| Deux-points | |
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| Nom | Deux-points | 
| Unicode | U+003A | 
| Bloc | Commandes C0 et latin de base | 
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Le deux-points[1],[2], ou double point[3], est un signe de ponctuation constitué de deux points alignés l’un au-dessus de l’autre.
Grammaire
Du point de vue de la syntaxe, le deux-points s’apparente au point-virgule et sépare deux membres de phrase souvent constitués de propositions indépendantes.
Le deux-points peut introduire diverses catégories de segments :
- une citation, dans le discours rapporté direct : 
 « Louis XIV aurait dit : « L’État, c’est moi ! » »
- une explication, une cause : 
 « Je reste chez moi : il pleut et je suis fatigué. »
- une conséquence, une synthèse : 
 « Il pleut et je suis fatigué : je reste chez moi. »
- une énumération : 
 « Il pratique de nombreuses activités sportives : natation, planche à voile, course, tennis, etc. »
Le Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale, ouvrage de référence en typographie française, indique qu'on ne met pas de majuscule après un deux-points, sauf s'il est suivi d'un nom propre ou qu'il introduit une citation[2]. Selon d'autres sources francophones, principalement canadiennes, lorsque le deux-points constitue un introducteur ou un présentatif du ou des mots qui le précèdent ainsi que dans certains contextes administratifs ou techniques, la majuscule est recommandée[4],[5],[6],[7].
Exemples :
- « De : La direction »
- « À : Tous les employés »
- « Destinataires : Responsables des unités »
- « Copie conforme : Membres du comité de rédaction »
- « Objet : Vacances annuelles »
- « Référence : Votre lettre du »
- « Pièce jointe : Curriculum vitæ »
- « N.B. : Des réserves ont été signalées par le client plusieurs fois. »
- « Note : Un exemple détaillé se trouve dans le rapport annuel. »
- « Remarque : Ce produit peut contenir des traces d’arachides. »
- « Avis : Les téléphones cellulaires sont interdits dans cette salle. »
- « Avertissement : La fumée du tabac peut causer le cancer du poumon. »
Typographie
En typographie française de France[8] et au Canada[9], le deux-points habituel est séparé du caractère qui le précède par une espace insécable. En typographie suisse, il est d'usage d'insérer une espace fine, donc insécable, et quand l’outil ne permet pas l’espace fine, on accole le deux-points au mot précédent. Pour plus de détails, voir l'article consacré au sujet.
On utilise cette ponctuation en SAMPA là où, en API, on utilise le chrone (ː), pour allonger le phonème précédent.
Autres langues et systèmes orthographiques
Signe diacritique
| Deux-points | |
| : | |
| Graphies | |
|---|---|
| Graphie | : | 
| Codage | |
| Nom | Lettre modificative deux-points | 
| Unicode | U+A789 | 
| Bloc | Latin étendu – D | 
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Le caractère Unicode « ꞉ » (U+A789 lettre modificative deux-points) est préféré dans certaines langues plutôt que le caractère Unicode du signe de ponctuation, « : » (U+003A deux-points).
Dans l’orthographe de certaines langues, le deux-points est utilisé avant une syllabe pour indiquer un ton bas, comme le budu en république démocratique du Congo, le sabaot au Kenya[10].
En Papouasie-Nouvelle-Guinée[11], le deux-points a été utilisé en erima (en) pour indiquer la nasalisation, ainsi qu’en gwahatike (en) et en zimakani (en). Il est utilisé en kuni-boazi pour distinguer une voyelle longue d’une voyelle courte, par exemple gemanqatam « quand il a parlait » et ge꞉manqatam « quand il en parlait ». Il est utilisé dans plusieurs orthographes pour changer les voyelles :
- en gizra (en), u꞉ /ɨ/ distincte de u /u/[12] ;
- en go:bosi (en), o꞉ /o/ distincte de o /ɔ/[13] ;
- en kaluli (en), a꞉ /ɛ/ distincte a /a/, et o꞉ /o/ distincte de o /ɔ/[14] ;
- en kamula, a꞉ /ɛ/ distincte a /a/[15] ;
- en kasua (en), a꞉ /æ/ from a /ɑ/[16].
En rawang en Birmanie, le deux-points et utilisé pour indiquer une voyelle longue[17].
Dans plusieurs langues amérindiennes comme le halkomelem stó:lō, le hupa, le mohawk, les deux-points sont utilisés pour indiquer la longueur de voyelles. Le caractère de ponctuation « : » (U+003A deux-points) est préféré.
En sapiny en Ouganda, le deux-points est utilisé devant un mot pour indiquer que celui-ci est le sujet. Par exemple, Kipakac :ciito ŋōtunyto, « L’homme a tué le lion », ou Kipakac ciito :ŋōtunyto, « Le lion a tué l’homme »[18].
En grebo, dans l’orthographe du grebo du Nord proposée par Matthew Carlton au début des années 1980, le deux-points étaient utilisés avec les syllabes au ton bas et la double apostrophe pour le ton haut[19],[20]. L’orthographe du grebo du Nord actuelle, notamment utilisée dans la traduction de la Bible, utilise plutôt les accents pour indiquer les tons[21].
Signe grammatical
En finnois et en suédois, les deux-points sont utilisés pour connecter un suffixe grammatical à une abréviation, un sigle ou un numéro, par exemple le finnois USA:n ou le suédois USA:s pour le cas possessif de USA, le finnois %:ssa pour l’inessif de %, ou le finnois 20:een pour l’illatif de 20.
Autres utilisations

- En arithmétique, le deux-points est employé comme signe de la division, en variante de l’obélus « ÷ » et de la barre oblique « / ».
- Le deux-points sert à séparer l’heure, les minutes et les secondes dans certaines notations (notamment celle spécifiée par la norme ISO 8601). Il précise que ce qui suit est une division sexagésimale.
- Dans les émoticônes, les deux-points représentent les yeux.
- En informatique, le deux-points est un caractère de séparation qui peut être utilisé en plusieurs endroits d'une URL.  Dans l'exemple http://Jojo:lApIn@www.exemple.com:8888/chemin/d/acc%C3%A8s.php?q=req&q2=req2#signet, le:est placé après le nom du protocole (http), avant le mot de passe de l'utilisateur (lApIn)ou avant le numéro de port TCP/IP (8888)[22].
- Le deux-points permet de créer un élément HTML présentant un terme défini dans une liste de définitions <dt>dans le moteur de wiki MediaWiki utilisé par Wikipédia.
- A:B, où A et B sont deux matrices, désigne le produit scalaire appelé inner product chez les Anglo-Saxons): .[réf. nécessaire]
Notes et références
- ↑ Le Petit Larousse 2008, éd. Larousse, Paris (ISBN 978-2-03-582503-2), p. 316 : « Nom masculin, invariable ».
- Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale, France, Imprimerie nationale, (réimpr. 2007, 2008, 2011, 2014), 6e éd. (1re éd. 1971), 197 p. (ISBN 978-2-7433-0482-9), p. 38-39, 147.
- ↑ « Deux-points : généralités », sur Banque de dépannage linguistique (consulté le ).
- ↑ Guide de rédaction, Gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg [PDF], ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle, 2012, p. 16, 17, 21.
- ↑ « Resssources linguistiques – Règles d'usage – Deux-points, introducteur et majuscule », sur reseauaffairesplus.com, (consulté le ).
- ↑ « Deux-points en rédaction administrative ou technique », sur Banque de dépannage linguistique, Office québécois de la langue française, (consulté le ).
- ↑ Bureau de la traduction, « 6.4 Les deux points », Le guide du rédacteur, sur TERMIUM Plus, Services publics et Approvisionnement Canada, (consulté le ), « 6.4.3 Majuscule ou minuscule? ».
- ↑ Imprimerie Nationale, Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale, Imprimerie Nationale, , 199 p. (ISBN 2-7433-0482-0, lire en ligne [PDF]), p. 149.
- ↑ Bureau de la traduction, « 6.13 Tableau des espacements », Le guide du rédacteur, sur TERMIUM Plus, Services publics et Approvisionnement Canada, (consulté le ).
- ↑ Constable et Priest 2005, p. 7-9.
- ↑ Priest et Constable 2006, p. 7-9.
- ↑ Organised Phonology Data: Gizra Language [TOF] Dabu – Western Province, SIL, (lire en ligne)
- ↑ C. Leroy, D. Leroy et Joan Rule, Organised Phonology Data: Go:bosi (Gobasi) Language [GOI] Western Province, SIL, (lire en ligne)
- ↑ Sylvia Grosh et Andrew Grosh, Organised Phonology Data Supplement: Kaluli Language, SIL, (lire en ligne)
- ↑ Judy Routamaa et Iska Routamaa, Organised Phonology Data: Kamula Language [KHM] Wawoi Falls – Southern Highlands Province, SIL, (lire en ligne)
- ↑ Thomas Logan, Organised Phonology Data: Kasua Language [KHS] Musula – Southern Highlands & Western Province, SIL, (lire en ligne)
- ↑ (en) Randy J. LaPolla, « Relative Clause Structures in the Rawang Language », Language and Linguistics, vol. 9, no 4, (lire en ligne)
- ↑ (kpz + en) Kupsapiiny Language Board & Kupsapiiny Language Development and Preservation Foundation, Toloocikaap Ŋalyaptaap Kupsapiiny = Kupsapiiny Alphabet Chart, (lire en ligne)
- ↑ Hartell 1993, p. 182.
- ↑ (en) John Duitsman, « Testing two systems for marking tone in Western Krahn », Notes on Literacy, vol. 49, , p. 2-10 (lire en ligne)
- ↑ (en) Matiɔ̌n 1 | NKWJ Bible | YouVersion (lire en ligne)
- ↑ Tim Berners-Lee, Roy T. Fielding et Larry M. Masinter, « Uniform Resource Identifier (URI): Generic Syntax », RFC, Internet Engineering Task Force, no 3986, (lire en ligne, consulté le )
Bibliographie
- (en) Peter G. Constable et Lorna A. Priest, Proposal to Encode Additional Latin Phonetic and Orthographic Characters (no L2/05-097), (lire en ligne)
- (en) Peter G. Constable et Lorna A. Priest, Proposal to Encode Additional Orthographic and Modifier Characters (no L2/06-259R), (lire en ligne)
- Rhonda L. Hartell, Alphabets de langues africaines, Dakar, BREDA (UNESCO) et Summer Institute of Linguistics, (OCLC 29327453, présentation en ligne, lire en ligne)



