Chronologies
1285 1286 1287 1288 1289 1290 1291 Décennies : 1250 1260 1270 1280 1290 1300 1310 Siècles : XIe XIIe XIIIe XIVe XVe Millénaires : -Ier Ier IIe IIIe |
Années de la santé et de la médecine : 1285 - 1286 - 1287 - 1288 - 1289 - 1290 - 1291 | |
Décennies de la santé et de la médecine : 1250 - 1260 - 1270 - 1280 - 1290 - 1300 - 1310 |
Cet article présente les faits marquants de l'année 1288 en santé et médecine.
Événements
- Pour remédier aux graves désordres constatés dans sa gestion, l'hospice d'Aigueperse, en Auvergne, probablement fondé vers l'an , est transformé par Hugues d'Arcy en un chapitre séculier dont le doyen doit être agréé par l'évêque d'Autun, et sa chapelle, consacrée à sainte Marie-Madeleine, est érigée en collégiale[1],[2].
- À Saint-Quentin, dans le Vermandois, Mathieu Buridan et sa femme créent l'hôpital Buridan, « réservé aux pauvres femmes accouchées [et] desservi par les « buridanes », femmes qui portent le vêtement religieux mais ne font pas de vœux[3] ».
- Depuis le milieu du siècle, on soumet généralement à une expertise médicale l'admission en léproserie, qui condamne à rompre avec le monde, mais qui est aussi un privilège en raison du nombre limité des places ; ainsi par exemple, à Pistoia en Toscane, « le médecin Laurent est appelé par le père d'une patiente à poser « devant Dieu » son diagnostic, après avoir soigneusement observé les symptômes et s'être entretenu avec elle[4] ».
- À Bologne, en Italie, les experts médicaux sont choisis dans une liste de médecins installés depuis au moins dix ans dans les différents quartiers de la ville[5].
- Un hôpital est mentionné à Soultz, dans la principauté épiscopale de Strasbourg, en Allemagne[6].
- 1288- : création de l'université de Lisbonne[7].
- Vers 1288- : le médecin François André († ) est au service des fils de Charles II, roi de Naples, laissés en otages à Barcelone[8].
Publication
- Sous le titre de Liber servitoris, Simon de Gênes (fl. 1288-) et Abraham Tortuensis traduisent de l'arabe en latin le 28e livre, consacré à la pharmacie, du Tasrif d'Abulcasis (c. -c.[9]).
Personnalités
- Fl. Abraham Tortuensis, auteur d'un petit manuel de thérapeutique, collaborateur de la traduction latine du Traité des plantes attribué à Galien (-) et, avec Simon de Gênes (fl. 1288-), du Liber aggregatus in medicinis simplicibus (« Livre des remèdes simples ») de Sérapion (XIIe siècle) et du 28e livre du Tasrif d'Abulcasis (c. -c.[8]).
- 1288- : fl. Jean, médecin à Chambéry, archiatre des comtes de Savoie[10].
- 1288- : fl. Simon de Gênes († ), médecin au service des papes Nicolas IV et Boniface VIII[11], traducteur de la pharmacopée du Tasrif d'Abulcasis (c. -c.) et auteur de la Clavis sanationis, « ouvrage de référence sur les termes techniques médicaux et botaniques[12],[13] ».
- 1288- : fl. François André († ), médecin au service de Charles II, roi de Naples, et de ses fils laissés en otages à Barcelone[8].
Naissance
- Lorenzo Rusio (mort en ), vétérinaire italien, auteur du Liber marescalciae equorum, traité d'hippiatrie et de maréchalerie composé vers et dédicacé à Avignon au cardinal Napoléon Orsini[14].
Décès
- Halîm (né à une date inconnue), chirurgien « spécialisé dans l'oculistique, peut-être originaire de Brienon en Bourgogne, brûlé à Troyes[8] ».
- Ibn Nafis (né en [15] ou [16]), médecin arabe, auteur en 1242 d'un commentaire d'Avicenne (Al-Shamil fi al-Tibb) où la circulation pulmonaire est décrite pour la première fois.
Références
- Ferdinand de La Roche La Carelle, Histoire du Beaujolais et des sires de Beaujeu, suivie de L'Armorial de la province, t. 2, Lyon, impr. de Louis Perrin, , 432 p. (lire en ligne), « État alphabétique des paroisses du Beaujolais : Aigueperse, et St-Bonnet-des-Bruyères », p. 6-8.
- Jean-Pierre Guitton, « Le Chapitre collégial Sainte-Marie-Madeleine d'Aigueperse sous l'Ancien Régime », dans Au contact des Lumières : Mélanges offerts à Philippe Loupès, Presses universitaires de Bordeaux, , p. 31-40.
- Jean-Luc Collart, « Saint-Quentin », Revue archéologique de Picardie, no 16, spécial, , p. 100 (lire en ligne).
- François-Olivier Touati, « Facies leprosorum : Réflexions sur le diagnostic facial de la lèpre au Moyen Âge », Histoire des sciences médicales, vol. 20, no 1, , p. 63 (lire en ligne).
- Marilyn Nicoud, « Formes et enjeux d'une médicalisation médiévale : Réflexions sur les cités italiennes (XIIIe – XVe siècles) », Genèses, no 82, , § 11 [en ligne] (lire en ligne).
- Auguste Gasser, L'Église et la Paroisse de Soultz (Haute-Alsace), Colmar, H. Huffel, , 82 p. (lire en ligne), p. 70.
- Andrée Diniz Silva, « Réformes et innovations dans l'université portugaise au XVIIIe siècle : Le Cas des études de droit », dans François Cadilhon (dir.) et al., Universités et institutions universitaires européennes au XVIIIe siècle : Entre modernisation et tradition (Actes du colloque international organisé par le Centre interdisciplinaire bordelais d'études des Lumières (2-4 octobre 1997)), Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, coll. « Etudes sur l'éducation », , 280 p. (ISBN 2-86781-221-6, lire en ligne), p. 81.
- Ernest Wickersheimer et Guy Beaujouan (éd.), Dictionnaire biographique des médecins en France au Moyen Âge, vol. 1, Genève, Droz, coll. « Hautes études médiévales et modernes » (no 34/1), (1re éd. 1936) (ISBN 978-2-600-04664-0, lire en ligne), « François André », p. 151, « Abraham ben Schem Tob, dictus Tortuensis », p. 3, « Halîm », p. 270.
- Olivier Lafont, « Médecine arabe en Andalousie médiévale [compte rendu, référence : Sleim Ammar, Trois grands médecins andalous : Ezzahraoui - Ibn Zohr - Ibn Roschd, Tunis, , 228 p.] », Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 87, no 322, , p. 281 (lire en ligne).
- Ernest Wickersheimer, Guy Beaujouan (éd.) et Danielle Jacquart, Dictionnaire biographique des médecins en France au Moyen Âge, vol. 3 : Supplément, Genève, Droz, coll. « Hautes études médiévales et modernes » (no 35), , 781 p. (ISBN 978-2-600-03384-8, lire en ligne), « Jean », p. 139.
- Raymond Arveiller et Max Pfister, Addenda au FEW XIX (Orientalia), Tübingen, Max Niemeyer Verlag, , 656 p. (ISBN 3-484-52298-4, lire en ligne), p. 253.
- Danielle Jacquart, « Du Moyen Âge à la Renaissance : Pietro d'Abano et Berengario da Carpi, lecteurs de la Préface de Celse », dans Guy Sabbah (dir.) et Philippe Mudry (dir.), La Médecine de Celse : Aspects historiques, scientifiques et littéraires, Publications de l'université de Saint- Étienne, coll. « Mémoires » (no 13), (ISBN 2-86272-051-8, lire en ligne), p. 344.
- « Simon de Gênes », BNF 12546607.
- (it + la) Lorenzo Rusio, Pietro Giovanni Delprato (it) (éd.) et Luigi Barbieri (éd.), La Mascalcia di Lorenzo Rusio : Volgarizzamento del secolo XIV, messo per la prima volta in luce da Pietro Delprato, aggiuntovi il testo latino, Bologne, Presso Gaetano Romagnoli, coll. « Opere inedite o rare », 1867-1870, 462-344 p., 2 vol. (lire en ligne : vol. 1 et vol. 2).
- Danielle Jacquart, « Ibn an-Nafîs : Premier découvreur de la circulation pulmonaire », La Revue du praticien, vol. 57, , p. 111 (lire en ligne).
- (en) John B. West, « Ibn al-Nafis, the Pulmonary Circulation, and the Islamic Golden Age », Journal of Applied Physiology, vol. 105, no 6, , p. 1877-1880 (lire en ligne).