Roanne Ruisseau de Hoéville | |
La Roanne entre Varangéville et Lenoncourt. | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 15,9 km [1] |
Bassin | 78 km2 [1] |
Bassin collecteur | le Rhin |
Cours | |
Source | source |
· Localisation | Hoéville |
· Altitude | 261 m |
· Coordonnées | 48° 42′ 21″ N, 6° 26′ 18″ E |
Confluence | la Meurthe |
· Localisation | Saint-Nicolas-de-Port |
· Altitude | 201 m |
· Coordonnées | 48° 38′ 08″ N, 6° 17′ 37″ E |
Géographie | |
Pays traversés | France |
Département | Meurthe-et-Moselle |
Régions traversées | Grand Est |
Sources : SANDRE, Géoportail | |
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La Roanne est une petite rivière française qui coule dans le département de Meurthe-et-Moselle en région Grand Est. C'est un affluent de la Meurthe en rive droite, donc un sous-affluent du Rhin par la Moselle. Elle est référencée par le service d'administration national des données et référentiels sur l'eau (SANDRE) avec le code A6910300.
Géographie
De 15,9 km de longueur[1], elle naît à l'est de Courbesseaux et au sud d'Hoëville, à 261 m d'altitude.
Sur la carte de Mercator, elle est coupée par un vaste étang qui recouvre partiellement les territoires de Buissoncourt et d'Haraucourt. De nombreux lieux-dits de ce secteur font référence à cet étang aujourd'hui asséché.
Elle arrose Courbesseaux, Gellenoncourt, Réméréville, Buissoncourt, Haraucourt, Lenoncourt, Varangéville, passe sous le canal de la Marne au Rhin et se jette dans la Meurthe en rive droite à Saint-Nicolas-de-Port, au lieu-dit Pré de Rouanne, 201 m d'altitude.
Hydronymie
Sur le plan du cadastre de Haraucourt de 1808, la rivière s'appelle la Rouanne. Dans sa publication de 1838[2], Antoine-Sébastien Guerrier nomme cette rivière La Rouenne. Sur la carte militaire du (référence archives militaires GR6MLVIBIB192), elle est nommée « La Pissotte » depuis la Meurthe jusqu'à son entrée sur le territoire de Buissoncourt. Les habitants de Buissoncourt la nommaient ainsi au début du XXe siècle. Aujourd'hui, elle s'appelle « ruisseau d'Hoéville » dans sa partie la plus haute.
Hydrologie
La Roanne traverse une seule zone hydrographique 'La Roanne' (A691) de 78 km2 de superficie[1].
Histoire
Du XIIe au XVIIe siècle, la partie de la Roanne sur les territoires de Buissoncourt et d'Haraucourt était ennoyé dans un vaste étang. La digue principale était située en amont immédiat du pont actuel sur la Roanne, sur la route communale qui relie Buissoncourt à Varangéville. De nombreux lieux-dits sur ces communes font référence à l'étang. En 1289, Bouchart évêque de Metz et Ferri duc de Lorraine font un accord stipulant que l'étang restait entre les mains du duc (le village Buissoncourt appartenait à l'évêque de Metz). Dans un acte de 1623, le duc de Lorraine Henri vend l'étang pour 80 000 livres à son neveu le prince de Phalsbourg [3].
Il y eut deux moulins directement alimentés par la Roanne : celui de Lenoncourt dont les ruines sont encore visibles ; celui d'Haraucourt que l'on appelait le moulin de la Borde. Le moulin de Réméréville, parfois appelé vainmoulin, était très proche de la Roanne mais alimenté par le ruisseau de l'Embannie, un affluent de la Roanne.
Caractéristiques minéralogiques et algologiques
La Roanne descend d'un plateau liasique et transporte par conséquent des limons de calcaires argileux. Dans la seconde partie de son cours, elle se charge de sel du fait du lessivage des dépôts keupériens de son bassin[4]
Comme la Seille et le Sânon, la Roanne présente alors des eaux à forte teneur en sel, entre 0,2 et 7 grammes par litre[5]. Cette particularité n'a cependant pas donné lieu à une exploitation historique comme le briquetage de la Seille[6] ce qui fait douter de l'origine naturelle de ce phénomène.
Du fait de cette salinité, la Roanne possède une flore halophile spécifique, avec de nombreuses espèces d'algues identiques à celles trouvées dans la Seille.
L'origine de la salinité de la Meurthe et de la Roanne soulevait déjà des passions au XIXe siècle comme on peut le voir à travers ce compte-rendu du Conseil Général de Meurthe-et-Moselle[7]. Plusieurs documents affirment que la salinité de la Roanne est connue depuis longtemps mais aucun ne cite de référence sérieuse. La salicorne, plante halophile souvent citée comme témoin des milieux salins, est aujourd'hui bien représentée sur les bords de la Roanne mais curieusement, elle n'est présente qu'à proximité des sites d'exploitation du sel. On n'en trouve pas en amont ce qui est curieux pour une « rivière naturellement salée » ? En 1844, donc avant l'exploitation industrielle du gisement salin, dans un ouvrage botanique qui fait référence, le Docteur Godron fait mention de cette plante dans les communes lorraines de Lindres, Vic, Moyenvic, Marsal, Kochenren, Château-Salins, Rosbruck, Sarralbe et Salzbronn[8] ; mais il ne parle pas de plante halophile à proximité de la Roanne alors qu'il a exploré son vallon.
Selon le forage 02307X0180/S[9], on observe que la couche de sel est beaucoup plus profonde sous la Roanne que sous la Seille ou le Sânon. les premières traces de sel apparaissent à 151 mètres, ce qui est de nature à remettre en cause un lessivage par le lit de la Roanne. En 2005 sur le bassin versant gauche de la Roanne, l'aménagement foncier a cartographié onze zones de terres salées par les fuites du saumoduc qui traverse le territoire de Haraucourt[note 1]. La responsabilité de la pollution a été reconnue en son temps par l'exploitant qui a indemnisé les propriétaires.
Les zones d'herbe grillée qui apparaissent sur les photos IGN, le long de la Roanne, sont des résurgences de saumure pour certaines, et des fuites d'un autre saumoduc pour les autres. Leur apparition est récente et consécutive à l'exploitation du sel. L'une d'entre elles, sur le territoire de Buissoncourt, fait l'objet d'un suivi régulier[10].
Les communes de Lenoncourt, Buissoncourt, Haraucourt, Gellenoncourt et Réméréville, situées dans le bassin versant de la Roanne sont équipées de stations d'épurations modernes. La qualité de l'eau de la Roanne s'est nettement améliorée depuis le début du XXIe siècle. La Communauté de communes du Grand-Couronné a mis sur pied un projet de renaturation des berges.
Malheureusement, des pollutions industrielles viennent contrarier ces efforts. Sur les photos aériennes, on peut voir de nombreuses zones grises ou jaunâtres dans la prairie qui borde la Roanne. Elles sont autant de marques de salinité anormale. Le dernier accident majeur date d'. Il a détruit la faune et la majeure partie de la flore sur plusieurs kilomètres. Aujourd'hui encore, en 2020, on peut voir les saules et les peupliers morts. Un constat de gendarmerie a conclu à la responsabilité de l'industriel mais aucune sanction ni remise en état n'a été mise en place, plus de 3 ans après les faits.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Enquête publique réalisée en vue du classement agronomique des sols pour remembrement
Références
- Sandre, « Fiche cours d'eau - La Roanne (A6910300) » (consulté le )
- M. Guerrier, Lunéville : Promenades et excursions dans les communes des six cantons de l'arrondissement, Res Universis, (ISBN 2-7428-0010-7 et 978-2-7428-0010-0, OCLC 48408321, lire en ligne), p. 119
- Henri Lepage, Les communes de la Meurthe, volume 1, Nancy, A. Lepage imprimeur-éditeur-libraire, , 741 p. (lire en ligne), p. 205
- Étude du bassin de la Meurthe 1959, page 30
- Étude hydrobiologique et algologique de la Roanne, 2006, page 4.
- Étude hydrobiologique et algologique de la Roanne, 2006, page 1 (résumé).
- Délibération du Conseil Général de Meurthe-et-Moselle du 22 août 1884
- Flore de Lorraine : Meurthe, Moselle, Meuse, Vosges., 1843, Tome 1, page XII par le docteur D.-A. Godron
- BRGM Infoterre
- SOLVAY Carbonate France : rapports annuels d'exploitation des mines, concession de Haraucourt ; page 7 pour 2009 et page 8 pour 2010