Pays | Badajoz, Al-Andalus |
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Titres | Seigneur de Badajoz[1] |
Fondation |
Abdallah ibn Al-Aftas |
Déposition |
Omar ibn Aftas |
Les Aftasides (en amazigh : Ayt Aftas, en arabe : بنو الأفطس Banu Al Aftas[2], en espagnol : Aftasí ou Aftesida[3], en portugais : Aftácidas[4]) sont une dynastie berbère issue de la grande tribu des Meknassas qui ont régné le royaume de Badajoz à l'époque des Taïfa entre (1022-1094)[5]. Leur royaume comprenait le sud-ouest de l'Espagne et la partie méridionale du Portugal[6].
Toponymie
La dynastie Aftaside tire son nom de Muhammad ibn al-Aftas, le père d'Abdallah ibn Al-Aftas, (surnommé Al Mansur) fondateur de la dynastie[5].
Origine
Les Aftasides étaient des Berbères[7], ils étaient originaires du Fahs-El-Ballût, littéralement en arabe la plaine du chêne, c'est une région au nord de Cordoue[8], où ils étaient présents au moins depuis le Xe siècle[9]. Ils descendent de la grande tribu berbère des Meknassas, dont l'un de ses membres fut, l'un des chefs de la révolte berbère de 768-777 contre le premier prince omeyyade de Cordoue[7].
Histoire et chronologie
Les Aftasides seigneurs de Badajoz
La fondation de la dynastie
Au début du XIe siècle, Abdallah ibn Al-Aftas était le conseiller de Sabour al-Saqlabi, gouverneur de Badajoz d'origine Saqaliba, qui s'est séparé du califat de Cordoue pour diriger un royaume indépendant. Abdallah ibn Al-Aftas est resté au côté de Sabour al-Saqlabi jusqu'à sa mort en 1022, et lui succéda ensuite[10],[5].
Dès le début, la règne d'Abdallah ibn Al-Aftas fut caractérisé par des guerres et par la défaite qu'il subit face à Abbad Ier (Abbadides), roi de Séville[5], et de Mohammed bin Abdullah al-Birzali émir de Carmona. En 1034, Abdallah ibn Al-Aftas se vengea d'Abbad Ier[5],[11].
Abdallah ibn Al-Aftas est ainsi le fondateur la dynastie Aftaside à Badajoz en Al-Andalus[12]. Cette dynastie règne sur la Taïfa de Badajoz; un territoire qui comprend des villes comme celles de Mérida, Lisbonne, Santarém et Coimbra[13].
La période de splendeur
Après la mort d'Abdallah ibn Al-Aftas en 1045, il a été remplacé par son fils Abu Bakr Muhammad ibn Abdallah al-Muzaffar, qui s'est retrouvé dans une guerre contre Yahyâ al-Ma'mûn, roi de Tolède, et contre Al-Mu`tadid, le roi de Séville. Au printemps 1055, Abu Bakr al-Muzaffar est battu par Ferdinand Ier de Castille et accepte la paix sur la base d'un tribut annuel[10].
Badajoz a connu une période de splendeur sous le règne d'Abu Bakr Muhammad al-Muzaffar qui était un soldat, administrateur, érudit et amant de la poésie[13], il a également composé une encyclopédie de cinquante ou cent volumes, appelée al-Muzaffari (mémoire des événements[6]). Il mourut en 1068[10]. Son fils Yahya ibn Muhammad al-Mansur lui succéda, et son autre fils Omar ibn Muhammad al-Mutawakkil régna sur la région d'Évora. Les deux frères régnèrent ensemble ; pour Omar les Provinces de l'ouest et Yahya les Provinces de l'est, après la mort de Yahya en 1081, Omar régna sur tout le royaume[5].
La chute de la dynastie
Omar ibn Muhammad al-Mutawakkil combattit aux côtés des Almoravides de Youssef ben Tachfine face aux troupes chrétiennes à la Bataille de Zalaca (1086)[5].
En 1094, al-Mutawakkil et sa famille ont été tués par les envahisseurs Almoravides[13], suite à une alliance défensive avec les chrétiens, en échange de la cessions des villes de Lisbonne, Santarém et Sintra à Alphonse VI de León[15]. Les Almoravides éliminent ainsi le derniers roi aftaside et deux de ses fils (al Fadl et al-Abbas)[5]. Après la chute d'al-Muttawakil, presque toutes les villes et les châteaux de son royaume se soumirent[13], ce qui mit fin à sa dynastie et à Taïfa de Badajoz.
Généalogie des rois de Badajoz de la dynastie des Aftasides
La généalogie des Banu Al Aftas, souverains de la Taïfa de Badajoz[10]:
Chronologie
La chronologie des Banu Al Aftas, souverains de la royaume de Badajoz[5],[10],[16]:
Notes et références
- Reinhart Pieter Anne Dozy, Recherches sur l'histoire politique et littéraire de l'Espagne pendant le moyen age, E.J. Brill, (lire en ligne), p. 116.
- (ar) Boutros al-Boustani, Da'irat al-Ma'arif, Beirut, مطبعة الادبية, (lire en ligne), p. 51
- (es) Diccionario enciclopedico hispano-americano de literatura, ciencias y artes, vol. 1, Barcelone, Montaner y Simón, (lire en ligne), p. 564
- (pt) Adel Sidarus, Museu Nacional de Arqueologia (Portugal), Portugal islâmico, Ministério da Cultura, , 335 p. (ISBN 9789727760008, lire en ligne), p. 31, 260
- (en) The Encyclopaedia of Islam, vol. Volume 1,Partie 1, E.J. Brill, (lire en ligne), p. 21 et 178-179
- Joseph-Alexis Walsh, Encyclopédie catholique, Paris, 1839-1848 (lire en ligne), p. 467-468
- Camille Couderc, Revue historique, Paris, Librairie Germer Baillière et Cie, (lire en ligne), p. 454
- (ar) Sahar Abdel Aziz Salem, Tarikh Bitlius al'iislamia wagharb al'andalus fi aleasr al'iislamii (L'histoire du Badajoz islamique et de l'Andalousie occidentale à l'ère islamique), t. 1, Alexandrie, مؤسسة شباب الجامعة - Muʾassasat Shabāb al-Jāmiʻah, (lire en ligne [PDF]), p. 178-179
- 2000 Christophe Picard, p. 70.
- (en) Hispano - arabic poetry, Genève, Slatkine, , 416 p. (lire en ligne), p. 171
- 2000 Christophe Picard, p. 82.
- Algérie: le passé revisité, Chems Eddine Chitour, Casbah Éditions, p. 219, 1998, livre en ligne
- Legado Andalusí, Itinéraire culturel des Almoravides et des Almohades, Fundación El legado andalusì, , 515 p. (ISBN 9788493061517, lire en ligne), p. 244
- (es) Patrimonio Inmaterial de Extremadura, « LEYENDA DE LA PUERTA DE LA TRAICIÓN », sur patrimonioinmaterialextremadura.es,
- (ar) Sahar Abdel Aziz Salem, Tarikh Bitlius al'iislamia wagharb al'andalus fi aleasr al'iislamii (L'histoire du Badajoz islamique et de l'Andalousie occidentale à l'ère islamique), t. 2, Alexandrie, مؤسسة شباب الجامعة - Muʾassasat Shabāb al-Jāmiʻah, (lire en ligne [PDF]), p. 128-131
- (pt) O Archeólogo português, vol. Volumes 19 à 20, Lisbonne, Museu Ethnográphico Português, (lire en ligne), p. 275