Naissance | |
---|---|
Nationalités | |
Formation | |
Activités |
Réalisateur de cinéma, acteur, scénariste, scénariste de cinéma |
Période d'activité |
Depuis |
Père | |
Mère |
Hildegard Wall (d) |
Membre de | |
---|---|
Distinctions | Liste détaillée Prix Adolf-Grimme () Prix Peter-Weiss (d) () Chevalier de la Légion d'honneur Prix MacArthur Commandeur des Arts et des Lettres |
Films notables |
Marcel Ophüls, né Hans Marcel Oppenheimer le à Francfort-sur-le-Main (république de Weimar), est un documentariste de nationalité franco-allemande[1], mais essentiellement actif en France. Ses œuvres majeures, comme Le Chagrin et la Pitié ou L'Empreinte de la justice, sont inspirées par son expérience de la guerre et de la Shoah.
Il a obtenu l'Oscar du documentaire en 1989 pour Hôtel Terminus : Klaus Barbie, sa vie et son temps.
Biographie
Marcel Ophuls est le fils du réalisateur juif allemand Max Ophüls et de l'actrice allemande Hildegard Wall[2].
Jeune, il fuit l'Allemagne nazie vers la France, puis les États-Unis, où il verra son père, Max Ophüls, humilié par les studios et les producteurs français et américains, ce qui expliquera ses conflits permanents avec le monde du cinéma (ainsi que ses difficultés à trouver des collaborateurs dans le domaine de la production).
Pendant la période américaine de son père, il fut G.I. et envoyé au Japon. Après avoir assisté de grands noms de la réalisation (John Huston, Julien Duvivier, son père...), il débute assez discrètement dans la réalisation. Jean de Baroncelli, qui avait jugé sans enthousiasme son sketch de L'Amour à vingt ans, « un peu pâlot, mais où on décelait, à défaut d'une forte personnalité, des qualités certaines d'exécution », voit dans Peau de banane « une aimable comédie, absolument dépourvue de prétention », tout en remarquant que « d'un film à l'autre, le talent de Marcel Ophuls ne s'en est pas moins étoffé »[3].
Mais après quelques téléfilms et comédies « sans prétention », Marcel Ophuls change radicalement de voie et de dimension en 1969, avec Le Chagrin et la Pitié : ce documentaire d'investigation sur l'occupation allemande à Clermont-Ferrand et le régime de Vichy, entre 1940 et 1944, fait voler en éclats le mythe résistancialiste. C'est une véritable bombe pour les milieux tant cinématographiques que politiques. Le film est censuré par l'ORTF et n'est diffusé à la télévision qu'après l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981[4]. Il est nommé aux Oscar dans la catégorie du meilleur film documentaire.
Marcel Ophuls est élu membre de l'Académie des arts de Berlin en 1984[5].
En , il est promu commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres. Une rétrospective lui est consacrée la même année à la Cinémathèque française.
Engagement
Marcel Ophuls est membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD).
Filmographie
Comme réalisateur
Au cinéma
- 1960 : Matisse ou Le Talent du bonheur, documentaire de 20 min
- 1962 : L'Amour à vingt ans (sketch Munich)
- 1963 : Peau de banane, 105 min
- 1965 : Faites vos jeux, mesdames ou Feu à volonté, 86 min
- 1966 : Duel à la vodka (Zwei Girls vom roten Stern), coréalisé avec Sammy Drechsel (de)
- 1969 : Le Chagrin et la Pitié. Chronique d'une ville française sous l'Occupation, documentaire de 270 min
- 1972 : À ceux qui perdent (A Sense of Loss), documentaire de 135 min[6]
- 1976 : L'Empreinte de la justice, documentaire de 278 min
- 1988 : Hôtel Terminus. Klaus Barbie, sa vie et son temps, documentaire de 267 min
- 1994 : Veillées d'armes : histoire du journalisme en temps de guerre, documentaire de 224 min
- 2009 : Max par Marcel, documentaire de 81 min
- 2013 : Un voyageur, documentaire autobiographique de 106 min
À la télévision
- 1957 : Der Punkt auf dem i (Les points sur les "i"), réalisé sous le pseudonyme de Marcel Wall, 43 min
- 1957 : Die Ballade vom Groschen (La ballade de cinq centimes), réalisé sous le pseudonyme de Marcel Wall, 20 min
- 1958 : Standpunkte (Points de vue), réalisé sous le pseudonyme de Marcel Wall, 8 min
- 1958 : Das Pflichtmacht, réalisé sous le pseudonyme de Marcel Wall, 50 min
- 1967 : Munich ou La Paix pour cent ans, documentaire de 172 min[7]
- 1970 : Auf des Suche nach meinem Amerika (À la recherche de mon Amérique), 147 min
- 1970 : Clavigo, téléfilm réalisé en collaboration avec Fritz Kortner
- 1970 : La Moisson de My Lai, téléfilm de 42 min
- 1970 : Zwei ganze Tage, téléfilm de 74 min
- 1980 : Kortnergeschichten, documentaire pour la télévision
- 1982 : Yorktown, le sens d'une victoire, documentaire pour Antenne 2, 86 min
- 1982 : Festspiele (Festival), téléfilm, 86 min
- 1990 : November Days, documentaire pour la télévision qui a bénéficié d'une sortie en salles en 1991, 129 min
Comme assistant réalisateur
- 1952 : La Fille au fouet de Jean Dréville
- 1952 : Moulin Rouge de John Huston
- 1955 : Marianne de ma jeunesse de Julien Duvivier
- 1955 : Lola Montès de Max Ophüls
Distinctions
- Festival du film francophone de Dinard : Grand prix en 1970, pour : Le Chagrin et la Pitié
Publications
- Jean-Luc Godard et Marcel Ophuls, Dialogues sur le cinéma, Lormont, Éditions Le Bord de l'eau, coll. « Ciné-politique », , 100 p. (ISBN 978-2-35687-132-9).
- Marcel Ophuls, Mémoires d'un fils à papa, Paris, Calmann-Lévy, , 312 p. (ISBN 978-2-7021-4273-8, OCLC 873616588).
Bibliographie
- Vincent Lowy, Marcel Ophuls, Lormont, Le bord de l’eau, , 265 p. (ISBN 978-2-35687-004-9).
- Fernande Bartfeld et Stéphane Kerber (éd.), Regards sur Marcel Ophuls, Jérusalem, Revue Perspectives, Magnès, 2017, 279 p.
Documentaire sur Marcel Ophuls
- 2005 : Marcel Ophuls, paroles et musique de François Niney et Bernard Bloch. Diffusé par France 3, 54 min.
- 2012 : Marcel Ophuls, sa vie, son œuvre, son siècle, documentaire radio de Stéphane Brou, France Inter, 39 épisodes de 10 min, diffusés entre le et le .
Notes et références
- (en) « Marcel Ophuls », sur www.filmmuseum.at (consulté le ).
- « Marcel Ophuls : “Le documentaire est un genre étriqué” », Les Inrocks, (lire en ligne, consulté le )
- « "Peau de banane" », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- François Ekchajzer, « Marcel Ophuls : “Je n’aime pas me servir d’une caméra comme d’une arme” », Télérama, (lire en ligne)
- (de) Marcel Ophuls - Von 1984 bis 1989 Mitglied der Akademie der Künste, Berlin (West), Sektion Film- und Medienkunst. Seit 1998 Mitglied der Akademie der Künste, Berlin, Sektion Film- und Medienkunst sur le site de l'Akademie der Künste
- (en) A Sense of Loss, IMDb, lire en ligne (consulté le 8 décembre 2021)
- (en) Munich ou la paix pour cent ans, IMDb, lire en ligne (consulté le 8 décembre 2021)
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (fr + en) Écrits et entrevues de Marcel Ophuls
- Réalisateur français
- Réalisateur américain
- Documentariste français
- Documentariste américain
- Max Ophuls
- Personnalité liée à la Shoah en France
- Mémoire de la Shoah
- Commandeur des Arts et des Lettres
- Membre de l'Académie des arts de Berlin
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Lauréat du prix Adolf-Grimme
- Écrivain allemand francophone
- Écrivain américain francophone
- Écrivain américain du XXe siècle
- Écrivain américain du XXIe siècle
- Écrivain allemand du XXe siècle
- Écrivain allemand du XXIe siècle
- Naissance en novembre 1927
- Naissance à Francfort-sur-le-Main