1906 01/1920
Élection présidentielle française de 1913
16 janvier 1913 (réunion plénière) 17 janvier 1913 (1er et 2e tours)
Corps électoral et résultats
Votants au 1er tour				873
Votants au 2d tour				874
	Raymond Poincaré – PRD
	Voix au 1er tour			429
	49,42 %
	Voix au 2e tour			483
	55,97 %
	Jules Pams – PRRRS
	Voix au 1er tour			327
	37,67 %
	Voix au 2e tour			296
	34,30 %
	Édouard Vaillant – SFIO
	Voix au 1er tour			63
	7,26 %
	Voix au 2e tour			69
	7,99 %
Répartition des votes au second tour
Vaillant : 69 Pams : 296 Poincaré : 483 Ribot : 11
Président de la République
Sortant			Élu
Armand Fallières PRD			Raymond Poincaré PRD
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L'élection présidentielle française du 17 janvier 1913 vise à choisir le successeur d'Armand Fallières. Le président du Conseil Raymond Poincaré est élu au second tour de scrutin.

La présidence d'Armand Fallières, élu en 1906, est une ère politique marquée par des progrès importants : un ouvrier gagne en moyenne 1 100 francs net annuels ; les savoirs fondamentaux — lecture, écriture, calcul — constituent le bagage du plus grand nombre. En 1902, une réforme adapte l’enseignement secondaire aux nécessités de la vie moderne en attribuant une plus grande place aux sciences et aux langues étrangères ; après le certificat d’études, plus de la moitié des enfants entrent dans la vie active dès treize ou quatorze ans.

Ceci étant, c'est sous la présidence de Fallières que le gouvernement de Georges Clemenceau, « le briseur de grèves », réprime durement certains mouvements, comme la révolte des vignerons du Languedoc. C'est également sous la présidence d'Armand Fallières et sous le gouvernement du même Clemenceau que les forces de police sont modernisées, notamment par la création des « Brigades du Tigre ».

Le mandat présidentiel de Fallières se termine en 1913. Après réflexion, le chef de l'État sortant choisit de ne pas se représenter pour un second mandat de sept ans, justifiant sa décision par la phrase : « la place n'est pas mauvaise, mais il n'y a pas d'avancement »^[1].

Alors que le septennat de Fallières touche à sa fin, Poincaré se présente comme candidat à la présidentielle. Le président du Conseil est en lice face au président de la Chambre des députés, Paul Deschanel, qui est du même parti que Poincaré, et au président du Sénat, Antonin Dubost.

Les candidats potentiels pour le parti sont au nombre de quatre :

• Raymond Poincaré (52 ans), président du Conseil, ministre des Affaires étrangères, sénateur de la Meuse, président du conseil général de la Meuse, membre de l’Académie française ;
• Antonin Dubost (68 ans), président du Sénat, sénateur de l'Isère, président du conseil général de l'Isère ;
• Paul Deschanel (57 ans), président de la Chambre des députés, député d'Eure-et-Loir, conseiller général d'Eure-et-Loir, membre de l’Académie française ;
• Jean Dupuy (68 ans), ministre de l'Agriculture.

C'est finalement Poincaré qui est désigné comme candidat officiel après le renoncement de ses trois concurrents.

• 
  Raymond Poincaré (candidat officiel du PRD).
• 
  Antonin Dubost (renonce).
• 
  Paul Deschanel (renonce).
• 
  Jean Dupuy (renonce).

Avec Clemenceau et Joseph Caillaux, les radicaux soutiennent Jules Pams, le ministre de l'Agriculture, une personnalité considérée comme effacée et dont la candidature vise essentiellement à contrer Poincaré^[2]. Dans le camp radical, seul Théophile Delcassé, radical indépendant, conteste le choix de Pams mais renonce finalement à se présenter.

• 
  Jules Pams (candidat officiel du PRRRS).
• 
  Théophile Delcassé (non candidat).

Du côté de la droite conservatrice, le favori et candidat naturel est Alexandre Ribot, membre de la Fédération républicaine, sénateur du Pas-de-Calais, membre de l’Académie française et ancien président du Conseil. À gauche, les socialistes se trouvent un candidat en la personne d'Édouard Vaillant, membre du SFIO. Quelques candidatures « fantaisistes » extraparlementaires sont évoquées dans la presse à titre d'anecdotes. Pour la première fois, une femme se porte ainsi candidate à la présidence de la République : il s'agit de Marie Denizard, engagée depuis plusieurs années en faveur du droit de vote des femmes ; cette candidature de témoignage, médiatisée par le journaliste Fernand Hauser^[3], reste toutefois en marge des mouvements féministes de l'époque.

• 
  Alexandre Ribot (candidat FR pour la droite conservatrice).
• 
  Édouard Vaillant (candidat SFIO pour la gauche socialiste).
• 
  Marie Denizard (candidate féministe).

Selon la tradition républicaine, un scrutin préparatoire a lieu entre le 15 et le 16 janvier 1913 pour choisir le candidat du « camp républicain ». La plupart des républicains modérés de centre droit et de droite, ainsi que les socialistes, comme Vaillant (alors classés à l'extrême gauche), refusent toutefois d'y participer^[2].

Au troisième tour, Jules Pams l'emporte de 13 voix face à Raymond Poincaré^[2]. La discipline républicaine aurait alors voulu que ce dernier se retirât : c'est d’ailleurs ce que lui demandait une délégation conduite par les radicaux Émile Combes et Clemenceau. Mais le président du Conseil refuse, sachant que lors du vote de l’Assemblée nationale, il serait soutenu par les modérés de centre droit et de la droite.

À Versailles, Raymond Poincaré est élu président de la République au second tour face à Pams. Clemenceau conservera une rancune tenace contre Poincaré pour n'avoir pas s’être plié à la « discipline républicaine », que lui-même respectera lors de l'élection présidentielle de 1920. Poincaré prend ses fonctions le 18 février 1913.

• Élection présidentielle en France
• Liste des élections présidentielles françaises sous la Troisième République

v · m Scrutins en France sous la Troisième République
Présidentielles	1873 1879 1885 1887 1894 1895 1899 1906 1913 janv. 1920 sept. 1920 1924 1931 1932 1939
Législatives	1871 1876 1877 1881 1885 1889 1893 1898 1902 1906 1910 1914 1919 1924 1928 1932 1936
Sénatoriales	1876 1879 1882 1885 1888 1891 1894 1897 1900 1903 1906 1909 1912 1920 1921 1924 1927 1929 1932 1935 1938
Cantonales	1871 1874 1877 1880 1883 1886 1889 1892 1895 1898 1901 1904 1907 1910 1913 1919 1922 1925 1928 1931 1934 1937
Municipales	1871 1874 1878 1881 1884 1887 1888 1890 1892 1893 1896 1900 1904 1908 1912 1919 1925 1929 1935
Coloniales	Voir palette spécifique
Référendums	Nationaux 1945 Locaux 1870 1877 1940 1941
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v · m Raymond Poincaré
Député	Républicains progressistes Scandale des décorations Boulangisme Loi du 13 février 1889 rétablissant le scrutin uninominal pour l'élection des députés Élections législatives de 1889 Loi Méline Scandale de Panama Loi sur l'assistance médicale Élections législatives de 1893 Lois scélérates Alliance franco-russe Affaire Dreyfus Loi sur l'indemnisation des accidents du travail Élections législatives de 1898 Association loi de 1901 Élections législatives de 1902
Sénateur	Groupe de l'Union républicaine au Sénat Loi de séparation des Églises et de l'État Loi du 15 juin 1906 Retraites ouvrières et paysannes Code du travail Loi ayant pour objet de réorganiser la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque Crise du 6 février 1934
Président du Conseil	Premier gouvernement (1912-1913) Campagne du Maroc Traité de Fès Élections municipales de 1912 Deuxième gouvernement (1922-1924) Bloc national Traité naval de Washington Exposition coloniale de Marseille Accident ferroviaire de Villecomtal Occupation de la Ruhr Maximam gravissimamque Traité franco-tchécoslovaque Troisième gouvernement (1924) Plan Dawes Élections législatives de 1924 Quatrième gouvernement (1926-1928) Caisse de la dette publique Guerre du Rif Décret du 10 septembre 1926 relatif à l'organisation de l'administration préfectorale Loi du 17 décembre 1926 relative à la répression en matière maritime Loi du 21 juillet 1927 portant rétablissement du scrutin uninominal pour l'élection des députés Loi du 10 août 1927 sur la nationalité Élections législatives de 1928 Franc Poincaré Loi Loucheur Pacte Briand-Kellogg Cinquième gouvernement (1928-1929) Élections municipales de 1929 Plan Young
Présidence	Élection présidentielle de 1913 Gouvernement Aristide Briand (4) Gouvernement Louis Barthou Loi des trois ans Catastrophe ferroviaire de Melun Gouvernement Gaston Doumergue (1) Élections législatives de 1914 Exposition internationale urbaine de Lyon Gouvernement Alexandre Ribot (4) Gouvernement René Viviani (1) Attentat de Sarajevo Impôt sur le revenu Assassinat de Jean Jaurès Mobilisation générale Première Guerre mondiale Union sacrée Gouvernement René Viviani (2) Convention de Londres Martyrs de Vingré Gouvernement Aristide Briand (5) Accords Sykes-Picot Exposition de la Cité Reconstituée Gouvernement Aristide Briand (6) Avalanche de 1917 à Valmanya Gouvernement Alexandre Ribot (5) Mutineries de 1917 Mutinerie des soldats russes à La Courtine Loi fiscale de 1917 Arrêt Baldy Mutinerie d'Étaples Gouvernement Paul Painlevé (1) Gouvernement Georges Clemenceau (2) Accident ferroviaire de Saint-Michel-de-Maurienne Quatorze points de Wilson Bousculade à la station Bolivar Catastrophe de La Courneuve Traité de Paris (1918) Grippe de 1918 Conférence de la paix de Paris Loi Jonnart Accident ferroviaire du tunnel de Nanteuil-Saâcy Loi du 17 avril 1919 Mutineries de la mer Noire Occupation de la Rhénanie après la Première Guerre mondiale Loi des huit heures Grèves de juin 1919 Traité de Versailles Loi du 12 juillet 1919 Traité de Saint-Germain-en-Laye (1919) Convention de Paris de 1919 Élections législatives de 1919 Gouvernement Alexandre Millerand (1) Commission des réparations
Famille	Nanine Marie Ficatier (mère) Henriette Poincaré (épouse) Lucien Poincaré (frère) Henri Poincaré (cousin germain) Jean Landry Gillon (arrière-grand-père)
Hommages	Avenue Raymond-Poincaré à Paris Boulevard Raymond Poincaré à Liège Hôpital Raymond-Poincaré à Garches Place Raymond-Poincaré à Mont-de-Marsan Place Raymond-Poincaré à Nantes Rue Raymond-Poincaré à Nancy
Photographies

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