- Exposition « Où sont les femmes ? », Palais des Beaux-Arts de Lille, 20 oct. 2023 - 11 mars 2024.
- Marius Vachon, La femme dans l'art : les protectrices des arts ; Les femmes artistes, Paris, J. Rouam, (lire en ligne).
- Denise Noël, Les femmes peintres dans la seconde moitié du XIXe siècle, Paris, Clio. Femmes, Genre, Histoire, 19, (JSTOR 44406164, lire en ligne).
- Union nationale des femmes du sur Gallica.
- Journal des Femmes Artistes de février 1893 sur Gallica.
- Journal des Femmes Artistes de mai 1893 sur Gallica.
- Journal des Femmes Artistes d'avril 1895 sur Gallica.
- Journal des Femmes Artistes de novembre 1893 sur Gallica.
- Journal des Femmes Artistes de mars 1894 sur Gallica.
- Journal des Femmes Artistes de juin 1894 sur Gallica.
- Catalogue du salon de l'Union des Femmes peintres et sculpteurs 1914 sur Bibliothèques spécialisées de Paris.
- Catalogue du salon de l'Union des femmes peintres et sculpteurs, 1926.
- Mobilier et décoration du sur Gallica.
- Journal des Femmes Artistes de mars 1897 sur Gallica.
- Journal des Femmes Artistes de mars-avril 1898 sur Gallica.
- Journal des Femmes Artistes de novembre 1900 sur Gallica.
- Émile Langlade, Artistes de mon temps, vol. 3, Arras, INSAP, (lire en ligne), p. 161-174.
- L'Est républicain du 10 mars 1932 sur Gallica.
- Bec et ongles du 8 avril 1933 sur Gallica.
- Forces Féminines Françaises d'avril 1939 sur Gallica.
- La Liberté du Morbihan du 7 juin 1950 sur Gallica.
- La Revue des Beau-Arts du sur Gallica.
Annexes
Bibliographie
- Maria Lamers de Vits, Les femmes sculpteurs, graveurs & leurs œuvres, Paris, Référendum littéraire, (lire en ligne).
- (en) Léonce Bénédite, « Of Women Painters in France » dans Walter Shaw Sparrow (dir.), Women painters of the world, from the time of Caterina Vigri, 1413-1463, to Rosa Bonheur and the present day, Londres, The Art and Life Library, Hodder & Stoughton, 1905.(sur The Project Gutenberg).
- (en) J. Diane Radycki, « The Life of Lady Art Students: Changing Art Education at the Turn of the Century », Art Journal, vol. 42, no 1, , p. 9–13 (ISSN 0004-3249, DOI 10.2307/776485, JSTOR 776485).
- (en) Tamar Garb, « Revising the Revisionists: The Formation of the Union des Femmes Peintres et Sculpteurs », Art Journal, vol. 48, no 1, , p. 63–70 (ISSN 0004-3249, DOI 10.2307/776922, JSTOR 776922).
- (en) Tamar Garb, Sisters of the Brush : Women's Artistic Culture in Late Nineteenth Century Paris, New Haven and London, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-05903-8, lire en ligne).
- Michelle Perrot, « Les femmes et l'art en 1900 », Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle, no 21, , p. 49-54 (lire en ligne).
- Bérengère Wasselin, L'union des femmes peintres et sculpteurs et la critique (mémoire de Master 2 d'histoire de l'art contemporain sous la direction de François Robichon), Lille, Université Charles de Gaulle - Lille 3, , 85 p. (présentation en ligne).
- « Avant-propos » dans Catherine Gonnard et Élisabeth Lebovici, Femmes artistes/artistes femmes de 1880 à nos jours, Paris, Hazan, 2007 (ISBN 978-2754102063).
- Pierre Sanchez (dir.), Dictionnaire de l'Union des Femmes Peintres et Sculpteurs (1882-1965), t. I à III, Dijon, L'Échelle de Jacob, (ISBN 978-2-35968-012-6).
- Roberta Serra, Les Salons de l'Union des Femmes Peintres et Sculpteurs, Colloque "WAS (Women Artists Shows, Salons, Sociétés) : expositions collectives des femmes artistes (1876-1976)", Association AWARE, Musée du Jeu de Paume, Paris, 8-9 décembre 2017, Paris.
- Fabienne Dumont, « À l’assaut ! Explosion d’expositions de femmes artistes en France pendant le mouvement féministe », Artl@s Bulletin, vol. 8, no 1-art. 18, (lire en ligne [PDF]).
- Anaïd Demir, Les Suffragettes de l'art. L'entrée des femmes à l'école des beaux-arts, Paris, Beaux-Arts de Paris éditions, (ISBN 978-2-84056-448-5).
Associations contemporaines d'artistes femmes en Europe
- Cercle des femmes peintres (Bruxelles, 1888-1893)
- Groupe des huit femmes artistes de Vienne (1900-1912)
Liens externes